Walking down the street ☾ Bastien

16.01.22 13:41

Walking down the street

Mes paupières s'ouvrèrent sur une pièce assombrie. Je n'avais pas bougé depuis le départ de ma famille et j'avais surement dû perdre connaissance ou simplement m'assoupir après tout ce flot d'émotions négatives qui m'avait envahi. Mon regard cherchait désespérément à comprendre combien de temps s'était écoulé depuis que j'avais fermer les yeux. Certainement assez longtemps pour que le soleil se couche, quelques heures donc. Je me levais difficilement, sentant une vive douleur sur mes cotes et une nouvelle à ma mâchoire alors que je la crispais pour réagir à mes maux. Il ne m'avait pas loupé et pourtant, c'est beaucoup mieux ainsi. Il savait maintenant, il ne pouvait plus avoir d'influence sur moi à ce propos. J'étais comme libéré d'un énorme poids malgré les conséquences que ça allait impliquer. Il n'allait pas se suffire de deux simples coups, il fallait quelque chose qui le caractérise davantage, quelque chose de plus malsain. Il allait certainement interdire au reste de ma famille de m'adresser la parole, pour commencer c'était une bonne manière de m'atteindre. Quand à la suite, je n'avais pas l'esprit aussi mauvais pour prétendre deviner ses actions aussi bien.
Mon souffle se coupait quelques fois, surtout quand j'essayais de prendre de plus longues inspirations. Même si j'avais une tolérance plutôt élevé à la douleur, je savais que cette blessure n'était pas négligeable et que j'allais devoir consulter. Je ne me sentait pourtant pas capable d'aller aux urgences, sachant d'avance que j'allais passer des heures à attendre pour qu'on me fasse une radio et qu'on me demande de me reposer en prenant des médicaments. Je n'en était pas à mon premier coup d'essaie, ce genre de blessures m'était déjà arrivé sur le terrain donc je savais à quoi m'attendre du service hospitalier. Cependant, il me fallait quand même un peu d'aide et même si nous ne nous connaissions pas depuis très longtemps, je savais que je pouvais compter sur Shun pour ça. Il était à l'écoute des autres et travaillait dans le milieu médical, je ne pouvais vraiment pas trouver mieux comme soutient. D'autant plus qu'il vivait avec Paco et que c'était l'occasion de le voir et de lui raconter l'affrontement.
Je sortais difficilement de chez moi, j'arrivais à marcher mais me tenir droit était un peu gênant. Du temps que ma posture était légèrement inclinée, tout allait plutôt bien, je supposais donc que mes côtes n'étaient pas cassées, peut-être un peu fêlées à la rigueur à moins que ce soit tout autre chose. En tout cas, en glissant mes mains dans mes poches, ma démarche pouvait vraiment paraître normale et j'étais certain de n'affoler personne à premier abord.
La coloc de Paco n'était pas à coté, elle se trouvait dans un autre quartier et pourtant j'avais envie de marcher et de prendre l'air. La dernière fois que j'avais fait le trajet à pied, il m'avait fallu une bonne demi heure, avec une allure un peu moins rapide il me faudra peut-être ajouter dix minutes. Le chemin n'était pas très compliqué en soit, il n'y avait que trois ou quatre changements de directions. Les rues étaient plutôt calmes, il n'y avait pas grand monde qui se promenait et donc je ne m'attendais pas à ce qu'il y ai une personne devant moi lorsque je virai sur ma droite pour tourner dans la rue de chez Paco. La tête ailleurs, je mis trop de temps à réaliser que je fonçais dans quelqu'un et nos épaules se choquèrent. Ce geste m'arracha un cri de douleur que j'étouffais rapidement entre mes dents en venant poser ma main contre ma cote. Je secouais la main en direction de l'inconnu pour qu'il ne s'inquiète pas.
« Ça va ça va, pardon, ma réaction était un peu exagéré. » Et lorsque je levais les yeux vers la personne, je reconnu immédiatement Bastien. Moi qui ne voulait affoler personne, c'était raté, il allait forcément se poser des questions. Mais après ce choc j'avais du mal à me redresser pour faire comme si tout allait bien. « Oh Bastien. Excuse moi, je ne t'ai pas fait mal ? »
Cette fois, je me redressais du mieux que je pouvais, me faisant vraiment violence pour ne rien montrer de ma douleur. Il devait certainement sortir de chez Paco pour se retrouver dans cette rue, c'était peut-être un signe qu'il était bien là.

codage par aqua

17.01.22 22:18

@Orel A. Cooper

Walking down the street

Certaines années ont commencé mieux que celles-ci – au sens propre comme au figuré, puisque le 31 décembre, j’étais déjà couché à 21 heures. L’ambiance était bien différente de celle d’il y a deux ans, où, le même soir, la Saint-Sylvestre a été l’occasion d’avouer mes sentiments à Svein. Cette année, il n’y a pas franchement eu d’anniversaire, puisqu’on l’a passée tous les deux chacun de notre côté après avoir décidé d’un commun accord de faire une pause. Enfin, d’un commun accord… Tout est relatif. Disons que j’ai essayé de pointer du doigt des raisons objectives, quand lui s’est encore enfoncé dans ses travers en s’imaginant tous les pires scénarios possibles. Ce qui n’a fait qu’ajouter des raisons de plus à ajouter à ma liste. C’est douloureux de se dire qu’on ne se comprend plus, qu’on ne l’a peut-être jamais fait au final, qu’on a peut-être été séduit par l’idée que pourrait être une personne à nos côtés.

Mais je ne veux pas lui faire peser tout le blâme sur ces épaules. S’il a changé, c’est peut-être le fruit de ces deux ans de drama qu’il n’avait pourtant pas demandé. J’ai peut-être changé moi aussi, sans trop m’en rendre compte. Et puis, accorder de plus en plus de place à mon ex-petit ami dans cette nouvelle vie n’arrange pas forcément les choses, évidemment. Mais ça, ni Svein ni personne d’autre n’est réellement au courant. Pourtant, je n’ai rien de concret à me reprocher, si ce n’est le fait d’avoir apprécié ces retrouvailles et d’espérer qu’on pourrait repartager ce type de moment à l’avenir. Certains diront que ça fait déjà beaucoup.

Voilà donc pourquoi je me suis couché super tôt ce soir-là, comme si ça pouvait être suffisant pour m’échapper de la réalité et terminer l’année plus rapidement. Et en guise d’échappatoire, je me suis remis au dessin plus sérieusement depuis le début du mois, histoire d’essayer de ne pas trop réfléchir. Et à force de dessiner, ça m’a fait penser à la maison. À Paris. Ça a été difficile de ne pas se laisser aller à cette vague de nostalgie, mais contre toute attente, ça m’a plutôt fait réaliser quelque chose : ici, personne ne réalise de portraits ou de caricatures dans les rues. Pourtant, j’ai grandi avec ce type de tableaux. Depuis tout petit, je me souviens observer avec curiosité et fascination les traits de pinceaux des artistes qui se faisaient un plaisir de coucher sur papier les différents passants de Montmartre. Une observation qui ne se faisait jamais sans manger une crêpe, évidemment.

Il m’a fallu un certain courage pour oser demander un rendez-vous à la maire afin de lui parler de mon idée, et elle m’a donné l’autorisation de me poser à quelques endroits de la ville, histoire de vérifier si ce concept pourrait plaire aux Norvégiens. Moi au moins, je prends l’air, je me change les idées et je me fais un peu d’argent, alors évidemment je ne m’en plains pas. Ce jour-là, je suis justement en train de rentrer à l’appartement, après une petite séance. J’avance avec ma planche à dessins sous le bras, et c’est vrai que je ne regarde pas forcément où je vais non plus, mais je lâche une petite exclamation de surprise quand mon épaule cogne contre celle de quelqu’un d’autre.

Exclamation qui passe inaperçue face au cri qui se fait entendre, et j’écarquille mes yeux en réalisant qu’il s’agit d’Orel – et surtout, qu’il a l’air dans un mauvais état. « - Orel ? Mais qu’est-ce qui s’est passé ?! » Je le regarde de haut en bas, mes yeux à la recherche d’une nouvelle blessure que je pourrais identifier, et j’observe aussi rapidement autour de nous, comme si la personne responsable de ses blessures pourrait être dans les parages. Je n’entends même pas sa question (qui n’en est pas une, je pense, évidemment qu’il ne m’a pas fait mal – compte tenu de son état, c’est plutôt moi qui devrais lui poser la question). « - Tu… Tu veux que j’appelle un taxi ? Ou une ambulance ? » Peu importe sa réponse, je gigote déjà pour me dépêtrer de mes affaires et réussir à atteindre mon téléphone portable. Hors de question que je le laisse seul et dans cet état-là.

AVENGEDINCHAINS

18.01.22 15:29

Walking down the street

@Bastien L. Teissier ☾

La douleur avait été vive lorsque nos épaules s'étaient touchées et elle m'avait irradié sur tout le coté gauche. Comme si ça pouvait m'aider, j'avais posé ma main dessus, surement dans un geste de protection plus que de soulagement. Ma réaction n'avait pas été si excessive que ça même si mes paroles tendaient à faire croire le contraire. Le fait que mon épaule soit partie soudainement en arrière m'avait fait ouvrir ma cage thoracique et avait réveillé la douleur de mes cotes. D'un coté, je pouvais constater que la blessure était importante sans pour autant être grave parce que jusque là je n'avais pas eu si mal en marchant et ce n'est qu'en heurtant Bastien que c'était revenu. Il me fallut tout de même quelques instants pour me redresser sans peine. Le beau brun fut étonné de me reconnaître et de comprendre que j'étais blessé. Il réagit immédiatement en proposant d'appeler un taxi ou une ambulance. Je secouais ma tête alors qu'il cherchait surement son téléphone pour joindre le geste à la parole.
« Non ça va, arrête toi. Tout vas bien. » Pour vraiment le contraindre à se stopper, je tendais une main vers lui et la posais sur l'une des siennes. Mon regard se leva pour s'ancrer dans le sien. Comme il arrêta ses gestes, je pu retirer ma main et ainsi, éviter de créer une gêne. « Ne t'inquiète pas pour moi d'accord ? »
C'était tellement naturel pour lui de s'inquiéter pour les autres, que cette phrase semblait presque inutile. Mais il le savait, j'avais passé tellement de temps à lui dire de ne pas se soucier de moi et à la place, de s'intéresser un peu plus à lui-même. C'était une bonne personne, il ne pouvait pas faire autrement que d'agir aussi bien envers tout le monde.
« Je n'ai pas envie d'aller à l'hôpital. Pas pour passer des heures à attendre une simple radio. J'étais juste venu voir Shun et Paco pour peut-être trouver un peu d'aide. Mais, je ne m'attendais pas à te croiser. »
J'avais mal, certes, mais c'était supportable lorsque je ne faisais pas de mouvement brusque ou que je ne respirais pas trop fort. La radio pouvait attendre, je m'étais déjà cassé des cotes et je savais comment ça fonctionnait pour s'en remettre et, pour le coup, je savais aussi qu'elles n'étaient pas cassées. La douleur aurait été bien pire.
« Qu'est ce que tu fais ici ? Et avec tout ça ? »
C'était plus fort que moi, au lieu de reprendre mon chemin ou même de chercher une pharmacie à la place, j'avais désormais besoin de parler avec lui. La dernière fois que nous nous étions vu, c'était pour la soirée de réouverture de la boîte, j'avais bu et je n'avais pas été très tendre à propos de Svein. Je n'avais pas de regret d'avoir mal agit à propos de lui, mais c'était différent par rapport aux histoires que ça avait pu créer à Bastien après.

codage par aqua

21.01.22 23:43

@Orel A. Cooper

Walking down the street

Tomber sur Orel par hasard aurait pu être une bonne surprise. Je me sens toujours aussi soulagé que notre relation ait pris une meilleure tournure, et pour être tout à fait honnête, il fait partie des personnes pour qui j’aurai toujours de l’affection. On dit bien que l’on n’oublie jamais son premier amour, et c’est mon cas. Or, je ne m’attendais pas à le voir dans un tel état, et évidemment, ma première réaction c’est de paniquer un peu, puis de vouloir lui venir en aide. Je ne sais pas à quel point il est blessé et encore moins pourquoi, mais je sais que je ne veux pas le laisser dans cet état, et encore moins seul. Pourtant, je m’arrête dans mes mouvements quand je sens sa main vers la sienne, pour lever un regard confus vers lui.

