Découvrir des horizons, se balader, se retrouver avec lui-même, tout ça, Nathaniel aimait bien. Après tout, il était au final plutôt du type solitaire, avec peu d'amis, et beaucoup de temps pour lui. En un sens, ça ne l'avais jamais dérangé, puisque le brun avait toujours eut l'étrange impression de n'appartenir à aucun endroit.
Quelque part, ça pouvait permettre d'être partout chez soi. Ou quelque chose du genre.

Donc, Nathaniel, décidé à un peu plus découvrir les environs de la ville dans lequel il s'était retrouvé, pour l'amour du sport et l'amour de la solitude, avait pris ses deux chiens et était parti se balader.
Forcément, Patouf et Siv adoraient ça.
Comme il s'agissait de gros chiens - on ne pouvais pas dire que les bergers australiens étaient réputés pour tenir dans un sac à main -, ils avaient plus besoin de se dépenser que les autres.
Ca, et le fait qu'ils s'agissaient encore de presque chiots, bien que leur taille ne semblait pas trop laisser penser ça.

Nathaniel avançait donc en silence, profitant du paysage, le détaillant. Le lac était beau, et entouré d'une végétation agréable à l'oeil. Il prit une photo pour Moss - son meilleur ami -, avec qui il partageait ses pérégrinations en Norvège.
Alors qu'il reprenait sa route, ses deux chiens gambadant tranquillement à ses côtés, il vit un homme s'approcher de lui, et l'interpeller en norvégien. Pour lui demander s'il connaissais l'anglais. Nathaniel eut un sourire approbateur et hocha la tête avec un "yes" affirmatif.

Forcément, Nathaniel était anglais. Donc ça aidait.

De toute façon, l'homme fini par causer en anglais, et parla qu'il s'était perdu....Sur ce fameux circuit "facile".
Nathaniel eut tout de même un sourire amusé, mais il ne se moqua pas. Honnêtement, il avait connu des gens mauvais en orientation qui étaient parvenus à se perdre sur le chemin vers leur magasin à côté de chez eux.

- Il n'y a pas de problème, je peux vous aider...Plus, je suis londonien à la base. Je devrais pouvoir vous comprendre.

Pendant ce temps, les deux chiens s'étaient décidés à faire connaissance avec l'inconnu, puisque leur maître semblait s'attarder avec lui.
Nathaniel les retint doucement par la laisse.

- C'est la première fois que je viens, mais je devrais pouvoir aider, normalement... Vous voulez faire la fin avec moi ? Si les chiens ne vous dérangent pas.

Les dit chiens étaient passionnés par l'idée qu'il y ait quelqu'un avec eux en plus.
Si Nathaniel était "sociable en apparence" mais pas tant en vrai, ses chiens eux, étaient les amis de tout ce qu'ils croisaient et étaient gentils avec eux. Ou montrait même juste un peu d'attention envers eux.

Nathaniel fut surpris. D'ordinaire, personne ne lui posais cette question. Personne ne songeais au fait que de toute évidence, un humain pouvait déranger des animaux.
Après, Nathaniel songeait toujours au fait que ses deux chiens étaient tellement énergiques que c'est eux qui avaient tendance à déranger, et pas l'inverse.
A vrai dire, pour Patouf et Siv, les seules choses qui pouvaient les déranger, c'était simplement les gens qui ne voulaient pas leur faire de câlins, le moment où ils n'étaient pas nourris quand ils en avaient envie, tout ce genre de choses simples qui dérangent pourtant les chiens.

-Non, non, ils adorent les gens.

Preuve en est, donc, que les chiens finirent par sniffer l'homme, et réalisèrent donc leur rituel de procession de "faire connaissance avec un humain c'est important".
Nathaniel eut un petit sourire, quand l'inconnu confirma les dires du brun.

-Australien ? Eh bien, j'ai déjà visité l'Australie, c'est un charmant pays, fit donc le policier en serrant la main de l'homme en face de lui.

Nathaniel travaillant pour Interpol, avait eut l'occasion, une fois, d'y aller, pendant une enquête. Il était vite rentrer, mais avait pu profiter quelques peu de quelques paysages et avait trouvé ça beau. Comme un désert, ou une terre sauvage, quelque chose de terrifiant et à la fois excitant.
Bref, Nathaniel avait préféré ça à Londres, quelque part. Mais il aimait sa ville natale, il aimait y être, et surtout, s'y perdre.

En Australie, il aurait eut des chances de se mélanger avec la faune locale, vu la tornade que Nathaniel était parfois. Aussi sauvage que le reste. Avec une bouille de quokka.

Ils commencèrent donc à avancer, et Nathaniel le vit sortir un repas. Il le laissait faire sa vie. Après tout, s'il était perdu depuis longtemps, il avait peut-être faim en effet.
Ils restèrent silencieux, mais le silence ne dérangeait pas Nathaniel.

Comme ça, il observait le paysage, profitait, et surtout, pouvait être concentré sur ses chiens.
Et puis, Nathaniel savait que des gens pouvaient ne pas aimer parler.
Lui aimait bien. Mais aussi bizarre que ça pouvait paraître, n'était pas tant sociable.
Il entendit l'australien lui dire pourquoi il était là, lui renvoyant la question, et cela le fit sourire.

