COMMUNICATION ET COCOTIER — PV HEIDI

25.11.19 11:25

C'est une heure de déjeuner comme les autres, à la différence que tu as été attirée, comme un papillon diurne, vers cette belle et grande université qui n'est pas sans te rappeler ce que tu n'as jamais connu par chez toi. Étonnée par le côté très neuf et ironiquement propre de cette fichue ville, tu n'as de points similaires en tête que la très belle Oxford visitée quelques fois lors de tes périples anglais.

Perdue à l'extérieur, ou pas tout à fait, tu scrutes les êtres, les visages, les comportements qui te paraissent d'une normalité affligeante alors que tu traverses être un terrain tout disposer à laisser les élèves déjeuner, flâner, s'embrasser en toute impunité. Tu ne prends même pas soin de faire un quelconque commentaire mental ; tu t'en fiches, tu n'es pas là pour ça... pour peu qu'une raison te pousse toujours à faire ce que tu fais.

Un homme, peut-être étudiant, plus proche de ton âge que celui d'un première année, fume quelque chose que tu devines moins légal qu'un petit bâton te nicotine. Le clic mémorable de ton appareil photo retentit, sauf que le garçon te repère. Jetant son faux mégot et les joues rouges, il s'avance, avance, avance comme un danseur mal assuré à qui on aurait cloué les pieds. Le teint rouge de colère tu le prends à nouveau en photo, jusqu'à ce qu'il... te parle.

Dieu, cette langue. Du norvégien, surement, peut-être, tu n'as appris que quelques mots histoire de savoir commander à manger et demander où sont les toilettes, voire comment acheter un ticket de bus. Mais le reste ? Ca te passe bien au-dessus de la tête. Alors tu regardes ce grand gaillard qui fait bien le double de ta taille crier dans une langue peu aimante à tes oreilles. Tu le fixes, haussant les épaules, sauf qu'il finit par t'attraper par le col et te soulever à moitié de terre.

— Mais qu'est-ce que...

Et il hurle, encore, encore.
Alors tu le reprends en photo, ce qui l'énerve encore plus et le pousse à te secouer comme un cocotier. Tu rumines dans ta barbe en lui promettant dans ta langue natale que s'il ne te lâche pas tu lui enfonces sa propre langue dans sa gorge et le regardes s'étouffer avec.
Mais en vérité, si tu es rapide, plutôt agile également, une fois attrapée, tu n'as que ton charisme pour —parfois— te sauver.

30.11.19 19:27

Communication et cocotier

Feat @Moon-jeong Choi

La journée commence bien. Un prof absent, et voilà que l'heure du déjeuner s'allonge d'une heure. Le temps n'est pas trop froid aujourd'hui (du moins, mon habitude me permet de le supporter), alors dès que mon déjeuner avec Sven se termine, je le laisse retourner en cours avant d'aller m'installer sur l'un des bancs, en dehors de l'université, histoire de bouquiner un peu. Et tout se passe bien lors des premières minutes, sauf que bientôt, j'entends au loin une voix masculine profaner des mots assez virulents en norvégien. Et puis pour le reste, ce n'est rien de moins que toute une litanie d'insultes. Les sourcils froncés, je relève alors la tête à sa recherche, et la scène que je découvre me sidère.

Est-ce qu'un garçon est vraiment en train d'engueuler une fille tout en la secouant comme un cocotier ? En plein Fredelig ? Est-ce qu'il a l'intention de mourir, ou... ? Abandonnant mon livre, je ne réfléchis pas deux secondes avant de me redresser et je me dirige vite vers cet énergumène, ma colère augmentant toujours plus au fil de mes pas. Colère qui va bientôt lui exploser en plein visage. Une fois arrivée près d'eux, je donne une tape sur l'épaule du garçon alors que je me mets moi aussi à crier, histoire qu'ils m'entendent malgré leurs hurlements.

« - T'es complètement malade ou quoi ?! Tu la relâches tout de suite, espèce de taré ! » La scène est scrutée de toutes parts, à présent. Des norvégiens se sont rapprochés, d'autres ne comprenant sans doute pas cette langue nous regardent comme si on était des ovnis sortis d'un buisson. Malgré mon petit gabarit, j'essaie de me mettre entre eux, histoire de le déstabiliser. Voyons s'il ose s'en prendre à deux filles maintenant que de nombreuses paires d'yeux sont braquées sur lui. Je me tourne vers MJ pour vérifier qu'elle n'ait rien, alors que le garçon s'emporte encore en m'expliquant la situation. Je prends alors un air faussement désolé, et je grimace. « - Oh non, je comprends mon grand. Si jamais ton père voit la photo, il va sûrement te couper les vivres parce que t'es un gros con, c'est ça ? C'est trop bête. » Je continue de parler dans ma langue maternelle, mais quiconque m'entendrait pourrait comprendre que ma phrase n'avait pas grand-chose de sympathique.

Je ne sais pas d'où me vient cet élan de vaillance ; peut-être de ma vocation à vouloir défendre les droits des femmes dans ce pays, ou le fait que nous sommes plusieurs étudiantes à le fusiller du regard en ce moment même. C'est vrai que ça a une certaine force. D'ailleurs, je ne détourne pas le regard alors que le visage de l'étudiant ne s'est toujours pas décrispé, et je me tourne vers MJ, lui faisant cette fois la conversation en anglais, comme si l'autre n'était pas là. « - Tu devrais sans doute accrocher cette photo sur le panneau d'affichage, pour l'exemple. » Une provocation gratuite, c'est vrai, mais il l'a bien méritée, non ?

code by FRIMELDA

04.12.19 17:54

Tu as comme un léger doute quand une blonde déboule tel un char d’assaut miniature pour bousculer le sauvage qui te secouait encore quelques secondes auparavant. Surpris ou malhabile il te lâche et tu fais un petit pas en arrière, vérifiant que tes vêtements n’aient pas été déchirés ; le constat est rassurant, puisqu’à part un petit bleu que tu risque d’avoir au bras gauche car il a serré un peu fort et que t’as pas le physique d’une boxeuse, tout est indemne chez toi ! Tu te rebranches sur l’engueulade dans une langue dont tu ne comprends qu’un mot sur vingt —ce qui n’est franchement pas un bon score— comme on réhabiliterait l’antenne d’une vieille télévision. Tu remarques non sans une certaine curiosité tous les regards braqués sur vous… non. En fait, tous les regards sont braqués sur lui. Un contrecoup de la politique de Fredelig ? Ta curiosité ne fait que grandir, et tu veux en apprendre plus sur ce qu’il se passe, mais la langue utilisée rend la conversation très floue pour toi. Tu comprends rapidement que le garçon est gêné, il cherche à… se justifier ? Peut-être. Tu le regardes en haussant les sourcils, décidant d’avance que tu n’aurais pas à t’excuser.

Par contre, le ton soudainement cynique de la blonde te plait énormément et t’arrache un sourire victorieux, même si tu n’as rien compris. C’est drôle, car elle ne semble pas plus sportive que toi ; son assurance provient de quelque chose d’autre, quelque chose d’encore imperceptible pour toi. Vous êtes différentes, elle rayonne d’une énergie qui t’ait étrangère, plus bercée dans la lumière là où toi tu te complairais dans une confortable petite ombre. Finalement la blonde te parle en anglais ; tu penches la tête, tes yeux semblables à des billes de poupées se mettant à brûler de malice.

— Je comptais simplement la diffuser sur les réseaux sociaux ou dans une suite de mails cryptés, mais c’est vrai que l’affichage public peut se permettre d’être plus… antique ! t’amuses-tu à lui répondre, non sans jeter une œillade à la brute.

