I get a little bit nervous around you• Basvein III

Feat Bastien

I get a little bit nervous around you

La journée fut tranquille, j’ai même fini plus tôt, ce qui veut dire que je vais pouvoir me reposer un peu devant netflix. Je pourrais demander à Bastien de venir à la maison, mais avec la soirée qu’on a passé la dernière fois avec son meilleur ami, j’ai peur de l’envahir. Ca me tue de ne pas le voir, je meurs à petit feu loin de lui, c’est une sensation désagréable. J’ai hâte de le revoir, pour l’instant, je le laisse respirer, se poser car je pense qu’il en a besoin. J’allume une cigarette en sortant de mon travail et vérifie mes sms, rien. L’envie me démange, je veux lui parler, je veux entendre à nouveau sa voix, mais je me retiens. A la place, je regarde nos photos, tout en finissant ma clope, que je jette ensuite dans le cendrier à l’entrée du café. Il est grand temps de rentrer chez moi.

Je gare ma moto en bas de mon immeuble après dix bonnes minutes de route. Je l’avoue, j’ai roulé un peu vite, mais je voulais rentrer au plus vite et me poser. Je grimpe les marches du perron quatre à quatre avant de vérifier ma boite aux lettres. Vide. Tant mieux. Je vais ensuite vers mon ascenseur et monte à mon étage. Je croise une de mes voisine sur le palier, je la salue poliment avant de m’engouffrer dans mon petit cocon ou je suis accueilli par mon fidèle Caramel. « Salut mon grand, je t’ai manqué, hein ? » je caresse doucement le haut de son crâne en souriant. « Tu veux aller faire une balade ? » Et pour réponse, il retourne dans le canapé se poser. Je prends ça pour un non. Après tout, je l’ai sorti deux fois ce matin.

Je retire ma veste pour l’accroché dans l’entrée et je me dirige directement dans la salle de bain pour prendre une bonne douche. Une fois déshabillé, j’entre dans la cabine de douche et laisse l’eau chaude couler sur mes épaules. Un soupir d’aise m’échappe. Je reste comme ça pendant dix minutes avant de me laver et de sortir de là. J’enfile ensuite simplement un jogging puis je retourne vers la pièce a vivre en essuyant mes cheveux. Après une caresse à Caramel, je me dirige dans la cuisine ou je commence à me faire un café quand d’un coup, la sonnette retenti, faisant bondir Caramel de son perchoir en aboyant. Bizarre, je n’attends personne pourtant. Je pose ma serviette humide sur le comptoir et repousse mes cheveux humides en arrière. Je me dirige ensuite vers la porte pour contenir mon golden retriever, une fois calmé, j’ouvre la porte et mon souffle se coupe quand mon regard tombe sur celui de mon petit ami. « Salut toi. » Soufflais-je, le cœur au bord de l’explosion tant je suis heureux de le voir là.

Ft. Svein

I get a little bit nervous around you  

La fin de l’année scolaire approche, et je n’ai presque plus cours. Les profs nous laissent le temps de terminer notre mémoire de fin d’études, et je ne sais pas trop si je trouve ça rassurant, ou alors complètement angoissant. Seul devant l’écran de mon ordinateur, je noircis quelques pages Word de mes écrits ; c’est un brouillon pour l’instant, je vais peut-être me relire demain et décider de tout mettre à la poubelle pour tout recommencer. On verra bien. Toujours est-il que je passe une bonne partie de ma journée ainsi, sur le canapé, à feuilleter plusieurs bouquins autour de moi et à taper frénétiquement sur les touches de mon clavier. Le tout dans une tenue plus que discutable et surtout, pas lavé. Je ne vois même pas le temps passer, et mes yeux s’écarquillent quand, au bout d’un moment, l’horloge de mon ordinateur m’indique déjà dix-huit heures. Merde, je n’ai même pas eu le temps de prévenir mon petit ami que je comptais passer chez lui. J’attrape vite mon téléphone pour le faire, mais je ravise au dernier moment. Si c’est une surprise, ce sera encore mieux.

