Allons voir les aurores boréales (BaSvein II)

Allons voir les aurores boréales

Une promesse du petit doigt est une promesse du petit doigt. Depuis que j’ai avoué à Svein mon envie de voir des aurores boréales, on fait de notre mieux pour organiser ça. J’ai bien essayé de deviner où était ce lieu mystère dont il m’a parlé lors de notre dîner, mais rien à faire, il n’a toujours pas lâché le morceau. Alors, impatient comme un enfant, j’ai attendu que la météo prévoie une météo assez clémente pour être sûrs d’en voir. Et c’est donc en cette soirée, sans aucun nuage à l’horizon, que je me dépêche de me préparer et de préparer des affaires. En fait, j’ai surtout pris un sac à dos avec quelques provisions, au cas où on aurait un petit creux. Me concernant, je m’habille chaudement, et j’opte pour des chaussures de randonnée. Je ne sais pas si j’en aurais vraiment besoin, mais mieux vaut être prudent. Je ne tiens pas à me fouler la cheville bêtement.

Je quitte alors Fredelig à la tombée de la nuit, direction Bergen. Je regarde l’heure sur mon téléphone, histoire de ne pas être trop en retard, et mon pas se fait plus pressé que je ne le pense. J’ai hâte de voir ce spectacle de la nature, c’est vrai, mais j’ai aussi hâte de revoir Svein. J’ai de plus en plus envie de lui laisser une chance. J’ai l’impression que le blocage que je ressentais au début commence à se dissiper, ce qui est une bonne chose. Et puis je me sens bien avec lui. Je suis certain que mon cœur va encore faire quelques loopings ce soir, surtout avec un décor pareil en guise d’ambiance, et ouais, je suis vraiment impatient d’y être. En chemin, il m’envoie un message pour me dire de le retrouver près de Gullfjellet, et cette information me fait écarquiller les yeux. Wow, c’est pas la montagne la plus haute de Bergen ? Est-ce qu’on va grimper tout en haut ?

Ma foi, si la réponse est oui, ça peut être intéressant, mais j’espère que j’y arriverai. Je suis quelques minutes plus tard à Bergen, avec une petite pointe d’adrénaline, mêlée d’appréhension. J’espère juste que je ne vais pas me ridiculiser, mais après l’effort, le réconfort, comme on dit. Et quel réconfort. Lorsque j’arrive au point de rendez-vous, je le vois déjà sur place, et cette simple vision suffit pour me faire sourire comme un bienheureux. « – Salut ! » Une fois arrivé à sa hauteur, je me mets un peu à paniquer sur la manière de le saluer. Est-ce que je le prends dans mes bras ? Est-ce que je l’embrasse ? Si ça ne tenait qu’à moi, la réponse serait oui à ces deux questions. Mince, comment est-ce qu’on fait quand un flirt devient plus concret, déjà ? Gardant mon sourire pour essayer de masquer mon trouble, je montre alors mon sac à dos avec un petit air fier.  – T'as vu, j'ai pris de quoi boire et manger, au cas où ! »

Allons voir les aurores boréales

Une promesse est une promesse. J’ai profité du moment ou j’ai du sauver mon frère de la forêt pour lui soutirer la position exacte de son spot pour regarder les aurores boréales. Et pour ça, on va devoir atteindre le sommet de Gullfjellet. J’ai donc emprunté la voiture de mon père, un tout terrain car il est hors de question de monter la haut à moto ou à pied. La première option serait trop dangereuse et la deuxième nous prendrait la nuit. Avant de prendre la route pour Gullfjellet, j’envoie un sms à Bastien afin de lui indiquer le lieu du rendez-vous puis je charge le tout terrain avec des plaides, de quoi manger et des lampes de poches. Armé de mon bonnet et d’une bonne doudoune, je prend enfin la route vers le point de rendez-vous aussi heureux qu’un enfant le soir de noël.

En arrivant à Gullfjellet, je coupe le moteur et sort de l'habitacle chaud pour me confronter au vent glaciale de la montagne et je me pose contre ma portière en guettant les aller et venues des gens. Mais surtout en cherchant son visage. J’ai tellement hâte de le revoir car je n’ai pas eu une minute à moi depuis la soirée du nouvel an. J’ai tellement travaillé pour remplacer un collègue malade que j’ai un peu délaissé Bastien. Je n’ai pas joué les fantômes avec lui, je me suis donné comme mission de lui envoyer au moin deux messages par jour. Un a son réveil, et un quand il va se coucher. Je veux vraiment faire les choses biens avec lui, lui montrer qu’il peut avoir confiance, que malgré le travail, je pense à lui chaque seconde.