06.12.19 0:59

Communication et cocotier

Feat @Moon-jeong Choi

Les choses ont tourné au vinaigre pour celui qui a cru que c'était une bonne idée de s'en prendre à une fille au beau milieu de la fac' de Fredelig. Bon, depuis quelques secondes, on se crie dessus en norvégien comme si on était des poissonniers, mais j'ai tellement envie de lui dire le fond de ma pensée, qu'effectivement, je me moque bien de savoir si je ressemble à une hystérique ou non. Au fil des secondes, je vois bien que le visage du garçon se décompose au fut et à mesure, même si une lueur de colère est toujours présente dans ses yeux. Mais il est aussi bien embêté à mon avis, parce que maintenant, pas mal de gens et surtout d'étudiantes nous regardent. Ça m'étonnerait qu'on le laisse repartir comme si de rien n'était.

Je regarde quand même MJ pour m'assurer qu'il ne lui a pas fait mal, mais elle n'en a pas l'air. Mise en confiance en la voyant entrer dans mon jeu, mais aussi par la supériorité numérique des filles, je m'autorise à sourire à sa réponse, et plus encore quand j'ai l'impression que les yeux de ce pauvre garçon vont bientôt sortir de leurs orbites. Il essaie bien de prendre un ton menaçant en me disant toujours en norvégien qu'il ne se laissera pas faire, et je fronce les sourcils. « - Et tu comptes faire quoi ? Tu te décides à menacer deux filles cette fois ? T'es sûr de toi ? » Je hausse un sourcil, et je regarde autour de nous, pour l'inviter à le faire lui aussi. Je ne pense pas que les filles vont se mettre à lui sauter dessus comme des furies bien sûr, mais je pense aussi que cette situation va bientôt attirer l'attention de bien d'autres personnes. Si le personnel de l'université ou même la maire sont mis au courant de cet événement, ça risque bien de chauffer pour ses fesses.

Il me demande alors ce qu'il devrait faire, et je soupire en levant les yeux au ciel. « - Franchement, fais-toi plaisir avec cette photo.... » Je souffle une nouvelle fois à MJ, avant de croiser mes bras tout en regardant le garçon. « - Essaie peut-être de t'excuser ? C'est quand même dingue que tu ne comprennes pas tout seul que tu dois le faire. » C'est à se demander pourquoi il a atteri à Fredelig s'il ne souhaite pas respecter les femmes. « - Et bien sûr, elle n'est absolument pas obligée de les accepter. » Bah oui, parce que sinon, c'est pas drôle.

code by FRIMELDA

07.12.19 16:06

Tu qualifierais tout cela d’un « étrange retournement de situation ». Et tu ne nieras jamais que la position de force dans laquelle tu te retrouves alors, quoiqu’inattendue, à un aspect grisant que tu attribues purement au soi-disant folklore de la ville et à l’audacieuse agressivité de la petite blonde à tes côtés. « C’est comme être au milieu de l’œil du cyclone ». Pire, tu en es la source, d’une certaine manière. Tu passes une main sur ton bras pour vérifier l’état de ton bleu, mais de toute façon il n’y aura pas de quoi aller à l’hopital. Tu souris de plus belle après avoir constaté l’état d’anxiété dans lequel ce pauvre bougre plonge lentement mais surement, alors que tu n’as qu’à tapoter ton ongle sur ton objectif pour lui rappeler que tu as les cartes en main.

Le garçonnet reprend sa langue —un peu étrange il faut quand même l’avouer, tu ne t’y fais pas ! — et semble reprendre du poil de la bête, mais la blonde le calme tout aussi vite ce qui te fait hausser les sourcils avec un plaisir non feint sur le visage. A ce stade, on pourrait t’annoncer dans le plus grand des calmes que vous êtes entourées d’anciennes tueuses à gages prêtes à dépecer ton nouvel ami que rien ne te surprendrait.
Par contre, cela signifierait un départ éclair de ta part pour ne pas non plus trop attirer l’attention sur ta petite personne ; déjà que tu dénotes facilement avec tes yeux bridés et ton air de poupée, il manquerait plus qu’on remarque ton habileté à prendre des photos parfois dérangeantes. Tu adresses un petit clin d’œil à la norvégienne quand elle te parle de te faire plaisir avec la photo ; aucun problème.

Suite à tout cela, tu vois le garçon grogner encore quelques mots dans sa barbe. Il s’excuse une première fois, en anglais, mais c’est avec un petit sourire que tu places ta main près de ton oreille et te penche en avant, lui faisant comprendre que tu n’avais pas bien entendu. Le regard scintillant de honte comme de rage, il se mord probablement la langue pour ne pas répondre quelque chose de plus salé ; le regard des femmes autour de lui l’en dissuade, et il finit par véritablement te présenter ses excuses.

— Ok, réponds-tu dans un parfait anglais, j’y réfléchirais. Tu peux disposer, garçon.

Il trépigne, hésite, mais rattrape son sac en t’envoyant un dernier mauvais regard et s’échappe de ton champs de vision. Ton attention se tourne alors vers la blonde qui t’ait venue… en aide ? Surement, tu as du mal à déterminer ce qui l’a poussé à avoir un tel comportement, surtout que tu ne crois toujours pas à cette histoire de ville utopique où l’égalité homme femme est supposée être un acquis. Tu la détailles sans gêne, avant d’incliner légèrement la tête en avant.

— J’imagine que je dois te remercier, lances-tu d’un ton neutre sans être agressif quoique pas encore amical. C’est parce que les hommes n’ont plus droit de prétendre au rôle de chevalier blanc que tu en endosses la cape ? souris-tu cette fois plus malicieuse.

10.12.19 17:02

Communication et cocotier

Feat @Moon-jeong Choi

Dès qu'il entend le mot "excuses", le regard du garçon noircit davantage (si c'était encore possible), et pendant un moment, je redoute la deuxième offensive. Est-ce qu'il va recommencer et se remettre à crier ? Est-ce que ses amis vont sortir de nulle part pour le défendre ? Est-ce que ça va se transformer en affrontement géant entre filles et garçons ? Mais alors que je me fais tous ces films dans ma tête, il n'en est rien. Apparemment, il a décidé de se montrer raisonnable, et il grommelle des excuses. Je hausse un sourcil en continuant de le regarder, et je me retiens de rire quand MJ fait mine de ne pas avoir entendu. Je ne l'ai encore jamais vue sur le campus, mais sa manière de réagir à la situation m'amuse. J'ignore pourquoi elle l'a pris en photo, c'est vrai, mais inutile de s'énerver à ce point. Ce n'est pas un crime, et puis, elle est peut-être étudiante en photographie.

« - À la prochaine ! » Je ne peux retenir ces quelques mots quand le garçon finit par disparaître, sous les regards des autres filles autour de nous. Une dernière petite provocation, ça ne peut pas lui faire de mal dans son cas. Je parie que maintenant, il va faire attention à qui l'entoure dès qu'il met un pied dans les jardins de la fac. Oups. Enfin non, pas vraiment. Je sens un autre regard sur moi, alors je me tourne vers celui-ci, faisant de nouveau face à MJ alors que je lui adresse un sourire timide quand il est question de remerciements. « - Tu n'es pas obligée, ça me paraissait normal de réagir. » Je hausse les épaules, le pensant sincèrement. Si ce n'était pas moi, quelqu'un d'autre aurait forcément réagi, du moins je l'espère.

