We have so many things to tell each other ☾ Sven

24.02.22 22:37

We have so many things to tell each other

Essayer de trouver Paco chez lui sans prévenir de son arrivée, ça relevait vraiment du défi. Il était le propriétaire de beaucoup de logement en ville et même s'il louait la plupart, il en avait quelques uns comme lieu de vie. A force, je ne savais plus où il vivait exactement et comme mon envie de le voir relevais souvent d'un coup de tête, j'avais toujours une chance sur deux qu'il m'ouvre la porte. Mais je cherchais aussi à me heurter à un mur puisque je ne prenais pas la peine de lui envoyer un message ou de l'appeler pour savoir où il était et, surtout, s'il avait du temps à m'accorder. Aujourd'hui n'échappait pas à la règle, il y avait des choses dont je voulais parler avec lui et je m'étais déjà retrouvé devant une porte close à l'appartement qu'il avait avec Bastien. Comme j'avais surtout besoin de confidence, je ne tentais même pas la coloc et j'espérais juste sincèrement qu'il serait à son atelier. J'ignorais comment j'avais eu cette adresse mais je supposais que c'était là qu'il venait lorsqu'il avait besoin de tranquillité. Ce n'était pas très fair-play de ma part de venir le déranger s'il avait envie de se poser seul, mais ce que j'avais à lui dire était vraiment important.
J'arrivais enfin devant la porte de ce logement. Une part de moi était tout de même nerveux à l'idée de lui faire part de ce qu'il venait de se passer dans ma vie, mais bon, il sera certainement heureux de savoir que c'était enfin arrivé après toutes ces années. Une dernière inspiration et je frappais à la porte. Il ne fallut pas longtemps avant que quelqu'un ne l'ouvre cependant, ce ne fus pas exactement la personne à laquelle je m'attendais.
« Sven ? » demandais-je, étonné de le voir ici. Je devais certainement avoir loupé quelque chose. Aux dernières nouvelles, ils avaient rompus avec Paco et n'étaient pas vraiment prêts à se reparler.
« Qu'est ce que tu fais ici ? » C'était extrêmement déplacé de ma part de lui poser cette question. Sans parler de cette curiosité mal placée, j'en avais carrément oublié mes bonnes manières et ne l'avait même pas salué. L'étonnement avait été à son comble et je réalisais bien trop tard mon comportement.
« Oh mince, excuse moi, je suis juste surpris de te voir ici. » un petit peu mal à l'aise, il était compliqué pour moi de trouver les mots pour présenter des excuses à mes paroles. « Je peux repasser, c'est peut-être pas le bon moment. » C'était impressionnant, ça faisait deux fois que je tentais de trouver Paco et deux fois que je tombais sur quelqu'un d'autre. La première c'était Bastien, maintenant c'était Sven. Pourtant, il n'était pas question d'interrompre quelque chose alors si je devais repartir, je le ferai sans aucuns soucis.

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14.03.22 18:01

We have so many things
to tell each other
‟ ft. Orel „

— En tailleur sur le lit défait, ce n’est pas spécialement l’ambiance pour réviser et pourtant. Alors que Paco a filé quelques instants plus tôt pour s’occuper de quelque chose au Blood Night, j’en profite pour travailler de mon côté – ce doctorat ne va pas se faire tout seul, après tout. Et malgré toutes les angoisses que le futur me réserve, ça commence enfin à rentrer dans l’ordre du côté des études et de mon petit ami. Ouf.
Interrompu dans mes pensées par un frappement à la porte, je lève un sourcil perplexe. Paco serait déjà de retour ? Il a fait vite… Sauf que si c’était lui, pourquoi aurait-il pris la peine de toquer à la porte ? Soudain vaguement inquiet, je contemple un moment la possibilité de juste prétendre qu’il n’y a personne. Pas grand monde est au courant pour lui et moi, ce serait bizarre pour n’importe qui de me trouver là. Mais finalement, je me persuade – à tort – qu’il s’agit sûrement juste d’un voisin ou du facteur. Rien d’inquiétant, à priori.
Et quand j’ouvre la porte, une brusque vague d’embarras s’empare de moi jusqu’à me monter aux joues. S’il a l’air presque aussi étonné que moi par cette rencontre, Orel ne reste pas muet. « Euh… Salut. » Brutalement ramené à la réalité par sa question, je trébuche sur chaque mot comme un enfant pris sur le fait – les yeux grands ouverts et le cerveau complètement vide. « Oh, euh… Je-je suis… j’ai… En fait, c’est… » Un voisin, le facteur et personne au courant pour lui et moi – oh, j’ai rarement été autant dans l’erreur.
Je cligne des yeux plusieurs fois, autant pour chasser la confusion que pour reprendre un semblant de contenance. A quoi bon lui claquer la porte au nez ou même prétendre que ce n’est pas ce qu’il croit – c’est exactement ce qu’il croit et c’est trop tard pour faire marche arrière. Moins gêné par sa question que sa présence, j’esquisse un petit sourire contrit. « Ouais, pareil. » Ça, pour être surpris, on l’est tous les deux.
En dépit de tout ce malaise palpable dans cette minute de silence entre nous, je finis par secouer la tête de gauche à droite quand il propose de repasser. « Non, non ça va. Rentre. De toute façon, ça sera encore plus gênant si je dis à Paco que je t’ai laissé dehors. Probablement. Enfin, il devrait plus tarder quoi. » Je pince les lèvres, me maudissant pour mon élocution légendaire et ma capacité à improviser en situation d’urgence. Écarté un peu de la porte, je lui laisse la place de rentrer en espérant qu’il ne remarque pas trop la tonne de livres de mathématiques sur les draps encore froissés de la nuit dernière. « Alors, euh… Installe-toi. Tu veux boire un truc ? » Au moins, j’essaye.

