› (EG) : Première épreuve du deuxième groupe

ESCAPE GAME ft. ZELDA, KATE & BRONSON
Si au début je me fichais un peu du groupe dans lequel j’allais me retrouver, mon avis change radicalement au moment où ma cheffe de groupe me tend un sublime et très voyant bandana rose. Est-ce que je suis vraiment supposé porter ça, genre, sur la tête ? Écartant rapidement l’éventualité de ressembler au plus bel agent d’entretien du quartier, je le noue sobrement autour de mon poignet en espérant qu’elle ne s’en rende pas compte tout de suite.
Une fois tout le monde équipé pour la bataille, elle frappe rapidement dans ses mains pour que tout le monde se mette en route au pas de course. Direction Fredelig Hotell, donc. Ça aurait pu être pire, je commence à trouver qu’on s’en sort plutôt correctement avant que mes pensées soient interrompues par une phrase difficilement prononcée dans un souffle court. Visiblement, la fille à la tête du groupe n’a pas l’air de mon avis. Je m’apprête à lui demander par politesse si elle a besoin de quelque chose, mais je referme la bouche immédiatement en l’entendant hurler à la mort. Je cligne des yeux plusieurs fois et chasse l’image imprimée sur ma rétine d’un mouvement de tête en me remettant en route. Ok ok, elle n’a pas besoin de moi, mais alors vraiment pas du tout.

Une fois arrivés sur place, une chambre entièrement décorée dans l’esprit viking nous attend ; je prends le temps de regarder un peu les divers objets entreposés ça et là pendant que la blonde ouvre la marche. Soudain, une voix résonne et un second hurlement me fait sursauter jusqu’au plafond au même moment. Le cœur battant à la chamade et les yeux écarquillés, je me surprends presque à me demander combien de crises cardiaques je vais faire avant la fin de cet escape game et si je vais en ressortir avec mes deux tympans intacts. Probablement pas, mais au moins, elle vit le jeu à fond ça c’est sûr. Au final, j’en ai oublié d’écouter ce que le maître du jeu avait à nous dire mais j'essaye de reprendre une contenance rapidement. J’ai presque envie de demander à ma voisine rousse si elle est tout le temps comme ça vu qu’elles ont l’air d’avoir à peu près le même âge et pourraient se connaître, mais je décide de me faire tout petit pour le moment. Je n’ose pas imaginer ce qu’elle pourrait faire en cas de désobéissance dans ses rangs, surtout quand elle a à sa disposition un arsenal entier.

Toujours au taquet sur le jeu, elle explique brièvement les règles et nous fait bien comprendre que la rapidité prime sur la stratégie qui va se résumer à foncer dans le tas. Tout en continuant à la regarder taper dans ses mains et s'agiter, je peux lui accorder que malgré tout le bazar qu'elle nous fait, elle sait s'y prendre pour mettre l'ambiance. Brusquement, elle s’adresse à moi alors que je ne m’y attendais pas du tout, et je ne saisis même pas ce qu’elle dit.

« Passe-quoi… ? Hein ? » Je fronce les sourcils d’incompréhension, mais déjà, elle passe à autre chose.

Dans le doute, je me résigne à laisser tomber cette blague – je n’ai sûrement pas la référence, ce n’est pas bien grave. Elle invoque une logique imparable à base de chance pour justifier son choix et je penche légèrement la tête sur le côté en attendant le résultat fatidique. Malheureusement, c’est la mauvaise pioche.
J’observe la pièce attentivement, dans le cas où il y aurait plus d’indices ou quoi que ce soit, mais rien ne me saute aux yeux. Je n’ai jamais été très sensible à l’art, mais le tableau qui représente un bateau sur une mer déchaînée a l’air plutôt cool, alors je me lance. Esquissant un léger sourire en coin à l’idée que mon choix ne soit pas plus logique ou justifié que le sien, je me dirige simplement vers le tableau de gauche.

« Bon bah, va pour celui là alors. »


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