Petite chenille Feat Sven.

10.10.19 16:08

Petite chenille.

Quelle journée fabuleuse : des cours, des amis, de la rigolade, de l’ennui mais surtout de la musique. Mouais, la journée n’était pas dingue et Atlanta n’avait pas trouvé de petite émeraude à contempler pour combler ses manques. M’enfin, la journée était finie à présent, et quoi de mieux pour la clôturer, que d’aller voir quelqu’un ? Zelda ? Non, trop occupée. Candy ? Nope, abonnée absente. Mais… Peut-être qu’aller voir un petit typé, coincé dans ses accoutrements de personne non assumée, quelqu’un comme … Sven ?! Ouais ça me semble pas mal !
Munie de mon sac à dos, un sourire aux lèvres, je me dirigée vers la chambre de ce dernier, comme pour aller bousculer ses plans de glandouille féroce ! J’étais prête pour ce combat, même si mon petit doigt me dit, que le dénommé Sven ne l’était pas. Pourtant, je ne lui voulais aucun mal, si ce n’est apprendre à le connaître davantage, échanger sur notre journée, et bien sur, profiter de sa petite console chérie, car oui, je savais que j’allais pouvoir lui mettre une raclée sur n’importe quel jeu. Pourquoi ? Parce que j’avais chargé mon sac de deux bouteilles. Monnaie d’échange ou corruption ? Peu importe. J’avançai en toute discrétion vers la chambre du petit, que j’allais bientôt renommer « mon petit protégé ». Je n’étais pas du genre à Zelda à débarquer, fracasser la porte de chambre et m’imposer véritablement comme un boulet de canon.
J’avais aussi dans l’idée de tirer les vers du nez du petit Sven pour savoir ce qu’il en était de ce que j’avais vu avec l’autre garçon (cf : Paco). J’étais loin d’être folle, il ne pourrait pas nier éternellement ce que j’avais vu. Et j’étais loin d’être stupide, j’étais moi-même passer par la phase du déni, celle du secret, celle du ras le bol, et finalement, l’assurance. Je voulais lui offrir la possibilité de s’appuyer sur moi et mes nerfs solides. Il avait l’air si gentil, trop gentil, si … fragile ? Enfin bref.
J’étais arrivée, alors je frappais à la porte du petit Borsheim, dans l’attente d’un accueil chaleureux. Quoique, imprévu.

( Pando )

11.10.19 2:46

PETITE CHENILLE ft. ATLANTA
La journée a été longue, entre les cours de physique à s’en retourner le cerveau et la terrible et dévorante pensée de ma dernière soirée que je peine à sortir de ma tête. J’ai beau retourner la situation dans tous les sens, si personne ne m’a fait de remarque, c’est que personne n’est au courant de ce qu’il s’est passé et que le principal intéressé n’a rien dit. Mais dans un petit coin de mon esprit, quelque chose me souffle que tout le monde sait sans que je ne puisse rien y faire.
Rentré dans ma chambre depuis quelques heures, j’ai depuis un moment abandonné les livres de mathématiques et les exercices de mécanique pour me reporter sur ma console. Impossible de continuer à me concentrer, et puis de toute façon, ce n’est pas urgent. Assis en tailleur dans mon lit, je mets toute mon énergie à tuer le plus de trucs possible. Il faut bien extérioriser, peu importe la façon. Les doigts crispés sur la manette qui clignote à chaque fois que je me fais toucher, je sursaute légèrement en entendant quelqu’un taper à la porte. Je jette un coup d’œil rapide à l’heure sur mon portable ; il n’est pas si tard que ça mais je n’attends personne. D’un bond, je me lève et réajuste mon jogging et mon tee-shirt pour aller ouvrir. Dans les trois pas qui me séparent de la porte, je manque de m’ouvrir les pieds sur les lames de mes patins à glace que je pousse contre le mur avec un grognement. C’est vraiment la seule chose qui ne trouve pas sa place dans cette chambre, tout le reste est toujours impeccablement rangé. Je déverrouille rapidement la porte et c’est avec un peu d’étonnement que je découvre Atlanta dans le couloir.

« Hey, salut. » Dis-je avec un air un peu surpris.

Soudain, la situation me paraît un peu louche. Je lui jette un regard faussement suspicieux, les yeux plissés et une moue perplexe sur le visage. Je finis quand même par me décaler de l’encadrement de la porte pour l’inviter à entrer, avant de la refermer derrière elle. Elle est déjà passée quelques fois, non sans laisser une amère trace victorieuse sur le tableau des scores de ma console. La laissant s’installer, je cherche la seconde manette sur mon bureau et la pose sur mon lit à son attention avant de reprendre ma place entre les coussins. J’espère qu’elle a pris à boire, comme ça j’aurais peut-être une chance de gagner cette fois.

