Long time no see (Sarabeth)

14.08.19 14:55

Long time no see

Feat. Sarabeth H. Skarsgard

Une nouvelle soirée de travail. Il faut bien que je me fasse quelques couronnes supplémentaires avant le début des cours. Passant rapidement dans ce qui nous sert de vestiaires pour enfiler la tenue de l'établissement, je termine rapidement ma queue de cheval tout en me dirigeant vers le bar. Je salue mes collègues par un petit mot ou un sourire, et je prends la relève d'un collègue, qui, lui, a travaillé toute la journée et peut désormais partir pour profiter tranquillement de sa soirée.

Je travaille au Moro Center depuis la fin du printemps, et je dois dire que je m'y plaîs bien. Les gens sont assez cools en revanche, et s'il y a bien deux-trois clients par semaine qui sont bien éméchés et se croient tout permis, en général, ils sont rapidement conduits vers la sortie par la sécurité, sans jamais d'accidents. En tout cas, je n'ai pas vu de grandes scènes de bagarre depuis que je suis arrivée, et on m'a assuré que ce type d'altercations était aussi extrêmement rare. Tant mieux. Après tout, les choses seraient bien différentes si on était aux États-Unis. Oh, les gens d'ici aussi pourtant aiment bien boire, c'est sûr. Surtout l'hiver. Il ne faut pas être bête : ça tient chaud.

Ce qui me plaît aussi, c'est que le Moro Center n'est pas uniquement un bar : les clients peuvent faire pleins d'autres activités, dont le karaoké et c'est parfois un avantage de travailler en rythme avec quelqu'un qui chante plutôt bien. Bon, à l'inverse, ça peut aussi s'avérer être un vrai calvaire pour nous et les autres clients quand une casserole se met à pousser la chansonnette, mais en général, on lui demande bien vite d'arrêter avant qu'on ne perde tous notre audition.

Ce soir-là, je travaille aussi vite que je le peux, restant disponible et souriante pour m'assurer au moins un pourboire décent. Nous sommes trois ce soir, alors le service est plutôt rapide. D'ailleurs, après bien deux heures de service, le flux de clients diminue. Il y a des creux, c'est pour ça. J'en profite pour m'accorder une petite pause en observant ceux qui, plus loin, au fond de la grande salle, entament des parties de bowling endiablées. Néanmoins, après quelques minutes, un de mes collègues interompt ma contemplation en m'informant qu'une cliente veut que je la serve personnellement. Je fronce les sourcils, faisant dans ma tête le tour de mes amis pour savoir qui ça pourrait être, mais aucun d'eux ne m'a dit qu'il passerait au bar ce soir.

Je remarque alors qu'une jeune femme blonde attend derrière le comptoir, et c'est quand je m'avance vers elle que je m'en rends compte. Il ne me faut même pas deux secondes pour la reconnaître. Les traits de son visage ont pris en maturité, mais elle n'a pas beaucoup changé. Beth. « - Salut. » Les deux mains posées sur le comptoir, je fais mine de ne pas être gênée par sa présence, même si je me demande bien ce qu'elle me veut. C'est évident qu'elle a fait exprès que je vienne la servir personnellement. Savait-elle déjà que je travaillais ici ou est-ce un fâcheux coup du hasard ? « - J'te sers quoi ? » Mon visage reste impassible, et j'attrape un torchon pour nettoyer la surface du bar en attendant sa réponse, restant sur mes gardes.

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16.08.19 15:30

Long time no see

Feat. Heidi

Tu étais revenue à ta ville natale après de nombreuses années, tu n'avais pas laisser que des amis là-bas, tu avais laisser tellement de relation en perdition, surtout par ta faute tu en avais conscience, tu avais mal agis... Mais tu n'étais qu'une adolescente et on était jamais parfait à cet âge là, et même à n'importe quel âge. Partir était la meilleure solution pour toi, tu en avais eu besoin pour ne pas t'égarer davantage. Tu as été trop loin, et tu avais été l'inverse de ce que ta mère voulait que tu devienne, et désormais tu étais revenue prête à rattraper les erreurs du passé.

Bien sûr tu étais un peu stresser, pour de diverse raison, tu avais peur que cette ville te fasses ressortir de ce qu'il y avait de pire en toi, chasser le naturel et il revient au galop comme on dit, et tu ne savais pas qui tu étais, la Beth de Norvège ou celle de France. Tu espérais celle de France, le côté de ta mère, tu vivais tellement plus en paix dans ce pays, mais tu avais aussi besoin d'arrêter de fuir ce passé qui te poursuivait la nuit et dans tes remords. Puis tu n'étais plus toute seule, ton meilleur ami de France avait débarquer également et d'ailleurs c'est ce qui t'avait décider à revenir à la maison.

