{ GOD JUL, LE RETOUR }

03.02.22 23:20

Ulrich n'était pas parti pour élaborer, de toute façon, sur qui était réellement capable de blesser les autres. Lucide, l'homme nota néanmoins la réflexion qui semblait agiter le crâne de son interlocutrice. Intéressant. Il eut la décence de ne pas rebondir là-dessus, suivant celle qu'il eut subitement l'impression d'avoir toujours connu jusqu'au manège. Excité un peu malgré lui, Ulrich avait le choix entre les deux chevaux juste à côté de sa camarade ; il choisit le plus majestueux, juste à droite de Sol, un beau cheval blanc tout plein de dorures, et... de choses qui brillaient. Oui. S'il rit à la mention d'une époque révolue, Ulrich se crispa quelque peu face à la question.
— Humpf, pas vraiment, non. J'estime mon père, je souhaite une lente agonie jusqu'aux enfers à ma...
Il s'arrêta, surpris d'en avoir autant dit aussi vite.
— Parle-moi plutôt de toi, on entend trop souvent des gosses mal parler de leurs parents, mmh ? C'est comment, avec les tiens ?

24.02.22 18:35

god jul
‟ ft. Tout le monde „

— Levant un sourcil, elle retient un léger rictus sur le bord de ses lèvres. S’il n’est pas rare de le voir s’emporter, c’est rarement pour des choses aussi privées et il a soudain piqué sa curiosité. Elle laisse couler pour une seconde, juste le temps de détourner son attention avec sa propre réponse. « J’ai bien peur qu’il n’y ait, pour une fois, rien d’intéressant à raconter… On n’est pas très proches mais on ne s’entend pas mal pour autant. C’est tout ! Je n’ai même pas de frère ou de sœur pour pimenter le tout, ni même de cousin ou de cousine à un âge suffisamment proche du mien. Bon, j’avais bien une… » Interrompue brusquement dans son fil de pensée, elle sourit doucement en sa direction. « Quelqu’un qui était comme une sœur. Mais ce n’est plus d’actualité et je doute que ça te fascine. » La sensation que lui en dire plus à propos d’Heidi l’ennuierait autant que ça la blesserait persiste. Bien installée sur sa monture, elle lève un peu le menton sans une once de tact ou de subtilité. A quoi bon ? « Alors ? C’est quoi, la terrible histoire familiale de ce cher Ulrich Henning ? Je suis curieuse, moi, maintenant. »

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06.03.22 12:37

Piqué comme un félin à qui on aurait refusé de monter sur un meuble, Ulrich tentait de garder le menton levé vers un Empire qui s´arrêtait aux chevaux de bois et aux carosses factices. Quand bien même, c´est sa propre curiosité qui était piquée alors que Sol se mettait à faire des demi-aveux.
— Ne sous-estime pas mes instincts de voyeuristes. Si ça ne risque en effet pas de me fasciner, j´aurais mis fin à cette intéraction si je ne voulais pas l´avoir, déclara-t-il.
Une manière de penser quelque peu dangereuse puisqu´Ulrich n´était pas toujours maître des interactions qu´il avait d´une personne à l´autre, mais en ce qui concernait les rares personnes qui lui étaient agréables, Ulrich n´avait aucun mal à se montrer désagréable quand il s´en sentait l´envie ou le besoin. Il hocha néanmoins la tête, compréhensif, d´une certaine manière, bien que le jeune homme ne se soit jamais lié à quelqu´un jusqu´à le voir comme un frère, il en captait l´idée et le sens. Il fronça les sourcils avec une mine de dégoût quand la jeune femme parla de sa «terrible histoire familiale». Il la jaugea du coin de l´oeil, incapable d´accepter d´en parler sans broncher, avec pourtant l´étrange envie de se laisser connaître plus qu´habituellement.
— … J´ai une petite soeur. Que j´aime beaucoup, même si elle vit avec ma… mère, avec qui je ne m´entends pas. J´ai un beau-père dont l´existence est aussi risible que celle d´une laitue au milieu d´un champs de patates, et j´ai peu de contacts avec mon père.
Il haussa les épaules, dans une tentative de prétexter qu´il n´avait pas une boule dans la gorge à chaque fois qu´il parlait du semblant de famille qu´il avait encore.
— Ca fait longtemps que je ne vis plus avec eux.

23.03.22 19:17

god jul
‟ ft. Tout le monde „

— Riant doucement derrière sa main en voyant le résultat direct de son suspens sur le visage d’Ulrich, elle concède tout de même. « Ah, tu marques un point ! » Et c’est ce qui est le plus agréable avec lui ; il ne se perd pas en hypocrisie ou en futilités. Alors elle prend une longue inspiration pour enfin se lancer dans le récit condensé de cette histoire sans fin. « Et bien, cette amie d’enfance… on était très proches, elle était comme un reflet dans le miroir. Une version de moi plus sage et plus silencieuse. » Un pâle sourire sur les lèvres, elle ne peut même pas se voiler la face sur le côté particulièrement malsain de cette relation – elle en avait conscience dès le début, dès qu’elle a commencé à sculpter Heidi selon ses désirs. « Et un jour, quand on était adolescentes, elle a couché avec le mec qui m’intéressait. Haute trahison, donc j’ai coupé les ponts. Plusieurs années après, on s’est retrouvées par hasard à l’université et on s’est… pas mal crié dessus, en fait. Et puis, on s’est réconciliées. » Haussant les épaules comme si ce n’était rien, elle ignore la douleur dans sa poitrine et dodeline de la tête. « C’était bien, pendant un moment. Jusqu’à ce que quelqu’un décide d’être jalouse et de me monter contre elle en se servant de cette histoire. Tout était faux, bien entendu, mais j’ai sauté dedans à pieds joints. Je me suis rarement sentie aussi bête, pour être honnête. » Les yeux rivés sur lui, elle s’attend à du jugement, de la déception, du mépris peut-être. Tout ce qu’une reine déchue comme elle mérite.
Mais sa réaction est bien plus intéressante que prévu. Mais elle n’est pas stupide, elle voit bien qu’entre les mots, ça lui coûte de lui en parler. Et d’un tact dont elle fait rarement preuve, elle décide de ne pas demander les raisons de toute cette rancœur. « Je vois… très bonne analogie, cette histoire de salade. » Elle sourit, presque bienveillante – une fois n’est pas coutume. « Et ça ne t’arrive jamais d’avoir envie de la revoir, ta sœur ? Ta mère et ton légumineux beau-père n’ont ni à être présents, ni à le savoir. » Si elle n’est pas la plus orientée famille ni la plus solitaire, elle peut quand même comprendre la difficulté à entretenir de telles relations avec un entourage qui n’est même pas là. « Des amis d’enfance alors, peut-être ? »

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