Pas par rapport à ce geste, mais par rapport à ses paroles. « - Mais t’es blessé… C’est normal que je m’inquiète. » J’ai appris peu à peu à accepter que se reprendre en main ne voulait pas forcément dire se détacher de l’alcool, mais apprendre à mieux gérer ses envies, et je crois que ça porte ses fruits – je n’ai pas eu d’échos d’un Orel replongeant, bien au contraire, je n’ai même entendu que des échos positifs sur sa salle de sport. Pourtant, quand il m’explique ce qu’il veut et où il comptait se rendre, je me contente de hocher la tête.

« - Est-ce que je peux quand même faire quelque chose pour t’aider ? Tu veux que je t’y accompagne ? » Je baisse les yeux vers ce que je porte, et je pouffe un peu, à la fois nerveusement mais aussi d’amusement. Même dans son état, il essaie de tenir une conversation avec moi, comme si tout était normal, et je me sens un peu touché, même si l’inquiétude ne m’a pas quitté. « - Je me suis mis d'accord avec la maire et je dessine les passants qui le veulent bien de temps en temps, histoire de me faire un peu d’argent. Je pourrais faire ton portrait un de ces jours ! » Un petit sourire étire mes lèvres à cette idée ; en réalité, c’est déjà fait et depuis quelques années déjà.

AVENGEDINCHAINS

24.01.22 10:39

Walking down the street

@Bastien L. Teissier ☾

Croiser Bastien ici et après ce qu'il venait de se passer semblait être un signe. Ça aurait vraiment été trop beau de le voir comme ça, parce qu'après ma petite personne, c'était à lui que j'avais pensé en annonçant cette douloureuse vérité à mon géniteur. Ce que j'avais perdu de plus important en ne voulant pas assumer ma sexualité, c'était lui et son amour. A cause de mon manque d'assurance et ma peur face à mon père, Bastien avait fini par se lasser et me quitter. Alors il était évident qu'une pensé se tourne vers lui lors de mon aveux. Pourtant, si j'avais su que ce coming out aurai été aussi "simple" ça aurai été fait depuis longtemps. Maintenant que c'était fait et que ce qu'il y avait à perdre été perdu, je n'avais même pas l'impression d'être perdant. Au contraire, il y avait une sensation de liberté et de légèreté, malgré ma douleur physique. Pourtant, ce n'était pas terminé, l'histoire ne faisait que commencer. Mais je me sentais près à me battre.
« Crois-moi, physiquement j'ai peut-être l'air de rien mais tout vas bien. »
C'était mon état d'esprit actuel, aussi contradictoire soit-il. Je m'étais enfin redressé, tentant de paraître le plus normal possible face à lui. Il était touchant, toujours à s'inquiéter des autres. Et je refusais toujours qu'il le fasse pour moi, même avec mes blessures. Un petit sourire s'afficha sur mes lèvres lorsqu'il me demanda s'il pouvait quand même faire quelque chose pour moi
« Et bien, maintenant que tu es là... Et si tu as du temps à m'accorder bien sur, je vais plutôt rester. » Trouver Paco ou Shun, c'était pour avoir du réconfort et du soutien. Je savais que c'était possible aussi avec Bastien parce qu'après autant d'années à vivre des hauts et des bas, nous étions enfin arrivés à redevenir amis. « Ou peut-être chercher une pharmacie avant tout. »
Finalement la raison avait quand même réussi à parler. Mes cotes étaient quand même assez douloureuses, surtout parce que c'était sur le devant et que je devais avoir un beau bleu dessus. Malgré tout, je voulais savoir ce qu'il faisait dans cette rue avec tout le matériel qu'il traînait.
« Oh c'est super ça, ça doit te rappeler Paris. » C'était inévitable, ce genre de choses faisaient forcément penser à Montmartre. Et au fond, ça me donnait presque envie de remonter le temps pour revivre cette époque où nous vivions dans la capitale française. Un petit rire m'échappa lorsqu'il me proposa de faire mon portrait un jour. C'était quelque chose que j'aurai adoré mais je voulais jouer de cette information pour plaisanter un peu.
« Et tu crois que ce soir je ferai un bon modèle ? Tu l'appellerai comment ? "Gueule cassée". » Mon regard s'égara un instant au fond de la rue avant de se reposer sur mon ami. « Tu veux m'accompagner jusqu'à une pharmacie ? »
C'était le plus raisonnable au fond, si je ne voulais pas aller à l'hôpital il me fallait quand même un peu d'aide. Et vu l'heure, il était préférable de se dépêcher avant que tout ne ferme. Avant de me lancer dans une marche à l'aveugle, je lançais le plan de mon téléphone pour chercher la pharmacie la plus proche. 400m c'était parfait, elle n'était qu'à cinq minutes de marches.

codage par aqua

31.01.22 22:06

@Orel A. Cooper

Walking down the street

J’aimerais bien le croire, me dire qu’il a raison et que ses blessures ne sont que superficielles, mais évidemment, je ne peux rien contre le flot de pensées qui déboule dans mon cerveau à ce moment-là. Et pourtant, je dois bien avouer qu’il y a un décalage entre son apparence et sa manière de parler. J’imagine bien que c’est pour ne pas m’inquiéter davantage, mais j’ai aussi l’impression qu’il est presque… Soulagé ? Ce n’est pourtant pas le sentiment qui prédomine après une bagarre. Et on ne me fera pas croire qu’il est simplement tombé dans les escaliers, ou un truc du genre. « - C’est bizarre, mais… D’accord, je te crois. » Je lui offre un petit sourire, pas réellement convaincant, mais s’il ne veut pas insister sur ce qui s’est passé, alors je ne le ferai pas. Je crains un instant que ce soit quelqu’un de son équipe, mais une fois encore, ça m’étonnerait qu’il soit presque de bonne humeur si c’était le cas.

Je reste quand même incertain sur la suite. J’ai bien compris qu’on n’irait pas à l’hôpital, mais il est de question que je le laisse tout seul, où qu’il ait choisi d’aller. Finalement, un sourire plus sincère se dessine lorsqu’il se propose de rester à mes côtés et je pouffe un peu à sa réflexion. « - Tu sais, si tu voulais me voir en infirmier, tu aurais pu le dire tout de suite. » C’est sorti comme ça, par mégarde, et quand je réalise le double sens de cette phrase c’est déjà trop tard. Je fais alors mine de n’avoir rien dit, et parler de mes dessins m’arrange bien pour le coup. Je baisse les yeux vers mon carnet et je pouffe encore un peu, rassuré de passer à autre chose. « - Il ne manque plus que les pigeons, les gens qui râlent, et on s’y croirait presque ! »

Je suis retourné Paris il y a quelques mois, mais c’est vrai que ça me manque. J’y retournerai sûrement bientôt, même si ma précédente visite avait surtout pour but de présenter Svein à mes parents. Si j’y retourne tout seul cette fois, je suis quasi sûr de ne pas échapper à leurs questions, et cette idée ne m’emballe pas des masses. Je devrais peut-être demander à Paco de m’y accompagner, même si je sais que sa relation avec sa famille est compliquée. J’ai quand même l’impression que mes parents l’ont presque toujours considéré comme un deuxième fils – pas sûr que l’idée de la Norvège leur aurait semblé si géniale si j’étais parti seul dans l’inconnu. Je pourrais aussi demander à Orel. Ça nous ferait sûrement du bien de se retrouver comme avant, mais je tire sans doute trop de plans sur la comète d’un coup, alors je garde mes réflexions pour moi.

« - Hmm je dois avouer que ça sonne bien… Ou alors, le Quasimodo des temps modernes. » En référence à sa démarche qui m’a inquiété (et qui m’inquiéterai sûrement encore quand on se remettra à marcher. Évidemment que j’exagère, mais je préfère de cette légèreté pour apaiser un peu l’atmosphère. « - Je plaisante », je précise, même si je sais qu’il le sait déjà parfaitement. Je suis son regard quand il regarde un peu plus loin, et je hoche la tête à sa demande. « - Bien sûr ! » Je me rapproche alors de lui et, dans un geste hésitant, je passe un bras autour de sa taille pour l’aider à se soutenir un peu. Ma crainte n’est pas née de cette proximité soudaine, mais plutôt du risque de lui faire mal. J’ai bien essayé de mettre ma main là où je ne l’ai pas vu se crisper, mais je ne connais pas l’étendue de ses blessures, alors c’est compliqué.

Après m’être assuré que tout allait bien, j’avance prudemment, suivant son rythme et surveillant en même temps ses réactions. Je ne sais pas vraiment quelle sera la réaction des pharmaciens en nous voyant arriver, mais ils sauront probablement mieux que nous ce qui est nécessaire dans son cas. Après plusieurs minutes de marche, nous entrons peu à peu dans l’enseigne, et notre tour ne tarde pas à arriver. « - Bonsoir ! Je crois qu’il nous faudrait des antidouleurs, des bandages et euh… » Je ne finis pas ma phrase, le regard un peu perplexe tourné vers Orel.

