What the fuck ? (April & Sven)

WHAT THE FUCK ? ft. APRIL&KATE
L’air ailleurs, je regarde dans le vide sans trop savoir à quoi me raccrocher. J’essaye de remettre les choses dans leur contexte, mais rien n’y fait, impossible de comprendre comment j’ai pu me laisser embarquer dans un plan pareil. A la base, c’était juste une sortie dans un bar – rien de bien folichon. Juste de quoi faire connaissance avec les autres étudiants même si j’en avais déjà aperçus quelques uns pendant l’escape game. Innocemment, je me suis dit qu’il n’y avait rien de mal à ça et je n’ai même pas bu une goutte d’alcool malgré le fait que certains ne s’en soient pas privés.
Mais bon là… Je reste planté sur le côté de la piste de danse, un peu assommé par le bruit ambiant, la musique et la lumière rouge vacillante. Un coup d’œil plein d’un désespoir à peine feint par dessus mon épaule et je vois la sortie lentement s’éloigner de moi comme pour me narguer. Entre les gens déjà présents et l’excitation générale due à la musique, ça va être compliqué de prendre la fuite même si l’envie se fait de plus en plus pressante. Je lance un énième regard perdu à travers la salle ; je ne sais pas ce que je cherche, mais j’y trouve seulement la preuve que je suis en total décalage avec l’ambiance, dans le style comme dans l’humeur. Ce n’est pas que je n’apprécie pas le métal une fois de temps en temps, c’est surtout que je ne m’attendais pas à tomber sur une soirée à thème là tout de suite maintenant. Une pensée furtive me chuchote que je serais bien plus à l’aise après être passé au bar mais à vrai dire, je garde un douloureux souvenir de la gueule de bois qui a suivi la soirée à l’improviste avec l’autre abruti il y a quelques jours, alors je me garderai bien d’y toucher ce soir.

Tant pis, il va falloir essayer de s’amuser sans tricher pour une fois. Je soupire légèrement et je vois alors une fille de mon groupe s’avancer sur la piste en sautillant. Il me semble qu’elle fait partie de la sororité – Avril, April, quelque chose comme ça. L’observant un peu en retrait, je regarde ses cheveux sombres rebondir en rythme contre son dos et j’ai la sensation étrange que malgré son style qui ne colle pas au thème, elle est parfaitement dans l’ambiance de la soirée. Elle crie quelque chose à notre attention – peut-être une invitation à la rejoindre ? – mais le bruit assourdissant m’empêche de la comprendre. Ceci dit, tout le monde hurle de manière désordonnée autour de moi et ils ont l’air de s’amuser, alors j’imagine qu’ils vont y aller aussi. J’hésite, je ne suis pas vraiment sûr de moi dans ce genre de situation ; je n’ai pas l’aisance ni la capacité d’adaptation dont ils font preuve. Quelques personnes se lancent sur la piste et à ma gauche, j’aperçois Kate avec qui j’ai partagé mon groupe pendant la chasse au trésor. Je me rapproche légèrement d'elle et désigne vaguement la brune d'un mouvement de la tête avant de lui adresser la parole.

« Au moins, il y en a une qui perd pas le nord. » Dis-je à la rousse sans quitter l’autre des yeux, élevant la voix pour être sûr de me faire entendre. « T'y vas aussi ? »

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WHAT THE FUCK ? ft. APRIL&KATE
C’est avec un regard compatissant que je vois Kate partager mon incertitude du moment. J’ai un peu de pitié pour elle qui a l’air encore moins dans son élément que moi, mais en même temps, c’est rassurant de ne pas être le seul. Pendant qu’elle hurle à plein poumons pour nous proposer à boire, je vois April revenir vers nous pour passer commande. Son enthousiasme est assez communicatif, mais je me vois mal soigner le mal par le mal ce soir. Je hoche doucement la tête de gauche à droite en accompagnant le geste que je fais de la main pour refuser poliment l’offre.

« Non merci pas pour moi, je décuve encore de ma dernière soirée. » Dis-je un peu moins fort qu’elle, avec une grimace à peine exagérée.

Profitant du fait que je me sois rapproché d’elle pour ne pas avoir à lui hurler ma réponse, elle me glisse qu’elle ira peut-être danser après un certain nombre de verres. Je ne peux pas réprimer un sourire ironique tant c’est une réaction que j’aurais pu avoir à sa place. Compréhensible, d’où la proposition du vodka pomme qui était sûrement plus pour elle que pour nous. Quant à moi, je boirai sans doute quelque chose mais plus tard. Et sans alcool.
Toujours remontée à bloc, April nous propose plus directement de retourner sur la piste avec elle. Je pèse rapidement le pour et le contre, mais en voyant quelques membres du groupe avec lequel nous sommes arrivés se lancer enfin, je m’apprête à céder. Est-ce que je vais vraiment être le coincé de service toute ma vie ? Ce n’est pas vraiment pour ça que je suis ici. Et puis qu’est-ce que j’ai de mieux à faire ? Rentrer dans ma chambre et jouer à la console, voire même travailler ? Résigné, je lui rends son sourire.