Quand je vois enfin son visage se dessiner devant moi, je souris de plus bel et m’approche de lui alors qu’il me salut. La situation est assez ironique car, lui comme moi ne savons plus très bien comment nous comporter entre nous. Il me montre ensuite son sac à dos pleins de victuailles tout fière et je fonds comme une glace en plein soleil. Je ris doucement et le prends finalement dans mes bras en calant mon visage au creu de son cou. « Tu m’as manqué tu sais... » Je reste un instant comme ça, à profiter de notre simple étreinte puis je me détache à contre cœur mais les aurores boréales nous attendent. « Aller en route ! On a une petite demi heure de voiture pour atteindre le sommet ! » Disais-je en l'entrainant vers le tout terrain du paternel. Je lui ouvre la portière côté passager en souriant puis le laisse grimper pour enfin refermer la portière et faire le tour du véhicule pour prendre ma place côté conducteur. Après les vérifications d’usage, je nous engage sur la route de montagne heureux comme jamais. « C’est parti, aurores boréales nous voilà ! »

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Q uand je remarque la voiture contre laquelle Svein est appuyé, je me sens un peu bête, parce que oui, c’est juste logique de s’y rendre avec ce moyen de locomotion. Bon, et bien tant pis, de toute façon on n’est jamais trop prudent, pas vrai ? Cette alternative me rassure, même si ma maladresse et moi, on regardera bien où on met les pieds là-haut, histoire de ne pas faire une chute ridicule, ou de me faire mal pour de bon. Lorsque j’arrive à sa hauteur, un sourire idiot naît sur mes lèvres, sans que je ne puisse le contrôler, et je ne sais pas vraiment où me mettre, ce qui est drôle, puisqu’on sait maintenant ce que ressent l’autre. Mais ça fait un petit moment que je ne me suis plus lancé dans une vraie relation, alors ça doit sûrement être à cause de ça. Ça va passer, j’en suis sûr. En attendant, je ne trouve rien de mieux à faire que de lui montrer mon sac de provisions, comme un bon élève, et mon rire ne tarde pas à se mêler au sien.

Il me prend dans ses bras, je le serre doucement contre moi, et je frissonne en sentant son souffle dans mon cou. « – Toi aussi tu m’as manqué…  Tu es certain que ça va, hein ? Tu n’es pas trop fatigué ? » Je me détache lentement de lui en le regardant, un petit air soucieux sur le visage. Il m’a parlé de l’emploi du temps difficile qu’il avait en ce moment au travail, et je n’ai pas envie qu’il s’épuise par ma faute, s’il est en manque de sommeil. Quand il m’entraîne vers la voiture pour qu’on se mette en route, je me mets à sourire davantage, et je sautillerais presque comme un enfant si je m’écoutais.  « – Oh, c’est cool ! On va vite y être.   » Je ne sais pas à quelle heure exactement elles commencent à se manifester, ni quels sont les premiers signes à observer, mais j’imagine qu’on verra tout ça en temps et en heure. Et très honnêtement, plus je pourrai passer du temps à ses côtés, alors plus je serai heureux.

Il m’ouvre la portière, et un nouveau rire s’échappe de mes lèvres. Attendri, celui-là. Je retire alors mon sac à dos pour être plus à l’aise dans la voiture. « – Quel gentleman.   »  J’hésite une demi-seconde, mais je dépose un baiser sur sa joue, avant de vite monter à l’intérieur du tout terrain, conscient que mes joues ont recommencé à chauffer. Je dépose le sac à mes pieds et je m’attache en attendant qu’il me rejoigne, avant de sourire de toutes mes dents quand on se met enfin en route. « – Est-ce que tu en as déjà vu beaucoup ? »  

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Quand la vie vous offre une nouvelle chance de connaître le bonheur, il faut savoir la saisir, et ceux, malgré la fatigue, le travail ou la peur de retomber sur un fou dangereux… Cependant, avec Bastien, je sens que c’est diffèrent… Il n’est pas comme lui… Il est adorable, charmant, doux, mignon. Tout son contraire, c’est peut-être pour ça que je souhaite lui laisser une chance, nous laisser une chance de construire quelque chose ensemble. Je veux apprendre à le connaître et ce soir, sera un moment parfait pour se découvrir et apprendre tout l’un de l’autre.