AVENGEDINCHAINS

04.02.22 20:15

Walking down the street

@Bastien L. Teissier ☾

La situation était assez grave pour ne pas l'ébruité, cependant mon esprit allait nettement mieux depuis que ça s'était passé. Pour le moment, il n'était donc pas vraiment question d'en parler et encore moins avec Bastien. C'était bien la dernière personne que je voulais inquiéter, même si, mon état suffisait déjà pour le contrarier. J'affichais un petit sourire lorsqu'il céda et laissa tomber son tracas. Mais comme il était là désormais, aller retrouver Paco ou Shun n'était plus forcément nécessaire. Sa réponse m'étonna mais je préférais nettement en rire et rebondir dessus plutôt que laisser un embarras s'installer.
« Maintenant que t'en parles, je n'osais pas te le demander. » un rire m'échappa de nouveau avant que je réalise que notre amitié n'en était peut-être pas encore à ce stade de plaisanterie. Il fallait que j'ajoute quelque chose pour chasser une potentielle gêne. « Malheureusement ça risque de déplaire à quelqu'un, donc bon, je serai contraint de me rabattre sur quelqu'un d'autre. »
Après un haussement d'épaule, nous changions de sujet pour parler de son activité et du rapport direct avec Paris. Cette ville me rappelait tellement de bons souvenirs, tout ce que nous avions pu vivre à l'époque avec ce trio infernal qu'on formait avec Paco, ou juste les souvenirs que nous avions tous les deux avec Bastien, lorsque nous avions cédé pour la première fois à notre désir pour l'autre. A cette pensée, j'eus un léger pincement au coeur. Mais heureusement, la conversation était assez légère pour m'éviter de m'attarder sur ce détail.
« Quasimodo ?! Alors là tu exagère ! » J'affichais un air faussement choqué sur mon visage avant d'en rire. Ça ne me dérangeait pas du tout qu'il s'amuse à me comparer, même aux pires images qu'il pouvait trouver du temps que c'était sur le ton de la plaisanterie. Et c'était le cas, il faisait référence à ma démarche que j'avais depuis que j'étais blessé. Je ne m'étais même pas rendu compte que ça se voyait tant que ça, pour moi j'avais juste mal à la cote et ma démarche n'était pas modifiée. Pourtant, mon gêne semblait s'être remarqué.
Alors que je proposais raisonnablement de trouver une pharmacie, la réaction de Bastien m'étonna un peu. Il accepta mais vint tout de suite s'approcher de moi pour m'aider à marcher. Son hésitation n'était pas discrète, tout comme la surprise qui s'affichait sur mon visage. « Merci. » Je venais de souffler ce mot avec un petit sourire reconnaissant sur les lèvres.
Nous avancions de cette manière jusqu'à une pharmacie encore ouverte. C'était étrange comme cette proximité ne me dérangeait plus tout à coup, comme mon regard ne cherchait plus à s'assurer de la moindre personne qui pourrait me remarquer. C'était comme si toutes mes craintes s'étaient envolées. Nous entrions dans la pharmacie et l'attente ne fut pas longue jusqu'à notre tour. Bastien prit la parole en premier pour demander plein de choses mais il hésitait à poursuivre. Je le lâchait doucement pour venir m'appuyer sur le bord du meuble de caisse derrière lequel le pharmacien se trouvait. C'était peut-être le moment de parler de ce qu'il s'était passé.
« Bonsoir. Je viens d'avoir une altercation, je ne pense pas avoir les cotes fracturées mais elles sont assez douloureuses pour avoir du mal à me tenir droit. Après c'est récent, ça doit jouer aussi. »
Sans grande surprise, la première chose que me répondit le pharmacien c'est qu'il me fallait une radio pour m'assurer de l'état de mes cotes. Cependant, il s'approcha pour faire un rapide constat de lui-même, me demandant d'abord mon accord, il posa sa main sur mes cotes afin de cibler ma douleur. Grimaçant à peu près à chaque fois qu'il passait sur le devant, même avec mon sweat entre, il en vint à la conclusion que ce n'était pas cassé. Mais il pouvait tout de même avoir plus de mal qu'on ne le pensait alors il insista pour que je fasse une radio dès que possible. Par précaution, il me demanda si j'avais des ecchymoses et je me rendais compte que je n'avais pas pensé à regarder l'état de ma peau. Je remontais alors à peine mon sweat pour avoir une réponse mais à voir la tête du pharmacien, ce n'était pas très bon. Il parti dans l'arrière boutique pour aller chercher de quoi soigner tout ça et mon regard n'osait pas affronter celui de Bastien, de peur qu'il me demande des explications.

codage par aqua

06.02.22 15:20

@Orel A. Cooper

Walking down the street

Il rebondit bien vite sur cette phrase qui m’a échappé, et mon sourire amusé disparaît peu à peu quand il fait référence à Svein – ou plus précisément à sa jalousie. C’est vrai qu’il en a été plus ou moins témoin l’autre soir. Ce n’est sûrement pas le meilleur moment pour lui annoncer que mon histoire d’amour a été mise sur pause pour le moment, qu’on a décidé tous les deux de se concentrer pour le moment sur nos projets personnels et voir où ça nous mène – vérifier si on arrive à se manquer comme avant, entre autres. Je doute malgré tout qu’Orel soit la meilleure personne à qui en parler, alors je me contente de hocher la tête pour ne pas remuer le couteau dans la plaie, ni pour lui ni pour moi. « - Tant que tu guéris vite, c’est le principal. »

C’est étrange d’imaginer Orel refaire sa vie avec quelqu’un d’autre – je ne l’ai jamais connu qu’avec Abby ou avec moi, mais ça serait égoïste de ma part de m’en sentir blessé. J’ai été celui qui a stoppé notre relation, et c’est vrai que je me suis senti coupable un long moment. Même encore un peu aujourd’hui. J’ai mis fin à ce qui le sortait de son quotidien, sans oser m’imaginer ce qu’il a pu ressentir. Probablement une réalité qui se referme sur lui, bloqué entre Abby et son père. Mais il va mieux aujourd’hui, tout comme nous. J’espère simplement que son état n’est que le résultat d’un accident, et qu’il ne s’est pas attiré des ennuis qui pourraient se reproduire.

Heureusement, ma blague sur Quasimodo suffit à détendre à nouveau l’atmosphère, et je rigole encore un peu lorsqu’il fait mine de s’en offusquer. Se rendre dans une pharmacie est l’option la plus raisonnable s’il refuse d’aller à l’hôpital, mais si je dois l’aider, alors autant le faire pour de bon. Et je n’ai pas envie qu’il se blesse davantage en tentant d’y aller par lui-même. Ma main glissée autour de sa taille, je me sens soulagé quand je me rends compte que je ne lui fais pas mal. Je réponds alors à ses remerciements par le même sourire, et je commence à marcher lentement vers la pharmacie, m’adaptant à son rythme.

Une fois à l’intérieur de la pharmacie, je me rends compte que je ne sais pas vraiment ce dont Orel aurait besoin, à part quelques soins basiques, alors je le laisse continuer et je m’éloigne un peu pour laisser le pharmacien faire son travail. Je fais une petite moue aux remarques du pharmacien, mais son dernier regard a vite fait d’attiser mon inquiétude, et je sens bien qu’Orel n’ose pas me regarder pendant que le professionnel va chercher ce qu’il lui faut. Il y a un petit moment de silence où la tension menace de gonfler à tout moment, et tout ce que je trouve à faire, c’est exprimer malgré tout le sentiment de soulagement que je ressens. « - Je suis content d’être tombé sur toi. »

Il aurait peut-être pu réussir à aller chez Shun et Paco sans encombre, mais il aurait aussi pu chuter ou faire une mauvaise rencontre. Je me balance un peu sur mes pieds, et je prends mon courage à deux mains pour enchaîner avec ce qui me passe par la tête à ce moment-là. J’imagine bien qu’il aura des questions, mais ça me semble être l’option la plus responsable. « - Je… Je suis tout seul dans les prochains jours à venir, alors si t’as besoin de quelqu’un, n’hésite pas. » Je compte bien rester un moment avec lui ce soir et l’aider avec tout ça s’il est d’accord, mais je peux aussi l’aider à guérir s’il a besoin de quelqu’un.

AVENGEDINCHAINS

09.02.22 12:19

Walking down the street

@Bastien L. Teissier ☾

C'était impressionnant comme la situation pouvait être aussi douce alors que j'avais tellement mal. La douleur n'était pas uniquement physique, puisque faire des sous-entendus à Bastien -même juste pour plaisanter- ça me rappelait que notre lien n'était plus comme ça. Je me contentais de notre amitié qui était en train de revivre et de prouver que nous étions toujours aussi complémentaire. Mon coté chaotique avait besoin de quelqu'un d'aussi raisonné que lui, en le retrouvant c'était comme si je retrouvais un équilibre.
Dans la pharmacie, l'homme me posa des questions par rapport à ma douleur pour évaluer les dégâts. Afin de voir si la couleur de ma peau avait virée au bleu, je soulevais mon sweat. Il ne fallu pas grand chose pour constater que les ecchymoses étaient bien là et qu'elles devaient certainement jouer un rôle important dans ma douleur. Ce qui prouvait une nouvelle fois que mes cotes n'étaient pas cassées. N'osant pas affronter le regard de Bastien, je restais un moment à fixer les étagères derrière les caisses. Il fini par faire entendre le son de sa voix, bienveillant comme à son habitude. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres, c'était mon occasion d'alléger l'ambiance.
« Pas moi. » dis-je en réponse au fait qu'il était content d'être tombé sur moi. « Ça m'a fait mal. » mon regard se posa enfin sur le sien et un petit rire m'échappa.
Il était peut-être mieux de nous amuser de la situation plutôt que d'en pleurer. J'allais bien, la douleur était franchement secondaire face à ce qu'il s'était passé cette journée. Evidemment, il n'en savait rien et ne pouvait pas comprendre mon état d'esprit, mais il pouvait facilement s'imaginer que j'avais envie de rendre l'atmosphère plus agréable.
« Merci de m'aider, tu n'es pas obligé. » Cette fois, cette phrase était plus sérieuse et c'était un sourire reconnaissant qui s'affichait sur mon visage. Le beau brun me proposa ensuite de se voir ces prochains jours si ça m'intéressais puisqu'il était seul. C'était une condition qui était visiblement très importante pour qu'on puisse se voir, le fait qu'il ne soit pas en présence de Svein. Mais qui pouvait en vouloir au Norvégien de se méfier de moi ? Il était jaloux et avait de bonnes raisons de l'être à cause du passé que je partageais avec son petit ami. Mais il pouvait aussi lui faire confiance, ce qui ne l'obligerai pas à me voir en cachette.
« Oui pourquoi pas. Ce serai avec plaisir. » finalement j'acceptais avec joie cette proposition. Les rôles étaient inversés, cette fois c'était lui qui devait dissimuler le fait qu'on se voit. Et puis le pharmacien revint rapidement vers moi pour me donner ce qu'il me fallait pour une bonne guérison. Il y avait des anti-douleurs, une pommade pour les ecchymoses et une ceinture de maintien. L'homme m'expliqua le principe de cette ceinture, qu'elle soutenait les cotes afin qu'elles se soudent plus rapidement. Ce n'était pas nécessaire, c'était juste un moyen d'accélérer la guérison mais dans tous les cas, il était important de consulter un radiologue. Après l'avoir remercié et promis de prendre rendez-vous rapidement, je payais le tout. Prenant le sac que m'offrait l'homme, nous sortions enfin en lui souhaitant une bonne soirée.
« Je peux encore abuser de ton temps ? Tu as envie de manger quelque chose ? »
J'étais blessé et j'insistais pour passer du temps avec Bastien, ça ne tournait décidément pas rond dans ma tête. Pourtant, maintenant qu'il était auprès de moi, je n'avais pas envie de le laisser repartir.

codage par aqua

15.02.22 22:15

@Orel A. Cooper

Walking down the street

Évidemment que j’ai toujours envie de lui poser tout un tas de questions sur ce qui s’est passé. La réaction du pharmacien ne m’a pas franchement rassuré, mais je n’ai pas envie d’agacer Orel ou de le forcer à parler de quelque chose qu’il ne souhaite manifestement pas partager. J’ignore si je dois être inquiet du décalage entre son attitude et l’état de ses blessures, mais reste à ses côtés me rassure un peu. Il a plutôt l’air cohérent et il n’est pas blessé à la tête, c’est déjà ça.