« Faut une première fois à tout, j’imagine ! » Haussant les épaules, je la rejoins rapidement sur la piste en espérant silencieusement qu’on me jette assez vite.

Probablement que je vais y perdre mes tympans et ma dignité, mais à part faire tâche, qu’est-ce qui pourrait bien m’arriver de pire ? Ce n’est pas comme si j’étais tout à fait à l’aise dans les boites plus traditionnelles, de toute façon. Et puis, les gens autour de nous sont déjà bien trop alcoolisés ou même dans leur monde pour remarquer un éventuel faux pas. Me laissant entraîner par le rythme effréné, je jette un coup d’œil à la rousse qui va s’occuper des boissons et j’ai un peu la sensation de la trahir pour l’abandonner à son sort.

« A dans quelques verres alors ! » Je lance ça de bon cœur à Kate en partant, peut-être qu’elle se découvrira une passion pour le métal après le sixième, qui sait.


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WHAT THE FUCK ? ft. APRIL
Abandonnant Kate à sa tâche avec les boissons, je me lance enfin sur la piste un peu incertain. Même s’il est plus facile de s’amuser en compagnie d’April et les autres membres du groupes des derniers survivants de la soirée, je ne m’y sens pas vraiment à ma place. Malgré l’ambiance musicale et le rythme un peu différents de d’habitude, les inconvénients de toutes les boites persistent et après quelques minutes, j’ai déjà envie de retourner sur le côté. Le retour de Kate près de nous annonce aussi son départ de l’endroit ; son visage dépité me le confirme même si pour être honnête, je n’entends pas grand-chose à ce qu’elle raconte. Au moins, April aura eu son verre.

« A plus alors ! » Dis-je en haussant la voix, de nouveau proche du bord de la piste, tout en lui rendant son signe de la main.

Remontée à bloc par sa vodka, elle se retourne vers moi pour plaisanter quant à la situation. Enfin, j’espère que c’est une plaisanterie parce que même en ayant un peu de muscles, je n’ai clairement pas la carrure pour m’opposer à des vikings dans leur genre. Je mise sur la blague, et hoche la tête légèrement pour lui répondre – elle n’aurait sans doute pas entendu ma réponse si j’avais parlé vu le solo de batterie qui résonne à nos oreilles.
Essayant de remettre dans l’ambiance bien que ça soit un peu compliqué, je la suis en jouant des coudes parmi les gens présents. L’endroit commence à être sérieusement bondé, et je n’ai pas bu alors ça devient assez difficilement supportable pour quelqu’un comme moi. Mine de rien, je crois que j’envie un peu Kate d’avoir décidé de partir plus tôt, peut-être que je n’ai juste pas ma place ici. April se penche vers moi pour me dire quelque chose et me sort un peu de mes réflexions pour me ramener sur terre.

« Oh, un coquard ça se camoufle... » Je lui réponds avec un sourire franc. « Un bras cassé par contre, je suis pas sûr ! »

Sans savoir si l’ambiance va vraiment dégénérer au point qu’une bagarre entre guerriers nordiques éclate, je peux supposer qu’il y a déjà eu régulièrement des blessés et des dommages collatéraux même quand la situation reste bonne. J’essaye de ne pas trop y penser, faisant juste un peu plus attention à où je mets les pieds et à ce que font mes voisins. Loin de savoir quoi faire, je me tiens entre la piste et le bord, juste à la limite pour ne pas avoir à me déchaîner mais assez proche pour ne pas faire tâche comme au début ; ça me semble être un bon compromis. On est là depuis quelques temps, et la chaleur commence sérieusement à se faire ressentir. Je cherche mon paquet de cigarettes au fin fond de ma poche de pantalon et désigne vaguement la sortie de la salle d’une main.