On est quand même à Fredelig, dans une ville où des scènes de ce genre n'auraient même pas à exister, alors si personne ne s'était mouillé pour intervenir, ça en dirait long sur la mentalité de ceux et celles qui sont venus ici. Mais je doute que ça soit le cas. Personne n'a fait comme s'il ne se passait rien, bien heureusement. La nouvelle remarque de MJ me fait rire, et je secoue la tête, ma timidité naturelle reprenant le pas sur cet élan de bravoure connu quelques secondes plus tôt. « - Je ne sais pas si on peut dire ça. Mais j'étudie le droit pour défendre les femmes, alors, si je ne le fais pas non plus dans ma vie personnelle, il y aurait un problème quelque part. » Je finis sur un ton amusé, moi aussi, avant de reprendre : « - Au fait, je m'appelle Heidi ! Enchantée. » Autant faire connaissance, si on peut chacune avoir une alliée dans sa poche face à des énergumènes de ce genre.

code by FRIMELDA

12.12.19 19:13

Tu observes toujours le garçon s'éloigner quand la blonde se tourne vers toi pour te répondre. Normal ? C'est très vite dis, dans le cas inverse ça ne t'aurait pas traversé l'esprit de venir lui porter secours. Mais en même temps, personne ne m'a jamais affirmé que j'étais normale notes-tu mentalement. La blonde semble croire à une bonne foi humaine qui t'échappe quelque peu, mais puisqu'elle t'a aidé, tu n'iras pas venir lui faire des leçons sur ce que tu penses être de la pure naïveté ; en tout cas pas aujourd'hui, et pas dans ces conditions.

Tu hausses quelques peu les sourcils ce qui te donne une tête plus choquée tu ne l'es vraiment ; la faute à tes yeux bridés et ton visage de poupée, ainsi qu'à ton naturel peu émotif. Ainsi, quand la moindre émotion traverse tes traits, elle paraît soudainement plus grande qu'elle ne l'est vraiment.

— Pourquoi uniquement vouloir défendre les femmes ?

Et ta question était plus innocente qu'un avis extérieur pourrait le prédire. Si tu voyais déjà Fredelig comme une belle ânerie, tu pensais quand même que tout le monde avait accepté l'égalité homme/femme… mais si on ne veut défendre que les femmes, c'est qu'on pense qu'elles sont encore grandement lésées, et qu'elles sont faibles. Tu ne saurais dire si cette vision des choses te plait alors que tu rediriges une de tes mèches derrière ton oreille.

— Je m'appelle Moon-jeong, prononces-tu d'une manière un peu barbare pour être compréhensible par un anglophone et pas comme ça doit l'être dans ta langue natale. Enchantée de même… enfin, si on retire le fait que je viennes de me faire agressé par un grand dégénéré, souris-tu de manière sardonnique.

Tu fais un bref tour visuel du campus ; de grands sourires chaleureux te sont adressés, chose à laquelle tu ne t'attendais pas.

— Je n'ai pas déjeuné, reprends-tu pour la blonde, puis-je t'offrir quelque chose à boire ou à manger pour te remercier ? Même si tu trouves ça normal…

Tu sembles réfléchir à ce que tu pourrais dire, les yeux baissés sur tes mains qui tiennent ton appareil photo, avant de reprendre ;

— Il me semble socialement acceptable de t'inviter à déjeuner, si tu as le temps.

19.12.19 23:25

Communication et cocotier

Feat @Moon-jeong Choi

On peut dire que j'ai fait ma bonne action pour aujourd'hui, n'est-ce pas ? Maintenant que ce garçon est parti se faire oublier quelque part, mon adrénaline redescend peu à peu, et on dirait bien que c'est désormais le moment de faire connaissance avec la jeune fille que j'ai défendue quelques secondes plus tôt. Quand MJ me demande pourquoi je souhaite défendre les femmes, je pince un peu mes lèvres en réfléchissant. D'un point de vue extérieur, ça paraît sans doute étrange, c'est vrai. Ça paraît logique quand on connaît mon histoire, mais autrement... J'hésite alors quelques secondes, me demandant par quel bout je peux attraper la chose pour lui dévoiler mon point de vue sans trop dévoiler ce qui m'est arrivé. « - Parfois, des femmes se retrouvent dans des cas de harcèlement ou d'intimidation assez poussés, et on essaie de faire tout pour les empêcher de parler. Elles peuvent autant être victimes d'hommes et de femmes d'ailleurs, mais c'est ce cas de figure que j'ai envie de défendre. Leur venir en aide quand elles ont l'impression d'être condamnées au silence. »

C'est l'aide que j'aurais voulu trouver quand j'étais ado, et je pense malheureusement que je n'étais pas la première ni la dernière, alors si je peux l'être pour quelqu'un d'autre, je m'efforcerai de le faire. Quand elle se présente à son tour, je hoche la tête avec un petit sourire. C'est la première fois que j'entends ce prénom, mais je pense l'avoir bien compris. « - C'est joli ! Est-ce que ça signifie quelque chose en particulier ? » J'espère ne pas faire de bourdes, mais j'avoue que c'est ma curiosité qui a parlé à ma place.

Je rigole un peu à l'évocation de ce fameux garçon, et je hoche la tête avec une légère grimace. Bon débarras ! Avec la suite de la conversation, je me rends compte que MJ a sans doute du mal, comme moi, à communiquer avec les autres, et je souris, presque attendrie quand je m'en rends compte. J'ai fait de tous petits progrès depuis ma rentrée, grâce à Sven d'ailleurs, alors si je peux élargir mon cercle d'amis, ça ne serait pas de refus. « - Bien sûr ! Je n'ai pas déjeuné non plus, et on l'a bien mérité après tout ce cirque. » Amusée, je redresse un peu la sangle de mon sac sur mon épaule tout en regardant à mon tour autour de nous. - Tu veux qu'on aille au village étudiant ? »

code by FRIMELDA

23.12.19 23:09

Son pincement de lèvre est assez mignon. Puisque ton appareil photo a manqué de provoquer une bagarre avant le déjeuner et que tu ne souhaites pas t’aliéner ta sauveuse aux mèches blondes, tu te retiens de la prendre en photo en faisant craquer tes phalanges. Tes doigts passent dans tes cheveux et tu y défais un nœud alors qu’elle t’explique ce qui la motive. Elle s’est surement retrouvée dans ce genre de situations pour avoir envie aussi fermement de ne sauver que des femmes, aussi tu décides de juste hocher la tête pour ne pas risquer la froisser. Beaucoup trop d’hommes subissent les mêmes affres, et tu aurais tendance à plaindre plus facilement ceux que tu as déjà fais souffrir pour avoir tenté d’attenter à ta vie ou celle de ta famille à l’époque où tu travaillais encore avec ton père.

Enfin, peu importe.

— C’est une mission relativement noble, en tout cas.

Pas de jugement de valeur pour aujourd’hui, pas le ventre vide en tout cas. Tu as un léger tic nerveux sous la paupière gauche quand elle te demande si ça signifie quelque chose. Elle ne peut pas le savoir alors tu restes impassible, mais c’est ce genre de questions qui peuvent venir remuer des pensées bien plus sombres que ce que tu présentes jusque là.

— En Corée, on donne une importance bête aux prénoms, et les parents choisissent les particules d’après ce qu’ils veulent pour leur enfant… on peut parler de destiné à ce stade.

Tu as hésité à attraper un petit morceau de papier dans ta poche pour écrire ton prénom, avant de te raviser. Elle ne comprendrait pas, autant rester sur une brève explication orale, même si ça t’arrache un peu la gorge ; elle a l’air gentille, tu ne vas pas l’envoyer sur les roses juste car ta vie t’a contrariée.