Il est adorable à s’inquiéter pour moi et mon travail. Il est vrai que je ne suis pas trop présent pour lui en ce moment, mais je compte bien rattraper le retard avec lui, quand j’aurais un peu plus de temps libre. En attendant, je le rassure d’un signe de tête avant de le conduire à la voiture. Je fais un clin d’œil à sa petite observation puis prends enfin place derrière le volant aussi excité qu’un enfant le soir de Noël. « – Est-ce que tu en as déjà vu beaucoup ? » Je reste concentré sur la route, surtout de nuit et en lacet, il y a de quoi finir dans le décor, mais je souris doucement avant de répondre à Bastien calmement alors que mon cœur fait des loopings depuis que je l’ai vu arriver. « Quand j’étais jeune oui, je venais ici une fois par an. » Mais avec l’âge, j’ai oublié la route, cependant, il n’est pas obligé de le savoir… « Ma famille adore les voyages improvisés ainsi que dormir à la belle étoile, on passait de bons moments tous ensemble » Au fur et à mesure de notre montée, la neige commence à recouvrir le sol et les arbres autour de nous, donnant une ambiance assez unique. « J’ai hâte de partager ça avec toi… Ça va être magique. »

J’avoue à demi-mot cette envie, les joues rosies. Je suis heureux de conduire, comme ça, je n’ai pas besoin d’affronter le regard de Bastien et de finir aussi rouge qu’une tomate. « Sinon, tu as passé une bonne journée mon asperge sexy ? » Je ris bêtement, car depuis le nouvel an, j’aime l’appelé comme ça pour le taquiner, c’est aussi ma façon à moi de cacher ma gêne et de détendre un peu l'atmosphère.

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Une fois dans la voiture, je ne peux m’empêcher de sourire tout en regardant la route. J’ai déjà hâte d’y être et de voir enfin ce que ça donne de mes propres yeux, c’est vrai, mais j’ai aussi envie d’en profiter avec lui. Je crois qu’on ne peut pas faire mieux comme nouveau « premier » rendez-vous, maintenant que nous nous sommes avoués ce qu’on ressentait. Il m’a tépété plusieurs fois, pour me rassurer, que l’on avait tous nos démons, et il a raison bien sûr, mais je me demande si lui aussi, il a connu une relation qui l’a marqué. Sans doute. Je ne forcerai pas à m’en parler s’il ne le souhaite pas ; il a été assez plus que patient avec moi, alors la moindre des choses, c’est de l’être aussi avec lui. Je lui demande s’il en a déjà vu souvent, et même si je me doute de la réponse, elle me fait sourire en m’imaginant la scène. « – Ça devait être génial. Est-ce que je dois comprendre que t’es incollable sur les étoiles, alors ? »  

Pour le coup, je suis aussi content de le voir concentré sur autre chose : je le regarde avec un air amusé, et au fil des secondes, je me contente seulement de l’observer avec un petit sourire, Est-ce qu’on peut dire que je suis en train de fondre sur mon siège ? Probablement. Il est beau. Et pas seulement à l’extérieur ; il l’est encore plus à l’intérieur, et c’est aussi ce qui explique pourquoi il m’attire autant. Il y a un proverbe qui dit qu’une personne bonne pour vous, vous fait vous sentir calme. Alors, même si les papillons ne sont jamais très loin quand il est dans les parages, je me sens aussi apaisé à ses côtés. Je ne pense plus à ce qui peut me tracasser en temps normal, ou avant lui. Et puis, comme si je me rendais compte de ce que je suis en train de faire, je secoue un peu la tête et je regarde le paysage autour de nous, parce que ce serait vraiment bête de regarder ça. « – Waw... C'est déjà tellement beau. »  Je me penche un peu pour pouvoir admirer le décor sous tous les angles, mais je fais quand même attention de ne pas trop approcher mon visage de la vitre : imaginons qu’un écureuil traverse et que Svein freine d’un coup, je me la prendrais en pleine face.  

Je me tourne ensuite vers lui avec un doux sourire, et même si je vois le rouge sur ses joues, je ne dis rien pour le taquiner, parce que je n’ai pas envie de gâcher ce petit moment, tout simplement. « – J'ai hâte moi aussi, je vais m'en souvenir un bon moment ! » Je sens mes joues chauffer encore un peu à mon tour, mais qui est-ce que ça étonne,, honnêtement ? Je joue un peu avec mes doigts tout en regardant à nouveau autour de nous, et je rifole doucement à sa question. « – Elle était plutôt bonne, oui ! Je me suis avancé pour la fac. Et comment était la tienne, mon danseur préféré ? » Mon rire se fait un peu plus fort, parce que même s'il y a eu un petit accident, c'était quand même drôle de le voir se découvrir un talent pour la danse.