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19.03.22 11:28

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@Sven H. Borsheim ☾

Lorsque la porte s'ouvrit, je cru réellement que la chance était de mon coté cette fois et que Paco était là. Ma surprise fut énorme lorsque ce fut Sven qui apparu. Aux dernières nouvelles, sa relation avec le brun était tendue même si elle n'était que le résultat de mauvaises paroles et mauvaises situations qui s'étaient enchaînés. Le voir ici me sous-entendait qu'ils avaient surement réussi à parler et à mettre les choses au clair. Avaient-ils réussit à se pardonner ? A repartir sur de bonnes bases ? Voir même à reprendre leur relation ? Beaucoup de questions du genre me traversaient l'esprit pourtant la seule qui sorti fut assez idiote. Lui demander la raison de sa présence le perturba et il eu du mal à mettre des mots sur une excuse valable. La gêne était plutôt évidente pour lui, de mon coté la surprise était bien plus imposante. Mais il était peut-être bon de tout faire pour apaiser son embarras, quitte à lui proposer de repasser ultérieurement. A ceci, Sven répondit négativement et m'invita plutôt à entrer, prétextant que Paco n'allait surement pas tarder à revenir. Lui emboîtant le pas, j'entrais dans l'atelier et mon regard curieux ne pu s'empêcher d'observer la pièce. C'était la première fois que je mettais les pieds ici, scruter l'endroit n'avait rien d'intrusif à la base, c'était surtout pour prendre mes repères. Certains détails ne m'échappèrent pas, comme le lit froissé qui me suggérait que leur réconciliations avaient bien eu lieu. Pour ne pas me montrer trop dérangeant, je préférais me concentrer sur mon interlocuteur qui me proposait quelque chose à boire.
« Pourquoi pas, qu'est ce que tu as ? »
A ce moment-là, une bière aurait été un très bon allié mais en demander une directement serai peut-être prouver que ce besoin était un peu trop présent ces derniers temps. Je m'approchais du bar pour m'installer sur une des chaises hautes, tentant d'afficher un petit sourire pour détendre l'atmosphère plutôt tendue jusque là.
« Vous avez réussi à parler à tête reposée ? » ce fut l'entrée en matière la plus délicate que je pu trouver. Parler de leur relation était assez inévitable et ma curiosité était bien trop éveillée désormais. La présence de Sven prouvait que les choses s'étaient améliorées entre eux, mais dans le doute et au cas où ce ne soit qu'un malentendu, son avis sur la question était préférable. Les livres de révisions sur le lit me suggérait que ces retrouvailles n'étaient pas uniquement éphémères. Ça me rendait heureux pour eux de savoir que leur relation avait reprit une tournure plus positive. « Enfin, parler... c'est peut-être pas le mot. » mon regard se tourna sur le lit puis se reposa sur Sven et je laissais un rire m'échapper. « Ne t'en fais pas, je ne dirai rien. » Je tentais de le rassurer au cas où cette histoire soit contrainte de ne pas trop s'ébruiter pour l'instant. Mon but n'était pas de leur poser des problèmes, ils prendront le temps de faire ce qu'ils veulent de leur relation.

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19.03.22 20:16

We have so many things
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‟ ft. Orel „

— Passé l’instant de flottement et le rattrapage express, je ferme la porte derrière lui et me dirige vers le frigo sans attendre une seconde. Au plus je suis occupé, au moins j’ai à penser à cette situation. Soulagé qu’il accepte et s’installe, je fais l’inventaire de nos réserves depuis l’autre côté du comptoir de la cuisine. « Euh, de l’alcool, du thé, du jus, de l’eau et… de la sauce soja. » Techniquement, ça se boit aussi. Et brusquement, je me fige à sa question. Au fond, je devrais le remercier de m’y préparer – j’imagine que je vais devoir y répondre plusieurs fois dans les prochains mois. « Plus ou moins, ouais. » Avec un sourire gêné, je tripote mes doigts sans oser le regarder en face. Mais soudain, mon visage vire à l’écarlate en une seconde. Ah, il a vu le lit. « Parlé. On a parlé. » Mortifié, je ne trouve rien d’autre à dire alors que son rire résonne dans la pièce comme une sentence. C’est stupide de ma part de le prendre comme ça plutôt que d’en rire, comme lui, mais je n’arrive pas à faire autrement. Je perds pieds dans la gêne et la honte si facilement, c’en devient ridicule après tant de temps passé avec Paco.
Les lèvres pincées, je hoche la tête doucement – reconnaissant et un peu soulagé aussi. « Merci. On est… pas dans l’optique de le dire à tout le monde pour le moment, enfin tu comprends quoi. » Le temps de s’y faire, de retrouver nos marques et nos habitudes. De se détacher de l’avis que d’autres pourraient se faire. Je soupire légèrement pour chasser la boule d’angoisse dans ma poitrine. « Donc, euh… est-ce que t’avais besoin de quelque chose ? Je peux t’aider, peut-être ? » Si parler de ma relation avec Orel ne serait pas forcément désagréable puisque c’est déjà arrivé et qu’il est proche de Paco, j’ai quand même besoin de temps pour me remettre les idées en place. Ou juste d’une excuse pour changer de sujet le temps que je me reprenne.