« Je sors cinq minutes ! » M’adressant plus à April qu’aux autres, je ne sais pas si elle fume mais peut-être qu’elle voudra respirer elle aussi – ce qui serait assez paradoxal, en compagnie d’un fumeur. « Tu m’accompagnes ? »


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WHAT THE FUCK ? ft. APRIL
Sans pouvoir m’en empêcher, je ris un peu à sa réponse. Si je dois être honnête avec moi-même, c’est vrai que je n’ai pas grand-chose à raconter de ma vie. A toujours suivre les règles et les chemins tout tracés, peut-être qu’on perd parfois de vue l’essentiel. Je lui rends son sourire amusé et hoche doucement la tête ; je ne suis pas vraiment venu ici pour ça, mais se faire des souvenirs un peu hors du commun, ça me paraît une idée un peu moins terrifiante qu’avant maintenant que je suis en train de danser au milieu d’une soirée spéciale métal norvégien.
Heureusement, elle n’a pas l’air contre l’idée de sortir prendre l’air ou la fumée. Ce n’est pas comme si j’avais besoin d’elle pour y aller, mais je me serais mal vu déphaser seul face à ma cigarette à l’extérieur pendant que tous continuent de se déchaîner à l’intérieur. Alors, si elle vient avec moi, la rupture d’ambiance sera sûrement moins rude – et je risque probablement de ne pas utiliser cette excuse pour fuir jusqu’à ma chambre. Cette fois, je passe devant et ouvre la voie à travers la foule. Je récupère au passage l’un des cendriers mis à disposition des clients sur le comptoir du bar. Plus on s’approche de la sortie, plus l’air frais se fait sentir et quand enfin je passe la porte, j’ai l’impression de pouvoir respirer à nouveau. Le froid mordant contre mes joues, je frissonne légèrement et m’écarte de l’attroupement créé à l’entrée par les fumeurs qui souhaitent sans doute continuer à profiter de la musique. Le cendrier posé sur le rebord, je m’adosse à la fenêtre pour faire face à la route.
Le paquet dans une main et le briquet dans l’autre, je glisse une cigarette entre mes lèvres sans vraiment vérifier ce que fait April. Un peu surpris par sa voix, je me tourne vers elle pour écouter sa demande qui met du temps monter au cerveau. Pendant quelques secondes, je dois vraiment y réfléchir pour comprendre ce qu’elle me dit tant mes tympans ont souffert du début de soirée. Reprenant un peu mes esprits avec un mouvement de tête histoire de ne pas avoir l’air bête trop longtemps, je baisse les yeux vers sa réserve terriblement vide et lui adresse un rictus amusé.

« Pas de souci, t’inquiète. » Dis-je doucement, tendant mon propre paquet vers elle.

Soit c’est une très grosse fumeuse, soit elle est un peu trop généreuse. Dans tous les cas, c’est sûr que c’est à elle que j’irais demander une cigarette et pas à moi si j’étais un jour à court. Entre un sourire amical et un air continuellement froid, le choix est plutôt vite fait. J’allume la mienne du bout des doigts et lui tend le briquet, sait-on jamais. Je laisse échapper un ricanement léger en entendant ses propositions, et profite un peu du silence relatif pour souffler avant de lui répondre.

« T’en fais pas, c’est rien. » J’essaye de la rassurer, mais je vois bien dans son expression qu’elle n’a pas l’intention de lâcher l’affaire. Loin d’aimer l’idée que quelqu’un se sente redevable envers moi, je lève un sourcil et affiche un air faussement affecté. « Mais si t’insistes, je bois que du moka et j’ai des goûts particulièrement luxueux en matière de biscuits. »


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WHAT THE FUCK ? ft. APRIL
Les yeux rivés sur ma cigarette, la pensée d’arrêter me traverse l’esprit. En réalité, je ne sais même pas pourquoi je fume – et surtout, autant. Par habitude, sûrement. J’ai commencé pour faire comme les autres, j’ai continué parce que je n’avais rien d’autre à faire entre deux verres d’alcool et maintenant j’en suis juste là à penser à arrêter tous les trois jours sans jamais réellement m’y mettre.
Visiblement, j’échoue à essayer d’effacer sa gêne puisqu’elle se justifie encore après m’avoir remercié. A vrai dire, je suis un peu mal à l’aise qu’elle considère ça comme un service si grand étant donné que je n’ai pas fait, ni dit grand-chose de la soirée. Contrairement à elle, approcher les gens – ou me laisser approcher – m’est plus difficile. Enfin en tout cas, c’est l’impression qu’elle me donne.
Je hoche doucement la tête de gauche à droite comme pour lui montrer ma fausse désapprobation. Si j’avais été à sa place, j’aurais probablement fait bien plus attention à mon stock. Mais si j’avais été à sa place, on ne se serait pas retrouvés dans cette situation ni dans cette boîte et la soirée aurait sans doute eu moins d’intérêt. Sans être complètement convaincu par le thème de la musique de ce soir, je peux dire sans trop me tromper que c’est quand même assez cool malgré tout. Et même si je n’y remettrais peut-être pas les pieds de sitôt, je suis plutôt content d’avoir osé y entrer sans me retrancher dans mes quartiers au premier imprévu.