— Mon prénom s’écrit d’une manière un peu vieillit et on pourrait traduire mes deux… particules, par « écriture » d’un côté, à savoir Moon, et « loyal » ou « vertueux » de l’autre avec jeong. Techniquement, je serais alors celle aux écrits loyaux ou vertueux… enfin bref.

Vous avez continué d’avancer et tu essaies de trouver sur quoi rebondir pour ne pas avoir d’autres questions sur… ça.

— Je n’étais jamais venue ici auparavant, alors je te suis. Pour le village étudiant, donc !

27.12.19 21:43

Communication et cocotier

Feat @Moon-jeong Choi

Ouf. Après mon explication, je redoutais sa réaction. J'avais peur qu'elle me pose davantage de questions pour chercher à creuser sur mon cas, mais ce n'est pas ce qu'elle fait. Je vois bien qu'elle y réfléchit, mais sa réponse me rassure. Je lui souris un peu plus, comme pour la remercier implicitement, même si elle est loin de se douter ce par quoi je suis passée. Quand elle me dit comment elle s'appelle, je trouve ça joli, et je laisse ma curiosité prendre le dessus en lui demandant ce que ça signifie. Ce malaise que je ressentais quelques secondes plus tôt, je vois bien qu'il a changé de camp : je remarque sa pause avant de me répondre, alors je me dis que cette fois, c'est moi qui viens de sauter à pieds joints dans un sujet que je n'aurais sans doute pas dû aborder.

Je mordille alors nerveusement ma lèvre, et je n'ose même plus la regarder tant j'appréhende sa réponse. C'est vrai, en quoi ça me regarde, de toute façon ? D'ailleurs, ses nerfs viennent d'être mis à rude épreuve à cause de ce garçon, et voilà que j'en rajoute une couche à peine cinq minutes après. Est-ce que moi aussi, je vais me faire disputer comme lui ? Tandis que je commence à me demander quelle serait la manière la plus polie de m'excuser pour cette intrusion dans sa vie privée, je ne m'attends pas à entendre une réponse de sa part, et pourtant, voilà qu'elle m'en donne une, avec une voix impassible.

Pourtant, je crois arriver à déceler qu'en parler ne lui fait pas spécialement plaisir, alors je me contente de hocher la tête avec un petit sourire, espérant que cela puisse suffire à lui faire oublier ce mini incident. « - Je vois ! En tout cas, enchantée. Je crois qu'on va se souvenir de notre première rencontre. » J'ajoute sur un ton un peu plus léger, en référence avec la crise de nerfs passée. Espérons qu'en comparaison, ma bourde lui paraisse moins grosse. Je souris davantage lorsqu'elle accepte ma proposition, et je commence alors à m'avancer avec elle jusqu'au village étudiant. « - Il y a un peu de tout, ça passe par les spécialités d'ici, aux restos traditionnels, végétariens ou vegans, et il y a un fast-food, aussi. » Regardez-moi ça, on dirait quand même que j'ai pris davantage d'assurance qu'au début de l'année. Il y a quelques mois en arrière, j'aurais probablement fait le chemin en silence, et je me serais posée 1 000 questions pour savoir si elle me trouvait étrange ou non. On dirait que je suis en bonne voie pour tenter de me sociabiliser. On verra bien si c'est le cas ou non. « - Tout me va personnellement, alors dis-moi, et je te suis ! » Il y a plus d'étudiants dans le fast-food que dans les autres restos, ce qui paraît quand même cliché, mais peu importe, la foule ne me fait pas vraiment peur, tant qu'on n'a pas à attendre une heure ou plus pour être servies.

code by FRIMELDA

28.12.19 16:46

Tu te demandes si ce n’est pas du soulagement que tu perçois sur son visage, peu avant que tu ne lui expliques toute cette ringardise au niveau de ton prénom. Elle avait peur de tomber nez à nez avec quelqu’un d’intrusif ; tu souris légèrement en pensant que de bien des manières, tu sais te montrer intrusive. Mais quand même quelqu’un vient de filer un bref coup de main, tu sais aussi te montrer reconnaissante en allant pas chercher la petite bête.

— Enchantée de même. Et je n’ai pas toujours bonne mémoire, mais mon appareil photo bien plus, dis-tu avec un bref clin d’œil.

T’oublieras au moins pas le visage de cet imbécile qui ne fumait pas que du tabac ; peut-être un fils de commercial ou de politique, avec un peu de chance, un joli fils à papa qui ne demande qu’à faire scandale dans une toute jolie ville. Tu serais seule que tu te contenterais de t’allonger dans un endroit pas trop froid mais pas trop chaud non plus, avec seulement ton imagination des pires saloperies que tu pourrais faire subir à sa famille… rien qu’avec quelques clichés.
Enfin. Tu n’es pas seule mais accompagnée, en plus la jeune femme te paraît bien sympathique, quoique peut-être marquer par des choses qui n’ont pas dû toujours la faire rire.

Tu marques une petite pause face à la galerie de choix que vous avez ; trop de monde au fast food, tu as clairement la flemme d’attendre. Tu es curieuse de voir autant de personnes au niveau de la bouffe vegan, et reportes ton choix sur les cuisines traditionnelles.

— Je ne suis pas ici depuis longtemps, alors s’il y a des aliments qu’une native ne me conseillerait pas c’est le bon moment pour me le dire, souris-tu légèrement en te dirigeant vers le restaurant de ton choix.

Mais c’est pas parce que les norvégiens ne savent pas parler qu’ils ne savent pas cuisiner quand même, n’est-ce pas ? Déjà que les londoniens c’était parfois limite…

03.01.20 22:29

Communication et cocotier

Feat @Moon-jeong Choi

Les étudiantes autour de nous commencent à partir pour vaquer à leurs propres occupations, ou elles reprennent leurs discussions comme si de rien n'était, signe que l'incident est bel et bien passé. Quelque chose me dit pourtant qu'on risque d'en entendre encore parler dans les jours à venir, surtout si MJ tient sa promesse et affiche la photographie de ce garçon à la vue du grand public. Espérons que ça lui servira de bonne leçon et qu'il tournera sa langue dans sa bouche sept fois avant d'adresser la parole à une autre fille. D'ailleurs, sa nouvelle réplique à ce sujet me fait sourire à mon tour, alors qu'on se met toutes les deux en route vers le village étudiant. « - Est-ce que tu es étudiante en photographie ? » C'est peut-être une simple passion, ou alors peut-être souhaite-t-elle en faire son métier. Je me dis qu'elle doit sans doute photographier de nombreuses personnes, d'après ce qu'elle me dit, mais ça ne me choque pas vraiment. Ce n'est pas illégal, et j'imagine que ça pourrait lui servir un jour ou l'autre dans un projet, si tel est le cas.

Une fois dans le village, je regarde les choix à notre disposition avant de proposer à MJ de choisir l'établissement où se déroulera notre déjeuner. N'étant pas une grande fan de fast-food, je souris un peu plus quand MJ repousse cette idée, et je ne peux que hocher la tête quand elle me propose de passer la porte du restaurant le plus traditionnel. « - Il y a beaucoup de plats à base de poissons, alors j'espère que tu aimes ça... Mais dans tous les cas, il y a aussi de la viande et des légumes. Ce sont les mélanges qui sont parfois surprenants, mais je crois qu'il n'y a rie vraiment immangeable. » Je la suis alors à l'intérieur, et je constate qu'il y a moins de monde que dans les restaurants précédemment cités.