Quand il me répond qu’il n’était pas content de me voir, je me tourne vers lui, l’air surpris, puis un sourire presque tendre se dessine sur mes lèvres. Si j’arrive à le faire rire même dans une telle situation, alors c’est déjà ça. Il me remercie de l’avoir aidé, et je secoue la tête. C’est vrai que je n’étais pas obligé, mais compte tenu de tout ce qu’on a vécu ensemble et de ce lien qui nous unit, je ne me serais pas vu passer mon chemin comme si de rien n’était. Ça aurait même été étrange. « - Tu aurais probablement fait la même chose pour moi, alors pas la peine de me remercier. » Depuis que le dialogue est devenu plus facile entre nous, il m’a prouvé à de nombreuses reprises qu’il était aussi protecteur envers moi, alors je sais que je ne me trompe pas vraiment sur ce point.

C’est vrai que je me demande ce qui va se passer ensuite ; est-ce qu’on va reprendre la route comme si de rien n’était ? Je m’imagine assez bien m’inquiéter dans les jours à venir, alors histoire de ne pas l’embêter, je me dis que proposer de se voir serait sans doute la meilleure solution pour m’assurer qu’il aille bien, sans non plus lui montrer que je m’inquiète trop. Je lui ai promis que j’arrêterais de m’en faire autant pour lui, mais dans ce contexte, ça me paraît quand même normal. Et puis, un peu égoïstement, c’est vrai que la solitude que je ressens depuis quelques jours devient un peu étouffante, alors voir régulièrement quelqu’un de confiance me ferait sûrement du bien.

Alors quand Orel accepte, je souris à nouveau, ignorant la petite voix qui commence déjà me faire la morale par rapport à Svein. Mais il n’y a rien de mal là-dessous, pas vrai ? Lorsque le pharmacien réapparaît, il prend le temps d’expliquer toutes les démarches à suivre pour se rétablir, et je le remercie à mon tour quand nous quittons la pharmacie. L’hôpital aurait sans doute été mieux, mais au moins, il a de quoi guérir. Une fois dehors, je replace mon bras autour d’Orel naturellement, sans trop y réfléchir, car l’aider me paraît aussi évident qu’à l’aller. « - Je t’avoue que je n’ai rien contre un plat chaud pour me réchauffer un peu ! » Je lâche un petit rire, avant de jeter un regard incertain autour de nous.

« - T’es sûr que tu ne veux pas qu’on passe par le commissariat, avant ? » Ce serait étonnant et franchement flippant de penser que quelqu’un ou plusieurs personnes puissent agresser n’importe qui dans la rue, surtout à Bergen, mais j’ignore encore ce qu’il lui est arrivé, et il n’a peut-être pas encore les idées très claires par rapport à son altercation, alors, j’essaie de l’aider de mon mieux.

AVENGEDINCHAINS

16.02.22 13:00

Walking down the street

@Bastien L. Teissier ☾

Un tour à la pharmacie était finalement une bonne chose, surtout si je m'obstinais à ce point à ne pas vouloir aller à l'hôpital. L'homme avait pourtant été clair, il ne fallait pas prendre cette blessure à la légère et un rendez-vous dans un centre d'imagerie sera nécessaire pour passer une radio et s'assurer de la gravité du mal. Une fois à l'extérieur, je proposais bêtement à Bastien de rester avec moi encore quelques temps. Profiter de sa compagnie était agréable, c'était quelque chose qui me manquait. Son reflexe de toujours m'aider le fit glisser une nouvelle fois son bras derrière moi, mais ce coup-ci, il n'était pas question qu'il m'aide pour avancer. Pourtant, je ne le repoussais pas. Un peu égoïstement, je laissais son bras mais me décalais légèrement pour pouvoir lui faire face et poser ma main contre son épaule -un peu comme si je m'apprêtais à l'éloigner de moi finalement, mais sans exercer de pression pour l'instant-.
« Tu sais, tu n'es pas obligé de m'aider à marcher. C'est très gentil, mais je n'ai pas trop de mal pour ça. Merci d'être aussi attentionné. »
De la soirée, c'était surement la millième fois que je le remerciais, pourtant ça me touchais vraiment. D'autant plus avec ce qu'il venait de se passer. L'avoir croisé par hasard après tout ça, c'était comme si le destin me faisait un signe. Mais cette proximité, bien qu'agréable, était peut-être encore délicate entre nous. Je finis par exercer la pression sur son épaule, pour l'éloigner de moi un peu à contre coeur. Malgré ça, un petit sourire rassurant s'afficha sur mes lèvres, pour qu'il ne prenne pas mal ce geste.
« Par contre pour le repas, ça ne te dérange pas si on prend quelque chose à emporter ? »
Dans mon état, rester des heures dans un restaurant n'était peut-être pas la meilleure des choses à faire. Quant à Bastien, tout ce qu'il traînait avec lui était assez encombrant alors autant préférer l'emporté ou la livraison. Mais avant ça, le beau parisien s'inquiéta à nouveau, proposant de passer par le commissariat.
« Je n'ai pas l'intention de porter plainte. » Mon air était plus sérieux, teinté d'un peu de colère mais pas envers lui, plutôt envers l'auteur de ces coups. Mon regard se leva vers ses iris émeraudes et, étrangement, cette vision eu un effet apaisant sur moi. « Ecoute, je te dirai ce qu'il s'est passé, d'accord ? Mais pas tout de suite. Attendons peut-être d'être autour d'un bon repas avant. » Un petit sourire aux lèvres, j'essayais de ne pas l'intriguer plus qu'il ne l'était déjà. Sa confusion se lisait sur son visage, pourtant ce n'était pas le moment pour parler de ça, j'avais envie d'attendre un peu.
« Ça te va si on va chez moi ? » Cette phrase me paru si étrange une fois qu'elle fut sortie de ma bouche. Pourquoi nous avions toujours peur des sous-entendus que les mots pouvaient avoir, alors qu'il n'y en avait pas du tout. « C'est... toujours un peu bizarre ce genre de phrases entre nous. » Je préférais finalement assumer, il fallait qu'on arrête de se cacher de ce malaise qui nous prenait à chaque fois que l'ambiguïté pointait le bout de son nez. Alors autant en parler pour évacuer ce ressenti. « Je ne veux pas que notre amitié trouble ton histoire avec Svein tu sais, et j'ai l'impression d'être toujours en train de réfléchir à ce que je dois dire ou faire pour t'éviter des problèmes. » Ça devenait presque épuisant de toujours faire attention à tout. « Alors tu peux refuser mon invitation sans problème, je te promet que ça ne m'ennuiera pas. »
Un dernier sourire se dessina sur mes lèvres alors que j'attendais simplement sa réponse. Peu importe si elle était positive ou négative, aucuns des deux ne me posera de problème. Il était juste question d'un repas entre amis et, en me mettant à la place de Svein, je pouvais comprendre qu'il allait être jaloux et avoir du mal à accepter ce genre de rapprochement.

codage par aqua

19.02.22 12:58

@Orel A. Cooper

Walking down the street

Je m’apprête à reprendre la route lorsqu’Orel marque un temps d’arrêt pour nous deux, m’indiquant qu’il n’a plus besoin de mon aide pour pouvoir se déplacer. Ça ne me vexe pas, et pour tout dire je suis plutôt rassuré de l’entendre. En revanche, je me demande pourquoi ce réflexe de passer mon bras autour de lui m’a paru évident. Et quand je me pose cette question, ça me met mal à l’aise, non pas vis-à-vis de lui, mais bien par rapport à ma personne. Se sentir seul et l’être ces derniers temps n’excuse pas tout, et je me réprimande silencieusement. « - D’accord », je me contente alors de répondre avec un petit sourire. M’excuser aurait été plus naturel à vrai dire. Ce mot glisse facilement de mes lèvres, sans que j’y pense, lorsque quelqu’un me reprend sur un point par exemple. Un élément de langage comme un autre. Toutefois, ça aurait probablement rendu la situation assez gênante – il aurait pu y comprendre un sous-entendu sur notre relation, et autant éviter d’autres situations compliquées pour ce soir.

« - À emporter, ça me va très bien ! Il est encore tôt, alors il doit y avoir encore pas mal de trucs ouverts. » Une bonne assiette de pâtes fumantes me ferait sans doute le plus grand bien, mais avant de se mettre au chaud, je reste pragmatique en me demandant si faire comme si rien de grave ne s’était produit était vraiment une bonne idée. Probablement pas. On aurait l’air bien malin si on recroisait les possibles agresseurs d’Orel – ou si on les surprenait à s’en prendre à une autre personne. Certes, j’ignore encore ce qui s’est passé, mais ça me paraît être le scénario le plus probable, même si ça resterait étonnant que ça se produise dans une ville comme Bergen.

« - Je ne te force pas à rentrer dans les détails », je confie pour le rassurer, même si je lui adresse un sourire rassurant à l’idée d’en savoir davantage. Certes, m’inquiéter est un réflexe naturel pour moi, mais je pense que ce sentiment serait partagé par tout le monde dans mon cas. Je m’apprête à répondre à son invitation, quand pour la deuxième fois, la réalité complexe de notre relation me frappe de plein fouet, comme le vent autour de nous. Ce serait facile et pratique d’accepter pour ne pas être seul. J’ai aussi remarqué que la présence d’Orel avait un côté apaisant et réconfortant sur moi depuis que tout allait mieux entre nous, mais je ne suis pas certain que la situation soit très juste pour lui ou pour Svein, et sa remarque me le rappelle.