- Pour la même raison.

Bizarrement, si l'anglais aimais s'étendre sur quelques sujets, celui-ci était celui qu'il gardait pour lui.

- Vous travaillez dans quoi ? il fit une pause puis : Au fait, bon appétit.

Il vit que les chiens étaient intéressés par la nourriture, mais savait qu'ils se tiendraient bien. Nathaniel continuait d'avancer.

- Moi je suis policier. Rassurez vous, je ne suis pas en service.

Et il aimait, parfois, un peu trop plaisanter.

Un biologiste d’aquarium et un policier, ensemble, en train de se balader, pour aider le dit biologiste à s’y retrouver.
On pouvait commencer une blague comme ça.
Surtout si on rajoutait des chiens comme Patouf et Siv derrière.

L’humour est parfois facile.

Au delà de ça, Nathaniel trouva ça intéressant. Il n’était pas le plus passionné des animaux ou de la nature qui existait, au contraire, mais il aimait lire. Et quand on aimait lire, on aimait apprendre des choses. Ou du moins, ça allait ensemble. Et Nathaniel aimait lire pour découvrir. Et...Il n’avait jamais rencontré de biologiste avant ça.

Donc : cela avait un intérêt pour lui, et il voyait là, une formidable occasion de pouvoir discuter de sujets plaisants.

Le dit biologiste, proposa au policier un bout de son repas. Nathaniel eut un sourire. On pouvait le dire : c’était toujours agréable, les gens sympathique.

— Vous pouvez manger comme vous voulez devant moi, et même tout entier si vous voulez. C’est votre repas. Ne vous privez pas, allez y.

Et Nathaniel était bon vivant.
Bon, trop bon vivant parfois. Mais ça c’était un autre sujet de discussion. Et Moss - son meilleur ami -  n’était pas là pour le lancer.
Et bien sûr, de la bouche de ce bon vivant était sorti la plaisanterie sur son métier.
A savoir, qu’il n’avait même pas ses menottes sur lui.

L’homme répondit presque assez sérieusement, il semblait vraiment préoccupé pour l’état des animaux de l’aquarium. C’était un peu touchant, et le policier ne pu s’empêcher d’avoir un petit sourire compatissant.

Quand Cabriel fini tout de même par encore proposer son sandwich, Nathaniel hésita, par pure politesse.
Il vit néanmoins le regard intéressé et de ses chiens, et bien que ceux ci étaient suffisamment bien éduqués pour ne certainement même pas essayer d’en avoir un bout, il restait sur ses gardes. Mais, il refusa, de toute façon, encore une fois d’avoir un morceau.
Définitivement, il n’avait pas si faim.

Ensuite, il y eut la question sur les éventuelles vacances de Nathaniel. Celui ci secoua la tête.

— Londres me manque aussi, mais hélas, si j’apprends le norvégien, ce n’est pas pour impressionner mon monde, mais bien parce que je vais devoir rester ici, à Bergen, un certain temps...

Et un temps incertain, surtout. Il n’avait aucune idée d’à quel moment il pourrait quitter la Norvège. Mais maintenant qu’il avait revu une certaine personne, il n’était pas sûr de vouloir partir.
Même si Londres lui manquait réellement, on allait pas se le cacher.

— Mais je vous comprends. Et puis, l’Australie doit être bien, pour un biologiste. ....Même si la Norvège reste une sorte d’île aussi.

Le brun ne voulait certainement pas s’avancer en parlant faune marine de Norvège, ou même d’Australie. Au mieux, il savait qu’un poisson rouge ne se mettait pas dans un mini bocal.

Nathaniel appréciait tout de même cette conversation.
Bien que “bon vivant”, comme stipulé précédemment, il avait cette particularité de ne jamais tant avoir d’amis que ça.
A la question romantique, Nathaniel eut un air un peu...Disons que ça ressemblais à un mélange de gêne, et de nervosité, autant que de bonheur.

Ca résumait bien son état en ce moment, vis à vis de Moon-Jeong.

— C’est....Disons compliqué. Mais disons que j’ai une raison pour finalement me plaire ici... J’ai...Hm...Retrouvé quelqu’un. Qui était une raison romantique.

Rentrer dans les détails serait fastidieux. Dire “j’ai retrouvé une partie de moi, qui est aussi chaotique que moi, mais qui me donne de l’ordre mental”, aurait pu aller aussi, aurait sonné poétique, mais n’était pas du genre du brun.
Patouf sembla sentir l’état de son maître, parce qu’il l’observa avec curiosité.

— Votre raison amoureuse est plus simple que la mienne, j’espère.

Il repensa à son métier et l’observa :

— L’aquarium est sympathique à visiter ? ...Je dois avouer que je n’y suis pas encore allé, mais ça doit faire une jolie sortie. Ils acceptent les animaux ?

Voilà maintenant, que Nathaniel sonnait comme un touriste.
Il observa l’étendue d’eau à côté d’eux, et eut un sourire

— ...Et maintenant que j’y pense, vous êtes venus là pour observer les poissons ?

Pour le coup, il ne plaisantait pas, et était curieux de savoir ce qui résidait dans l’immensité bleue dont les bords servaient de promenade.