It's a new day - kate&bronson

ncore une journée qui démarrait normalement, ou pas. Se lever en Norvège, c’était quelque chose de nouveau et l’habitude n’y était pas encore… En tous cas, les habitudes américaines étaient toujours présentes et ça, j’achèèète ! Arrête tes conneries Kate, lève-toi maintenant.

Les cheveux à l’arrache, un pyjama du genre short et t-shirt extra-large, voilà que mes petous sortaient de la douceur et la chaleur du lit pour retrouver un sol froid et irritant. Irritant ouais ! Comment est-ce que j’allais pouvoir m’habituer à un appartement ? Nous qui vivions dans une villa de dingue aux USA, nous voilà dans ce truc ! Non mais sérieux… Enfin c’était temporaire selon les parents… Moi je crois surtout que c’est un lieu neutre pour que chacun prenne sa route ! C’est vrai quoi, maman et papa c’est pas la folie depuis un temps, Ellie et moi bah on est sœurs mais on fait notre vie chacune de notre côté… Ouais non, y a un truc qui cloche. Si ça se trouve, ils ont même déjà fait les papiers pour le divorce et on est même pas au courant !! Truc de fou ! Enfin tout ça pour dire quoi déjà ? Ah oui, j’ouvrais la fenêtre et m’étirer… Avant de réaliser brutalement qu’on avait du vis-à-vis, que le soleil n’était pas le même qu’en Norvège, et que devant moi il n’y avait plus ce magnifique jardin avec nos sublimes voitures et… Bon. Vous m’avez compris quoi.

Un pas après l’autre, par je ne sais quelle magie, ni quelle motivation, je m’étais retrouvée dans la cuisine prête à engloutir tout ce qui pourrait passer dans mon bidou. Papa était déjà là, tout seul. C’était pas la première, et surement pas la dernière, qu’il se trouvait le premier debout. En fait, je trouvais ça presque suspect… Est-ce qu’il voyait quelqu’un en secret et rentrait de bonne heure ? Ou est-ce qu’il était devenu insomniaque ?... Après, je dois dire que mon père a toujours été un lève-tôt, rien que pour s’entretenir physiquement alors bon difficile de juger. « Bonjour papa. J’ai assez bien dormi et toi ? » Demandais-je. Je savais que dans le fond, même s’il ne le dirait pas.. Non il ne dormait pas très bien ces derniers temps. J’attrapais une tasse pour une plonger un met inlassable : le café ! « Et alors, quoi de prévu aujourd’hui ? ». Et toi en fait Kate ? Qu’avais-tu prévu déjà ? Ah oui, te rendre en cours… Ah ben non en fait, ce matin tu étais libre ! Magnifique n’est-ce pas ?

h papa. J’adorais le voir être celui qu’il est, ne jamais changer, ne jamais casser les bonbons à qui que ce soit pour quoi que ce soit. Maman, c’était une autre affaire, un autre monde même.. J’étais bien contente qu’elle ne soit pas là ce matin, ça nous évitait une continuité de railleries insupportables. J’attrapais une viennoiserie tout en posant mon portable devant moi. Je n’étais pas de ces personnes qui restaient figées sur leur téléphone portable, encore moins quand il y avait quelqu’un avec qui j’échangeais, surtout pas papa. Mon père savait parfaitement mentir, il  n’était pas l’incarnation de Wolverine pour rien, mais, je n’étais pas dupe. S’il avait si bien dormi, il ne me l’aurait peut-être pas dit, ou en tous cas pas comme ça… Mais comme on est chez les Wintley, il n’était pas question de poser des questions indiscrètes. « Ah, et il fait quel temps dehors ? ». S’il était levé depuis les aurors, je pense bien qu’il sait de quoi le temps est fait. Ca m’éviterait éventuellement de devoir sortir toute mon armoire avant de me décider… C’est bien un truc de fille d’ailleurs ! Tout sortir pour choisir. Quelle connerie je vous jure, on s’énerve nous-mêmes, mais c’est incontrôlable au plus haut point ! Enfin bref. Je grignotais ce qui ressemblait à un petit déj non-exemplaire. Qu’allais-je faire à Fredelig ? Vu la réaction de mon père quand je lui ai demandé ce que lui prévoyait, on était dans le même bateau… Nouvelle ville, nouvelle vie… C’est déroutant pas vrai ?