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25.03.22 21:04

We have so many things to tell each other

@Sven H. Borsheim ☾

En entrant, mon regard scruta la pièce un peu malgré moi. La curiosité et le besoin de prendre des repères avait prit le dessus sur le savoir vivre. Et quand bien même, s'il m'avait fait entré dans cette pièce, il devait forcément se douter que certains détails n'allaient pas m'échapper. Ainsi donc, il fut plutôt évident que les choses entre lui et Paco s'étaient plutôt bien finies et qu'ils avaient réussi à trouver un terrain d'entente. Afin de ne pas paraître trop intrusif, je sautais sur l'occasion parfaite que me proposais le brun en m'offrant une boisson. Son énumération de ce qu'il y avait dans le frigo me fis pouffer de rire.
« Oh je dois avouer que la sauce soja est tentante, mais je vais pas faire de folie aujourd'hui. » j'affichais un grand sourire amusé, à boire pur ça devait être plutôt particulier et sans être bourré je ne pensais pas avoir l'idée d'en consommer de cette manière. « Si tu as une bière ça m'ira très bien. »
C'était bien mieux comme boisson, bien qu'en ce moment c'était peut-être un peu trop. Certains travers avaient la vie dure et après avoir passé plusieurs mois sobre, je reprenais doucement cette vieille et mauvaise habitude. Tout ne pouvait pas être parfait, tout ne s'arrangeait pas aussi bien que la relation de Sven -du moins à première vue-. En évoquant les réconciliations et surtout la façon dont ça avait dû se passer, son visage vira immédiatement au rouge, embarrassé par cette remarque. Ce fut plus fort que moi et un petit rire m'échappa.
« Je vois. La discussion a dû être bonne alors. » Il avait beau essayer de se défendre, je n'étais pas là pour lui faire la morale ni pour juger quoi que ce soit, d'autant plus que je n'étais certainement pas le mieux placé pour tout ça. Alors je préférais préciser que cette histoire restera muette de mon coté, c'était à eux de faire cette annonce et non aux autres de se l'approprier. « Il n'y aucun soucis, c'est normal et de toute façon ça vous concerne vous, vous êtes les mieux placés pour savoir ce qui est bon ou non pour votre relation. Et vous prendrez le temps de faire les choses à votre rythme. »
S'ils avaient besoin de se cacher pour le moment, c'est qu'ils avaient leurs raisons et ce n'était pas la peine de les pousser à se montrer s'ils n'en avaient pas envie. Mais même si j'avais tout de suite compris que ça s'était arrangé pour eux, ma curiosité avait été piqué et j'avais envie d'en savoir plus.
« D'ailleurs, comment ça s'est passé ? Parce que j'avais l'impression que vous étiez plutôt entêté sur le sujet. »
La mise à jour de leur histoire remontait déjà à quelques mois, il me manquait certainement plusieurs chapitres qui étaient nécessaire à la bonne compréhension de l'ensemble. Mais si j'avais des questions à lui poser, en échange il en avait aussi et cette fois, ce fut à mon tour d'être légèrement embarrassé. Une seule personne en dehors des concernés était au courant de ce qu'il s'était passé et en parler me mettait toujours aussi mal à l'aise.
« A vrai dire, j'avais besoin de me confier. Il s'est passé quelque chose il n'y a pas longtemps et, comme Paco est déjà au courant de l'histoire, il fallait que je le partage avec lui. »
Sven avait un regard extérieur à l'histoire et je me demandais si je pouvais lui en parler. Peut-être aurait-il une vision complètement différente de l'événement ou, au contraire, me confortera dans mon avis sur la situation.

codage par aqua

12.04.22 3:22

We have so many things
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‟ ft. Orel „

— Un rictus au coin des lèvres, j’étouffe un petit rire quand il répond à ma blague – qui n’en était presque pas une. Finalement, je lui sors une cannette de bière du frigo avec un sourire entendu, prenant moi-même une tasse pour me faire un thé. « Et voilà. » Disons que l’alcool et moi, c’est un combo un peu dangereux alors je vais rester sobre. Et je fais bien, vu la discussion qui s’annonce et la gêne qui s’installe. Bonne ou pas, la conversation avec Paco a eu lieu et il serait inutile de nier maintenant. « C’était… compliqué mais ça a mené quelque part. » Hochant la tête doucement après l’avoir remercié de sa discrétion là-dessus, je baisse les yeux comme pour réfléchir à sa question. D’un ton hésitant, j’omets de raconter la plus importante et plus compliquée des parties pour me concentrer sur le principal. « On a… on s’est beaucoup crié dessus. Et reproché des choses. Et puis, quand on a plus rien eu à s’envoyer au visage, on a… compris qu’il restait l’essentiel entre nous. Et il a laissé un truc dans mon casier à la patinoire, après un match, alors j’ai saisi ma chance. » Les boucles d’oreilles que je ne quitte désormais plus, à mon grand embarras. J’ai été trop chanceux. Quelles étaient les probabilités pour qu’après s’être fait tant de mal, on se retrouve encore à s’aimer comme au premier jour ? Malgré mes joues encore rougies et mon regard fuyant, ça me soulagerait presque de l’avoir dit à quelqu’un. Ça rend la chose plus concrète, plus vraie.
A mon tour d’être curieux à propos de la raison de sa présence ici, et je sens sans mal une pointe de réserve chez lui. Pas étonnant, ce n’est pas comme si on était très proche ; il ne veut probablement pas raconter sa vie au premier venu. « Oh, euh… je suis là, si t’as besoin de quoi que ce soit. » Je ne sais même pas pourquoi j’ai dit ça, à ce moment là, ça me semblait la chose la plus humaine à dire. On n’est pas vraiment amis, pas encore. Devrait-on l’être ? Je ne sais pas, j’en viens presque à regretter d’avoir proposé ça même si c’était sincère. A tous les coups, ça ne ferait que le mettre mal à l’aise.

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26.04.22 21:00

We have so many things to tell each other

@Sven H. Borsheim ☾

Parmi tout ce que Sven m'avais proposé à boire, la bière me semblait la meilleure option. J'avais conscience que boire n'était pas bon, encore moins à cette heure, mais cette mauvaise habitude était peu à peu en train de regagner du terrain. Le jeune homme en profita pour sortir une tasse, surement pour se préparer une boisson chaude, ce qui avait tendance à me faire penser que mon choix de boire de l'alcool n'était peut-être une si bonne chose finalement. Pourtant, lorsqu'il me tendit la canette en question, je la pris sans problème.
« Je te remercie. » j'affichais un petit sourire aux lèvres avant de poser la canette devant moi, attendant poliment qu'il se soit servi pour être tenté de boire. Il enchaîna en me disant que les choses avaient belle et bien menées quelque part avec Paco et j'étais heureux pour eux. « Bon, c'est le principal. »
J'inclinais légèrement la tête dans un geste intuitif pour montrer ma compréhension avant de me redresser pour me concentrer sur l'explication des faits. Tout semblait avoir été très compliqué en effet, mais à force de mots et de temps, tout s'était finalement arrangés.
« On dirait que c'était les montagnes russes émotionnelles, mais vous avez réussi à avancer et c'est tout ce qui compte. C'est très bien que vous vous soyez retrouvés, je suis très content pour vous. Et depuis ? Tout se passe bien ? C'est parti pour être stable entre vous ? »
La question pouvait sembler un peu intrusive mais ce n'était pas du tout le but, c'était par curiosité que je voulais savoir si tout se passait bien. Evidemment, dans un couple les hauts et les bas sont surement égaux, mais si leur histoire était parti pour durer, c'était vraiment tout ce que je pouvais leur souhaiter de meilleur.
« C'est très gentil et... je pense que tu peux parfaitement comprendre ce qui m'arrive donc autant t'en parler. » Bastien était déjà au courant, même si j'avais préféré ne pas m'étaler sur le sujet comme il m'avait vu quelques heures à peine après l'incident. Du coup, ce n'était pas forcément un secret et le partager à Sven ne me semblait pas une mauvaise chose. « Sous les conseils d'un bon ami, j'ai décidé de reprendre contact avec ma famille et de les inviter ici. Ce qui me faisait le plus peur, c'était mon père. Notre relation n'a jamais été très bonnes et ça m'a mit une réelle pression. D'ailleurs, rien ne lui allait quand ils sont venus, il n'a même pas eu une once de fierté en apprenant que j'étais propriétaire de ma salle. Mais ce qui l'a mis le plus hors de lui c'est quand il m'a parlé de mon ex, Abby, et que je lui ai balancé que j'aimais aussi les hommes. » Mon regard avait commencé à fuir le jeune homme à la moitié de mon explication, se concentrant sur la canette que je faisais tourner entre mes doigts nerveusement. C'était toujours compliqué d'en parler, que ça fasse quelques heures ou quelques semaines que les choses s'étaient passés. D'ailleurs, ma voix avait tremblée vers la fin sous le malaise de repenser à cet événement.