C'est toujours plus agréable de ne pas avoir trop de brouhaha pour faire connaissance avec quelqu'un. Me dirigeant jusqu'à une table libre, je dépose mon sac à mes pieds et je retire mon manteau avant d'attraper la carte, et je relève ensuite les yeux vers la jolie brune avec un petit sourire. « - En tout cas si tu as besoin d'aide n'hésite pas, j'ai dû manger de tout ça au moins une fois dans ma vie. » L'avantage dans ce village, c'est qu'ils ont pensé à expliquer la composition des plats en plusieurs langues, histoire que les nouveaux venus ne se sentent pas non plus complètement largués.

code by FRIMELDA

05.01.20 16:19

Tu es en train de regarder tout autour de toi, des passants qui vous regardent d'un air intrigué aux étudiantes en train de déjeuner leurs sandwichs pas toujours très sains en plein air, quand la question de la douce Heidi arrive jusqu'à te oreilles.

— Mmh ?

Tu clignes des yeux, passes une mèche rebelle derrière ton oreille avant de lever le menton et respirer un petit coup par le nez ; c'est vrai que tu dois paraître aussi jeune que toutes les personnes ici, d'autant plus que ton parcours a été atypique dès le départ.

— Oh, non. Je suis photographe, et non étudiante. Je ne suis jamais allée à la fac, sauf celles que je visitais de temps à autres en Angleterre, quand j'y étais invitée. Celle-ci étant relativement ouverte, je m'y suis permise d'y faire un petit tour.

Tu écoutes faire sa brève présentation à propos des plats... et ça t'amuse.

— J'aime ce qui est bon, alors ça devrait aller.

Tu n'étais pas la plus difficile à ce sujet ; tu es bonne cuisinière à cause du temps passé avec ta mère et vos servantes, mais tu n'apprécies guère utiliser ce talent. Cela fait que tu apprécies tout ce qui n'est pas immangeable ; vous avez donc de la marge. Tu suis Heidi jusqu'à la table et déposes ton manteau ainsi que ton appareil photo, même si tu fais en sorte de toujours avoir tout sous les yeux. Tes doigts trouvent toi aussi la carte présentant les différents plats, sommes toutes atypiques.

— Si j'avais un jeu de dé avec moi j'en lancerais pour savoir quoi prendre tellement le nom des plats m'ait inconnu. Ah ! C'est quand même écrit en anglais.

Il y a la composition des plats, mais n'ayant aucune allergie de notable ou dont tu te souviennes, tu refermes bien vite les menus en ayant décidé que tu ferais ça au petit bonheur la chance.

— Je vais prendre le sixième plat. Et toi ?

09.01.20 21:23

Communication et cocotier

Feat @Moon-jeong Choi

Je me demande si elle a reconnu quelqu'un au loin, et l'espace de deux secondes, je m'en veux presque de l'accaparer. Est-ce qu'elle veut inviter l'une de ces filles à aller manger avec nous ? Si tel est le cas, ça ne me dérangerait pas en tout cas, loin de moi l'idée de contrecarrer ses plans. Mais MJ revient bien vite à moi en répondant à ma question et en marchant à mes côtés, alors je me suis sans doute fait des idées. Elle semble attachée à son appareil photo ; elle doit avoir l'habitude d'observer les environs, à la recherche du cliché parfait. En Norvège, la lumière change constamment, et plus encore en cette période, alors elle ne manque certainement pas d'inspiration. Je l'écoute attentivement quand elle me répond, et je hoche la tête avec un petit sourire alors qu'on entre dans le restaurant de notre choix. « - Invitée pour montrer tes photos ? »

Je suis sans doute trop curieuse, mais j'aime rencontrer des gens passionnés, et plus encore quand ça touche au monde de l'art. Malheureusement, je n'ai pas la chance d'avoir un talent quelconque dans ce domaine, alors je vis tout ça par procuration, non sans une certaine fascination. Une fois installées, je rigole un peu à son compliment sur la carte alors que mes yeux parcourent les différents plats. « - On pense à tout en Norvège, pour qui nous prends-tu ? » Je l'écoute ensuite me donner son choix avec un petit sourire, et je hoche la tête. « - Je te rassure, c'est bon ! » Je prends quelques secondes supplémentaires pour me décider quand elle me demande ce que je me prends, et je finis par craquer. « - Je pense que je vais prendre le quatrième ! »

Quitte à tomber dans le cliché en prenant du saumon mariné à l'aneth, tant pis, je n'ai pas trop faim de toute façon, et puis ça a le mérite d'être léger. Je repose alors ma carte, et je lui souris gentiment avant de passer commande quand une serveuse s'arrête à notre table. Après l'avoir remerciée, je repose ensuite mes yeux sur Moon-jeong, et j'attrape la bouteille d'eau avant de la tendre au-dessus de son verre, attendant son accord pour la servir. « - Et sinon, qu'est-ce que tu es venue faire à Fredelig ? » Question somme toute banale, mais indispensable si l'on souhaite faire connaissance. Elle m'a parlé de l'Angleterre tout à l'heure Elle a peut-être l'habitude de voyager aux quatre coins du monde.

code by FRIMELDA

12.01.20 0:15

Le saumon plutôt que le cocotier, donc

Tu abordes un petit sourire en coin ; n'imagine-t-elle pas que tu puisses être simplement là par curiosité ? De nature, tu serais tentée de la faire tourner en bourrique et de lui mentir, mais la blonde se montre si naïvement sympathique que même toi ne te sens pas de l'embêter. Et puis, tu n'es pas profondément mauvaise non plus, bien au contraire. Avec une petite tendance à être pénible, peut-être... mais pour le reste, ça se discute, et ça dépend de tes humeurs, des moments ; et là, tu es d'humeur à être cordiale.

—Peut-être prochainement, va savoir ! t'exclames-tu assez joyeusement, bien qu'avec une touche de réserve.

Car tu ne sais pas être si expressive que ça. Tu ne le sauras jamais, trop bridée dans tes élans depuis ta naissance, que ce soit auprès de tes frères, dans tes relations amoureuses, ou...
Peu importe.

Vous choisissez vos menus avant de passer commande ; le saumon n'est-il pas quelque chose de typiquement norvégien ? Enfin, cuisiné de cette manière. Par chez toi, on le sert surtout cru ou en grillade avec des petits légumes.

— En même temps, je n'imagine pas des gens présenter des cartes avec des plats ignobles, dis-tu en tapotant la table d'un doigt.

Tu hoches la tête pour lui permettre de te servir un verre d'eau. Pendant ce temps, tu soulèves légèrement la manche de ton pull pour voir que des marques bleutés commencent à apparaître au niveau des hématomes fraîchement formés. Tu en reviens à la conversation puisqu'on te questionne sur ta venue à Fredelig.

— La curiosité, principalement. J'ai l'avantage d'être relativement libre... dans mon travail, je peux m'implanter un peu où je le désire. Fredelig m'a paru être une bonne opportunité.

Bon. On ne peut pas dire que tu mentes, et heureusement que tu sais que détourner le regard à cet instant précis te rendrait coupable d'un secret. Tu fais attention à la regarder dans les yeux puis à les baisser vers ton verre d'eau, fluidifiant le plus possible tes mouvements pour paraître plus naturelle que tu ne l'es vraiment.

— Mais je ne suis vraiment pas là depuis longtemps, à vrai dire je n'ai même pas déballé mes cartons, sauf l'essentiel. Tu connais la ville depuis longtemps ? Tu pourrais peut-être me conseiller quelques lieux à découvrir.

