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Les flashbacks de Bastien

Bastien L. Teissier
Bastien L. Teissier
aussi réconfortant(e) qu'un plat chaud
Les flashbacks de Bastien 4f6b82a58b5b24d934958b36c746fdc0d5dd7a04
♔ Date d'arrivée : 15/06/2019
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♔ Couronnes norvégiennes : 27658
♔ Crédits : jo-tag (avatar) ; obiwankenobis et jakegyllenhals (gifs) ; crackintime (signature).
♔ Âge : 27 ans
♔ Statut civil : célibataire
♔ Études ou métier : co-propriétaire du Blood Night et futur propriétaire d'une galerie d'art
♔ Pourquoi la Norvège ? : j'avais envie d'un grand bol d'air frais. J'étais arrivé à un moment dans ma vie où j'avais besoin de vivre d'autres choses, avec d'autres personnes, dans une autre mentalité. Ici, j'ai l'impresion que tout le monde est libre de devenir ce qu'il veut être, c'est cool, ça va me faire du bien.
♔ Animaux adoptés : Taiyo, le Shiba un peu survolté mais tellement mignon qu'on l'aime quand même.
♔ Autres comptes : Heidi M. Solberg, April J. Petit et Anastasia Ivanenko
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Don't go breaking my heart.


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A bestfriend is like a brother you never had. You know them by heart and they do too. You’re sure nothing in this world could separate the two of you and you wouldn’t let anyone do you wrong anyway.


20.01.20 22:29
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Les flashbacks de Bastien
Lycée parisien, 2013

« - À ce choir, ‘man ! »

Croissant à la main et bouche pleine, je me dépêche de quitter le domicile familial pour aller récupérer mon vélo dans la petite cour. Finies, les vacances. L’heure de la rentrée a sonné. C’est mon premier jour en classe de première, et je suis déjà en retard. Super. Une fois installé sur mon fidèle destrier, je me mets à pédaler à toute allure, histoire de limiter la casse. Je ne pense pas que la surveillante va laisser passer ça sans l’une de ses éternelles remarques cinglantes, mais que serait une rentrée sans une réflexion de cette mégère ? Pas grand-chose. Je ne serai sans doute pas le premier, ni le dernier, à devoir subir ce rituel qu’elle se plaît à honorer chaque année.  

J’arrive devant l’établissement une quinzaine de minutes plus tard, essoufflé, les joues rougies par l’effort et le froid. Je grimace quand je remarque que la cour se vide peu à peu des élèves, signe que la sonnerie a déjà retenti entre les murs. La bonne nouvelle, c’est que j’ai échappé au discours assommant du proviseur. L’année ne commence peut-être pas si mal. Mon visage se détend quand je découvre que personne ne se tient à l’entrée, et je presse le pas avec un sourire satisfait, avant de me diriger vers les panneaux pour trouver mon prénom et découvrir quelle sera ma classe. Merde. Je vois 2-3 noms qui ne me plaisent pas, et un petit soupir s’échappe de mes lèvres. Espérons que ce ne soit pas pire que l’année dernière même si je fais confiance à ce groupe de « populaires » pour redoubler d’idées afin de me mener la vie difficile.

« - Vous êtes en retard, Teissier. »

Je sursaute violemment en entendant une voix grinçante derrière le panneau. Bordel, elle attend de faire son entrée depuis combien de temps ?

« - Mon réveil n’a pas sonné, madame. »

« - Peu importe. »

Je hoche la tête sans un mot, et je regarde mes chaussures en la contournant, sauf qu’elle attrape mon bras pour me forcer à la regarder.

« - Vous avez encore une trace de dentifrice sur la joue droite. »

Les sourcils froncés, je sens mes joues chauffer un peu, et je m’empresse de frotter ma peau, avant de me sentir désarçonné en la voyant rire à gorge déployée.

« - Vous êtes tellement naïf, c’est navrant. Oh, et vous êtes en retard pour de bon, maintenant. »

Je retiens à peine un juron, et je tourne rapidement les talons pour me mettre à courir dans les couloirs. Me voilà obligé de frapper à la porte quand je trouve enfin ma classe. S’en suivent ces regards que je voulais éviter, qui se posent pourtant sur moi.

« - Bon, Bastien, prends la place libre au troisième rang, on n’a pas encore commencé. »

Je réponds au sourire bienveillant que me lance notre professeure principale, mais je ne peux m’empêcher de me crisper quand je remarque qui est mon voisin de table. Paco Lombardi. Super. L’année va être longue.

[…]


« - Eh, achète-toi des mains, le mouton. »

Je serre les dents en observant ma pile de livres tombée au sol. Paco et sa petite bande m’observent encore en riant, et je me jure d’abord que je ne bougerai pas d’un pouce tant qu’ils sont encore là. Je ne veux pas leur donner la satisfaction de me voir à leurs pieds. Mais voilà, l’heure tourne, et je pousse un grognement de frustration quand la sonnerie annonce le prochain cours. Hors de question d’être en retard à cause de ces cons.