codage par aqua

24.05.22 2:04

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‟ ft. Orel „

— Les montagnes russes émotionnelles, je n’aurais pas mieux dit. Moi qui me croyais au dessus de tout ça, qui avait toujours été très impassible que ce soit dans les relations, les amitiés ou les ruptures, je n’aurais jamais cru me retrouver là dedans – ni même en redemander. Je finis par dodeliner de la tête, un petit sourire incertain collé aux lèvres. « C’est gentil, merci. Et stable… ? J’en sais rien, je sais pas si on le sera un jour. Mais ça va. Ça va mieux, on se cherche un peu un nouvel équilibre, c’est pas facile mais je crois que… je crois que ça va mieux. » Comme si le répéter allait rendre la chose plus réelle, plus tangible. Quelque part, un poids s’échappe dans ma poitrine. Au moins, quelqu’un est heureux pour moi – et pour Paco aussi.
Si je lui propose une oreille attentive sans trop rien espérer, par politesse, par respect et par amitié pour lui, je ne m’attendais pas à ce qu’il se lance. Peut-être parce qu’il me ressemble tellement sur ce point là, toujours réservé, toujours fermé comme une huître. Je détourne les yeux au mot famille ; à croire qu’on est encore plus semblables que ce que je pensais. Lui aussi, est mal à l’aise, je peux le sentir sans même rien dire ou faire – je le lasse parler. Et après un long moment de silence rempli de doutes, je me lance enfin. « Félicitations. Pour la salle. Je suis pas ton père mais je suis quand même fier de toi, c’est pas rien de devenir propriétaire. » C’est très bizarre à dire, j’ai l’impression d’être à côté de la plaque. Mais est-ce que quelqu’un l’a félicité, avant moi ? J’espère que oui – qu’il n’ait pas à vivre la sensation que j’ai ressentie quand celle que je pensais être ma pire ennemie a été la première à me féliciter pour mon doctorat. « Et… je suis désolé, pour ta famille et le reste. Je sais ce que c’est. Tout est toujours si… compliqué, dès qu’on ne rentre pas dans le moule que les parents aiment imaginer pour leurs enfants. » Hochant lentement la tête, c’est le cœur lourd et l’esprit embrumé que je sais de quoi je parle. Je soupire finalement, comme si je respirais pour la première fois depuis plusieurs minutes. « Est-ce que ça va ? Tu te sens mieux depuis que c’est passé ou… pire ? » Si je peux entendre l’émotion dans sa voix et imaginer sans mal comment il se sent, il peut sûrement faire de même pour moi. Je tâtonne dans le noir à la recherche de la bonne chose à dire sans jamais tomber dessus.

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02.06.22 17:15

We have so many things to tell each other

@Sven H. Borsheim ☾

Sagement assis, les coudes contre le plan de travail qui faisait l'îlot, j'accueillais volontiers la boisson que venait de m'offrir le jeune homme. Nous n'étions pas spécialement proche, mais je sentais que je pouvais être à l'aise avec lui sans trop de peine, peut-être par rapport à toutes nos connaissances en communs, à moins que ce ne soit à cause d'un vécu plus ou moins semblable.
Apprendre les retrouvailles et réconciliations des deux hommes me fit plaisir, c'était une bonne nouvelle et il était toujours bon de prendre du positif quand il s'offrait à nous. Sven était un peu gêné, mais j'avais aussi l'impression qu'il était quand même très heureux que ce se soit arrangé entre eux.
« Est-ce que ce n'est pas mieux de ne pas être stable au fond ? Surtout pour vous, ça vous ennuierai bien trop vite. »
Je ne connaissais pas assez Sven pour parler en son nom, mais je savais que Paco avait besoin que les choses bougent régulièrement et si son couple n'était pas si stable, au fond, ce qui importait juste c'est qu'ils s'aiment et qu'ils arrivent à gérer les épreuves ensemble.
« Du temps que vous trouvez cet équilibre, c'est ce qu'il y a de mieux. » Mon sourire ne cachait pas ma joie de les savoirs de nouveau ensemble. « Vous commencez en douceur où vous avez déjà des projets ? Comme vivre ensemble par exemple. »
Ce logement appartenait à Paco, mais j'espérais que s'ils décidaient de vivre ensemble, ils choisiraient quelque chose d'autre. Bien que, chaque endroit avait son histoire et que s'il y avait une attache ici, c'était tout aussi bien qu'ils y restent.
J'évoquais ensuite ce qu'il s'était passé avec mon père, l'altercation et l'humiliation. Alors que j'avais encore beaucoup de mal à parler de cet évènement et que ma gorge se serrait à chacune de mes paroles, la réaction du brun me fit sourire. Ce n'était pas grand chose, mais qu'il soit fier de ma réussite me fit vraiment du bien.
« Merci beaucoup. »
J'avais toujours eu du mal à accepter les compliments, surement à cause de mon père d'ailleurs et le fait que je n'ai jamais eu que des reproches toute ma vie. Mais cette fois, je l'acceptais volontiers.
« Il me semble que tu en as déjà fait les frais aussi ? Comment ça s'est passé pour toi ? »
Il venait de me parler des difficultés qu'on rencontrait lorsqu'on ne rentrait pas dans le moule défini par sa famille et ça me sous-entendait qu'il était déjà passé par là lui aussi. J'étais curieux de connaître son histoire s'il avait envie de la partager évidemment.
« C'est... étrange. J'ai l'impression d'être libéré d'un poids, mais à coté de ça, je suis toujours un peu réticent à m'assumer ouvertement. Comme si c'était une habitude et qu'il était compliqué d'en changer. » Décrire ma situation était difficile, c'était un changement et à la fois non, tout était encore un peu confus. « Enfin j'avance en douceur, les personnes qui me sont proches sont au courant, quant aux autres ils n'ont pas besoin de savoir au fond. Le principal c'est pas de le crier sur tous les toits, mais d'enfin me sentir moi-même. »
Le résumé était plutôt bien trouvé, c'était l'idée principale finalement. Et puis il fallait que je me retrouve aussi, que j'arrive à me sentir réellement moi-même pour vivre ma vie comme je l'entendais.