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Plus je passe du temps avec lui, plus je fonds comme neige au soleil. Il me redonne une certaine chance de croire en un amour sincère. Bon, il est encore tôt pour réellement définir ce que je ressens pour lui, mais je sais que ça dépasse largement l’amitié, ou tout ce que j’ai pu ressentir jusqu’à là. J’ai envie d’y croire, j’ai envie de lui laisser cette chance, de nous laisser cette chance, d’avoir une histoire de plus en plus belle aux fils des jours, des semaines, des mois… J’ai envie de me projeter avec lui, de voyager, lui faire découvrir mon pays dans ces moindres recoins. J’ai envie de construire quelque chose de solide, de durable avec lui. Le rendre heureux comme il me comble de bonheurs. Je veux voir ce doux sourire chaque matin au réveil et l’entendre me dire bonne nuit à mon coucher.

Il est tellement attendrissant quand il observe le paysage qui défile à travers la vitre, je regrette presque de conduire, car je n’ai qu’une envie, le prendre dans mes bras et le serrer fort. Je fonds un peu plus quand il m’avoue qu’il a aussi hâte et qu’il n’oubliera jamais. Je vais tout faire pour qu’il passe une soirée inoubliable sous les étoiles. Je lui demande comment c’est passé sa journée, histoire d’entendre sa voix, j’aime tellement l’écouter me parler. Et je suis heureux d’apprendre qu’il a eu une bonne journée, et qu’il est bien avancé pour la fac. « Oh tu sais, boulot boulot et toi. Donc finalement, ce fut une bonne journée. » Disais-je en répondant à sa question à mon tour. Un petit sourire en coin des lèvres.

Peu après, nous arrivons enfin au sommet de Gullfjellet, et le décor autour de nous est presque surréaliste. Les aurores dansent timidement dans le ciel étoilé. C’est féerique. Je coupe le moteur et me tourne vers Bastien en souriant tendrement. « Nous y voilà. J’espère que c’est à la hauteur de tes espérances. » J’ouvre ensuite ma portière pour sortir et je vais directement dans le coffre du tout-terrain afin de récupérer les plaids et les vivres. J’installe le tout sur le capot encore chaud, laissant Bastien observer le paysage tranquillement.

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Je garde un petit sourire durant tout le temps du trajet, incapable de m'en détacher. Et comment est-ce que je pourrais ? Mes yeux font l'aller-retour entre le paysage féérique et Svein, et je rigole un peu quand il me raconte à son tour à quoi ressemblait sa journée. « –  Je suis content de la rendre un peu meilleure, dans ce cas. » Je souris doucement, et bien vite, toute mon attention est attirée vers le ciel alors qu'on atteint le haut de la montagne. Je n'en crois pas mes yeux. C'est encore plus beau que ce que je pensais, et tandis que j'entends Svein couper le moteur, je ne peux m'empêcher de laisser passer une exclamation de surprise. « –  Je savais que ça allait être beau, mais à ce point-là... » Je me détache ensuite, et je descends du tout terrain à mon tour.

Le nez en l'air, et mon sac à dos à la main, j'observe les mouvements des aurores boréales pendant quelques secondes. Je me sens tout petit, j'ai l'impression d'avoir à nouveau cinq ans ou d'observer les lumières d'un sapin de Noël pour la première fois. Même le froid mordant de la montagne ne change rien à ma contemplation, et je finis par me toucher vers Svein avec un petit sourire, sourire qui s'agrandit en voyant qu'il prépare déjà tout pour notre petit pique nique improvisé. « –  C'est dingue, c'est encore plus impressionnant que ce que je pensais. » Une fois arrivé près de lui, j'ouvre aussi mon sac pour déposer quelques affaires que j'ai emmenées près des siennes, et pris d'un élan soudain, je viens me caler contre lui pour embrasser à nouveau sa joue, et je lève ensuite les yeux vers le ciel, pour éviter de rougir comme une tomate, mais aussi pour profiter du spectacle. « – Merci de m'avoir emmené ici, vraiment. Je m'attends à ce que tu m'apprennes tout ce que tu sais, maintenant. » J'ajoute avec un petit air amusé, cette fois, et j'ose enfin le regarder à nouveau, mes yeux faisant l'aller-retour entre les siens et ses lèvres. Je crois que ça sera difficile d'y résister ce soir.