Je souris à moi-même à cette idée, et je ramène toutes mes affaires dans ma chambre avant de filer sous la douche. Quand je reviens dans ma chambre, ma serviette nouée autour de la taille, j’hésite pour savoir quoi mettre, et mes yeux s’attardent quelques secondes sur un pull que Svein a laissé ici. C’est hyper cucul, mais j’ai envie de le faire quand même. Je l’attrape alors délicatement, et je l’enfile sans me faire prier. Il est un peu trop large pour moi, surtout au niveau des épaules, et les manches me tombent sur les mains, mais il est confortable, je me sens bien dedans, et surtout, son odeur est encore dessus. On verra bien s’il le remarque, mais il y a de fortes chances que oui. Je termine de m’habiller rapidement, et après une dernière caresse à Taiyo, me voilà parti. Je crois que Paco ne va pas tarder, alors il ne va pas rester seul trop longtemps. Une fois dehors, j’attrape mon vélo, et je me mets en route pour Bergen. Sur la route, je croise une boutique de fleurs, et je décide de m’y arrêter. Je n’y connais pas grand-chose en symbolique de fleurs, mais j’opte pour un bouquet de roses rouges : ça, au moins, je sais que c’est fidèle au message que je veux faire passer.  

Une fois le bouquet sécurisé dans le panier de mon petit vélo, je reprends ma route, et j’arrive devant le domicile de mon petit ami en quelques minutes. J’installe l’antivol, et je me recoiffe en observant mon reflet dans l’écran de mon téléphone. Une fois le bouquet en main, je monte jusqu’à l’appartement de Svein, et je sonne, ne manquant pas d’entendre les aboiements de Caramel derrière la porte. J’espère que son maître est bien là, sinon, je l’aurais affolé pour rien, le pauvre. Je vois la porte s’ouvrir, et je souris déjà comme un idiot. Sa tenue me surprend, et je fais de mon mieux pour essayer de ne pas rougir, mais ce n’est pas quelque chose qu’on peut contrôler, n’est-ce pas ? Je suis presque sûr que mes joues sont devenues roses à la seconde où mes yeux se sont posés sur son torse. « – Salut bébé. » Je m’avance un peu, pour connecter mes lèvres aux siennes, et je l’embrasse pendant quelques secondes, sentant mon cœur battre plus fort dans ma poitrine. Ça m’a manqué. Quand je sens que je vais bientôt être à bout de souffle, je passe le bouquet entre nous, et je me sépare doucement de ses lèvres, tendant les roses vers lui. « – Notre dernière soirée ne s’est pas vraiment passée comme prévu… Je pensais qu’on pouvait se rattraper ce soir, si tu n’es pas trop fatigué ? »

J’espère qu’il n’est pas vexé. Si j’en crois son expression en me voyant, je dirais que non, mais je préfère quand même prendre les devants. Ça a été difficile pour moi de me retrouver avec les fesses entre deux chaises. Je sais que Paco ne s’excusera pas. Je sais aussi qu’il ne pensait pas forcément à mal, en dépit de ce qu’il peut dire, ou de ce qu’il veut bien montrer aux autres. Il a été celui qui m’a ramassé à la petite cuillère quand je me suis fait briser le cœur, alors en un sens, je comprends un peu sa réaction. Mais je n’aurais pas offert mon cœur à Svein si je n’étais pas persuadé qu’il était quelqu’un de bien.

Intrigue

I get a little bit nervous around you Feat Bastien

Si je m’attendais à tomber sur ces émeraudes dans lequel j’aime me plonger à l’infini, je me serais habillé autrement. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, comme un pivert contre le tronc d’un arbre. Un sourire idiot fleuris sur mes lèvres quand je remarque mon hoodie sur lui, beaucoup trop grand, beaucoup trop… adorable. Je fonds un peu plus devant cette vision. Je suis ramené sur terre par les lèvres de Bastien, et instinctivement, ma main se pose sur sa joue avec tendresse alors qu’on se salue simplement. Et à cet instant, je revis. Tous ses jours sans le voir, sans sentir ses lèvres, sa peau, son odeur… Comme ai-je fait pour tenir sans lui ? Comme j’ai pu une seconde pensé que rester loin de lui serait une bonne idée ? Rien que ce baisé me rappel à quel point je suis totalement dépendant et accro à lui. A quel point, je suis fou amoureux de cet homme.

