So no one told you life was gonna be this way (Kåre)

22.04.20 12:29

So no one told you life was gonna be this way

Quand le Moro Center nous a proposés de travailler quelques après-midis, je me suis portée volontaire, parce que gagner plus d’argent, c’est toujours ça de pris. Je ne suis pas sûre de rester indéfiniment dans mon appartement, alors autant faire des économies dès que je le peux. Qui plus est, je pense qu’il y aura légèrement moins de monde durant l’après-midi. Le bar est souvent noir de monde le soir, et devoir affronter cette affluence après une longue journée de cours, ce n’est pas une mince affaire. Alors, si je peux me permettre de souffler un peu, je ne vais pas me faire prier. Et puis, rester occupée et travaillée, ça me permet aussi de ne pas trop penser aux événements récents.

Mon rapprochement avec Sól me rend encore plus confuse que nos piques à répétition. Ça s’est plutôt bien passé l’autre soir entre nous, même si je pense que l’alcool y est aussi pour quelque chose. Si on m’avait dit il y a encore quelques semaines que je me serais amusée en boîte avec elle, je n’y aurais franchement pas cru. Je n’ai pas osé lui envoyer de message, et pourtant je ne peux m’empêcher de me demander ce qui va advenir de notre relation maintenant. Va-t-on à nouveau avoir une discussion pour mettre les choses à plat et repartir sur de bonnes bases ? Va-t-on laisser les choses se faire naturellement ? Elle pourrait aussi faire comme si cette soirée n’avait jamais existé. Avec l’alcool, c’est facile de se dire qu’on ne se souvient de rien.

Elle n’est pas la seule à qui je n’ose plus donner de nouvelles. J’ai conscience d’avoir fait n’importe quoi avec Sven et je ne m’explique toujours pas ce baiser, même s’il a duré moins d’une seconde. J’ai eu beau retourner la situation dans tous les sens, je n’y trouve pas la moindre signification. Je pensais m’être améliorée en termes de sociabilisation ou de communication, mais on dirait bien que je fais toujours des choses étranges quand je panique. Alors finalement, rester dans mon coin à servir des boissons, nettoyer des verres et des tables, ce n’est pas si mal que ça.

Quand je prends mon service cet après-midi là, je jette un petit coup d’œil à la salle en entrant. Un réflexe pour savoir si on sera débordés, ou non. Et la salle est plutôt calme, ce qui me rassure. Mes yeux se posent sur Kåre, et je souris doucement en voyant son air concentré derrière l’écran de son ordinateur. Le Moro Center est son QG quand il n’est pas à son appartement. Il n’y a personne au bar pour le moment, alors j’attrape un torchon pour aller essuyer les tables, histoire d’avoir une bonne excuse si mon patron me demande où je suis passée. Et je travaille vraiment, récupérant les déchets des clients précédents, avant d’arriver jusqu’à la table de Kåre. « = Halo ! Comment ça va ? » Il fait partie des rares personnes qui me connaissent par cœur, et avec toutes les blagues qu’il a pu me raconter au fil de ces années, sa présence suffit à me rendre de bonne humeur. Mes yeux se baissent alors sur la tasse vide posée près de lui. « = Je te sers autre chose ? »

code by FRIMELDA

23.04.20 1:40

( So no one told you life was gonna be this way ♫ )

Des endroits les plus calmes et cosy pour bosser tranquillement, le Moro Center n'est pas le mieux. De nombreux petits cafés dans la rive droite font parfaitement l'affaire. Oui mais voilà. Dans les autres petits cafés, il n'y a pas Heidi qui y travaille.

Heidi. Douce et divine Heidi. Depuis quelque temps déjà tu t'efforces à la faire sourire. Il n'y a pas grand chose de plus important à tes yeux. La réelle raison ? Tu n'es pas capable de la voir en face. Après tout, tu es doué pour ça, Kåre. Fuir. Fuir la vérité et éviter ainsi de souffrir encore plus. Et pourtant, tu continues de venir au Moro Center. Tu es persuadé que tu es y viens pour leur milk-shake et leur malbouffe pas si chère et terriblement bonne. Mais on sait tous que c'est faux. Même si tu t'y refuses, au plus profond, tu sais que c'est simplement dans l'optique de la voir. La voir sourire, l'entendre rire, la voir heureuse. Pauvre petit Kåre naïf...

C'est après ton déjeuné que tu es venu au Moro Center. Assis à ta place habituelle, ton ordinateur portable et tes trop nombreux cahiers sur la table, ta tasse de café est vide. Tu es concentré. Les manches retroussées, ton casque sans fil vissé sur tes oreilles, tu fronces les sourcils en rouspétant un peu. Satané bug dans ton code que tu ne trouves pas. Un long soupire s'échappe de tes lèvres alors que tu viens frotter ton visage. La fatigue commence à t'envahir. Si tu ne reprends pas des forces tout de suite, tu vas finir par écourter ta journée de travail. Mais tu n'as pas le temps de baisser les bras.