« Bah, au moins maintenant tu sais qui aller voir si jamais ça se reproduit. » Je lève un peu un sourcil, pas vraiment satisfait de ce que je viens de dire malgré mon sourire maladroit.

Est-ce que je viens de lui proposer par réflexe d’être son fournisseur officiel de clopes ? Je crois que je viens de faire une grossière erreur là. Je compte sur la vodka pomme pour lui faire oublier ça et épargner mon compte en banque. Parce que chez elle, les paquets ont l'air de descendre vite même si elle ne consomme pas tout elle-même.

Entre l’alcool et le contexte, son accent français ressort assez bien maintenant. Depuis que je suis ici, je me suis habitué à parler anglais à tout le monde. Il m’est même arrivé, de manière un peu gênante d’ailleurs, de ne pas parler norvégien même avec un ou une compatriote. Alors quand elle se met à imiter une marquise de je ne sais où, ou peut-être une duchesse, je ne peux pas retenir mon large sourire de s’étirer encore pour dévoiler toutes mes dents. Peut-être que si j’avais bu aussi, j’aurais éclaté de rire sans honte. Voire peut-être que je l’aurais suivie dans son délire, appliqué sur le faux accent que je n’aurais probablement pas réussi à imiter. En tout cas, elle a l’air d’avoir saisi ma blague dans le bon sens et je suis ravi de l’entendre s’en amuser autant. Et surtout, de la voir s’éloigner petit à petit d’une idée réaliste pour me rembourser. Je baisse un peu la tête comme pour faire une microscopique révérence en réponse à son rôle magistralement tenu si on considère l’hilarité qu’il provoque. Je crois qu’en fait, le plus drôle dans tout ça, c’est qu’il y a quelques instants on dansait tous les deux sur du métal sans savoir à quoi nous attendre.

« Je sais même pas ce que c’est, mais si ça vient de Paris alors j’en prendrais une douzaine madame. » L’air sincèrement amusé, je prononce l’un des seuls mots français que je connais en l’écorchant probablement plus que nécessaire.


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WHAT THE FUCK ? ft. APRIL
Heureusement, me dépouiller de tous mes paquets de cigarettes ne semble pas faire partie de ses projets malgré ma proposition hasardeuse. J’essaye de ne pas trop le montrer, mais je suis soulagé qu’elle ne m’ait pas pris au premier degré ou ne compte pas en profiter. Plus légèrement, elle décide sur un coup de tête qu’on devrait tous les deux arrêter – l’alcool aide à prendre des résolutions comme ça. Grimaçant à cette idée, je ne peux pourtant pas la contredire ; c’est effectivement de la merde.

« Tu me rassures. » Je lui adresse un sourire en coin, avant de hausser les épaules pour lui répondre sérieusement. « C’est vrai. Ça m’arrive d’y penser, mais j’ai un peu la flemme. »

Appuyée contre le mur du bar, elle se dévoue pour ne pas me laisser seul dans le ridicule et me rend ma révérence. Joyeuse et facile à suivre dans son délire, je dois bien admettre qu’elle fait partie des gens avec qui j’ai eu le moins de mal à parler jusqu’ici. J’imagine que l’alcool la rend plus heureuse d’être là, plus sociable, plus accessible ? Pourtant, les filles de la sororité ne sont pas celles vers qui je m’orienterais si je voulais me faire des amis ; il faut croire que je me suis trompé. Je lui souris sincèrement alors que la musique est toujours forte même à l’extérieur et les conversations autour de nous vont bon train ; on doit hausser un peu le ton pour continuer à s’entendre.
Loin de se moquer de mon manque de connaissances sur les pâtisseries françaises, elle semble soudainement très enjouée à l’idée de me faire découvrir ça. Je suppose que sa culture doit lui manquer un peu aussi et l’occasion d’en parler ne doit pas se présenter souvent non plus. Les yeux rivés sur son téléphone, elle cherche visiblement à me montrer ce que c’est plutôt qu’à m’expliquer – et je lui en suis silencieusement reconnaissant. Je m’approche d’elle pour mieux voir ce qu’elle me montre et découvre les petites formes rondes colorées. Un sourcil levé et l’air un peu étonné, je reporte mon regard sur elle.

« Woah, j’ai vraiment aucune idée du goût que ça peut avoir. » J’admets sans détour, n’ayant jamais été un grand fan de sucreries, je ne sais pas trop à quoi ça pourrait ressembler.

Les goûts, autant sucrés que salés, qu’elle m’énumère, me semblent un peu étranges. Un macaron au saumon ? Est-ce qu’il y a un genre de tranche de poisson au milieu ? J’ai du mal à me représenter le dessert comme ça, alors je comprends qu’elle trouve ça moins bon. Si ça se trouve, c’est plutôt une entrée qu’un dessert quand le goût n’est pas sucré. Le nez légèrement froncé à cette idée bizarre, je continue à l’écouter parler en l’imitant discrètement.