Les joues rougies (mais disons que c'est par le froid), je viens déposer un baiser au coin de ses lèvres, et le cœur battant, je me tourne ensuite vers les victuailles que j’ai apportées, espérant ainsi faire passer son attention sur autre chose, même si je me doute que c’est peine perdue. « – Merde, j'ai surtout apporté du sucré... » Je commente avec une petite moue, en comparant ce qu'on a emmené chacun de notre côté. « – J'espère que tu n'es allergique à rien en tout cas, je me sentirais un peu bête, sinon. »

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Mon sourire ne faibli plus. Je suis tellement heureux d’être avec lui ce soir que je n’arrive plus à arrêter de sourire comme un abruti. Je dois vraiment avoir l’air stupide, mais je m’en fous, car je suis avec lui, ici, et rien d’autre m’importe. Alors que je décharge la voiture pour tout installer sur le capot de cette dernière, j’entends Bastien s’émerveiller devant la beauté de la nature. C’est vrai qu’on frappe fort pour un vrai premier rendez-vous, il va falloir qu’on se surpasse pour les prochains. Une fois tout en place, je me tourne vers Bastien qui revient vers moi, des étoiles pleins les yeux, ce qui ne fait qu’agiter les papillons dans mon ventre. Comment voulez-vous que je ne craque pas pour un homme aussi adorable ? « C’est souvent comme ça, on ne s’attend pas forcément à cette beauté. Je trouve que les photos ne leur rendent pas justice. » Disais-je tout en regardant le ciel à mon tour.

Son baiser sur ma joue me fait vite revenir sur terre, et sourire de plus belle. Je le prends alors dans mes bras pendant qu’il me remercie de l’avoir amené ici. « Oh, mais c’est normal. Je décrocherais chaque étoile pour toi, Bastien… Et je t’apprendrais avec joie le peu que je sache sur le sujet » Je mordille ma lèvre doucement quand je remarque son regard faire des allers-retours vers mes lèvres. Puis un nouveau baiser, plus proche de mes lèvres cette fois. Ce qui le fait rougir de nouveau. Je n’ai pas le temps de réagir qu’il s’échappe à nouveau pour s’occuper de sortir la nourriture qu’il a apportée. Je l’écoute à moitié, mais retient tout de même qu’il n’a que du sucre, et moi tout le contraire, parfait. Mais avant… Je prends mon courage à deux mains et m’approche de lui. Je le tourne délicatement vers moi et sans lui laisser le temps de réfléchir, j’attrape son visage en coupe entre mes mains avant de fendre sur ses lèvres avec une doucement que je ne me connaissais pas.

Un feu d’artifice explose dans mon corps alors que je prolonge le baiser. C’est encore mieux que le nouvel an, car cette fois-ci, je suis pleinement conscient de ce qu’il se passe. Je ressens chaque sensation, chaque sentiment très clairement et je me dis que je pourrais passer ma vie à l’embrasser. Le manque d’air arrive trop vite à mon goût, et c’est à regret que je mets fait à notre échange en collant mon front contre le sien, les yeux encore clos, pour garder ce moment en mémoire toute ma vie. « Whaou… » Soufflais-je doucement en reprenant mon souffle. « Tu m’as manqué Bastien… » Beaucoup plus que je l’imaginais, mais après ce baiser, je me rends enfin compte de l’importance que prend le français dans ma vie, c’est à la fois excitant et flippant.

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J'ai l'impression d'être dans un film. Il y a une atmosphère magique tout autour de nous. Je me sens heureux et surtout chanceux d'être là à ce moment précis, et en aussi bonne compagnie. Quand je reviens près de Svein, je lui souris tendrement alors que mes yeux sont de nouveau happés par la beauté des étoiles et des aurores. Même le froid qui nous entoure ne me dérange plus. On s'est habillés chaudement de toute façon, et ce spectacle magnifique mérite bien quelques petits frissons. Je hoche doucement la tête à son commentaire sur les photos, et je mordille un peu ma lèvre en suivant des yeux le tracé vert et violet de ce phénomène. « – Je pense que je vais en prendre quelques-unes en photo pour les immortaliser, mais c'est bien mieux en vrai, c'est sûr. » Une fois dans ses bras, mon appréhension se calme lorsque je sens qu'il me serre contre lui, et mon cœur s'affole encore en l'entendant.

Je ne regrette vraiment pas de m'être confié à lui lors de la soirée du BN. Avoir mes sentiments sur la table est sans doute la meilleure chose que j'ai pu faire. Depuis, j'ai moins peur de mes réactions auprès de lui, et surtout, je sens que cette attirance commence à se transformer en quelque chose de bien plus fort. Le fait que ce soit réciproque me rassure, bien sûr, mais mes gestes et mes paroles se font maintenant plus naturels en sa présence. J'ai conscience que ça a l'air un peu cliché, mais il m'offre ce dont j'ai besoin. Quelqu'un qui sait prendre son temps et trouver les bons mots pour me rassurer. « – Je suis certain que t'es le meilleur des professeurs. » Je prends mon courage à deux mains pour déposer un baiser près de ses lèvres, qui m'ont manqué, depuis notre dernière soirée. Pourtant, je n'ai pas envie de le forcer à quoi que ce soit, et c'est pour ça que je me tourne vers ce qu'on a sous la main. On ne risque pas de mourir de faim ou de soif, ça, c'est sûr.