Je me sens mal à l’aise tout à coup, parce que ce n’est plus vraiment un simple oui ou non que je dois répondre maintenant. Pourtant pour le moment, j’ai gardé la situation pour moi, estimant que tout le monde avait bien assez de problèmes de son côté sans que je n’y rajoute aussi mes jérémiades. J’ai aussi pensé que rester seul avec mes pensées serait sans doute un bon moyen pour démêler la situation plus sereinement, mais au lieu de ça, j’ai plutôt l’impression de tourner en rond. Et je sais bien que c’est perdu d’avance si j’essaie de convaincre Paco, Sven ou Orel que Svein est malgré tout une bonne personne. Néanmoins, je sais aussi que se disputer, puis se réconcilier pour se disputer encore, ce n’est pas ce qu’on appelle une relation saine.

Et je me sens coupable, parce que Svein a déjà perdu quelqu’un à cause de ses crises de colère. C’est peut-être ce qui me fait rester. Il n’était pas comme ça au début de notre histoire, et je me dis que tous ces dramas ont sans doute aggravé son problème. Ce serait étrange de laisser tout ça sortir d’un coup, et plus encore avec Orel. Je ne sais pas vraiment combien de secondes (ou minutes) se sont écoulées depuis qu’Orel m’a invité à me décider pour la suite de la soirée. Je dois peut-être avoir l’air étrange avec mon air confus et perdu dans le vide, alors je me racle la gorge en me reconnectant peu à peu à la réalité. « - On est en pause avec Svein. » Je confie presque à mi-mot, et le regard un peu fuyant.

C’est étrange de le dire à voix haute. On dirait presque que ça sonne comme une excuse, un prétexte, et ça me dérange quand même. Ce serait mentir de dire que je ne voudrais pas qu’Orel revienne et que tout redevienne aussi facile qu’avant, mais j’ai l’impression d’être parvenu à un point de non-retour, avec de possibles mines prêtes à exploser où que je mette les pieds. « - Je ne veux pas t’attirer de problèmes ou te mettre mal à l’aise non plus, c’est juste que ça me rassure de voir que tu vas bien. Mais je peux simplement te raccompagner jsuqu’à chez toi si tu préfères. » Pour une fois, je ne suis pas certain d’être celui qui a les idées les plus claires pour faire le choix le plus judicieux.

AVENGEDINCHAINS

21.02.22 13:46

Walking down the street

@Bastien L. Teissier ☾

Maintenant que Bastien était là, j'avais envie de profiter de sa présence. J'appréciais toujours autant passer du temps avec lui, surtout depuis que notre relation s'était améliorée. Il avait suffit d'une soirée pour recréer notre complicité même si cette fête ne s'était pas terminée comme prévue. L'abus d'alcool et ma fuite de sa chambre au petit matin avaient été des événements imprévus et je me demandais encore s'il s'interrogeait par rapport à cette nuit. Mais en attendant, la proposition de manger ensemble avait été acceptée et nous allions pouvoir passer un peu plus de temps tous les deux. Désormais, ma seule retenue par rapport à lui était simplement son couple.
« Oui, je pense aussi qu'on aura le choix. Qu'est ce que tu préfèrerai manger ? »
N'étant pas quelqu'un de très difficile concernant la nourriture, je le laissais volontiers faire un choix pour nous deux. Le voir s'inquiéter pour moi était vraiment touchant mais pour éviter qu'il ne se pose trop de question il était préférable qu'il apprenne la raison de mes blessures. Pour le moment, je préférais me taire sur les faits et attendre d'être plus au calme afin de discuter avec lui. C'était une discussion que j'aurai forcément eu avec lui alors autant que ce soit ce soir.
« Ça me va, je t'expliquerai. Mais quand on sera posés si tu veux bien. »
Nous reprenons notre chemin, chacun les bras chargés. J'avais instinctivement prit la route pour rentrer chez moi, mais je m'étais senti obligé de me justifier de la proposition que je venais de lui faire pour aller manger chez moi. Son amitié était importante à mes yeux, je n'avais pas envie qu'il ai des soucis dans son couple parce que nous étions en train de nous rapprocher. Sa réponse m'étonna, à tel point que mes pas s'étaient complètement arrêtés, figés sur place.
« Qu..quoi ? » bégayais-je comme si j'avais mal entendu. « Ce n'est peut-être pas le bon moment pour en parler, ni avec la bonne personne d'ailleurs, mais j'espère qu'il ne s'est rien passé de trop grave pour que vous en soyez venu à ça. »
Malgré le fait que Svein semblait être une personne particulière et qu'il ne sera jamais mon grand ami, il restait l'homme qu'avait choisi Bastien. Cette décision devait donc être douloureuse pour l'un comme pour l'autre et elle avait forcément une source. Ils n'avaient pas souhaiter mettre leur relation entre parenthèse sans raisons.
« Non, tu peux venir manger, ça ne me dérange pas. Et j'avoue qu'avoir un peu de compagnie me fera du bien. » C'était étrange, nous semblions vouloir tous les deux la même chose et pourtant nous avions toujours peur d'agir. « Tu sais quoi ? On peu même faire les gros fainéants jusqu'au bout et se faire livrer. Il y a toute une liste de restaurants disponible ce soir, il y aura forcément ce que tu préfère parmi eux. » Je reprenais ma marche tout en cherchant quelque chose dans les applications de mon téléphone. Après en avoir ouvert une pour se faire livrer des repas, je donnais mon portable au bouclé. « Tien, je te laisse choisir le temps de rentrer. Il y a largement le choix. » Un petit sourire aux lèvres, nous continuons notre route en choisissant ce que nous allions manger ce soir. J'étais ravi de pouvoir passer un peu plus de temps avec lui, c'était étrange de revivre cette proximité avec lui mais c'était aussi très agréable.

codage par aqua

23.02.22 14:24

@Orel A. Cooper

Walking down the street

Forcément, l’idée d’être bientôt au chaud et devant un repas m’ouvre l’appétit, et j’affiche un petit sourire pensif quand Orel me demande ce qui me ferait plaisir. « - Probablement des pâtes au saumon, ça fait un moment que je n’en ai pas mangé ! » Et bonne nouvelle, on est bien dans le pays où le saumon est délicieux, alors autant en profiter. Je hoche la tête quand il ouvre le chemin pour aller chez lui, et j’essaie de calmer le torrent de scénarios qui me traverse l’esprit concernant ce qui a pu lui arriver. Le plus important, c’est qu’il a l’air d’aller mieux maintenant et qu’il a au moins de quoi soulager ses blessures avant d’aller faire sa radio. À la question de savoir si se retrouver à nouveau seuls est une bonne idée ou non, j’ai l’impression d’être ramené à quelques semaines en arrière, au Luksus Hotell, et je comprends sa réticence et l’impression de tourner en rond. Il faudrait aussi sans doute que je lui pose quelques questions sur la fin de cette soirée, mais chaque chose en son temps, j’imagine.

Alors, l’annonce de ma pause avec Svein sort toute seule. Ça me fait bizarre de la formuler à voix haute pour la première fois, parce que j’ai l’impression que ça devient concret, et c’est douloureux. J’esquisse un petit sourire à la remarque d’Orel et je secoue la tête, conscient qu’il ne s’attendait sûrement pas à ça et qu’en effet, il n’a pas à entendre les détails. « - T’en fais pas, je ne vais pas t’embêter avec ça. C’était juste pour te rassurer un peu, tu sais, du genre… Il ne risque pas de débouler d’une rue et de provoquer une scène quoi. » Mon rire est léger, et on dirait presque une toux. Lorsqu’Orel m’invite à nouveau à venir chez lui, c’est à mon tour de le remercier avec un sourire reconnaissant.

J’ai même l’impression qu’il tient à me remonter le moral en me proposant qu’on se fasse tout simplement livrer à manger chez lui, et j’attrape son téléphone avec un petit air amusé. « - C’est toi le patron. » Je laisse alors mon regard naviguer entre les différents restaurants et leurs plats, tout en veillant bien sûr à ne pas faire tomber mes affaires. Je lève aussi le regard de temps en temps pour éviter de tomber ou me manger un poteau – on serait malins tous les deux à être blessés. Je commande mon assiette de pâtes et un muffin en guise de dessert, puis je tends à nouveau le portable vers Orel. « - Je te rembourserai quand on sera chez toi ! » J’ai pu gagner quelques couronnes aujourd’hui, et puis ça me fait plaisir.

AVENGEDINCHAINS

25.02.22 21:38

Walking down the street

@Bastien L. Teissier ☾

Maintenant que de l'aide m'avait été apporté et que j'allais pouvoir plus ou moins soigner mes blessures, l'appétit était revenu. J'étais curieux de connaître les envies que pouvait avoir Bastien concernant le dîner et sa réponse me fit presque saliver. Ce plat était un vrai délice, surtout dans ce pays.
« Très bon choix. » mon sourire trahissait ma gourmandise mais je ne me prononçais pas trop tôt, peut-être qu'un autre plat me faire davantage envie que celui-ci.
L'ambiance s'alourdie brusquement lorsque le bouclé m'avoua que son couple était en pause actuellement. N'étant pas du tout l'ami de Svein, je n'étais clairement pas le mieux placé pour parler de cette histoire avec Bastien, pourtant ça restait une situation délicate et un peu triste aussi. Ce genre de décisions n'entraînaient que rarement des réconciliations, généralement c'était une façon d'habituer le couple à une possible rupture. Je ne pouvais m'empêcher de penser que j'étais peut-être un peu fautif de ce choix même si j'étais très clairement tiraillé entre la culpabilité et la fierté.
« Ok, je vois. » Ajouter quelque chose n'était pas franchement utile, pourtant, je le fis. « Ça m'ennui quant même pour toi. Je n'aime pas du tout ce gars, mais ça reste une situation difficile pour l'un comme pour l'autre. »
C'était mon seul commentaire et je ne comptais pas vraiment m'étaler sur le sujet. Bastien n'avait surement pas envie d'en parler non plus et encore moins à son ex. Nous reprenons donc la route, marchant doucement au rythme de ma douleur aux cotes qui avait tendance à se réveiller à chaque fois que je faisais des mouvements amples ou rapide. Par fénéantise plus qu'autre chose, je proposais de nous faire livrer le repas et Bastien fit donc son choix sur l'application de mon téléphone avant de me le rendre. Une fois les menus commandés et payés mon portable retrouva sa place dans ma poche et je me mis à espérer rentrer avant la livraison. Bastien, éternel généreux, me proposa immédiatement de me rembourser et je secouais la tête négativement à ces paroles.
« Hors de question. Tu m'as aidé alors c'est la moindre des choses de t'offrir ce repas. »
Le trajet prit fin à notre arrivée devant mon domicile. Une fois devant la porte d'entrée, je cherchais mes clés pour la déverrouiller et l'ouvrir. En réfléchissant un peu, Bastien n'avait jamais mit les pieds ici et il ne savait surement pas que j'avais acheté une maison d'ailleurs. J'entrais enfin, suivi du beau brun avant de réaliser que ma cuisine était dans un état pitoyable. Ma famille était parti en plein milieu du repas et je n'avais pas touché à la table. Les joues un peu rouge de honte, je m'éloignais de Bastien. « Installe toi, j'en ai pour deux minutes. » Je le quittais rapidement pour rejoindre la pièce où il y avait les assiettes encore pleines du repas du midi. Tout se fit dans la précipitation, je jetais les restes, nettoyais la table et empilais en vitesse le tout dans l'évier en pensant à m'en occuper un peu plus tard. Prêt à ressortir de cette cuisine, je remarquais la présence de Bastien. J'ignorais s'il était là depuis longtemps et j'allais certainement passer pour quelqu'un de désordonné mais peu importe. « Tu veux boire quelque chose en attendant ? » Je posais mon téléphone sur la table, l'allumant pour voir où en était la commande avant de reporter mon attention sur le bouclé. « Ça tombe plutôt bien que tu ai du matériel de dessin. Il me semble que tu avais un défi à me lancer à ce propos. » En cherchant comment détourner l'attention du désordre que je venais de cacher, je m'étais souvenu de nos retrouvailles au terrain de foot et de ma promesse de relever un défi dans un domaine où il excellait.