17.01.20 0:39

Communication et cocotier

Feat @Moon-jeong Choi

Un restaurant traditionnel est toujours une valeur sûre. Bon, j'ai remarqué quelques plats un peu excentriques au bas de la carte. Le genre qui mélange de nombreuses saveurs, ou quelques essais de cuisine moléculaire. Un bonus pour les palais les plus aventureux. Aujourd'hui, nous ne prendrons pas de risques, puisque les plats commandés sont assez basiques. Il faudrait peut-être que je revienne ici, seule ou avec quelques natifs du pays, pour goûter ces mystérieuses concoctions. Je trouve ça toujours cool quand on fait du neuf avec du vieux. Une fois les commandes passées, je bois une gorgée d'eau, et je hausse un sourcil avec un petit sourire à la remarque de MJ. « - Peut-être pas dans un restaurant, mais ils avaient vraiment proposé de tout lors de l'inauguration de la ville. Genre, des vieux plats, comme de la tête de cochon. Nous on est habitués, mais il fallait voir la tête des nouveaux. »

Quand j'y pense, la maire a quand même eu de la chance : certains auraient pu prendre leurs jambes à leurs cous en se demandant dans quel genre de pays ils étaient tombés. C'est dégoûtant, même si je ne pense pas que ce plat soit une spécialité norvégienne à elle toute seule. La manière de la cuisiner est peut-être scandinave. Peu importe, je ne me suis jamais renseignée sur la question, et je ne compte pas le faire. Quand MJ me fait part des raisons de sa présence à Fredelig, je hoche la tête avec un petit sourire pour approuver ses propos. « - J'étais un peu réticente à toute cette idée et cette espèce d'utopie au départ, mais je crois que je commence à revoir mon jugement. Je ne sais pas si ça peut vraiment changer la donne, mais c'est toujours cool d'essayer, j'imagine. »

Je hausse nonchalamment les épaules, et je joue un peu avec mes doigts en attendant que nos plats arrivent. Faire la conversation avec un(e) inconnu(e) est encore difficile pour moi, et à cet effort se rajoute aussi celui d'essayer de paraître naturelle, ou du moins, sociable. J'essaye peut-être trop d'ailleurs, mais ça ne m'a jamais fait défaut jusqu'à présent, et j'ai fait des progrès depuis septembre, alors je compte bien continuer sur cette lancée. Voilà plus de quatre mois que je suis à Fredelig maintenant, alors oui, je connais des coins qui pourraient potentiellement lui plaire. « - Pour les photos, je te conseille d'aller faire un tour à côté de la montagne Sandviksfjellet. Ou carrément d'emprunter le sentier de randonnée, mais je te conseille de le faire en ce moment. » Sauf si elle est une férue de neige ou de verglas, bien que je pense que ça risque d'être dangereux.

« - Et si tu cherches un endroit où sortir, je te conseille le Moro Center sur la rive droite, et je ne dis pas ça juste parce que j'y travaille.. » J'affiche un petit sourire, et je prends une petite pause quand le serveur dépose nos plats devant nous. « - C'est un complexe, qui fait aussi bar, bowling et karaoké. C'est assez bruyant, surtout le week-end, mais ça a un côté sympa, surtout quand on a tout le loisir d'observer les gens bourrés se disputer pour avoir le micro. » Je pouffe un peu, et j'attrape ensuite mes couverts pour commencer à manger. « - Bon appétit ! »

code by FRIMELDA

21.01.20 23:00

Moon-jeong Choi a écrit:: Le saumon plutôt que le cocotier, donc

Tu n'es pas du genre à être impressionnée, mais alors que tu tournes la tête pour regarder passer une jeune femme à la jupe courte, tu hausses les sourcils en regardant ton interlocutrice.

— Loin de moi l'idée de juger les plats d'ici, mais une tête de cochon ? Je ne savais pas que ça pouvait constituer un repas.

Cela dit, tu te prends le menton entre deux doigts pour réfléchir. Tes yeux se plissent, signe de ton extrême concentration avant de hausser les épaules. En fait, il est probable que tu sois tentée de goûter. Tu avales une gorgée d'eau, écoutant l'anecdote de cette ville et de la blonde. Heidi est là depuis plus longtemps que toi, en même temps c'est pas très compliqué.

— Je peux te demander pourquoi tu étais réticente ? Ca n'a pas l'air d'être une opinion très populaire par ici.

Tu ne fais que le deviner, mais tu t'en doutes. Tu n'as jamais été du genre à t'allier à la majorité, même inconsciemment, alors trouver quelqu'un qui a eut à un moment de sa vie une opinion semblable à la tienne relate forcément de l'exception à tes yeux. On repart en suite sur quelques conseils pour aller prendre des photos, tu ouvres rapidement ton téléphone pour prendre des notes numériques, puis ouvre ton GPS pour taper les noms dont il est question.

— Oh, en effet peut-être pas en plein hiver, commentes-tu.

Mais tu n'as pas le temps de rebondir là-dessus que ton kalops, un ragoût de boeuf de ce que tu as compris, arrive devant toi près des mains du serveur.

— Du Karaoké ? Oh, tu fais quoi exactement au Moro Center ? demandes-tu en humant avec plaisir la bonne odeur du plat de viande. Bon appétit !

23.01.20 21:33

Communication et cocotier

Feat @Moon-jeong Choi

Je rigole un peu à la réaction de MJ quand je lui parle de la tête de mouton, et je hoche la tête avec un air dépité. Ça m'arrache le cœur de devoir avouer que ça vient bel et bien de chez nous,; mais chaque pays a ses propres défauts, n'est-ce pas ? « - Je te promets. C'est un plat traditionnel, mais je n'ai jamais goûté ce truc et je ne le ferais jamais », je confie avec une petite moue, avant de prendre une gorgée d'eau, comme pour me débarrasser du goût imaginaire que ça doit avoir. Atroce. « - Entre nous, je suis toujours convaincue que c'était une ruse de la maire pour faire fuir certains étudiants et ne pas se retrouver envahis. » Je hoche vivement la tête à la fin de cette supposition, comme si je détenais la vérité absolue, mais un sourire amusé prend à nouveau place sur mes lèvres

Et tiens voilà, on y arrive, à ce que j'ai pensé lors de cette cérémonie d'inauguration et à ce que j'en ai pensé, même bien avant. « - Ben.. Sur le papier, ça me paraissait trop parfait pour être réaliste, tu vois ? Genre, hop, je te fais une ville, et avec un coup de baguette magique, tout le monde devient hyper respectueux ou éveillé sur ces questions-là. Et puis, j'avais un peu peur qu'on soit envahis à n'en plus pouvoir, et que tout le monde arrive avec ses mauvaises habitudes, surtout pour la planète. On est éduqués hyper tôt ici pour la préserver, alors je pensais que ça allait bloquer. » Oh, je ne dis pas que tout le monde est irréprochable dans son comportement (la preuve avec le garçon de tout à l'heure), mais je me dis que ça pourrait être pire. Après, c'est que le début. Voyons comment le tout va évoluer.

« - Et puis, au fur et à mesure, j'ai compris que chacun essayait juste de faire de son mieux, en fait. Et si on fait chacun un petit geste anodin au fur et à mesure, ça peut peut-être donner quelque chose de cool. J'sais pas trop. » Je hausse les épaules. « - Disons que je suis moins sévère qu'au début, mais je reste prudente. » Je lui souris doucement, un peu gênée quand je dois m'exprimer, parce que ça tourne bien souvent en monologue, à cause de ma nervosié. Je n'arrive pas vraiment à aller à l'essentiel d'un coup, et cette fois, ça n'a pas manqué. Comme toutes les autres. Espérons qu'elle ne me trouve pas trop ennuyeuse. « - Et toi, alors ? Tu en penses quoi, de tout ça ? » Je lui demande, non seulement pour lui rendre la parole, mais aussi parce que ça m'intéresse de le savoir.