J'affiche un petit sourire amusé à cette constatation, et en sentant ses mains autour de moi, je me tourne vers lui avant de sentir ses mains sur mes joues, et ses lèvres sur les miennes. Je réponds alors avec douceur et tendresse à son baiser, mes mains trouvant toutes seules le chemin vers sa taille. Le Bastien à l'intérieur de moi est déjà en train de faire la fête et de sautiller de partout, mais moi, je reste aussi calme que je peux l'être, profitant de cet échange jusqu'au dernier moment. Je me détache doucement de ses lèvres, à bout de souffle, et je pousse un petit soupir d'aise, les yeux clos. Je lâche un petit rire, à la fois gêné et amusé à son "Wow", et je frotte légèrement mon nez contre le sien avec un petit sourire, me sentant parfaitement bien à cet instant précis. « – Tu m'as manqué toi aussi... Je risque bien de te coller un long moment, je te préviens. » J'avoue d'un ton petit ton amusé, et j'ouvre lentement mes yeux pour observer son visage. Je reste quelques minutes ainsi, avant de poser une main contre sa joue pour la caresser délicatement. « – Merci... Tu sais, pour tout ça. » Avoir été patient, prendre encore son temps, même s'il est évident que je commence à ressentir de vrais sentiments pour lui. je crois que ça se voit. Et même si je le savais déjà, il me prouve encore une fois qu'il n'est pas seulement entré dans ma vie pour me mettre dans son lit et ne plus me donner aucun signe de vie.

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Cette soirée est magique. Le cadre est magique, l’homme à mes côtés est magique. Je vis dans un rêve depuis qu’il m’a avoué ses sentiments pour moi. J’avais tellement peur de me faire des films sur nous et cette confession est venue m’éclairer sur le fait que je n’étais pas seul à ressentir ces sentiments si intenses qu’ils en deviennent ingérables. Tellement ingérables que je ne peux pas m’empêcher de l’embrasser quand il fait le premier pas. Et le feu d’artifice que déclenche ce simple contact me rend fou. Je tombe un peu plus amoureux de lui, et j’ai peur. Peur de souffrir ou de le faire souffrir.

Je ne peux pas m’empêcher de mordre ma lèvre inférieure quand j’entends son petit rire. J’aime tellement ce son que je pourrais me le passer en boucle pour le reste de ma vie. Tout en caressant une de ses joues avec mon pouce, je lui dis à quel point il m’a manqué, car a peine on s’est plus ou moins rapproché, que j’ai eu des horaires d’enfer au travail. Je n’ai pas eu une minute à moi, et les seuls moments où je pouvais respirer, je m’amusais à lui envoyer des messages pour nous rassurer l’un et l’autre que ce qu’il s’est passé au nouvel an n’était pas un rêve, mais que notre histoire est bien réelle. Mon sourire augmente quand je l’entends me dire qu’il risque de me coller un long moment. Car je compte en faire de même. Hors de question de le laisser m’échapper. « Ça tombe bien, car je ne compte pas te laisser me fuir. » Disais-je simplement. En sentant sa main sur ma joue, je l’attrape doucement et embrasse sa paume alors qu’il me remercie.

Je hausse doucement des épaules avant de l’embrasser une nouvelle fois, un simple baiser qui provoque un long frisson le long de ma colonne. « C’est normal Bastien, tu mérites de vivre tout ça. Tu mérites cette patience, tu mérites d’être heureux tout simplement. On ira à notre rythme, on prendra le temps pour chaque chose, on laissera nos sentiments parler pour nous tout simplement. » Puis je pose un nouveau baiser en souriant contre ses lèvres. « Bon… J’ai faim ! Je nous ai pris des sandwiches et des sodas. Et à ce que j’ai compris, tu as le dessert ? » Je ne peux m’empêcher de rire en le revoyant découvrir le contenu de son sac tout à l’heure. Je l’attire ensuite vers le capot puis grippe dessus pour m’asseoir et j’attrape mon sac à dos pour en sortir la nourriture que je pose entre Bastien et moi. « On a des sandwiches au jambon, d’autre au fromage. J’espère que ça t’ira. » J’attrape ensuite un des paquets et l’ouvre en souriant. « Bon ap’ mon asperge préféré ».