codage par aqua

26.02.22 22:15

@Orel A. Cooper

Walking down the street

Je souris un peu plus au commentaire d’Orel sur le plat que j’ai choisi, et je ne peux qu’approuver. J’espère même qu’il y aura un peu de fromage fondu en complément ; ça ne va pas forcément ensemble, mais ça ne serait pas de refus. Et dans le pire des cas, je pourrais toujours demander à Orel si je peux lui en emprunter, s’il en a aussi dans son frigo. Je compte bien sur ce plat pour me réchauffer, mais aussi pour m’apporter un petit réconfort après ma confession sur ma vie sentimentale, qui, aujourd’hui, a pris du plomb dans l’aile. C’est étrange de le dire à voix haute, et plus encore à Orel. Je ne m’en suis pas forcément rendu compte, mais j’ai serré ma pochette contre moi, comme si c’était un bouclier, et je me contente de hocher la tête quand le brun concède que la situation ne doit pas être évidente à gérer des deux côtés. C’est le cas, mais je n’ai pas envie de remuer le couteau dans la plaie, ni de le forcer à entendre tout ça.

De toute façon, l’un comme l’autre, j’ai bien l’impression qu’on a assez connu d’émotions dans la journée, alors autant se reposer un peu en ce début de soirée. Je reste quand même aux aguets, parce que je sais qu’il m’a dit qu’il me raconterait ce qui a provoqué son agression, et c’est sans doute également éprouvant. Heureusement, un brin de légèreté semble revenir dans notre conversation, et je roule des yeux avec un air théâtral lorsqu’il me dit que je n’ai pas à le rembourser. « - Bon, bah je… ferai ta vaisselle, alors ? » Je nous imagine déjà se chamailler devant son évier, et je ne peux retenir un petit rire, content de voir que cette complicité ne nous as pas quittés. Et puis, si on ne reçoit que des boîtes et des couverts en carton, ma proposition ne tiendra pas la route du coup, mais on verra bien ce qui nous attend.

Lorsqu’on semble enfin être arrivés chez lui (et en plus, avant le livreur, quelle chance !), je le laisse ouvrir et j’entre à mon tour, observant ensuite les environs avec un petit sourire. C’est la première fois que je viens ici, et c’est vrai que ça me fait bizarre, mais d’après ce que je vois pour le moment, je dois dire que ça lui ressemble assez. Il me dit de m’installer, alors je me dirige un peu timidement vers le salon pour déposer ma pochette de dessins et ma veste sur le canapé. « - C’est vraiment joli ici ! », je glisse depuis la salle à vivre. Et puis, j’entends des bruits de vaisselle, alors je me dis qu’il a peut-être besoin d’aide même si je me doute qu’il niera ce fait quand je le rejoindrai.

Je regarde quelques assiettes encore posées sur la table, mais je remarque surtout l’attitude gênée d’Orel, alors je détourne le regard et je me concentre sur lui pour éviter de laisser traîner mes yeux là où évidemment, il ne le veut pas – est-ce que cette scène de repas abandonné a un quelconque rapport avec l’état dans lequel je l’ai trouvé ? Je lui offre un petit sourire pour le rassurer, et je mets cette question dans un coin de ma tête pour le moment. « - Je veux bien un peu de limonade si tu en as s’il te plaît, sinon de l’eau, c’est très bien ! » Mon sourire s’élargit quand je l’entends, et je lève les sourcils avec un air de défi. « - Oh, tu te sens l’âme d’un artiste en attendant le repas ? » Ça tombe bien, j’ai plusieurs outils avec moi : crayons de couleur, simples crayons, pastels, fusains… « - Je suis partant, évidemment. » Et me voilà déjà de retour dans le salon, prêt à sortir quelques affaires pour ce duel improvisé.

AVENGEDINCHAINS

02.03.22 16:57

Walking down the street

@Bastien L. Teissier ☾

Sans grandes surprises, Bastien tenta de trouver un moyen d'équilibrer les choses. Il n'était pas le genre de personne à facilement accepter qu'on lui offre des choses, il avait besoin de donner la pareil. Pourtant, si je lui offrais ce repas, c'était vraiment de bon coeur.
« Si tu veux, même si ça risque de ne pas être utile. »
En effet, la plupart du temps, les livraisons se faisaient dans des emballages prévus pour manger n'importe où et donc jetable. Mais étant donné les repas que nous avions choisi, peut-être que des assiettes et des couverts ne seront pas de trop. Nous arrivions rapidement chez moi et je me précipitais dans ma cuisine pour passer un coup de ménage rapide. A la vu de Bastien dans cette cuisine, je tentais de détourner l'attention en lui proposant à boire.
« Je dois avoir ça. » je m'écartais pour ouvrir le frigo et vérifier les sodas qu'il me restait. Il y avait une bouteille de limonade, il avait de la chance que cette boisson soit l'une des préféré de ma soeur. Une fois le liquide servit dans un verre, je le tendis à mon ami. « Et voilà. » La bouteille retrouva sa place au frais et mon attention se reporta sur le bouclé lorsqu'il rebondit sur ma proposition de défi. Le dessin était un domaine dans lequel il excellait et c'était la revanche qu'il aurait dû prendre après le foot. « Oh mais l'art n'as aucuns secret pour moi, c'est bien connu. » Un petit rire m'échappa à cette ironie. Je n'avais rien d'un artiste même si j'essayais de m'intéresser davantage à ce domaine ces derniers temps. « Ok, suis moi, on va s'installer dans le salon ce sera mieux. » Je me décalais pour sortir de la cuisine, invitant le beau brun à me suivre. Quelques pas plus loin, nous arrivions au salon et je m'installais sur le canapé. Une petite grimace déforma rapidement mon visage lorsque je senti ma douleur se réveiller à mon manque d'attention. Il serait peut-être temps de prendre un anti-douleur, à moins que ce soit moins agressif pour l'estomac s'il était ingurgité avec un bon repas. « Tu choisis quoi comme défi du coup ? » La réponse n'eut pas le temps d'arriver que la sonnette retenti. « Ah mince, le dîner est là. » Je me levais pour aller vite rejoindre la porte et ouvrir au livreur. Après l'avoir remercié, je passais vers l'ouverture qui donnait sur le salon. « On va manger dans la cuisine, ce sera peut-être mieux que la table basse. Ne t'en fais pas, tu auras ta défaite plus tard. » Je m'amusais de nouveau de cette taquinerie avant de rejoindre la cuisine et de tout déballer, installant des assiettes et des couverts en attendant l'arrivée de Bastien.

codage par aqua

07.03.22 22:21

@Orel A. Cooper

Walking down the street

J’affiche un sourire amusé, pour la forme, quand il me cède la vaisselle. Une fois enfin chez lui, je réalise qu’il a sans doute des choses à me dire, mais je me contente de garder le silence pour le moment. Comme je lui ai dit, je n’ai pas envie de le presser – et même s’il ne peut m’en dire qu’une petite partie aujourd’hui, ce n’est pas grave. La journée a l’air d’avoir été bien assez éprouvante pour lui. « - Merci ! » J’attrape le verre de limonade qu’il me tend, et j’en bois quelques gorgées avant de le rejoindre au salon. L’idée de ce petit défi est amusante, et ça pourra sans doute nous reposer un peu de toutes ces émotions, même si d’autres nous attendent peut-être.

Je jette un coup d’œil à ma pochette à dessins en imaginant ce que je pourrais lui demander. « - Hmm… On pourrait dessiner un truc simple, genre. Un chat ? Excuse-moi si j’offense ta carrière d’artiste en proposant ça. » Je me risque à un clin d’œil taquin alors que j’ouvre la pochette pour déposer deux feuilles de papier Canson sur la table. « - Ou alors on pourrait faire chacun un portrait de l’autre ! » Ça aurait le mérite d’être drôle. Je le regarde en attendant sa réponse, et même si je remarque bien la grimace qui tort son visage, l’espace d’une seconde, je n’en dis rien, pour ne pas paraître trop lourd. Je suis déjà rassuré de le voir (presque) en un seul morceau et surtout en sécurité.

De toute façon, nous sommes vite interrompus par le bruit de la sonnerie qui indique que le livreur est là, et j’observe Orel se lever pour aller l’accueillir, avant de commencer à sortir tout le matériel qui pourrait nous être utile pour tout à l’heure. « - J’arrive ! » J’indique avec une voix joyeuse quand il vient m’annoncer que le repas est prêt. « - Hmm ça sent super bon », je commente à mon arrivée, et je prends place avant d’ouvrir le plat qui contient mes pâtes chaudes. C’est déjà réconfortant à regarder, alors je ne doute pas que ça sera délicieux. « - Bon appétit ! »