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04.06.22 4:41

We have so many things
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‟ ft. Orel „

— Sans retenir un soupir amusé, je souris et réchauffe mes doigts autour de ma tasse. « Ah, ça… Ça lui plairait sûrement de l’entendre. » Ne pas rechercher la stabilité à tout prix, laisser faire notre relation chaotique pour ne pas s’ennuyer. C’est dangereux de penser de cette façon, mais avec quelqu’un comme Paco c’est inévitable et c’est peut-être aussi pour ça que je l’ai choisi. D’abord, je souris et hoche doucement la tête. Et brusquement, mon visage se fige. « C’est… un sujet sensible, en fait. On en a pas reparlé. Pour l’instant on… essaye juste de reprendre nos marques. » Je grimace un peu. Des projets, on devrait en avoir ; ou au moins arrêter d’éviter tous les sujets qui pourraient être cause de désaccords. Mais quand je pense que la dernière fois qu’on a discuté d’emménager ensemble ça s’est fini sur une rupture, c’est compliqué de revenir dessus alors que les choses vont enfin dans le bon sens.
Je vois bien que ça lui coûte de raconter ce qu’il s’est passé et ma première pensée va à le féliciter. Sans savoir si c’était la bonne chose à faire, on dirait que ça le touche et j’esquisse un sourire compatissant avant de pincer les lèvres, hésitant. « Oui, j’ai une famille un peu… compliquée. C’est dur de se plaindre quand on a autant d’argent mais… ouais. Avant, c’était surtout mes parents et maintenant qu’ils sont morts, c’est le reste de la famille qui s’y met comme si ma sœur et moi on était des marionnettes à leur disposition. J’en viens presque à les regretter alors que j’ai essayé de les fuir en venant ici. » Étouffant un petit rire amer, je détourne le regard. Je suis rarement si bavard, surtout sur ce sujet, mais j’ai comme l’impression que c’est quelque chose qu’on partage.
Le regard doux, je hoche la tête lentement. « Je comprends, c’est un peu compliqué que ce soit à ce point un événement alors que ça pourrait juste… Je sais pas. On devrait pas avoir besoin de ça. » Le monde serait tellement plus simple avec des conjectures ; ça ne sert à rien de le rêver. Pour moi qui ai plutôt mal vécu mon coming out, je suis bien placé pour savoir à quel point la vie change après ça. « Je suis content pour toi, ça a l’air de faire du bien et d’être ce que tu voulais. » Je lui souris, sincèrement heureux pour lui. Même si ça ne s’est pas fait sans casse, on dirait que le vent tourne pour lui et dans la bonne direction. « Alors… Paco sait tout ça ? » Si oui, il doit certainement jubiler pour son ami. C’est typiquement le genre de chaos qu’il aime.

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20.06.22 22:10

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@Sven H. Borsheim ☾

Je venais peut-être de soulever un sujet sensible. La stabilité dans un couple était peut-être quelque chose dont rêvait Sven avec Paco après tout, et l'idiot que j'étais était en train de donner raison au chaos qui les rythmes en prétextant qu'ils seraient capable de s'ennuyer sans ça.
« Un peu moins à toi ? Tu aurai une vision différente des choses ? »
Et après la stabilité vint le sujet des projets. C'était adorable comme il prenait soin de me répondre même si je mettais les pieds dans le plat à chaque fois. Cette fois encore, je trouvais qu'il était mieux pour eux de prendre leur temps, de s'habituer à leur retrouvailles et prendre des marques en douceur.
« Suivez votre rythme, vous avez raison. »
Ma confiance lui était donnée et ses confidences me faisaient comprendre que j'avais eu raison. Cet échange était bénéfique, autant pour lui que pour moi, c'est en tout cas ce que je pensais. Et quand il minimisa sa situation par rapport à la fortune de sa famille, j'écarquillais les yeux de surprise. Comment pouvait-il se dire ça ? Ce n'était pas une raison valable pour restreindre sa peine.
« Oh Sven non, je ne suis pas d'accord, ce n'est pas l'argent qui te dicte tes sentiments. Tu es un être humain avant tout. » n'importe qui avait le droit de se plaindre, peu importe sa situation. Mais j'écoutais tout de même ce qu'il avait à dire par la suite. « Je suis navré pour tes parents. » une petite grimace attristée déforma un instant mon visage avant de me reprendre pour rebondir sur l'information concernant sa soeur. « Ta soeur aussi est mise dans le même panier ? Pour les mêmes raisons ou des différentes ? »
Je jouais un peu avec ma bouteille et les goutelles d'eau qui s'étaient formées sur le verre, écoutant attentivement le jeune homme parler de lui. C'était étonnant mais agréable d'en apprendre un peu plus sur lui.
« Si on pouvait tous vivre sans jugement tout serai plus facile, mais c'est une utopie. »
Cette fois je portais ma bouteille à mes lèvres pour boire une longue gorgée. Et une seconde fut même nécessaire lorsqu'il me dis que l'aveux que j'avais fait à mon père était ce que je voulais. Il n'avait pas tout à fait tord.
« C'est libérateur, même si j'aurai aimé que ça se passe différemment et que mon père l'accepte. Je ne sais même pas si ma mère et ma soeur ont compris ce qu'il se passait. Mais on ne peux pas tout avoir. »
Je haussais les épaules, comme résigné à cette situation. Et puis un petit rire m'échappa en parlant de Paco. Depuis le temps que j'essaie de le voir, je n'avais toujours pas réussi à le croiser.
« Non, je vais finir par lui envoyer un message pour qu'on se donne rendez-vous quelque part parce qu'à chaque fois que je me rend à l'un de ses logements, je tombe sur quelqu'un d'autre. Et ce n'est pas vraiment une histoire à raconter au téléphone. » un petit sourire s'afficha sur mes lèvres en pensant au jour où j'avais tout avoué à mon père, principalement au soir et à Bastien que j'avais croisé en me dirigeant vers la coloc. Passer du temps avec lui m'avait presque fait oublié la douleur, et m'avait rappelé pour quelle raison il avait été nécessaire de parler. « Enfin heureusement, pour le moment tu es le seul au courant avec Bastien, donc ça ne vexera peut-être pas trop Paco qu'il n'ai pas su tout de suite. »