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À ce moment précis, je sais que je ne voudrais pas être ailleurs qu’ici. Je sais bien que ça semble horriblement cliché, et c’est bien pour ça que je ne le dis pas à voix haute, mais je me sens bien, là. Je n’ai pas envie que ça s’arrête. La bonne nouvelle, c’est qu’on vient tout juste d’arriver. Je suis apaisé, j’ai l’impression d’avoir laissé tous mes problèmes au bas de la montagne et avec tout ce qui s’est passé ces dernières semaines, ça vaut tout l’or du monde. J’affiche un petit sourire contre ses lèvres à la fin de notre baiser, et je garde les yeux fermés encore quelques secondes, avant de sentir sa main contre ma joue. Quand je lui avoue à mi-voix que je ne compte pas le lâcher de si tôt, je suis sincère. Je suis conscient que j’ai de la chance d’avoir rencontré un garçon aussi patient. Quelqu’un d’autre aurait peut-être jeté l’éponge après quelques semaines, mais pas lui. Ça veut tout dire. On a réussi à construire quelque chose de fort pendant ccs quatre mois, et je ne compte pas abandonner ça.

Je caresse doucement sa joue à mon tour, et je rigole un peu quand il m’annonce officiellement qu’il ne me lâchera pas. J’ai envie de le croire. Je sais que c’est un garçon sincère, il me l’a déjà prouvé à de multiples reprises. « – Je ne me plains pas trop, on fait pire comme kidnappeur. » Je le regarde avec une lueur amusé, et je fais silence pendant quelques secondes, avant de sentir à nouveau mon cœur s’emballer. Mon sourire s’agrandit au fur et à mesure, alors que je sens que les barrières que je me suis mises commencent peu à peu à tomber. Je me sens en sécurité. Son discours me rassure, et comme pour lui assurer que c’est la même chose de mon côté, je reviens déposer mes lèvres contre les siennes en douceur. « – Je suis d'accord pour prendre notre temps aussi. Je ne te forcerai jamais à rien.. »

Je le rejoins alors pour me hisser aussi sur le capot de la voiture. Je lève à nouveau les yeux vers les aurores. On dirait bien que l’émerveillement est toujours le même dès qu’on les observe ; on ne peut pas s’en lasser, même si elles ont un concurrent sérieux, avec Svein à mes côtés. Je déballe moi aussi ce que j’ai montré, et je rigole un peu en sortant ce que j’ai préparé. « – En effet... J'ai des gâteaux, des parts de tarte individuelles, du flan... Et même des fruits ! » Je lui fais une petite grimace, et j'attrape ensuite un sandwich au jambon avant de déposer un baiser sur sa joue. « – Merci ! Bon appétit bé... Svein. » Oups. L'air de rien, je retire alors l'emballage et je commence à manger, me rapprochant un peu plus de lui et regardant les aurores tout en dégustant mon sandwich. Mais après quelques petites minutes passées ainsi, je me retourne à nouveau vers lui avec un petit sourire. J’ai vraiment envie d’apprendre à le connaître, plus que je ne le fais déjà, et ce soir me semble être la parfaite occasion pour le faire.  « – Je te parle de moi depuis des semaines... Parle-moi un peu de toi ! N’importe quoi qui te passe par la tête. »

I just came to check on you

Tu vis un rêve éveillé depuis que le français est entré dans ta vie. Il a même réussi à te redonner envie d’aimer à nouveau, de te lancer dans cette aventure complément folle. Il arrive à te rassurer par de simples gestes, ou même avec de simples mots. Tu n’y crois tellement pas que tu as peur du réveil, si par malheur, il est aussi brutal que celui que tu as vécu l’année dernière, tu risques de perdre la tête. Car mine de rien, Bastien commence à prendre un peu d’importance à tes yeux, un peu trop pour savoir te relever en cas de drame.

Alors que tu commences à manger après avoir énuméré les sandwichs que tu as ramenés, tu écoutes la liste de Bastien en souriant bêtement, puis ris face à sa grimace quand il énumère les fruits. Tu t’abstiens de dire quoi que ce soit, tu aimes ça toi, donc ça ne te gênera pas de les manger pour lui. Son petit lapsus t’arrache un rictus attendri, tu passes alors ta main libre dans le bas de son dos, jusqu’à sa taille et tu rapproches son corps du tien tout en mangeant l’air de rien. Tu regardes le ciel heureux, simplement, tout en mangeant avec Bastien entre tes bras, tu ne pouvais pas rêver mieux pour ce rendez-vous. Bastien brise de nouveau le silence pour te demander de parler de toi. « Hm… que dire… » Tu serres un peu plus le français contre toi en souriant. « J’ai grandi avec deux frères qui sont plus vieux que moi. Et plus intelligent aussi, car ils ont fait des études supérieures contrairement à moi. » Dis-tu en riant doucement. « Je n’ai jamais vraiment aimé l’école mais j’ai quand même eu mon diplôme, histoire d’avoir un minimum avec moi, mais dès que j’ai pu arrêter, je l’ai fait car je suis plutôt manuel comme personne, je déteste la théorie »