« Carrément, tu les ferais importer ? T’as peur de rien. » Je ne peux pas retenir un autre haussement de sourcil tant l’idée me semble extrême ; il faut dire que les gâteaux sont généralement fragiles. « Ça se fait pas ici ? »

Peut-être qu’il y a une faille à exploiter. Une pâtisserie française ici ferait sûrement fortune, entre les curieux, les nostalgiques et les adeptes. Si ça se trouve, elle y a déjà pensé et s’y est même mise, je ne saurais pas dire ; je ne sais même pas ce qu’elle étudie.

« Enfin en tout cas, je retiens que tu me dois des macarons. » Un autre rictus au coin des lèvres, je détourne le regard et m’écarte un peu de son téléphone pour reprendre une bouffée de cigarette. J’espère quand même qu’elle ne va pas oublier, maintenant j’ai envie de goûter.


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WHAT THE FUCK ? ft. APRIL
Haussant un peu les épaules, je ne peux ni la soutenir ni la contredire malgré son air amusé. On ne peut pas vraiment dire que je sois du genre fainéant ou procrastinateur, mais pour ce qui est de prendre des décisions et de s’y tenir, là… C’est plus compliqué. Sans parler de tout ce qui touche aux relations sociales, dans mon cas ce n’est même plus de la flemme c’est juste carrément de la lâcheté. A la voir prendre ses – peut-être dernières – bouffées de cigarette en même temps que moi, je me demande même pourquoi je devrais arrêter. C’est mauvais pour la santé, mais on meurt tous un jour. C’est mauvais pour l’environnement ? Ouais, c’est déjà une meilleure motivation. Mais on ne peut pas dire que je laisse traîner mes mégots partout. C’est addictif ? Pas tant que ça, je fume surtout pour passer le temps quand je m’ennuie ou quand il faut trouver une excuse pour sortir plus que par envie. Pas de raison de continuer, pas de raison d’arrêter non plus ; me voilà bien, encore une fois. En tout cas, j’ai hâte de voir comment elle, elle va s’en sortir.
Les yeux rivés sur son téléphone, l’étude approfondie des macarons se déroule plutôt bien même si j’ai du mal à m’en imaginer le goût. Je lève un peu un sourcil à sa description, qui couplée aux photos, me donne une idée un peu étrange de la pâtisserie. Entre les couleurs pastels, les parfums bizarres et les textures différentes, on dirait que le tout a été fait exprès pour être pris en photo plutôt que pour être mangé, un peu comme un biscuit spécial Instagram.

« Un peu comme un hamburger style Pinterest, en fait. » Je laisse échapper un soupir amusé à cette idée, même si j’ai l’impression que j’ai un peu insulté un classique de la gastronomie française là.

Mais elle a l’air d’y tenir au point d’en vouloir même en bouillie, alors je fais confiance à son palais. C’est que ça doit vraiment valoir le détour. Quand je lui demande si ce n’est pas trouvable ici, elle me fait part de ses impressions. J’esquisse un sourire presque attendri quand elle m’assure qu’elle sera la première à y mettre les pieds si jamais une pâtisserie française ouvre ici. J’imagine que ça doit vraiment lui manquer. Moi, je ne sais pas si je pourrais en dire de même. Entre la culture norvégienne et coréenne, je navigue constamment en eaux troubles et c’est compliqué de trouver un juste milieu, alors je me plie le plus souvent à la gastronomie et aux coutumes du pays dans lequel je me trouve.

« Je croise les doigts pour que ça arrive, je préférerai que ceux que je goûte soient pas en miettes. » Un sourire narquois sur le visage, je ne compte pas la laisser y couper maintenant qu’elle m’a promis de m’en faire goûter. « Tu me tiendras au courant. »

Malgré le fait que je ne mange pas énormément de choses sucrées en général, elle a su attiser ma curiosité suffisamment pour que je ne lâche pas l’affaire. Encore une fois, je lève un sourcil quand elle m’explique qu’il est possible d’en faire soi-même ; je ne m’y risquerai pas vu la tête que ça a, ça a l’air vraiment difficile. Et visiblement, j’ai raison de me méfier parce qu’elle semble assez peu confiante par rapport à ses talents de cuisinière. L’idée que la résidence prenne feu à cause des macarons me tire un ricanement spontané.