Quand le serveur nous apporte nos plats, j'attends gentment que MJ attrape ses couverts, et j'en fais de même, commençant à manger. Un nouveau sourire vient tout seul quand elle me questionne au sujet du Moro Center. « - Je suis principalement derrière le bar, mais l'ambiance est familial. Quand il n'y a pas beaucoup de monde, ou un peu avant la fermeture, ça nous arrive de nous dépaner quand on en a besoin, je peux régler un problème au bowling ou au karaoké si on a besoin de moi. » Oui, l'ambiance y est vraiment cool là-bas, et je suis contente d'avoir trouvé des collègues bienveillants et aussi peu prises de tête. « - Tu devrais venir, un de ces soirs ! »

code by FRIMELDA

24.01.20 23:29

Le saumon plutôt que le cocotier, donc

Tu n'es pas assez bonne pour la rassurer sur le fait que même de par chez toi vous avez quelques bizarreries qui feraient fuir n'importe quel étrangeté, mais ton petit sourire en coin est équivoque. Et de la même façon, les anglais sont plutôt doués dans l'art de cuisiner des choses qu'ils sont les seuls à pouvoir avaler, au milieu de beaucoup de bonnes choses. Mais bon, ainsi allaient les cultures !

— Cette femme a l'air plus charmante que je ne le pensais, finis-tu par rire en reprenant une gorgée d'eau.

Ou alors elle espérait vraiment que les gens adoptent tout de suite un mode de vie fantasmé de la norvège ; quoi de mieux qu'un drôle de plat ? La Maire ne pouvait être qu'idéaliste à tes yeux, au bord de la naïveté maladive ; sinon, elle ne serait pas Madame le Maire d'une ville féerique où tout le monde est magiquement l'égal de l'autre... mais bref. Tu es curieuse de son explication et tu la laisses parler, sans émettre le moindre soupir ni exprimer la moindre mimique qui pourrait te trahir sur ta manière de penser.
Tu l'écoutes, hoche la tête et commences tranquillement à déguster ton ragoût de boeuf en faisant attention de pas te brûler.

— Ah, bien vu pour l'écologie, je n'y avais pas pensé mais c'est vrai que la Norvège fait partie des pays en tête de classement de la bonne école.

Tu commentes sans ajout de valeur morale, de toute façon ce n'est pas comme si tu avais un quelconque regard sur ce genre de choses. Elle continue, incroyablement bavarde, mais ça te va ; tu n'es pas quelqu'un qui apprécie spécialement prendre la parole de manière inutile, et écouter plutôt qu'être écoutée te va très bien.
Les seules personnes qui t'écoutaient vraiment ne sont de toute façon plus à tes côtés aujourd'hui.

— Moins sévère, mais toujours pas convaincue, hein ? Je peux comprendre.

Tu joues avec ta fourchette que tu tiens encore comme une baguette ; c'est plus fort que toi mais du coup, tu as l'impression qu'il t'en manque une, c'est chiant. Ton coude est posé sur la table, tu réfléchis.

— Je pense que le concept est une mauvaise idée et qu'il finira perverti. Le plus triste étant les gens qui y croient dur comme fer ; la chute sera rude. Mais de mon côté et en toute honnêteté, je suis là pour la humble curiosité morbide que, peut-être, je serais aux premières loges de l'effondrement du château de cartes.

Et tu joues avec tes mains comme si tu mimais l'explosion en question, faisant un petit "pouaaaah" avec les lèvres avant de sourire.

— Les karaokés me manquent, je dois dire. Et toi derrière un bar ? Moi qui te pensais timide ! Et je viendrais avec plaisir ~

26.01.20 21:25

Communication et cocotier

Feat @Moon-jeong Choi

Je lâche un rire à sa remarque sur la maire, et je hausse les épaules avec un petit sourire. En tout cas, bon courage à elle, je crois que je ne voudrais pas de sa place. Trop de responsabilités, trop de regards rivés sur vous à longueur de temps. Elle a 30 ans si ma mémoire est bonne, alors je pense qu’elle est largement plus mature que moi et qu’elle y a été préparée, mais n’empêche, ce statut ne m’inspire pas confiance. Au moindre couac, c’est elle qu’on va pointer le doigt, c’est sûr, pas le maire de Bergen. Je ne doute pas de ses bonnes intentions, mais si Fredelig s’avère être un vrai fiasco après quelques années, je l’imagine bien se carapater et prétendre qu’il n’en a jamais été à l’origine. Une attitude somme toute complètement contradictoire à Fredelig, en plus. Je souris doucement au sujet de l’écologie, parce que c’est quand même une petite fierté.

« - Espérons que la rive gauche ne soit pas envahie de béton d'ici deux à trois ans. » Il y a peu de chance que ça arrive, soyons honnête. Les militants écologistes et le parti politique ne le permettraient pas, à grands renforts de manifestations, et d'allleurs, je ne serais pas la dernière à m'y opposer. Lorsqu’elle me questionne sur Fredelig, je pense que je m’étale un peu trop par rapport à ce qu’elle devait attendre de moi, mais au moins, elle a l’occasion d’entendre comment mon point de vue a évolué – si je suis assez claire pour ça. C’est vrai que je n’ai pas encore croisé beaucoup de personnes relativement fermées au projet ou peu convaincues, alors je suis curieuse d’entendre ce qu’elle en pense, elle aussi.

Je hoche la tête sans un mot à sa question, et je l’écoute ensuite attentivement tout en dégustant mon repas. « - Perverti ? De quelle manière ? » Je lui demande, réellement curieuse pour le coup, même si ça me ferait quand même de la peine que ce projet finisse en cendres, finalement. Le monde part en vrille depuis de nombreuses années, ce serait dommage de voir cette petite lueur d’espoir s’éteindre, pas plus tôt éclairée. Enfin, c’est peut-être parce que le monde cloche qu’un projet comme celui-là n’y a pas sa place. « - Je ne sais pas trop si on devrait trinquer à ça, mais c’est intéressant d’entendre quelqu’un qui pense différemment de tout le monde », j'ajoute avec un petit sourire.

Parler du Moro Center est un sujet bien plus léger pour le coup, et sa remarque sur ma présence m’amuse. « - C’est vrai ! Mais je suis plutôt rapide, alors je crois que c’est ma manière de compenser ça. » Oh, il y a bien des moments où je me sens mal à l’aise ou énervée face à des clients trop impatients ou qui se croient malins avec leurs commentaires déplacés. La plupart du temps, je les ignore tout simplement, et en général, ça suffit pour les lasser. J’ai de la chance. J’aimerais pouvoir exploser de temps en temps, mais je tiens à garder mon travail, alors je préfère me la jouer passive-agressive. Et puis, je l’avoue, quand ce ne sont pas des Norvégiens, il m’arrive de murmurer un petit drittsekk pour me défouler, et je peux reprendre mon travail avec un peu plus de légèreté après. « - J'ai hâte de t'entendre pousser la chansonnette, dans ce cas ! »

code by FRIMELDA

28.01.20 18:18

Le saumon plutôt que le cocotier, donc

La rive gauche, envahit par le béton ? Tu n'as pas d'idées sur la question. Si même ces barbares de japonais parviennent à garder quelques espaces verts sur leurs îles de ravagés, une ville comme Fredelig devrait pouvoir s'en sortir sans grandes difficultés. En tout cas, ce n'est pas une crainte que tu trouves fondées sur l'instant ; tu as vu pire au cours de ta vie.