N’oublions pas toutefois que je n’étais pas là pour me tourner les pouces quand même. « J’ai cours de 14h à 15h, après ça, je ne sais pas vraiment. » Ne connaissant rien des lieux, ignorant tout du monde autour, je me sentais complètement perdue. Peut-être qu’une compagnie ne serait pas de trop ?  « Peut-être que j’irai voir le refuge de Fredelig. » Et peut-être aussi que j’en profiterai pour ramener un magnifique chat à la maison, de quoi faire criser maman… Mais bon, ça je vais pas le dire à papa tout de suite, je lui dirai plus tard. Quand il sera trop tard… Il m’en voudra pas je pense, c’est juste pour éviter une énième crise de madame Wintley. « Si tu veux, on peut aller en ville ensemble ? ». Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas passé une après-midi avec papa… Ca me rappelait tout doucement les doux souvenirs de mon enfance où, chaque fois qu’il le pouvait, il nous prenait moi et Ellie et on passait la journée à faire tout et n’importe quoi : fête foraine, parcs, dévorer des glaces, courir derrière un cygne… L’enfance passe si vite, c’est triste quand même.

e toute sagesse, je restais à profiter du calme plein de la maison, qui n’allait pas durer longtemps parce que c’est ainsi chez les Wintley. Mon père ne pouvait s’empêcher d’être plus que bienveillant et me recommandait alors de prendre une veste, toujours inquiet malgré mon âge passant. Il n’empêche qu’avoir un père comme lui, c’était tout bonnement une bénédiction parce qu’il était toujours là, surtout quand je suis malade à crever. Je souriais en songeant qu’être malade n’était définitivement pas fait pour moi et donc, il serait préférable d’écouter papa. Pour une fois. « ok je vais faire ça alors ! Merci p’pa ! ». Vous n’imaginez pas le nombre de fois où je faisais exactement le contraire de ce qui m’était recommandé, rien que pour le plaisir de contredire. Cela étant, depuis que papa était là, vraiment là je veux dire, j’évitais de le faire parce qu’on avait si peu eu le temps pour nous que j’ai pas tellement envie d’être désobéissante ou bien d’avoir des disputes dont on va largement pouvoir se passer.
J’attrapais mon portable et lisais les quelques news que je pouvais lire sur la toile, que ce soit Twitter ou facebook ou les news locales. « Tiens, ils ont retrouvé un ours à Bergen… Il aurait « échappé » à la surveillance du zoo… Ce que ça peut m’énerver ! Comment un ours peut échapper de la surveillance d’un zoo ? Je ne comprend pas ! ». J’étais prête à lancer une révolution dans la minute, dans plein Fredelig ! Si une chose pouvait me mettre en rogne, c’était de savoir que les animaux étaient mal traités, déconsidérés ou oubliés… Et là, c’était le cas. M’enfin, pour revenir au sujet principal, qui était mon père, il était partant pour venir au zoo avec moi. Me revient alors en tête cette histoire de chat… J’hésitais, et puis… « Papa… Il faut que je te demande quelque chose… ». Je sentais déjà le stress me nouer l’estomac.