« Ah… Si tu peux éviter de faire ça ce soir, parce que je vais avoir besoin de la cuisine pour mon thé demain matin. » Le regard faussement inquisiteur, je la fixe comme surveiller qu’elle ne prévoie pas de faire de bêtises. « Mais après ça, tu pourras tout faire exploser si tu veux. »

Je lève un peu les bras et affiche une moue boudeuse comme pour me dédouaner si on m’interrogeait à ce sujet. Terminant ma cigarette pendant qu’elle semble observer les environs, je l’écrase dans le cendrier emprunté. L’air un peu perplexe, je la fixe un moment avant de comprendre. C’est vrai que de parler de gâteaux, ça creuse. Et puis ce soir, les gens ont plus bu que mangé alors même moi je commence à avoir faim. J’espère que ça ne va pas la déranger si j’abandonne moi aussi les autres membres du groupe pour la rejoindre dans sa quête de nourriture.

« Mh, pour manger des gâteaux c’est pas sûr. » Un regard en coin vers elle, je m’appuie sur le rebord pour me relever. « Mais pour autre chose ça doit se trouver, oui. »

Un peu silencieux tandis que j’y réfléchis, je ne connais pas encore les coins où manger par ici. Mais l’heure n’est pas encore très avancée et c’est le week-end dans le quartier étudiant, alors ça m’étonnerait qu’il n’y ait rien d’ouvert. Dans le pire des cas, on trouvera sûrement une supérette ; ou alors, je lui filerai des nouilles instantanées que je garde en réserve pour les longues nuits de grandes révisions, elle pourra au moins faire réchauffer ça dans la cuisine de la résidence.


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Sans savoir si je dois remercier l'alcool ou sa sociabilité pour sa réponse, je me contente d'apprécier son fou rire et le petit mot en français qu'elle sort pour me féliciter. À vrai dire, si quelqu'un avait dit de mon plat préféré qu'on dirait une recette de fast-food américain à la sauce Pinterest, je ne l'aurais probablement pas aussi bien pris qu'elle. Mais heureusement, je n'ai pas l'impression de l'avoir offensée plus que ça. Ça me fait bizarre de pouvoir rire de tout et n'importe quoi assis par terre devant une boîte qui hurle du métal norvégien avec une fille que je connais à peine. Elle est sympa, si les autres étudiants de la soirée ne m'ont pas laissé une impression impérissable, peut-être que je devrais quand même garder contact avec elle. Après tout, je suis un peu là pour ça non ?
Je me contente de hocher la tête sagement quand elle évoque la possibilité qu'un pâtissier s'occupe de produire des macarons ici, ou bien qu'elle s'y mette elle-même. Mais vu le désastre qu'elle m'annonce – et je crois que là, l'alcool ne la rend pas moins lucide – je lui demande, mi-inquiet mi-amusé, de ne pas faire exploser la résidence ce soir. Elle tente de me rassurer, apparemment, elle ne compte mettre le feu à rien du tout ce soir. Un sourire aux lèvres et un sourcil un peu relevé, je la regarde pouffer et là, la vodka-pomme se fait vraiment sentir. Heureusement qu'elle ne va rien faire ce soir, j'aurais été dans de sales draps si j'avais dû la contenir de faire des bêtises.

« Merci pour ta considération, ça me touche beaucoup. » Une main sur le cœur, je prends un air faussement affecté. « Je m'arrangerai pour être déjà parti. »

Avec un rictus moqueur, j'ai quand même du mal à croire qu'elle fasse flamber quoique que ce soit en cuisinant. Si la plupart des étudiants se débrouillent, ce serait quand même un sacré manque de chance pour que ça tombe sur elle.

À priori, elle va bientôt partir d'ici pour se trouver quelque chose à manger. J'écrase ma fin de cigarette dans le cendrier et me relève aussi. Un peu trop poli pour lui proposer de venir avec elle mais pas assez dans l'ambiance pour retourner à l'intérieur de la boite, il y a un moment de flottement où je ne sais pas trop quoi lui dire – où j'attends juste de voir ce qu'elle va faire naturellement. Mais elle semble soudainement ravivée par son idée de frites. Elle a les pupilles brillantes et le sourire large, j'écarquille un peu les yeux en la voyant à deux doigts de sautiller comme une enfant. Bon, il faut vraiment que je la croise sobre pour vérifier si elle est comme ça tout le temps ou si c'est la faute de l'alcool, mais elle a l'air marrante ; je suis plutôt content d'être tombé sur elle dans le groupe.
Dans la foulée, elle me propose de venir avec elle et je suis un peu soulagé de voir que je ne m'imposerai pas. Je hoche la tête doucement.

« Mh, si ça te dérange pas. Tu m'as donné faim avec tes gâteaux. » Avec plus de retenue qu'elle, j'esquisse un petit sourire gêné. « Et j'ai aussi un peu eu ma dose de métal pour la soirée. »

D'un commun accord, on se met en route dans la rue à la recherche des saintes frites. Je ne sais pas trop de quoi j'ai envie, je ne suis pas trop junk food habituellement ; mais c'est la soirée de toutes les folies alors tant qu'à faire, autant prendre la totale.