Elle revient sur ta notion de perversion ; en même temps, tu n'es pas rentrée dans le détail par risque de la voir se renfrogner, mais ton interlocutrice se montre plus ouverte et curieuse que tu ne le pensais !

— Le monde tourne d'une certaine manière, et je pense qu'on ne peut pas y changer grand chose. On survie en tant qu'humains sur une terre qui aurait peut-être mieux fait de nous chasser, mais elle n'a pas pu. Et vouloir changer son fonctionnement est plus dangereux qu'autre chose, tout simplement.

Tu as un petit sourire en coin.

— Tous les prétextes sont bons pour trinquer ! lances-tu en levant ton petit verre d'eau, faute de mieux.

Et tu bois une gorgée en suivant, le rire dans la voix.

— J'ai hâte de me refaire une séance de karaoké... enfin. J'ai hâte de faire autre chose que de...

Simplement être toi-même ? C'est triste, mais tu l'as pensé.

— Prendre en photo des gamins avec leurs joints ! t'exclames-tu d'un ton plus léger.

31.01.20 21:59

Communication et cocotier

Feat @Moon-jeong Choi

Elle a raison. Le monde ne tourne pas rond, mais ça n’a pas toujours été le cas : en fait, c’est depuis que l’Homme y a mis les pieds que les choses ont commencé à partir en vrille, et n’ont jamais cessé de se détériorer depuis. Ça rend triste. En grandissant ici, j’ai eu l’impression que les pays nordiques étaient épargnés par tous les démons des autres pays, mais je ne doute pas qu’ils tarderont à nous rattraper, tôt ou tard. À mon avis, les grands groupes de magasins ne vont pas tarder à zieuter Fredelig pour s’y installer et tenter de se donner une bonne image, mais j’ose espérer que la maire saura rester sur la même ligne politique et veillera à protéger les valeurs qu’elle prodigue depuis le début du projet. « - Je ne peux pas dire que tu aies tort… J’espère quand même que ça apportera plus de bien que de mal, même si je me doute que c’est naïf. »

Je trinque alors avec elle avec un petit sourire, et je rigole à sa remarque, avant de hausser les épaules. « - Si un jour tu as de quoi faire chanter une mauvaise personne, ne te gêne pas en tout cas, c’était assez divertissant à voir. » Je me remets à manger, et je me mets à rougir un peu en réalisant que ma phrase peut être mal interprétée, alors je rougis et je secoue la tête, balayant ma dernière réplique d’un geste de la main. « - Enfin, je veux dire, certains méritent d’être attrapés la main dans le sac pour ce qu’ils font, alors bien fait pour eux. Si en plus tu peux les… « torturer » un peu, j’imagine que c’est moindre. » Une forme de justicière qui se cache derrière son appareil photo, en quelque sorte. Et je ne doute pas qu’elle doit trouver un petit plaisir à mettre le doigt là où ça fait mal, comme ce matin, avec ce garçon.

code by FRIMELDA

04.02.20 18:52

Le saumon plutôt que le cocotier, donc

Cette ville est plein de gens comme Heidi ; des gens qui, même s'ils peuvent se montrer un peu sceptique, restent de nature bienveillante et trop naïve, ou en tout cas humanistes. Ils aiment à croire qu'il y a du bon dans la société, que certaines choses peuvent être protégées comme des valeurs, la nature, une société. Tu n'y crois pas, mais cette différence s'explique aisément par ton parcours de vie, même si tu n'irais pas le crier sur tous les toits.
Alors en réponse, tu hausses les épaules.

— Peut-être que ce sont des gens naïfs qui sauveront l'humanité de ses pires péchés, va savoir.

Tu t'en fiches, de ton côté. Mais tu mets une option sur la chose ; tu aimerais être en première loge pour voir ce qu'il se passe, peu importe ce qui arrive. Tu avales cul sec ton verre d'eau en mimant une grimace comme s'il s'agissait d'un alcool fort, puis reposes le verre entre tes doigts de porcelaine.

— Oh t'inquiète pas, je n'hésite jamais plus d'une fraction de seconde avant de dégainer mon arme favorite, dis-tu en tapotant le bout de ton objectif.

Tu la rejoins facilement sur sa dernière phrase. T'es pas très plongé dans la torture physique, même si tu as déjà été amené à assister des personnes qui elles, s'en donner à coeur joie. Il est fort probable que tu sois devenue assez indifférente à certains maux, d'ailleurs, mais tu ne pourrais en être certaine que si cela devait t'arriver à nouveau ; ce que tu n'espères pas, tu as mieux à faire.

— Si jamais tu as des pistes ma foi, je suis toute ouïe.

15.02.20 19:05

Communication et cocotier

Feat @Moon-jeong Choi

Je hausse les épaules avec un petit sourire. Elle a peut-être raison. Difficile de se projeter pour savoir ce qui va advenir de cette ville. C’est facile de formuler des hypothèses, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer. Qui vivra verra, comme on dit. Tout dépend aussi de la volonté des étudiants : il y en a qui vont rester pour créer quelque chose de durable, d’autres qui vont partir parce que le projet ou le pays ne leur convient pas, en fin de compte. Je m’autorise quand même un rire face à sa phrase, et je mordille ma lèvre. « - Sauver le monde, je pense pas. Ici bas c'est surtout la force brute et la stupidité qui priment. Tout le monde peut voir ça », je poursuis avec une grimace. « - Si on essaie malgré tout de se lever contre ça, même si c'est ridicule, je crois que c'est bien d'essayer. »

Mon sourire s’agrandit quand elle me parle de son arme favorite, aka son appareil photo. Une option redoutable, d’après ce que j’ai pu voir. L’idée qu’elle s’en serve pour remettre à sa place ceux qui ne se sentent plus pisser, comme le garçon de tout à l’heure, ça me va. Elle agit comme une sorte de vengeresse, même si je ne doute pas qu’elle en tire un sacré plaisir aussi. Mes yeux s’écarquillent un peu quand je lui parle pour plaisanter de futures victimes à torturer avec des preuves compromettantes, et je secoue la tête avec un nouveau rire. « - Je n'ai aucun nom qui me vient en tête pour le moment, mais si un jour j'ai un ennemi digne de ce nom que je veux faire chanter, je ferai appel à tes services, promis ! » Amusée, je songe un instant qu'une connaissance de ce type m'aurait été bien utile durant le drame de mon adolescence, mais de toute façon, c'est trop tard maintenant, alors autant ne pas se demander ce qui aurait pu se passer si j'avais pu faire chanter l'ancien premier ministre en guise de défense.

code by FRIMELDA

27.02.20 10:23

Le saumon plutôt que le cocotier, donc

Tu ne penses pas non plus que le monde est sauvable ; une part de toi attend l'avènement de l'apocalypse, juste pour voir. En attendant, il y a quand même bien des choses à faire, mais rien pour améliorer ce monde, juste continuer à survivre voire commencer à vivre ; voilà ton objectif, sans parler de celui de ton appareil photo.

— Se lever contre la perfidie ou l'encenser, personnellement je n'ai pas encore complètement choisi mon camp, laisses-tu échapper comme on fait une erreur d'algèbre.

Et tu continues cette conversation comme si de rien n'était. Tu relèves le menton.

— Le ferais-tu vraiment ? dis-tu en gardant les yeux plissés et le sourire carnassier.

Tu la trouves trop naïve et innocente pour véritablement faire appel à tes services, mais d'un autre côté elle pourrait bien être capable de tromper son monde.

— Ou alors, penses-tu à quelqu'un qui a été dans ta vie dans le passé ?