This is how we do (libre)

08.08.19 22:44

This is how we do

Sujet libre

Vivre à Bergen depuis son enfance, ça a un grand avantage depuis que Fredelig est sortie de terre : si je veux m'échapper de la cohue étudiante et souffler quelques heures, je n'ai qu'à rejoindre papa et maman à quelques kilomètres de là, et voilà, problème résolu. Tous les deux m'ont beaucoup encouragée à rejoindre la nouvelle ville dès l'annonce de sa création. J'avoue que même si j'ai quelques réticences, je commence moi aussi à être enthousiaste pour ce qui va suivre, même si je me retiens bien de le dire. Je me méfie tout de même des excès qui peuvent découler de toute cette effervescence, mais qui vivra verra, comme on dit.

Ce soir-là, alors que je suis allée dîner chez mes parents pour leur tenir compagnie, je décide de leur laisser leur soirée tranquille, et je vais me balader dans la ville de mon enfance. Mes pas m'emmènent après peu de temps jusqu'au Sjøboden Bar, et les lumières chaleureuses me poussent à entrer à l'intérieur. J'ai beau travailler comme barmaid à Fredelig, j'ai bien envie d'une petite bière et de me laisser servir ce soir. Me dirigeant vers le bar, je passe commande avant d'aller m'installer à une petite table. Près de moi, un groupe d'étudiants émêchés semble avoir déjà bien entamé la soirée. Ils ont probablement dû entendre parler du Russ ; cette tradition norvégienne où les étudiants font la fête pendant 17 jours non-stop avant de se lancer dans la grande aventure qu'est l'université. Bon, ils ont un peu de retard par contre, normalement, ça se fait en mai.

Quand on me sert ma bière, je remercie le serveur et j'en bois quelques gorgées, jetant de temps en temps quelques petits regards amusés à la tablée qui se fait vite plus bruyante que d'ordinaire. D'ailleurs, après quelques minutes, je m'en approche, prête à leur donner un défi à relever. M'avançant vers leur table, je glisse une main dans ma poche et je pose ensuite un billet de 20 couronnes sur la table. Ce geste a le don de faire taire les conversations et tous ou presque me regardent maintenant avec hésitation. « - Salut, Européens, Américains et autres citoyens du monde. Vous êtes trop bourrés pour battre une Norvégienne aux fléchettes ou je devrais me faire dessus ? » J'arque un sourcil avec un petit sourire, et je me recule ensuite pour aller chercher lesdites fléchettes. C'est un "bienvenue" un peu particulier c'est vrai, mais les fléchettes, ça fait partie de nos coutumes, alors s'ils veulent se fondre dans le décor, il faut bien qu'ils s'y mettent aussi. Et puis, si ça peut me servir de défouloir, et me faire une première opinion concrète des "envahisseurs", c'est banco.

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