L’air vient à nous manquer. Et c’est à contre cœur qu’on se sépare, et d’un coup, une douce odeur de rose me chatouille les narines. Faisant doubler mon sourire niais, je ne mérite pas vraiment pas cet homme. « Tu n’étais pas obliger tu sais. » Disais-je en prenant le bouquet entre mes mains. Je respire doucement les fleurs et soupire de plaisir à cette odeur délicat. « Vient entre. » Je laisse alors le passage pour pénétrer dans mon appartement. « Fait comme chez toi. » Annonçais-je en refermant la porte derrière lui et en allant vers la cuisine pour trouver un vase. J’en trouve un rapidement, le remplis d’eau et j’y dépose ensuite le bouquet en souriant tendrement, fière du résultat, je le pose sur le plan de travail qui sépare la cuisine et le séjour. « Ça me fait plaisir de te voir ici tu sais. »

Je contourne le plan de travail pour rejoindre mon petit ami dans la pièce à vivre, et j’agrippe ses hanches doucement en souriant. « Tu es venu me rapporter mon pull ? » Disais-je en lançant un regard plein de malice sur mon hoodie. Puis dans un petit rire, je pose un baiser sur sa joue, puis sa mâchoire avant de remonter vers ses lèvres ou j’y dépose un baiser plein de tendresse. Je ne me lasserais jamais de nos baisers, de nos étreintes. Ils sont comme une drogue dure, une drogue que je prendrais jusqu’à en crever. Car il y a bien une chose que j’ai compris lors de notre week-end de St Valentin, c’est que je suis fou amoureux de Bastien, si amoureux que ça fait mal quand je suis séparé de lui. L’air vient à manquer, je libère alors ses lèvres de nouveau contre mon envie. Car si je le pouvais, je passerais ma vie soudé à lui. « Tu m’as tellement manqué mon ange. » Soufflais-je après avoir collé mon front contre le sien. « Tu veux… Dormir ici ce soir ? On pourrait regarder un film… se faire livrer un repas… » Je caresse doucement sa joue du bout des doigts en souriant. « Qu’en penses-tu ? » Puis je pose un baiser sur son nez tendrement, avant de sourire niaisement.

Ft. Svein

I get a little bit nervous around you  

Je souris bêtement en voyant son expression quand je place le bouquet de fleurs entre nous. J'avais un peu peur qu'il ne les aime pas, mais je suis soulagé quand il respire leur odeur, et je hausse les épaules avec un simple sourire à son commentaire. « – Ça m'a fait plaisir, je suis content qu'elles te plaisent. » Le fait que tout semble aller bien entre nous, ça me rassure aussi. J'ai bien vu que la relation entre Paco et lui était un peu tendue pour l'instant, mais je veux rester optimiste et me dire que ce n'est dû qu'à un mauvais concours de circonstance. Je passe une main sur sa joue avec un petit sourire, et j'entre ensuite dans son appartement, parce que même si ce moment est bien agréable, on ne va quand même pas passer la soirée sur le pallier. « – Salut, toi ! » Je salue Caramel en souriant, et je le câline quelques instants, le temps que mon petit ami place les fleurs dans le vase. Je rigole un peu parce qu'il a l'air de bonne humeur de me voir, sans doute parce qu'il sent l'odeur de Taiyo sur mes vêtements.

Je me tourne ensuite vers Svein avec un nouveau sourire, et je regarde autour de moi, histoire de découvrir la décoration. D'après ce que je peux voir pour le moment, c'est chaleureux et ça lui ressemble. « – Je suis content d'être là moi aussi. Surprise ! » Amusé, je passe mes bras autour de son cou, alors qu'il m'attire contre lui. Je caresse du bout des doigts les cheveux qui se trouvent dans sa nuque, et je baisse les yeux vers son hoodie avant de pouffer un petit rire. « – Je me demandais comment m'habiller, et je me suis dit que ça serait confortable. » Un brin trop grand, mais au moins, je suis parfaitement à l'aise dedans. Je relève les yeux vers lui avec malice, et je dépose un petit baiser contre ses lèvres. « – Mais si tu veux le récupérer, tu peux !. »

Je souris ensuite en sentant ses petits bisous, et je déplace mes mains contre ses joues pour répondre à son baiser, poussant un soupir d'aise contre ses lèvres. Ça me fait du bien d'être avec lui après une journée aussi longue, ça me fait aussi du bien qu'on soit enfin tous les deux ; au moins, on a l'assurance de passer la soirée comme on l'a prévu cette fois. « – Toi aussi tu m'as manqué. » Je souris en plongeant mon regard dans le sien, et je viens poser mes mains sur les siennes pour les caresser délicatement. Je l'écoute m'exposer l'éventuel programme de cette soirée, et je hoche la tête avec un nouveau sourire, retroussant un peu mon nez. « – Je suis partant ! En plus je n'ai pas cours demain, alors je reste avec toi ce soir. » Souriant comme un enfant, je recule alors vers son canapé, et je me laisse tomber dessus, l'entraînant avec moi. « – T'as envie de manger quoi ? »