AVENGEDINCHAINS

13.03.22 20:50

Walking down the street

@Bastien L. Teissier ☾

Dans cette cuisine, j'essayais de vraiment tout faire pour que tout semble normal qui à passer pour quelqu'un d'un peu désordonné. Donner cette image de moi, ça me dérangeais moins -en tout cas pour le moment- que montrer qu'il y avait eu un départ précipité dans cette cuisine. Savoir ce qu'il s'était passé ici me rendais un peu mal et je me faisais peut-être un peu trop de film alors qu'il pouvait exister des milliers de raisons à ces assiettes encore à moitié pleines.
Sortir de cette pièce me soulagea un peu et nous allions nous installer sur le canapé pour lancer un défi artistique. Je laissais quelques plaisanteries se glisser entre nous pour alléger l'atmosphère. Il me proposa alors deux défis à relever, au choix : un chat ou un portrait de l'autre. Je riais en l'entendant rebondir à mon ironie par rapport à l'art avant de réfléchir à ce qu'il venait de me demander.
« Je veux bien essayer de faire ton portrait mais je te préviens, si tu ressemble plus à un Picasso qu'à un Manet ne m'en veux pas trop. »
Avec ces deux artistes, je devais certainement avoir déjà montré la moitié de mes connaissances en art. Ce n'était pas le domaine qui m'intéressais le plus, pourtant j'avais quelques notions de bases ou souvenirs de ce qui avait été raconté en cours. J'aurai aimé connaître davantage de choses sur le sujet, rien que pour partager quelque chose avec Bastien. Des fois, je me demandais si le fait qu'on soit autant l'opposé l'un de l'autre n'avait pas joué sur notre rupture. Si j'aurai pu faire un peu plus de compromis, peut-être que les choses seraient différentes aujourd'hui.
La sonnette retenti dans la maison et notre défi fut mis en pause le temps du repas. Nous retournions dans la cuisine pour profiter de notre repas puisqu'il était plus pratique de manger à table que dans le salon. Nous étions assis sur une chaise, chacun devant une assiette encore chaude de ce que nous venions de nous faire livrer. Un large sourire s'afficha en entendant la satisfaction de Bastien face à l'odeur alléchante de son repas. Je lui souhaitais un bon appétit avant de commencer à manger mon plat. Alors que mon assiette commençais à se vider peu à peu, je me perdais dans mes pensées. Cette pièce était encore imprégnée de toute la colère de mon père et de la confusion du reste de ma famille. Un peu silencieux, mon regard se leva sur celui du bouclé. Je cherchais à tourner ma phrase dans ma tête sans vraiment réussir à trouver une meilleure façon de le faire.
« Il me semble que tu veux des explications sur mon état. » cette mise en situation n'était pas vraiment délicate, mais je n'arrivais pas à trouver les mots pour amener le sujet en douceur. « Ton assiette est presque finie, je peux me permettre de te couper l'appétit. » Un petit rire gêné sortir d'entre mes lèvres, j'essayais de détendre l'atmosphère avant l'aveux que j'allais faire. « Tu vas peut-être être fier de ce qu'il s'est passé... » dis comme ça, c'était un peu étrange. Mon regard se baissa instinctivement vers mon assiette pour éviter celui de Bastien. « J'ai invité ma famille à venir et j'ai tenu tête à mon père. Je ne sais plus très bien pourquoi on en est arrivé à parler de ma sexualité, il avait évoqué Abby je crois. Mais bon, peu importe, il a voulu qu'on en parle à l'abri des regards de ma soeur et de ma mère... On a parlé, il m'a menacé, je l'ai provoqué. Quant je lui ai dit sans détour que j'aimais les hommes, il a passé un cap dans la colère. » je posais ma fourchette et fini par m'enfoncer dans ma chaise. « C'est lui qui m'a donné ces coups. » J'évitais volontairement de lui dire davantage, qu'il sache que mon père refusait désormais de me reconnaître comme son fils n'était pas nécessaire. Et puis il allait suffisamment être paniqué comme ça, inutile de lui en rajouter. Mon père n'allais d'ailleurs certainement pas en rester là, mais pour le moment ça m'étais égal. Je finis par me lever de ma chaise, tentant d'agir normalement malgré tout. « J'ai quelques fruits si tu veux, ça pourra nous servir de dessert et on pourra les déguster dans le salon du temps que je te met la misère à ton défi. » Faire en sorte de changer de sujet était important, c'était un peu comme si j'avais envie de minimiser les conséquences ou l'impact que l'affrontement avec mon père avait eu. D'autant plus qu'inquiéter Bastien n'était pas vraiment ce que je désirais. J'étais désormais debout, j'avais ouvert mon lave-vaisselle pour déposer mon assiette et mes couverts dedans et je me décalais juste assez pour attraper ma corbeille de fruits. Je restais un instant là, à observer dans le vide, repensant à ce qu'il s'était passé un peu plus tôt dans la journée. J'étais dos à Bastien et, honnêtement, ça me convenais parce qu'il aurai été trop dur d'affronter son regard inquiet.

codage par aqua

17.03.22 22:17

@Orel A. Cooper

Walking down the street

J’affiche un air surpris quand il fait une référence à deux peintres, mais bien vite, un large sourire fend mes lèvres. « - Tu vois bien que tu t’y connais un minimum ! » Il s’y connaît même peut-être plus qu’il ne le croit. Après tout, j’ai fait des études dans cette matière et pourtant, ça n’empêche pas que mes œuvres préférées soient très connues : La Nuit Étoilée de Van Gogh et La Jeune Fille à la perle de Vermeer. Au début, quand j’ai avoué ça à mes professeurs, ils m’ont dit que je ne faisais pas vraiment d’effort pour me cultiver, vu que ce sont des réponses toutes faites, mais ils ont bien été obligés de se rendre compte que je prenais l’art au sérieux au fil de mes travaux et de mes connaissances. Et puis après tout, l’art c’est subjectif. Même en étant dans le milieu depuis 50 ans, on a bien le droit de trouver belles les œuvres les plus connues. Si elles le sont, c’est bien pour une raison.

« - Je ne me vexerai pas pour si peu, promis. » Je pouffe un peu, et cette légèreté ne me quitte pas en apercevant nos plats. On a plutôt fait un bon choix et bien vite, aucun de nous ne parle, tout occupés à se rassasier. En effet, manger a quelque chose de réconfortant, et je lève les yeux vers Orel quand il reprend la parole. Je suis partagé entre l’envie de lui demander tout de suite ce qui se passe, et le laisser me raconter tout par lui-même. Sa manière de présenter les choses m’inquiète un peu, si bien que je me suis arrêté dans mon geste. La dernière bouchée attendra. Finalement, mes lèvres restent scellées, parce que je réalise que ça a l’air assez difficile pour lui, alors inutile d’avoir l’air pressant.

Je suis d’abord surpris quand il m’annonce que sa famille est venue le voir, et puis j’ai l’impression qu’une enclume me tombe sur la tête en apprenant le reste. Tout un tas d’émotions me traverse : la fierté, évidemment, mais aussi la tristesse et une profonde colère envers cet homme que je n’ai jamais connu que de loin, mais que j’ai déjà copieusement méprisé par le passé. D’ailleurs, pas mal d’insultes me traversent l’esprit, et j’ai bien envie de laisser s’en échapper quelques unes, mais je doute que ça puisse aider ou soulager Orel de quelque façon que ce soit. En voyant Orel se lever, je pense d’abord qu’il veut aller s’isoler un moment, mais je tombe un peu de haut lorsqu’il enchaîne de façon un peu abrupte sur les fruits.

Je comprends que c’est une manière pour lui de ne pas trop s’attarder sur le sujet, mais je cligne des yeux un instant et il me faut quelques secondes pour savoir comment réagir à cette révélation. Je finis par me lever moi aussi, hésitant. Orel est toujours de dos, et je m’approche de lui alors que j’essaie de faire de l’ordre dans mes pensées pour me rappeler quelle est l’épaule qui le fait souffrir. Je me revois le percuter dans la rue, alors, je finis par poser une main légère sur son autre épaule, qui, j’espère, elle n’est pas douloureuse. « - Hey. Évidemment que j’suis fier de toi. Tu mérites d’être libre depuis tellement d’années. »

C’est difficile de ne pas repenser à tout ce qu’on a vécu avec cette nouvelle. À l’époque, je ne voulais pas spécialement qu’il en parle à son père – j’espérais juste qu’il quitte sa petite amie, ce qui, avec le recul, revenait finalement à la même chose. L’émotion est là et je peux aussi la sentir de son côté, alors, pour ne pas le mettre trop mal à l’aise, je choisis moi aussi d’enchaîner avec une note plus légère. « - Va pour les fruits. Tu peux faire tout ce que tu veux maintenant, et la première chose que tu choisis de faire, c'est me mettre une raclée. Je suis touché ! »

AVENGEDINCHAINS

18.03.22 20:41

Walking down the street

@Bastien L. Teissier ☾

Si le repas était silencieux, ce n'était pas exclusivement parce que nous avions faim tous les deux et que nous étions simplement en train de déguster nos plats. Dans ma tête, des centaines de tournure de phrases se modelaient dans le but de bien amener le sujet de mes blessures. Les conséquences de cet événement étaient tellement importantes que rien ne pouvait minimiser l'impact que mon aveu allait avoir sur Bastien. Il fallait dire aussi, que c'était quelque chose qui l'avait affecté durant un temps, lui et notre relation. Aujourd'hui, il était toujours touché mais différemment, il s'inquiétait pour moi. Même si, depuis que nous étions reparti sur de bonnes bases, je faisais mon possible pour qu'il essai de penser un peu plus à lui plutôt qu'aux autres, je savais que c'était dans sa nature d'être aussi bienveillant.
Rentrer dans les détails était inutile et, surtout, aurai été trop douloureux. Faire face n'était pas évident mais les aveux se firent tellement vite que penser à m'apitoyer dessus ne m'avait pas effleuré l'esprit. A la place, changer de sujet avait été ma meilleure défense. Devant le plan de travail de ma cuisine, j'attrapais ma corbeille de fruits comme si cette excuse était mon remède. Pourtant, je venais de raconter ce qu'il s'était passé à Bastien et ça rendait les circonstances bien plus réelles. Mon regard fixa le vide alors que mon esprit s'embrumait. Ce qui me fit sortir de cet état fut la main du brun qui vint se poser délicatement sur mon épaule. Un petit sursaut marqua mon retour à la réalité. En me rendant compte à quel point la situation était grave et lourde de sens, l'émotion avait grimpé et mon regard était rougie. Je ne voulais pas verser de larme, ni devant Bastien, ni pour cet homme qui était censé être mon géniteur et qui m'avais prouvé que son respect à mon égard était inexistant. Non, mon regard n'était pas humide mais il manqua de peu de l'être en entendant les paroles de Bastien. Ces paroles me firent tellement de bien, il avait raison, j'étais libre désormais. Touché par sa phrase, j'étais presque sur le point de craquer, pourtant je posais une main sur mon visage afin de reprendre mes esprits et contenir ma réaction.
Il comprit surement que j'avais besoin de changer de sujet pour me protéger, pour éviter de me faire du mal. Une note plus agréable, plus légère était vraiment la bienvenue dans un moment aussi dur et Bastien entra volontiers dans ce jeu-là. Je retirais ma main de mon visage en l'entendant, éclatant de rire à ses paroles.
« Rien n'est encore joué. Je n'irai pas jusqu'à dire que tu as encore toutes tes chances, mais tu as surement au moins un peu d'espoir. »
Ma main se posa sur la sienne qui était toujours contre mon épaule, un petit sourire suffit pour lui montrer que j'étais reconnaissant de son attention et de sa bienveillance. Pour être honnête, à cet instant, j'aurai adoré le prendre dans mes bras, me sentir réellement rassuré de cette manière. Mais ça aurait certainement été déplacé donc autant s'abstenir. Ma main quitta la sienne et je repris la corbeille de fruits. Un air sérieux s'afficha de nouveau sur mon visage.
« Si tu veux, on prendra le temps de parler de tout ça un peu mieux. Mais pas pour l'instant. J'ai besoin de penser à autre chose, d'essayer de positiver. » Un petit sourire commença à se dessiner sur mes lèvres. « Retournons au salon, que tu perdre une nouvelle fois contre moi. » l'air taquin, je sorti enfin de la cuisine avec mes fruits dans les bras. Quelques pas plus loin, je posais la corbeille contre la table basse avant de reprendre ma place sur le canapé. Les deux feuilles de cansons n'avaient pas bougé et j'en attrapais une pour m'équiper.