codage par aqua

04.07.22 19:33

We have so many things
to tell each other
‟ ft. Orel „

— Secouant la tête de droite à gauche, j’esquisse un petit sourire. Est-ce que j’aime que les choses soient si compliquée entre Paco et moi ? Est-ce que je ne préférerais pas une vie bien tranquille ? Je n’imagine pas la situation autrement et je n’échangerais ma place pour rien au monde, c’est la seule vérité dont je suis convaincu. « Ah, ça… Je sais pas. C’est dur à dire parce que c’est pas vraiment le genre de trucs auxquels je pense quand je suis avec lui. » D’ordinaire, j’aurais probablement envoyer chier n’importe qui avec ce genre de questions. Ça me met un peu mal à l’aise, je ne sais pas trop quoi répondre – je n’aime simplement pas me mettre à nu. Mais le fait que ce soit Orel me pousse à être un peu plus honnête, un peu plus ouvert que d’habitude. C’est le nouveau départ que j’ai promis à Paco, après tout. « J’essaye. Mais je crois pas que ce soit la bonne chose à faire, c’est compliqué. » Je baisse les yeux, un peu résigné. La gêne entre Paco et moi persiste et je sais bien que c’est ma faute, parce que justement, j’ai voulu prendre mon temps.
Je laisse brusquement échapper un petit éclat de rire avant de me reprendre, surpris par sa réaction. « C’est pas exactement ce que je voulais dire ! Mais admets que c’est quand même plus facile de pleurer dans une Lamborghini que dans une chambre sous-louée avec des cafards. » Balayant l’argument d’un vague geste de la main, je sais bien que malgré ma famille aux tendances machiavélique je n’ai jamais manqué de rien – nourriture, toit, argent et études. Un air étrange s’installe sur mon visage, un voile entre la colère froide, l’ardent désir de vengeance et la tiédeur de l’amertume qui me dévore. « C’est pas la peine, je les détestais de toute façon. » Et c’est un problème ; faire leur deuil s’est avéré plus compliqué que prévu à cause de ça. Désespéré de changer de sujet, je hoche la tête doucement quand il enchaîne sur ma sœur. « Oh, tu sais. Le sexisme m’a fait passer en premier toute notre vie mais elle en a bavé aussi. Surtout quand je suis parti. » Un rictus mauvais sur les lèvres, j’ai conscience d’être en train de dévoiler une partie de moi qui aurait peut-être du rester cachée.
Avec un pâle sourire résigné, je l’observe descendre sa bouteille sans trouver les bons mots. « Mh. Même ici, c’est dur. » Dans un pays si avancé et si ouvert, ça reste pourtant si difficile d’assumer qui on est et avec qui on est. J’avale ma salive, prudent sur le sujet. C’est compliqué pour lui comme pour moi, mais dans l’immédiat, c’est lui qui souffre le plus. « C’est sûr… mais même si… même si lui, il comprend pas, peut-être qu’elles y arriveront ? » Une lueur d’espoir dans tout ça, peut-être ? Je ne serais jamais du genre à l’encourager à renouer avec son père, en tout cas. Avec un sourire désolé, je hausse les épaules. Il n’arrête pas de croiser des gens sauf ceux qu’il voudrait voir, c’est un comble. « Désolé, je suis certain qu’il va pas tarder. » Même si c’est probablement un peu déplacé que je sois au courant de tout ça avant Paco, c’est un hasard et Orel n’aurait pas pu anticiper ma présence ici. « Disons que… c’était improbable que je sois là à sa place à ce moment là, donc il pourra pas trop nous en vouloir. En plus, j’ai posé la question. T’avais juste pas le choix ! » Je fronce le nez, un peu espiègle, dans l’espoir d’alléger un peu la situation au passage. Et puis, c’est l’autre information qui monte jusqu’à mon cerveau. « Et Bastien, euh… vous êtes, genre… il y a quelque chose entre vous ? » Je sais qu’il s’est passé quelque chose, vaguement. J’ai eu quelques échos, mais je n’ai jamais osé poser la question – trop poli, sans doute.