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Une autre soirée ou un autre moment, j’aurais fait tout mon possible pour éviter qu’elle approche une cuisine de près ou de loin durant les cinq prochaines années ; mais je trouve qu’il y a une certaine ironie à la retrouver sur la une des journaux. Comme quoi, dans les sororités, c’est toujours un peu le bazar. Je laisse échapper un soupir amusé en priant quand même silencieusement pour que ça n’arrive pas – même si ça serait assez drôle. J’aurais pu faire en sorte que ça devienne ma croisade personnelle, mais elle s’amuse et le ton est léger cette nuit. De toute façon, je ne suis pas venu ici pour continuer à être le mec qui détruit tous les délires avec de la logique et un sens des responsabilités relatif.
Et une fois que la conversation sur les pâtisseries françaises nous a suffisamment ouvert l’appétit à tous les deux, elle écrase sa cigarette pour se préparer à partir en quête d’un endroit où manger encore ouvert à cette heure-ci. A vrai dire, elle est marrante et j’ai moins de mal à me sentir à l’aise depuis qu’elle a bu. Disons qu’elle risque d’être ridicule plus que moi, alors à côté, je dois être bien discret avec ma retenue naturelle malgré l’ambiance. Elle sourit, elle plaisante et elle a juste envie de manger. C’est simple, je n’ai pas besoin de me poser de questions.

« Dans ma prochaine vie, sans aucun doute. » Un sourire en coin, je la regarde pouffer – résultat sûrement hilarant qu’elle a obtenu en m’imaginant en train de hurler sans micro sur la scène. « De toute façon, je suis trop bien coiffé pour être un métalleux alors j’ai abandonné l’idée depuis un moment. »

Comme si j’y avais un jour pensé, quelle blague. Pendant qu’on déambule dans la rue à la recherche de frites, je note qu’on croise surtout des bars encore ouverts. Une fois arrivé devant une file d’étudiants qui font la queue devant une odeur alléchante, elle me propose de s’arrêter ici. Je suppose qu’on ne va pas faire toute la ville à pieds non plus et même si je préfère éviter les fast-foods, je ne vais pas faire la fine bouche maintenant.

« Mh, pas de souci. » Je hoche doucement la tête et me place dans la file avec elle.

Encore portée par l’alcool elle reste enthousiaste malgré la petite attente. Mais pour moi, l’euphorie légère de la soirée commence à retomber. Quand c’est enfin notre tour, je finis par demander des frites moi aussi. Tant qu’à être là, elles ont l’air bonnes alors je me laisse tenter, pour une fois. Brusquement, je suis pris par un doute envahissant. Je tourne un peu la tête vers elle, le portefeuille en main – je ne sais plus vraiment si c’est poli ou non de payer pour les filles alors autant demander. Et puis, elle n’est pas norvégienne alors, je ne sais pas trop. Ce n’est pas comme si je voulais la draguer ou quoi que ce soit, elle pourrait se méprendre. Ou alors, l’alcool lui fera oublier dans quelques heures et je me prends la tête pour rien.

« J’ajoute ça à ta note pour mes macarons ? » Je fais semblant de rien avec un sourire, mais en réalité, je commence à avoir peur qu’elle m’en ramène vraiment.


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WHAT THE FUCK ? ft. APRIL
Laissant échapper un soupir amusé, je m’imagine secouer la tête dans tous les sens sur la scène du God Musikk. Non vraiment, cette image ne me correspond pas – mais ça aura eu le mérite d’être amusant. Alors quand je lui dis que ça arrivera peut-être dans une autre vie, elle me demande de ne pas l’oublier si je connais la célébrité. Je baisse un peu la tête avec un rire ; honnêtement, je préférerais me tenir le plus loin possible des projecteurs et des scènes. Même quand il fallait saluer ou récupérer un prix après un match de hockey sur glace, c’était déjà compliqué pour moi de faire bonne figure.

« J’essayerai, je te promets rien. » Relevant un peu le menton, je lui adresse un sourire entendu, comme si ça pouvait réellement arriver.

Et quand j’utilise l’excuse des cheveux pour m’en sortir, elle démonte aussitôt mon argument. C’est vrai, je n’y avais pas du tout pensé. Même si avec toute l’agitation qu’il y a dans les concerts de métal, ça m’étonnerait que beaucoup de chanteurs portent des perruques. Elles tomberaient bien trop vite, trop facilement. Résigné, je lève quand même un peu les bras comme pour concéder cette défaite.