codage par aqua

22.03.22 22:18

@Orel A. Cooper

Walking down the street

C’est difficile de réussir à trouver les mots justes, ceux qui pourront lui apporter assez de réconfort, mais il s’en doutait déjà de lui-même : je suis fier de lui, c’est une certitude. Je n’ai pas non plus envie d’être trop intrusif ou d’appuyer là où ça fait mal, alors je me contente de garder le silence après ma petite intervention. Je suis malgré tout rassuré de savoir que ces coups ne viennent pas juste d’un type qui s’en prend au hasard à des gens dans la rue, et qui aurait donc pu recommencer – ce serait effrayant. J’aurais bien envie de retrouver moi-même le père d’Orel, histoire de lui dire le fond de ma pensée, mais le plus éloigné maintenant, c’est bien qu’il reste le plus éloigné possible du brun. Je n’aimerais pas être à la place d’Orel, car je n’ose pas imaginer ce qu’il doit ressentir à ce moment précis, et je suis presque content d’être tombé sur lui par hasard. Au moins, je peux lui changer les idées un minimum et surtout, l’empêcher d’être seul.

Je comprends mieux son trouble quand il est entré dans sa cuisine maintenant, et je n’ai pas franchement envie d’imaginer quelle aurait pu être sa réaction en revoyant ça tout seul. Je souris un peu plus quand j’entends son rire, soulagé, et je me contente de hocher la tête avec un air compréhensif quand il pose sa main sur la mienne.

« - Ne pense pas que je vais quand même te faciliter la tâche, j’entends bien me défendre ! » Je prends un faux air outré, et je m’apprête à lui emboîter le pas pour quitter la cuisine. Évidemment, ça ne va pas être un dessin trop sophistiqué, parce que j’ai quand même envie qu’il s’amuse un minimum, et très honnêtement, rentrer dans son jeu m’amuse aussi. Le sérieux revient tout de même nous frôler un instant. « - Ne pense pas que je vais quand même te faciliter la tâche, j’entends bien me défendre ! » Je lui adresse un nouveau sourire rassurant, puis je le suis jusqu’au salon en pouffant un peu.

Je prends place dans son canapé pendant qu’il récupère sa feuille Canson, et je fais de même, attrapant aussi une mandarine au passage. « - Eh, j’ai une idée. Choisis tes armes, je prendrai mon matériel après. Au moins, tu ne pourras pas dire que tu n’étais pas avantagé ! » Je lève un regard taquin vers lui, et j’épluche soigneusement mon fruit, sans en mettre de partout, tout en le laissant choisir les outils qu’il va utiliser. C’est vrai que mon élément c’est plutôt le fusain, mais je peux aussi bien me débrouiller avec tout ce qu’il reste, entre pastels et crayons en tous genres.

AVENGEDINCHAINS

28.03.22 22:16

Walking down the street

@Bastien L. Teissier ☾

Ça pouvait paraître étrange comme ça de vouloir changer de sujet aussi brusquement après avoir lâché une telle bombe comme information, pourtant c'était ma meilleure défense. Du temps libre et seul pour m'apitoyer sur mon sort n'allait pas manquer, alors autant éviter de le faire en présence de Bastien, surtout de Bastien. Même s'il ne trouvait pas forcément les mots ou qu'il ne savait pas comment gérer la situation, ce n'était pas le plus important. Sa présence faisait déjà le plus gros du travail, comme si ça suffisait à me remonter le moral. Mais le plus efficace restait son toucher, sa main contre mon épaule me fit vraiment du bien et contrairement à toutes les fois précédentes où il y eu un contact entre nous -même infime- j'avais l'impression que ce n'était plus interdit.
Je pris la corbeille de fruits dans mes bras avant de filer en vitesse dans le salon, prêt à me mettre au dessin bien que je n'avais surement pas retenté de dessiner depuis l'école. Et d'ailleurs, mes derniers dessins étaient des petits gribouillis dans les marges de mes cahiers pour faire passer le temps plus vite en classe, donc autant dire que l'art et moi c'était très loin d'être une belle histoire d'amour. Installé sur le canapé, je pris une des deux feuilles de canson qui se trouvait encore sur la table avant d'entendre Bastien m'avantager en me laissant choisir mes armes. Je souris à ces paroles, dans mes bases sur l'art ne se trouvaient pas la liste des divers ustensiles utilisables.
« Je devrais arrêter de me vanter, à part le crayon je ne sais même pas ce qu'on utilise pour dessiner. » En perdant mon illusion de professionnel de l'art, je fus presque honteux de ne rien connaître à ce domaine. Depuis le temps que je côtoyais le jeune français, je n'avais jamais pris le temps d'en apprendre un peu plus sur sa passion et c'était presque triste de m'en rendre compte seulement aujourd'hui. Mon regard se posa sur un crayon que j'attrapais avant de me caler au fond du canapé. « Juste pour rappel, des cercles et des traits c'est de l'art ? Non parce que mon niveau d'expertise n'est pas plus élevé que ça. » une petite grimace déforma mon visage un instant à ces paroles. « Je vais essayer quelque chose, pour de vrai, mais je ne te garanti pas le résultat. » Etant bien plus à l'aise sur un terrain de foot que devant un chevalet, le portrait n'allait surement pas être très beau à voir mais j'aurai au moins fait de mon mieux pour remplir le contrat. Alors une fois que Bastien fut équipé, nous commencions ce défi. Appliqué et, pour une fois, sérieux dans mon travail, je passais plus de temps à gommer ce que je faisais qu'à réellement assumer les coups de crayons donnés.

codage par aqua

02.04.22 18:31

@Orel A. Cooper

Walking down the street

On a sans doute besoin d’un peu de temps tous les deux pour encaisser ce qui s’est passé aujourd’hui et en parler à tête reposée – lui plus que moi, évidemment –, mais je suis content d’être une personne assez rassurante pour lui pour l’amener à se changer les idées avec ce défi improvisé. C’est vrai que je lui donne l’avantage, et j’attends son choix avec une pointe de curiosité tout en terminant mon fruit. J’esquisse un petit sourire amusé lorsqu’il prend le crayon et à ses commentaires, et j’attrape le papier canson à mon tour.

« - Le plus important c’est de participer de toute façon ! Ça ne peut pas être si horrible que ça. » J’attrape un morceau de fusain, et je me cale bien dans le canapé avant de lever les yeux vers lui. Le voir si concentré m’arrache un nouveau sourire, mais je ne dis rien pour qu’il reste concentré sur sa tâche. Je regarde mon papier un moment, et puis je me mets à dessiner à mon tour, essayant de masquer cette sensation étrange quand je trace des traits déjà effectués par le passé.

a me fait bizarre de le dessiner à nouveau : j’évite de reproduire ses blessures, bien sûr. Et je ne veux pas non plus en faire trop, alors je me contente d’un dessin plutôt simple. Mais là encore, c’est difficile de trouver le juste milieu. Si j’ai l’air de trop lui avoir facilité la tâche, alors je risque bien de me recevoir un coussin en plein visage. Et puis, je crois que j’ai quand même envie de lui faire plaisir, histoire de terminer cette journée sur une meilleure note qu’elle n’a commencé pour lui.

Lorsque je m’estime à peu près satisfait de mon croquis, je me penche à nouveau sur la table basse pour attraper un pastel bleu, histoire de colorer un peu ses yeux. « - Alors, est-ce que Picasso s’en sort ? » Amusé, j’avoue que j’ai hâte de voir la manière dont il m’a dessiné. « - Je pense que je suis prêt pour la grande révélation, si c'est bon pour toi ! »

AVENGEDINCHAINS

12.04.22 22:09

Walking down the street

@Bastien L. Teissier ☾

Nous retrouver dans mon salon pour relever ce défi qui traînait depuis quelques mois déjà, c'était une bonne chose. J'avais besoin d'un moment comme celui-là, d'un peu de légèreté. Savoir Bastien à mes cotés, réceptif à mes blagues idiotes et toujours aussi bienveillant envers moi, c'était exactement ce dont j'avais besoin. Rien d'autre n'aurai pu me faire autant de bien après cette journée si difficile.
Choisir mon équipement pour dessiner était surement aussi compliqué que l'art en lui-même et l'oeuvre que j'allais devoir créer. Un crayon, c'est la seule chose que je savais à peu près maîtriser alors autant éviter de tenter autre chose.
« Je n'aurai vraiment pas du me vanter. » je laissais un petit rire m'échapper avant de continuer. « Attend, j'ai oublié mon allier le plus important. » J'attrapais une gomme qui, honnêtement, allait certainement être plus utilisée que le crayon. Dessiner ne faisait pas parti de mes compétences les plus fortes, les traits, les distances, les formes, tout me demandais une concentration impressionnante. Au final, j'allais certainement me retrouver avec un mal de tête et de poignet. Pourtant je n'avais pas de mal à faire des petits dessins sans détails et à cette réflexion, une idée me traversa l'esprit. Nous n'avions pas vraiment défini le genre d'art, je pouvais donc parfaitement faire de son portrait un genre de personnage de bande dessinée. Amusé d'avoir trouvé une façon de détourner ce défi, je m'armais de ma gomme pour effacer le désastre commencé. Repartir de zéro ne fus pas un soucis puisque mon dessin n'allait finalement pas être détaillé mais ma concentration était tout de même intense et mon regard se levait de temps en temps vers le beau brun - même si c'était davantage pour l'observer que pour réellement cerner des détails-.
« Picasso se débrouille même si j'aurai surement été meilleur photographe que dessinateur. » Lancé dans l'idée de faire un dessin bien plus adorable que réaliste, je me tentais à ajouter des couleurs. Mais Bastien avait terminé son chef-d'œuvre et j'étais tout à coup assez nerveux à l'idée de dévoiler ma feuille. Après quelques retouches, tous les crayons finir par rejoindre la table basse tandis que je levais mon regard vers mon ami. « Ok ça me va, j'ai fini. » Je tendis la feuille coté neutre afin que Bastien puisse la prendre et se rendre lui-même compte du résultat. « Ne soit pas trop sévère s'il te plait. » dis-je en grimaçant légèrement, le laissant découvrir mon dessin tandis que je prenais son canson caché pour l'instant, trop curieux de voir d'abord sa réaction.

codage par aqua