Trop concentré, tu ne l'avais pas vue. Pourtant, lorsqu'enfin elle s'arrête devant ta table et que tu entends sa voix malgré la musique dans ton casque, tu retrouves un semblable d'espoir. Tu as un peu sursauté, ne t'attendant tout de même pas à la voir d'un coup. Amusé par ta propre réaction, tu retires ton casque en riant légèrement.

- HEI, HEIDI. ÇA VA, ET TOI ?

Toujours la même chose. Tu réponds toujours positivement à ce genre de question. Personne ne s'intéresse vraiment à toi, du moins, tu en es persuadé. Oh, il y a peut-être une ou deux personnes, comme Solveig. Mais peu importe. Et puis, de toute façon, tu n'es pas là pour te plaindre. Et, franchement... Comment peux-tu aller mal avec Heidi proche de toi ? Sauvegardant d'un rapidement raccourci clavier, tu fermes par automatisme ton ordinateur portable.

- JE NE SERAI PAS CONTRE UNE AUTRE TASSE DE CAFÉ... VOUS FAÎTES À MANGER OU C'EST ENCORE TROP TÔT D'AILLEURS ?

S'il y a bien une chose qu'on ne peut pas ignorer de toi, c'est sûrement cette réelle obsession pour la bouffe. Tu as faim. Peut-être trop souvent. Et pourtant, tu es toujours aussi mince. Écœurant. Tes yeux se glissent dans ceux de la blonde alors qu'un large sourire étire tes lèvres. C'est plus fort que toi, c'est l'effet Heidi.

- EH MAIS, D'AILLEURS... TU TRAVAILLES DÉJÀ ? TU BOSSES PAS LE SOIR HABITUELLEMENT ?

Ta jambe droite vient se glisser sous tes fesses alors que tu te mets dans une nouvelle position, te tournant un peu plus face à ton amie, ne te doutant pas une seule seconde que son esprit est autant perturbé.

( Pando )

25.04.20 15:20

So no one told you life was gonna be this way

Ft. @Kåre Sojka

J’étais déjà d’assez bonne humeur, mais voir Kåre par ici me donne le sourire. Il représente un repère, une sorte de sérénité. On se connaît tous depuis plus de six ans, alors il y a toujours ce sentiment réconfortant qui arrive lorsqu’on est présence l’un de l’autre. On s’est aussi rencontrés à une période où on parle d’âge ingrat, alors une fois passées les coupes de cheveux approximatives et les tentatives vestimentaires ratées, je crois qu’on a tout vu et qu’on n’a franchement plus rien à craindre au sein de ce Scooby-gang. Et puis surtout, ils ont tous été là pour moi quand j’en ai eu besoin.

Kåre a toujours essayé de me faire rire pour laisser ces vieux démons de côté, et ça n’a jamais changé. Certaines de ses blagues sont plus drôles que d’autres, mais il suffit de voir son air joyeux ou fier après les avoir dites ; ça suffit toujours à me faire exploser de rire, au grand dam des autres, qui les ont sans doute entendues des dizaines et des dizaines de fois. « = Ça va ! J’ai toujours aucune idée de comment tu fais pour comprendre tout ça. » Je pouffe un peu, en faisant référence à ses codes. J’ai déjà été à ses côtés pendant qu’il travaillait, et c’est un langage qui me paraît tellement compliqué. Certes, j’imagine qu’une fois qu’on a assez potassé les règles et autres balises, ça vient tout seul. Moi, quand j’ai osé y jeter un œil, j’étais assez contente de reconnaitre un ou deux mots en anglais, et ça m’a largement suffi.

Je récupère alors sa tasse de café, que je pose un peu au hasard sur mon plateau – là où il reste de la place. J’espère que personne ne va me faire sursauter ou se précipiter sur moi, sinon, on court à la catastrophe. Je glisse un regard vers mon patron qui est derrière le bar, et mes yeux remontent vers la petite horloge juste au-dessus de lui. « – C’est encore un peu tôt, mais je peux négocier pour te faire quelque chose ! » Je suis plutôt bien vue ici, je ne me suis jamais emportée avec un client, jamais renversé toute une commande ou commis d’erreur de caisse, alors je ne pense pas que demander cette petite faveur va trop me coûter. De toute façon, mon patron ne pourrait pas vraiment s’en plaindre : ça va toujours faire de l’argent en plus dans la caisse.

Il n’a pas fallu longtemps à Kåre pour remarquer que ma présence à cette heure-là était inhabituelle, et ça ne me surprend pas vraiment : dans le groupe, lui aussi prend le temps d’observer les autres et ce qui se passe autour de lui. « = Exact ! J’ai moins souvent cours, vu que la fin de l’année approche, alors j’ai demandé si je pouvais faire quelques heures supplémentaires, histoire de gagner de l’argent. » On ne peut pas vraiment dire que le cadre soit vraiment désagréable pour travailler en plus, et si je peux profiter davantage de soirées paisibles chez moi, alors ça me va. J'attrape alors l'un des menus du bout des doigts, avant de lui tendre avec un petit sourire. « = Je vais poser ça et j'arrive ! » Je l'informe, avant de retourner rapidement derrière le comptoir pour me débarrasser des déchets et autres tasses et couverts à nettoyer.

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