« Mince, je me suis fait avoir. » Le nez un peu froncé, je fais mine de bouder avant d’y réfléchir un peu plus sérieusement. « Quitte à changer, je préférerais quand même faire une couleur plutôt que de mettre une perruque ou des extensions. Ça a l’air moins prise de tête. »

Une moue perplexe, je me dis que je pourrais tenter de faire quelque chose du genre bleu pastel, ou des mèches plus claires. Si ça va à toutes les stars de kpop, pourquoi pas moi après tout. Je hausse les épaules, ça ne sera probablement pas pour tout de suite, mais un jour peut-être.
Quand on arrive enfin à trouver un endroit où manger, je l’observe un instant fouiller dans son sac avant de lui proposer de payer. Je lui rends son sourire quand elle m’annonce qu’elle va rembourser la cigarette en payant ma part. A vrai dire, ça ne m’arrange pas trop ; parce que si elle fait ça, ça veut dire qu’elle ne me devra plus rien – et donc, je peux dire adieu aux macarons. Tant pis, au moins j’aurais eu des frites. Ça me soulage un peu qu’elle n’ait pas fait de commentaire sur le fait que je propose de payer, je suis plutôt bien tombé. Il y aurait pu y avoir une sacré prise de tête.
On s’écarte doucement une fois notre butin en main, et je commence à piocher dans ma barquette en même temps qu’elle. Ça fait tellement longtemps que je n’ai pas mangé de frites, j’ai l’impression que c’est super salé ; mais c’est plutôt cool d’avoir quelque chose de chaud à se mettre sous la dent à cette heure-ci. Visiblement, elle apprécie le moment encore plus que moi. Je tourne la tête vers elle avec un rictus amusé.

« Alors, tu prévois de passer la nuit à manger des frites dehors ou t’as autre chose de prévu ce soir ? » Mine de rien, l’heure commence à avancer et je m’inquiète un peu du couvre-feu mis en place à la résidence.


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WHAT THE FUCK ? ft. APRIL
Un soupir amusé traverse mes lèvres quand elle demande de la tenir au courant pour mes cheveux. Pas de doute, elle a quand même bu et ça se ressent jusque là. On ne peut pas dire que j’ai fait les plus grosses folies jusqu’à présent, mais pourquoi pas après tout.  « Tu seras la première à recevoir une photo si jamais ça arrive. » Une promesse en l’air, c’est rare de ma part mais on peut dire que ça va avec l’ambiance étrange de la soirée. Et puis, c’est pas plus mal d’avoir l’impression de se faire une amie après ces quelques semaines en ville – même si je suis un peu incertain quant à notre capacité à nous croiser à nouveau. On est assez différents, c’est une sacré coïncidence qu’on se soit retrouvés ensemble ici et au même moment. Je hoche un peu la tête pour lui donner raison, je n’y aurais peut-être pas pensé si elle n’avait pas été là avec moi. « C’est vrai, et puis comme ça je saurais qui blâmer dans le cas où c’est une catastrophe. » Un sourire provocateur sur les lèvres, j’essaye de la taquiner sans vraiment le penser même si ça me ferait chier de tenter l’expérience et que ça se passe mal pour moi.
Les frites en main, on marche un peu en dévorant nos barquettes et je lui demande si elle a d’autres projets pour la nuit. Elle semble y réfléchir sérieusement, peut-être qu’elle a oublié que la résidence allait fermer ses portes dans pas longtemps. Pas qu’une nuit à l’extérieur me fasse réellement peur, mais à vrai dire, je préférerais être posé dans mon lit vu l’heure. Et puis, ce n’est pas comme si une des personnes du groupe avec lequel nous sommes sortis était venu nous chercher non plus. « Mh… à mon avis c’est soit ça, soit il va falloir s’occuper jusqu’à demain matin. » Je la regarde se débattre contre l’alcool pour raisonner avec elle-même, la situation serait drôle si on était pas pressés par le temps. « Le couvre-feu est pour bientôt. » Sans vouloir la paniquer, j’essaye de reprendre un ton rassurant. La soirée a assez duré, et honnêtement, c’était moins pire que ce à quoi je m’attendais. Elle grimace, manque de s’étouffer avec une frite et je fais un petit geste vague de la main comme pour essayer de la calmer. Je hausse les épaules, loin d'être inquiété. « Ça va aller, on est pas très loin. » Alors, on se met en route vers la résidence en terminant notre petit repas improvisé. De toutes les personnes que j’ai rencontré et avec qui j’ai parlé ce soir, c’est bien la seule dont j’ai retenu le prénom. Elle n’est pas dans le même cursus universitaire que moi, mais j’espère quand même que je saurais garder contact avec elle – c’est loin d’être gagné.


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