« - Imbécile », je marmonne en ramassant mes manuels, persuadé qu’aucun d’eux ne m’a entendu. Et c’est probablement le cas. Sauf que l’Italien s’est approché de moi et me domine maintenant, les bras croisés et le ton froid.

« - Vas-y, répète ? »

Je suis presque sûr qu’il bluffe pour impressionner les autres, mais sur le moment, je ne me sens pas très bien. Est-ce qu’il va me frapper ? Les sourcils froncés, je choisis l’ignorance comme arme de défense face à cette tentative d’intimidation, et je garde les yeux baissés quand je me redresse.

« - Bouge, j’veux pas être en retard. »

« - Ouais, c’est ça. Mauviette. »

Je rejette l’air de mes poumons lorsqu’il se pousse pour me laisser passer, et je retourne en cours sans rien dire ou faire contre les rires que j’entends derrière moi. Encaisse, dans deux ans tu ne les verras plus.

[…]


« - Monsieur Teissier est attendu dans le bureau de la proviseure. Monsieur Teissier s’il vous plaît, merci. »

Quasi endormi en cours de mathématiques, je fronce les sourcils quand cette annonce sort des haut-parleurs de la classe. Est-ce qu’il s’est passé quelque chose de grave chez moi ? Est-ce que Paco et les autres ont fait quelque chose ? Je me tourne vers mon voisin de classe, mais il ne me regarde même pas, il est occupé à dessiner sur une feuille. Le calme avant la tempête ? Rassemblant mes affaires, je m’excuse alors auprès du professeur avant d’aller voir ce qu’on veut.

Et assis sur cette chaise, la sentence tombe. Mon casier dégradé. Des insultes, principalement. Homophobes. Des lettres de menaces placardées un peu partout autour. Des menaces de mort. On me demande si je veux parler à la psychologue du lycée, mais je refuse catégoriquement. Je veux juste qu’on me laisse seul. À la sortie des cours, je presse le pas plus que d’habitude pour aller récupérer mon vélo, et je me dégage violemment quand Lombardi m’attrape par la manche.

« - Lâche-moi, sale connard ! »

Je le repousse et je manque de perdre l’équilibre, les larmes roulant en abondance sur mes joues. Une chance qu’il soit 18 heures passées. La plupart des élèves est déjà partie ; certains se seraient fait un plaisir d’immortaliser ce moment.

« - Bastien ! OH BASTIEN ! C’est pas moi, d’accord ?! »

Il me suit encore, et moi, j’attrape rageusement mon vélo tout en regardant droit devant moi. Je serre les dents alors que j’essuie mes yeux avec toute la rage dont je suis capable. Si j’avais le même gabarit que lui, j’aurais sûrement essayé de lui coller mon poing dans la figure, mais je sais que je ne ne tiens pas la route face à lui. Qu’est-ce qu’il me veut, à me narguer comme ça ? À jouer cette comédie, Est-ce qu’il est là pour savourer ses actes ?

« - C’est allé trop loin, je trouve ça dégueulasse. On est des gamins et on se fout de toi c’est vrai, mais crois-moi, on n'aurait jamais fait ça. »

Un rictus amer prend place sur mon visage, et je secoue la tête en montant sur mon vélo.

« - Je m’en contrefous Lombardi, et t’avise pas de me courir après. »

Je m’engouffre dans la circulation pour rentrer chez moi, et c’est avec soulagement que je réalise après quelques secondes, qu’il ne me suit pas.

[…]


Les choses sont devenues bizarres, après ça. Paco n’a eu de cesse de me défendre, envers et contre tous, et je ne savais pas comment me sentir vis-à-vis de ce brusque changement de comportement. Une étude approfondie des caméras de surveillance a permis de retrouver l’auteur des délinquances et des menaces : il ne s’agissait ni de Paco, ni de sa bande, en effet. C’était un élève de terminale, renvoyé d’office.

Au cours des mois qui ont suivi, Paco s’est lancé dans une drôle de mission : me protéger. D’abord réticent, je crois que j’ai fini par m’y habituer, puis par apprécier sa compagnie, contre toute attente. Au fond, il n’était pas le gars qu’il laissait voir à tout le monde. C’était une carapace. Il fallait creuser. Et sous sa protection, on ne m’a plus jamais emmerdé.

[…]


Déambulant dans les couloirs de la faculté parisienne, je sursaute en sentant un corps me sauter sur le dos, et je grogne pour la forme en le tenant contre moi de mon mieux.

« - Paco… »

« - Aloooooors, vous vous êtes pécho ? »

Je roule des yeux alors qu’un rire franc s’échappe de ma gorge.

« - T’es en avance, c’est ce soir que Tom m’a invité au cinéma. »

« - Oh ! Donc vous ALLEZ vous pécho. »

Je secoue la tête avec un petit sourire, et je me dirige jusqu’à mon amphithéâtre avant de le laisser descendre.

« - T’es con, Lombardi. »

« - Je n’ai jamais prétendu le contraire ! »

Et c’est en entendant son rire résonner dans les couloirs que j’entre assister à mon premier cours de la journée.


Friendship is all about trusting each other, helping each other, loving each other and being crazy together.
(c) princessecapricieuse
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