Intrigue

I get a little bit nervous around you Feat Bastien

Le voir autant sourire ma rassure un peu, il faut dire que notre dernière soirée à fini de façon rude. Aussi vite qu’elle a commencé même… Et j’ai joué la sécurité en partant avant le bain de sang. Je ne voulais pas rentrer dans le jeu de ces deux abrutis. Tout ce qu’ils cherchaient à faire, c’est me faire péter un câble et montrer un mauvais visage de moi à Bastien. Sauf que ça n’a pas forcément fonctionné, et depuis, je suis hanté pas le regard de Bastien, quand les portes de l’ascenseur se sont refermé sur lui. J’y ai vu toute cette tristesse et cette rage qu’il essayait de cacher quand son meilleur ami s’est incrusté à notre table. Je m’en veux car il a passé un nombre d’heures conséquentes à faire ce repas. J’aurais tellement voulu y gouter… Je ris doucement quand il me dit « Surprise » Comment peut-il être aussi adorable avec moi alors que je n’ai pas assuré la dernière fois ? Puis je remarque mon pull sur lui, ce qui me fait doucement sourire. « Tu peux le garder si tu veux, comme ça je serais toujours avec toi. » Puis je pose un baiser papillon sur ses lèvres. Qu’elles m’ont manqué.

Il m’a manqué, et savoir qu’il n’a pas cours le lendemain m’enchante. Car il va pouvoir rester avec moi cette nuit. Mon appartement n’étant pas pratique pour aller en cours, ce serait dommage de ce priver d’une de câlin en plus juste pour le conduire à moto sur le campus. « Hm on pourrait commander une pizza, quand penses-tu ? » Je m’installe à ses côtés tout en passant un bras derrière sa tête. « Au fait, je te dois des excuses… Je n’aurais pas dû fuir comme ça la dernière fois. Mais je me suis senti tellement attaqué que c’était soit partir, soit me battre et je pense que c’est ce qu’il cherchait. » Je souffle un coup en y repensant. « Alors excuse-moi pour ce départ. Excuse-moi pour le repas car je suis sûr qu’il devait être délicieux. Ça me peine de savoir tout effort réduit à néant. » Ma main libre attrape la sienne et j’entrelace nos doigts délicatement. «  Mais tout ça m’a donné matière à réfléchir et… Je me suis dit que si tu as besoin de fuir ton appartement, tu peux venir ici quand tu veux, même si je ne suis pas là, caramel serait même heureux d’avoir de la compagnie. » Ce dernier lève les oreilles en entendant son nom, ce qui me fait sourire. Je sors alors une petite clef de ma poche arrière, après avoir lâché la main de Bastien, et la dépose doucement dans sa paume. « Fais en ce que tu veux, mais sache que tu seras toujours un peu comme chez toi ici. »

Puis je pose doucement mes lèvres sur son front. C’est un grand cap de donner l’accès à mon appartement à Bastien, je le sais que c’est un peu rapide au vu de notre relation, mais cette soirée m’a appris une chose, c’est que j’ai besoin de prouver à Bastien et à son entourage que je suis réglo, et que je l’aime à en crever. Que jamais je n’aurais de cesse de vouloir cet homme entre mes bras. « Je t’aime Bastien… Plus que tu ne puisses imaginer. Et ne laisse jamais personne remettre ma parole en doute. »

Ft. Svein

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Je souris un peu plus quand il confirme que je peux garder son hoodie. Tant mieux, parce que je me sens bien dedans. Une fois qu'il me rejoint sur son canapé, je ne perds pas de temps avant de me blottir dans ses bras, et je pousse un soupir d'aise. J'en ai besoin, et ça m'a manqué. La dernière fois qu'on s'est vus, les choses sont bien vite parties en cacahuète. Je me sens mal à l'aise rien qu'en y repensant. La dispute qui a suivi son départ me revient aussi en tête, mais je choisis de ne pas lui en parler, du moins pas maintenant, pas aujourd'hui. Je n'ai pas envie qu'on se replonge dans tout ça, je veux juste profiter de sa présence. « – Je suis partant pour les pizzas ! Ce sera une quatre fromages pour moi. » J'affiche un petit sourire et je dépose un baiser sur sa joue.