Puis tu prends une nouvelle bouché de ton sandwich que tu manges avant de reprendre. « Depuis tous petit, je fais du camping avec mes parents, du coup, j’aime beaucoup découvrir la nature et les trésor qu’elle cache. Comme ici par exemple, je venais avec un de mes frères observé les aurores. J’en garde un bon souvenir. » Et tu en garderas un encore plus magique grâce au Français. Mais ça, tu t’abstiens de lui en parler, de peur de passer pour un sentimental. Ce que tu es au fond. « Sinon je suis un mec banal, j’ai un chien pour meilleur ami, une moto pour me déplacer, car c’est plus pratique, j’aime écouter de la musique, il m’arrive parfois de fumer quand je termine le travail ou quand je suis stressé. Et si ça te gêne, je ralentirais. » Il est vrai que peu de personne aime ça, mais si Bastien vient à te le demander, tu es prêt à arrêter pour lui. « Je bois du café en perfusion, ce n'est vraiment pas bon pour moi et je le sais, mais je n’arrive pas à arrêter » Puis tu ris doucement en posant un baiser sur la tempe de Bastien. « Et toi alors, dit moi ce qui te passe par la tête. »

Allons voir les aurores boréales

Je pense déjà à toutes les photos que je vais essayer de faire tout à l’heure, histoire d’avoir aussi des souvenirs matériels de cette soirée. Comme dit tout à l’heure, je ne sais pas si la beauté des aurores sera aussi spectaculaire en photo qu’elle l’est en réalité, mais ça m’ira très bien pour me remémorer de ce moment. J’ai quand même de la chance, pour un vrai premier rendez-vous, et je me demande presque ce que nous réservent les autres, même si ce n’est pas un concours, évidemment. Une fois installé sur le capot de la voiture, et avec un sandwich en main, je commence alors à manger avant de faire un petit lapsus. Les surnoms vont venir tout seuls, avec le temps, mais on en est encore au début, alors ça me fait tout drôle. Heureusement, Svein ne rebondit pas sur ça pour me taquiner, et je lui en suis silencieusement reconnaissant.

Installé contre lui, je mange sagement mon sandwich avant de lui demander de me parler de lui. Je l’écoute alors avec un petit sourire attendri, sans oser l’interrompre, mais je fronce un peu les sourcils quand il me dit qu’il n’est pas intelligent parce qu’il a arrêté l’école tôt. « – Te dénigre pas. L'école ce n'est pas fait pour tout le monde, et ça ne veut pas dire que tu n'es pas intelligent. » Je dépose un petit baiser sur sa tempe et je me décide à le laisser reprendre son récit, avant d'ajouter vite, histoire de ne pas faire la moindre bourde : « – Enfin, je ne remets pas en cause l'intelligence de tes frères non plus hein. » Je pouffe un peu, et je recommence à manger pour éviter de dire plus de bêtises. Il ne manquerait plus que je fasse une bourde concernant ma future belle famille avant de la rencontrer, tiens. À cette pensée, je sens une boule de chaleur réconfortante se placer dans ma poitrine,  et je continue de l'écouter avec un doux sourire. J'aime sa voix, l'écouter parler, et plus encore si c'est pour mieux le découvrir.

« – Je fume occasionnellement, alors je serais mal placé pour te faire la morale... On essaiera de s'arrêter tous les deux ? » Je propose avec un haussement d'épaules, et je souris à son baiser, me mettant à réfléchir lorsqu'il me retourne la question. « – Hm... Alors je suis fils unique, mais je considère Paco comme mon frère. C'est l'un des gérants du Blood Night. » je souris un instant en repensant à cette fameuse soirée, et je me mets à réfléchir sur les faits les plus intéressants à raconter. « – J'aime l'écriture, et je fais de la photo depuis que je suis ado, mais j'aime tout ce qui est artistique depuis toujours. Je suis un ancien élève harcelé, je crois que le fait que je sois si came et posé, ça en est l'une des conséquences directes. Mais j'aime bien être comme ça, alors j'imagine que c'est un mal pour un bien. »

Ma nature posée a eu quelques compliments ici et là, alors en effet, je ne pense pas que ce soit dramatique d'avoir changé à ce niveau-là. Au moins, si on doit me confier un truc important un jour, on peut être sûr que je vais y prêter une oreille attentive. « – Sinon, j'aime aussi beaucoup les voyages. Je suis déjç allé en Espagne, mais c'est la première fois que je m'installe dans un pays pour y vivre, ou que je pars si loin d'ailleurs. J'aime manger, mais je crois que je ne t'apprends rien. En somme, un mec banal aussi, quoi. » Je termine avec une petite lueur amusée dans le regard.