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08.07.22 12:55

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@Sven H. Borsheim ☾

Savoir que Sven et Paco étaient en train de retrouver leur relation me faisait du bien, j'étais sincèrement heureux pour eux. Leur combat ne faisait que commencer, mais les choses allaient finir par se faire d'elles-mêmes, j'avais confiance en eux et en leur histoire. Alors un petit sourire se dessina sur mes lèvres lorsqu'on en parlait, parce qu'il était encore un peu hésitant mais j'étais persuadé qu'en réalité, il était déterminé à avancer avec Paco peu importe les chemins à emprunter.
« Si ça ne te pose pas de problème, c'est surement que ça te conviens très bien comme ça. Et rassure toi, ce n'est pas un mal que les choses soient imprévisibles. »
Ils allaient trouver leur rythme et avancer ensemble, c'était une question de temps et de confiance. Puis le sujet vira sur quelque chose de moins agréable et mon sourire disparu rapidement. Sven défendit ses paroles, reprenant son idée pour la reformuler. Peut-être que je m'étais mal exprimé aussi mais j'estimais qu'il avait le droit d'être touché de la même manière que d'autres.
« Mouais, c'est un peu gros comme illustration mais je vois où tu veux en venir. Je reste quand même convaincu que peu importe ta situation financière, tu as le droit d'être blessé au même titre que n'importe qui. »
Même s'il avait raison dans le sens où c'était plus confortable de se plaindre avec des avantages pareil. On évoquait ensuite sa famille et principalement sa soeur, mais je sentais bien que c'était un sujet sensible encore aujourd'hui et je choisissais de rester silencieux.
« Les histoires de familles sont toujours très complexes. »
Ce fut mon seul commentaire, je n'avais pas envie d'insister si les choses étaient déjà compliquées. D'ailleurs, on en vient rapidement à parler de ma famille et je levais les yeux en pensant à la possibilité que ma mère et ma soeur comprennent ma situation.
« Ma mère ne parle qu'à condition que mon père l'autorise. Elle peu toujours l'accepter, du temps qu'elle sera sous son emprise, elle ne le contredira jamais. Et j'ai peur qu'il agisse de la même manière avec ma petite soeur. »
Il tenta de me rassurer sur la venue de Paco et le fait qu'il n'allait sûrement pas tarder. « Ne t'en fais pas, je dois aller bosser après donc un message sera le plus efficace pour se caler un moment. » ce qu'il me dit ensuite sur sa présence ici et mes confidences m'amusa et j'en ris un peu. « S'il me demande je lui dirai que tu m'as menacé pour que je parle. »
C'était agréable de se parler comme ça, plus j'apprenais à le connaître et plus je l'appréciait. J'avais l'impression qu'une belle amitié était en train de se créer.
« Oh. Euh... » je me remis à jouer nerveusement avec ma bière en cherchant désespérément les bons mots à utiliser. « Non, rien. Il a quelqu'un et... j'ai déjà eu ma chance, on ne peux pas dire que ça se soit bien terminé donc disons qu'on a réussi à redevenir ami et c'est déjà bien. » mon regard se leva vers celui de Sven, il avait tous les droits d'être curieux à notre sujet. Ceux qui étaient au courant pour notre histoire ne comprenait pas comment on pouvait avoir retrouvé ce lien amical en occultant toute l'intimité qu'on avait pu partager. Pour ma part la réponse était pourtant simple : je n'arrivais pas l'oublier. Je me contentais de son amitié tandis qu'au fond, je rêvais juste de redevenir l'amant. Voilà quelque chose qui était encore difficile à admettre même si Paco avait déjà cerné toute l'histoire, mais il était celui qui nous connaissait le mieux alors il n'y avait peut-être rien d'étonnant là-dedans. « On a réussi à surmonter le coté bizarre de nos retrouvailles, et c'était vraiment pas gagné. Même s'il a fait plus d'effort que moi sur cette partie parce qu'on... » mon regard retomba sur ma bière, conscient que j'allais surement encore en dire un peu trop, mais je sentais que je pouvais me confier à Sven et qu'il ne serait pas du genre à me juger. « On a fait une soirée ensemble l'année dernière, on a bu et on a fini par s'endormir ensemble. Je te rassure, il ne s'est rien passé, mais je me suis barré avant son réveil. Et après ça, c'est bizarre, on a arrêté d'être mal à l'aise ensemble. » J'ignorais si c'était la soirée en elle-même qui nous avait rapproché ou si Bastien n'avait jamais comprit que j'étais resté toute la nuit à ses cotés, mais notre amitié avait reprit une allure normale après cet événement.

codage par aqua

02.09.22 16:46

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‟ ft. Orel „

— Je souris doucement, à la fois surpris et rassuré. C’est rare d’avoir quelqu’un d’à ce point serein et positif sur ma relation avec Paco, alors je me dois d’en profiter un peu tant que ça dure. Et puis, je lâche un petit soupir amusé par la farouche défense qu’il oppose à ma façon de minimiser mes soucis. « T’inquiète pas, je sais. » Je sais que mes problèmes de riches n’en seraient pas pour d’autres et je sais aussi faire la part des choses. Tout ce dont j’aurais besoin c’est… peut-être de prendre une décision plus courageuse que je ne le suis. Le fantôme de ma bonne humeur de fane et je hoche doucement la tête, silencieusement reconnaissant qu’il ne cherche pas plus loin. C’est vrai ; la famille, c’est compliqué et on a l’air d’avoir ça en commun. « Ouais, je vois le genre. J’espère qu’au moins ta sœur pourra s’en détacher. » Avec un sourire désolé, j’espère lui apporter le peu de soutien dont je peux faire preuve.
Soudain plus léger, je suis reconnaissant que la conversation tourne autour d’autre chose. Les fausses menaces, voilà qui serait très crédible de ma part. A rire ensemble comme ça, on pourrait presque croire qu’on est amis – l’est-on déjà ? Je ne saurais dire. Brusquement, je laisse la curiosité l’emporter sur la sagesse et je m’en mords les doigts assez vite. Je crois que je l’ai mis mal à l’aise. Je n’ai pas énormément de points de comparaison, la plupart de mes relations avant Paco ont été soit fausses, soit catastrophiques. Alors à soutenir son regard comme ça… j’ai du mal à croire qu’il veuille abandonner alors qu’il n’a pas l’air d’en avoir envie. Mais je ne sais pas quoi dire ; je n’ai ni conseil à donner ni encouragement à crier. Il continue sous mon œil attentif alors je le laisse s’ouvrir sans intervenir. Si je fronce les sourcils quand il s’interrompt brièvement, me voilà plutôt étonné par la suite. « Ouah… t’as raison, c’est bizarre. Moi j’aurais été cent fois plus mal à l’aise qu’avant, après ça. » Réalisant ce que je viens de dire, je cligne des yeux plusieurs fois et secoue la tête comme pour chasser cette idée de ma tête. « Enfin, je veux dire… pas que ce soit pas bien ou quoi mais… euh… disons que je pense que je me poserais beaucoup trop de questions. » Grimaçant un peu, j’ai bien conscience de ne pas être la meilleure personne à qui parler de ça. J’ai le jugement facile et les relations compliquées, peu de références et pas assez d’aisance.