ette histoire d’ours évadé avait visiblement fâché papa et je le comprenais plus que quiconque, moi-même défendant de haut et de loin les droits et le traitement des animaux, je ne pouvais que détester les nouvelles. En fait, tellement je les avais détesté, que j’en avais verrouillé mon mobile. « Imagines un peu ce qu’ils sont capables de faire avec des animaux plus exotiques et dangereux comme les serpents… Je ne comprends pas comment ils peuvent en arriver là ! C’est scandaleux ! ». Mon père semblait tout aussi indigné que je pouvais l’être, c’est vrai que j’avais tendance à oublier que mon père pouvait avoir un avis. Non pas qu’il n’était jamais à la maison, mais ses absences répétées me semblaient normal, et j’en oubliais sa voix, sa manière de parler ou encore de se tenir… Je redécouvrais mon père un peu plus à chaque fois. Finalement, il répond à ma demande quand je l’interpelle au sujet d’une requête. Mon père me faisait presque peur, il était face à moi, dans l’attente de mes demandes. Comment pouvait-il réagir à cela ? Je craignais le pire… Non pas de sa part en réalité, mais plutôt du reste de la famille, enfin surtout maman.
Je crois, n’avoir jamais eu d’animaux à la maison. Je n’en ai pas le souvenir en tous cas si tel fut le cas à l’époque. Pourquoi j’en voulais maintenant et pas avant ? Peut-être que c’était tout ça, tous ces changements qui étaient arrivés et qui allaient encore arriver. Mon père était présent, plus que jamais, nous étions dans un nouveau pays, même si temporairement dans un appartement, et on était une famille réunie, chose très nouvelle. Peut-être aussi que je commençais à prévoir ma vie d’adulte, à me dire que je devrais bientôt prendre mon envol et être seule n’allait pas être simple… Mais dans un premier temps, je voulais… Je ne sais pas vraiment l’expliquer. C’est comme si j’avais un manque, tu sais, ce moment où tu quittes tous tes amis et que tu te retrouves dans un endroit totalement isolé… La famille c’est bien, oui, mais cela ne fait pas tout… « Je me demandais en fait, si je pouvais avoir un .. un chat ?... ». Ca y est, c’était dit. Aussitôt, je repris, de peur qu’il utilise le mot presque interdit. « Je sais que maman va criser mais je te promet de faire attention ! Et je veux pas que vous vous en occupiez ! Enfin si, si vous en avez envie mais… ».

on père, cet amour de père. Toujours tendre et agréable, même le matin. J’étais fière d’être sa fille depuis ma tendre enfance et bien que cela puisse paraître étrange, son métier, bien qu’admirable, ne me faisait pas envie, non. Moi, ce qui m’attirait, c’était les animaux, et pourtant, on n’en avait jamais eu à la maison. Parfois, la vie n’explique pas tout. Mon père faisait la grimace quand je parlais du reptile à la langue coupée, pas très étonnant dans les faits. Moi non plus je n’aimais pas les serpents et la réaction de papa ne manquait pas de me faire sourire. Pour sur, encore une fois, ce n’est pas un sujet que je pouvais aborder avec mère Wintley ! Cette greluche, désolée maman mais c’est tout ce qui me vient en tête, ne supporterait même pas qu’on en parle. Elle serait dégoutée, à coup sur, et voudrait changer de sujet. Ou alors elle ragerait dessus cent ans, au point de nous gonfler ! Enfin bon. C’est pour cela aussi que je ne parlais même pas d’avoir un chat avec elle, ce serait la mort assurée pour tata Kate…
Je m’attendais à beaucoup de réaction de la part de papa concernant ma requête, mais surement pas à celle qu’il avait. J’en étais bouche bée à dire vrai. J’ignorais qu’il aurait voulu avoir un animal, encore moins que la volonté de maman était comme un détail dont il allait volontiers se passer. C’est à ce moment-là que la confusion venait se poser dans mon petit cerveau de jeune femme. Je regardai mon père entre l’envie de sourire et demander des explications, les sourcils à moitié froncés, quand il mit fin à mes attentes. Je sautais sur lui, comme une enfant –n’en étais-je pas une ?- pour le serrer dans mes petits bras, grand sourire. « Merci papa » lui disais-je avant d’enchaîner sur de nouvelles requêtes. « Tu veux bien m’accompagner pour aller le chercher ? ». C’est comme si, avec une once de bizarrerie, on rattrapé un temps précieux qu’on nous aurait volé.  Je n’en oubliais pas sa réaction à propos de maman, mais, je ne pense pas que le moment soit opportun pour lui en toucher un mot…
Ellie était comme aux oubliettes, maman aussi, c’était comme si la journée nous appartenait, rien qu’à lui et moi. C’était presque noël au fin fond de mon cœur.