« Qu’est-ce qui t’amène ? » Je lui demande finalement avec un demi-sourire en désignant la manette libre avec un vague mouvement du menton. C’est une évidence, peu importe pourquoi elle est là, j’aurai ma revanche.

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16.10.19 15:05

Petite chenille.

L’attente. La longue attente est toujours un horrible passage à vivre quand tu te trouves face à une porte, attendant que l’on t’ouvre cette dernière. Je ne sais pas vous, mais moi, je me sens toujours bête dans ces moments-là. Encore plus quand il s’agit d’un voisin ou d’une voisine à qui tu n’as pas vraiment l’habitude de parler. C’était donc dans la gênance que j’attendais le maître des lieux : Sven. Quand ce dernier ouvrait enfin la porte, il avait l’air bien surpris de me voir, c’est vrai qu’un simple SMS aurait été de mise… Mais bon, c’est comme ça, parfois, tu te dis à la dernière minute « tiens si j’allais voir machin ? ». Pour ma part je souris jusqu’aux oreilles et salue mon camarade de la plus belle des façons : « Heyyy ». Malgré tous mes efforts, j’avais l’impression d’être un extra-terrestre dans les yeux de Sven. Qu’importe, je n’en ferai rien.
J’entre dans le sanctuaire du petit, celui dont on entend si peu parler, mais qui avait laisser des traces bien visuelles dans mon esprit. Je m’assois sur mon trône, celui où toutes les folies m’étaient permises, parce qu’elles étaient irréelles, je parle bien sur de son lit, et de ces quelques parties de jeux un peu trop facilement remportées à mon goût. Je dépose à côté de moi mon sac et l’ouvre pour en sortir deux desperados quand le petit me demande ce qui m’amène. J’attrape la manette qu’il avait déposée à mon intention, parce que je n’oubliais pas que la gagne, il n’y a que ça de vrai au fond. Je prends une bouteille et lui tend, avant de lui tendre également d’une seconde main un paquet de tacos rien que pour lui. « C’était les soldes, je pensais que ça te ferait plaisir ! » mentais-je à peine. Et si tu te posais la question Aty ? Qu’est-ce que tu fouttais là hein ? Aurais-tu vraiment la réponse ?... Sentant le jeune homme de plus en plus interrogateur et méfiant, je reviens rapidement sur mes paroles. « On se détend, je suis venue jouer parce que personne sur l’étage n’a de console, et en plus, je voulais faire un brin de causette. Mais, si tu as peur de perdre, dis-le moi, je m’en vais sur le champs, avec desperado et tacos. ».

( Pando )

18.10.19 2:19

PETITE CHENILLE ft. ATLANTA
Quand Atlanta sort deux bières, je lui adresse un sourire complaisant. C’est clair qu’elle sait y faire pour rentrer là où elle veut aller, ça n’aurait pas été plus facile que ça de me soudoyer. Elle s’installe sur le lit et attrape la manette, probablement bien décidée à me mettre une raclée, pendant que je crée une nouvelle partie. Je souffle un peu du nez, on ne se connaît pas depuis très longtemps mais elle a retenu l’essentiel pour pouvoir rentrer dans ma chambre : de l’alcool en offrande. Je prends ce qu’elle m’a apporté de bon cœur, sentant la méfiance éveillée d’il y a quelques instants s’évaporer.

« C'est juste que je t'attendais pas ! Mais te voir avec des bières et de la nourriture, ça me fait toujours plaisir. » Dis-je sur un ton espiègle en levant légèrement un sourcil comme pour la taquiner. « Même si ça commence de plus en plus à ressembler à de la corruption ! »

Je hoche doucement la tête. C’est vrai que je suis le seul à avoir une console ici – enfin à ma connaissance. Et j’avoue que j’apprécierais que cette information ne s’ébruite pas trop… Je m’imagine un instant avec une file d’attente à ma porte, de gens que je connais à peine qui se pointeraient seulement pour tâter du joystick. Très peu pour moi, j’aime les soirées mais plutôt ailleurs que chez moi ; je tiens à ma tranquillité dans ma chambre.
Sans relever tout de suite sa remarque sur le fait qu’elle voulait parler, je suis bien vite rattrapé par son attitude arrogante malheureusement plutôt justifiée. Fronçant les sourcils, j’affiche une grimace faussement agressive et je mets jalousement mon butin en sécurité, le plus loin d’elle.

« Faudra me passer sur le corps pour ça. » Je plisse un peu les yeux, ne plaisantant qu’à moitié. « Donner c’est donner. »

Non mais, je ne fais pas entorse à mes habitudes alimentaires pour qu’elle me retire tout ça maintenant. Son autre raison me revient vivement en tête alors que je décapsule ma bouteille et je me redresse un petit peu sur le lit, peut-être qu’elle a besoin de parler de quelque chose d’important. Ou alors, elle se sent juste seule et veut faire la conversation, je ne sais pas vraiment. Dans le doute, je ne prends pas de détour.

« De quoi tu voulais parler ? »

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