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HRP:

10.10.22 15:14

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@Sven H. Borsheim ☾

J'affiche un sourire pour le rassurer alors qu'on dirai qu'il n'a pas l'habitude qu'on le défende ou qu'on soit positif à propos de sa relation avec Paco. Je ne connais pas Sven depuis longtemps mais ça me suffit pour avoir assez confiance et me dire qu'on pourrai facilement devenir amis, alors même si je n'ai pas tous les détails de son couple, je sais que c'est deux personnes qui ont besoin l'un de l'autre. Ils n'ont peut-être pas la relation la plus parfaite du monde, mais c'est dans leur imperfection qu'ils se trouvent bien et c'est ce qui compte réellement. Le sujet vire sur la famille et si la sienne est compliquée, la mienne aussi, mais toutes les familles ont leurs histoires difficiles après tout. Mes épaules se haussent avant de répondre.
« En tout cas je vais tout faire pour qu'elle s'en sorte. » Je bois un oeu de ma bière et la fini dans la foulée. « Les familles toxiques ça va un moment et elle est piégée dedans depuis bien trop longtemps. Elle a aussi le droit au bonheur. »
Ma soeur a peut-être bien plus besoin de moi que je ne le pense. En réalité, j'étais tellement focalisé sur ma petite personne que je n'ai pas imaginé qu'elle aussi est une victime de l'autorité et de l'inflexibilité de notre père. Aujourd'hui, moins égoïste, je comprends que ma soeur a besoin de sortir de ce piège étouffant pour retrouver une vraie vie -ou au moins en trouver une-.
On parle ensuite de Bastien et ma confidence le fait réagir sans filtre. Mais il se reprend assez vite et je sens qu'il n'a pas l'intention de me froisser, s'il agit comme ça c'est parce qu'il ne me connait pas encore vraiment et qu'il ne sait pas comment je pourrai répondre à ce genre de commentaire. En réalité, peu importe ce qu'il dit, du temps qu'il est vrai et sincère, c'est ce qui compte. Et jusque là, c'est ce genre de personne que je vois en face de moi.
« De mon coté, j'ai essayé de cacher mon mal aise, mais j'ai l'impression qu'il ne s'est posé aucunes questions en fait. C'est bizarre. » je hausse de nouveau les épaules. « Et aussi... Il a tellement été présent pour moi ces derniers temps que... Je ne sais pas... Je crois que j'ai peur de tout gâcher. »
Bien sûr qu'il s'en est posé, c'est normal. Mais il a bien dû comprendre qu'il ne s'est rien passé, ne serait-ce même qu'un baiser. On a continué à agir comme si rien n'était après ça, donc je ne pense pas que cette soirée soit vraiment restée gravée dans son esprit pour ça et j'espère plutôt qu'elle le soit pour l'agréable moment qu'on a passé à la fête.
« Est-ce que tu crois qu'on peu réellement redevenir ami avec son ex ? Je veux dire, est-ce que c'est humainement possible ? »
C'est une question plutôt forte je trouve, mais je me la pose depuis un moment. Je suis heureux d'avoir retrouvé notre complicité avec Bastien sauf que, de mon coté, il y aura toujours cette envie de plus.

codage par aqua

Spoiler:

15.11.22 0:18

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‟ ft. Orel „

— Je ne me suis jamais vraiment posé la question ; est-ce que ma relation avec mes parents et ma famille en générale aurait pu être pire que ça ? A l’écouter, on dirait bien que oui et je me sens bien bête de m’être apitoyé sur mon sort. Même si les dommages psychologiques ne sont pas des moindres, au moins, on ne m’a jamais frappé. « Plus longtemps on y reste, plus dur c’est de s’en sortir. Ça va pas être facile. » Sur le coup, je m’en veux d’être aussi pessimiste mais je ne peux pas mentir sur un sujet pareil. Il y a tant à perdre quand on décide de partir, même en étant aidé.
D’abord un peu gêné par ma réaction brute de décoffrage, je finis par me détendre en réalisant que ça n’a pas l’air de le mettre très mal à l’aise. On dirait même presque qu’il est reconnaissant. « Ah… » A vrai dire, ça m’étonne de Bastien. Ce n’est pas comme si je le connaissais très bien non plus, mais c’est le genre de personne que j’aurais imaginé ouvrir le dialogue en premier pour dissiper les malentendus et justement, éviter d’avoir à trop penser dans le vide comme Orel est en train de le faire maintenant. Peut-être que je me trompe. « Je vois. » Et je comprends. C’est toujours difficile, ce genre de situation où tout le monde marche sur des œufs sans oser faire le premier pas. Alors que tout ça tourne dans ma tête sans que je n’arrive à trouver quelque chose de pertinent à répondre, je relève la tête vers lui. « Euh… » J’étouffe un petit rire contrit. « C’est un peu la question du siècle, ça. » Haussant un peu les épaules, je fais mine de réfléchir et prends une longue inspiration comme si je pesais chacun des mots qui s’apprêtent à sortir de ma bouche. « Je crois que… c’est possible ? Mais je pense que ça dépend aussi de… de comment les choses étaient avant. » Je dodeline de la tête, rougissant légèrement. « Moi, je serais pas capable d’être ami avec Paco si on… était plus ensemble. » Les lèvres pincées, je sais que je devrais expliciter mais les mots me manquent toujours aux pires moments. « Tu vois, j’ai une ex avec qui je suis resté assez longtemps mais on était pas… très amoureux. C’était plutôt normal, on se voyait et on restait ensemble parce qu’on avait l’habitude et c’était confortable. J’ai perdu contact avec elle mais ça me dérangerait pas qu’on soit amis, aujourd’hui. Je pense pas qu’il y aurait de gêne. Et ça n’a pas spécialement fait mal quand on s’est séparés. Paco… C’est différent. Je pourrais jamais être ami avec. » Je détourne les yeux, presque pudique, un sourire douloureux à cette idée. Et puis, je soupire doucement. « Donc j’imagine que ça dépend quel genre d’ex il est pour toi. Et surtout… si t’as vraiment envie qu’il soit ton ami. » Parce qu’au fond, c’est plutôt ça la question, non ?

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