Tu savais très bien quoi faire à ton arrivé, non seulement te prendre un appartement, mais tout cela avait déjà été prévu et payer par ton père. Si tu pouvais plus appeler un père, depuis la mort de ta mère il était juste devenue un porte-monnaie qu'un membre de la famille. C'est mieux que rien, au moins tu n'avais jamais eu de soucis d'argent. Tu avais perdue l'amour et l'affection de ta famille depuis que ta mère est partie dans un autre monde. D'ailleurs, c'est sur sa tombe que tu te dirigeas en premier lieu, tu avais besoin de la voir et donc tu faisais avec elle la checkliste de ce que tu devais faire avant que la rentrer reprenne.

Après des heures avec ta mère tu avais décider de faire quelques recherches afin de retrouver des personnes à voir, et tu avais choisie une personne en particulière, celle à qui tu avais plus de tort, plus de mal et celle qui a fait naître en toi, ce côté démoniaque et si détestable. Tu t'attaquai à du lourd, tu le savais et c'était mieux ainsi. C'est pour cela que tu te dirigeai au bar et demanda une serveuse en particulier. Tu savais bien qu'après des années, la situation n'allait pas être simple du tout, mais qui vivra verra comme on dit.

Quelques minutes d'attente et une jolie blonde avec un air sévère arriva devant toi, elle avait changer sans avoir réellement changer, tu ne montrai rien de ce que tu ressentais. D'un visage et d'une gestuelle impassible pourtant l'intérieur complètement chambouler « Je voudrais une bière ambré si possible » Répondis-tu simplement, tu n'avais pas d'idée de comment en venir à une discussion, tu n'as jamais été douée pour t'excuser. A vrai dire, tu ne l'avais jamais fait alors tu ne savais pas du tout comment cela fonctionnait et comment on faisait cela, puis bon, tu n'étais pas la seule en tort dans cette histoire.

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18.08.19 18:00

Long time no see

Feat. Sarabeth H. Skarsgard

D'habitude, j'ai comme un sixième sens pour deviner ce qui se trame, mais cette fois, rien. Peut-être que le karaoké et le bowling m'ont rendu trop distraite pour que je sois complètement sur mes gardes. Voilà pourquoi je me retrouve bientôt face à Beth, mon ancienne meilleure amie. C’est bien la première fois que je la revois depuis notre dernière dispute. En grandissant, j’ai bien appris par nos amis en commun ce qu’elle faisait de temps à autres, je savais aussi qu’elle était partie en France, mais j’ignorais qu’elle était de retour en Norvège. Peut-être est-ce le projet de l’université de Fredelig qui l’a attirée à nouveau par ici. J’imagine qu’il n’y aura pas que des étudiants venant des quatre coins du monde, et dans un sens tant mieux, ce serait quand même étrange sinon.

Je ne sais pas trop comment réagir face à Beth, alors je préfère aller directement à l’essentiel ; lui demander ce qu’elle veut et la servir comme toute autre cliente. Bien sûr, je suis quand même gênée, et d’ailleurs je fais mine de nettoyer le comptoir pour masquer ma surprise et ma nervosité. Il y a bien une raison pour laquelle elle a décidé que je serai celle à qui elle allait adresser sa commande, et je ne sais pas vraiment si j’ai envie de le savoir.

Est-elle là pour mettre les choses à plat ou pour m’attaquer à nouveau ? Après tout, elle a voyagé et elle a certainement vu de jolies choses, alors que je suis restée ici. C’est probablement une bonne raison pour me narguer, bien que je ne la sente pas agressive pour un sou, mais plutôt gênée, comme je peux l’être. Quand elle me demande une bière ambrée, je me contente de hocher la tête, attrapant un verre et me dirigeant vers les machines à pression. Je fais attention à ne pas en renverser de partout, et je prends un sous-verre de ma main libre avant de poser le tout face à elle quand c’est prêt.

« - Ça te fera cinq couronnes, s'il te plaît. » Je lui demande ensuite, et je jette un regard autour de nous, mais aucun autre client n’est encore là ; c’est l’heure de ces heures creuses. Au moins, on peut se reposer un peu, c’est déjà ça. Quand je sens que son regard reste sur moi, j’ose la regarder à nouveau, et je sais que je devrais probablement dire quelque chose, mais je ne sais pas par où commencer. De l’eau est passée sous les ponts depuis notre querelle, c’est sûr, mais ce n’était pas qu’une simple dispute adolescente. Ce qui s’est passé reste grave, et je m’en souviens comme de la toute première déception que j’ai connu dans ma vie.

Lorsqu’elle paye, je récupère ce qu’elle me tend en la remerciant, et je reste toujours silencieuse. J’essaie de me remettre à ma tâche, reprenant le torchon pour nettoyer le comptoir qui brille pourtant déjà de propreté, et je mordille nerveusement ma lèvre après quelques secondes. Quelque chose cloche. Je dois au moins essayer de dire quelque chose, car si tous nos échanges doivent être aussi étranges que ça dans le futur, je ne crois pas que ce soit tenable à l’université. Si ça pète encore, et bien tant mieux, après tout il n’y a pas grand monde dans le bar. « - Ça fait longtemps que tu es rentrée ? » On ne peut pas faire plus banal comme discussion, mais au moins, j’ai essayé quelque chose.

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