Cependant, même si je décide de faire l'impasse sur ce qui s'est passé, je comprends bien vite que ce n'est pas le cas de Svein, et je hoche doucement la tête quand il me présente ses excuses. C'est une bonne chose, même si j'aurais aimé que tout se passe autrement. « – Ça m'a fait bizarre de te voir partir... Le plat n'a pas fini à la poubelle mais bon, c'était étrange de le manger sans toi. » Sa prochaine phrase m'inquiète, et je fronce les sourcils en me redressant, alors qu'il prend ma main dans la sienne. Deux informations contradictoires, et qui me rendent nerveux, alors que les pires scénarios se mettent à défiler dans ma tête. Pourtant, il n'a pas franchement le regard de celui qui s'apprête à poser un ultimatum ou à demander une pause. Je serre alors sa main, incertain sur la suite des événements. Finalement, j'en suis aussi surpris, mais rassuré.

« – Oh... » Je tourne aussi la tête vers Caramel avec un petit sourire, et je relève les yeux vers Svein lorsqu'il dépose la clé au creux de ma main. Il y a un côté officiel à tout ça, et même si ça a un petit côté rapide, ça me fait quand même plaisir qu'il y ait pensé. Il a le code de mon appartement depuis un petit moment, alors c'est comme s'il avait déjà son double pour venir chez moi, mais là, c'est plus concret, et ça me fait sourire doucement. « – Je ne te cache pas que c'est un peu tendu à la maison. » Je crois bien qu'au moins pour le moment, Svein n'a pas envie de revenir chez moi, et je ne pense pas que Paco veuille retomber sur lui pour le moment. Pourtant, il faut bien qu'on trouve des petits moments pour se retrouver. Je regarde la petite clé quelques secondes, et je la serre dans ma main avant de plonger mes yeux dans ceux de mon petit ami, et je dépose un baiser sur ses lèvres.

« – Je viendrai de temps en temps, promis. En plus, je n'ai pas encore visité les musées de Bergen, ça me donne une excuse. » J'essaie de faire un peu d'humour pour rendre tout ça plus léger, même si je crois que la situation passée va nous peser encore un peu. Je ferme les yeux lorsqu'il dépose un baiser sur mon front, et sa nouvelle phrase me fait sourire. « – Je t'aime, Svein. Et je te crois, je t'ai quand même fait attendre cinq mois. » Je veux croire que c'est le gage de quelque chose. S'il avait seulement voulu me mettre dans sa vie, il aurait peut-être abandonné bien avant, ou peut-être qu'il aurait arrêté de me donner des nouvelles une fois que c'était fait.

Intrigue

I get a little bit nervous around you Feat Bastien

Je m’en veux tellement d’avoir fui ce combat, je m’en veux d’avoir planté Bastien face à ces lions, mais cette journée a tellement été éprouvante, je n’avais pas le courage. Comment avouer a votre petit ami toutes les horreurs qu’on a vécues dans le passé ? Comment lui avouer avoir aperçu le bourreau de l’autre côté de la rue, qui vivait sa vie tranquillement alors que vous étiez tétanisé ? Comment lui avouer que ce repas fut pour vous un moyen de se remettre de cette vision et que finalement, il a tourné au cauchemar lui aussi ? On ne peut pas. Le poids de ce passé, je dois le porter seul, je dois préserver le peu d’insouciance qu’à le français. Même si les blessures physiques ne sont plus depuis longtemps, les blessures psychologiques sont encore bien là. Mais depuis l’arrivée de Bastien dans ma vie, elles se referment d’elle-même lentement.

Je souris bêtement aux mots de Bastien, soulagé de ne pas le faire fuir en lui donnant accès à mon appartement. Il est vrai que c’est rapide, mais quand on aime une personne comme j’aime cet homme, je me dis que rien ne sera jamais rapide, car je suis sûr que je ferais une grande partie de ma vie avec lui, si ce n’est pas toute la vie. «  On fera tous les musés du monde ensemble, je te le promets. » Disais-je en souriant bêtement. Même si je ne suis pas riche, et qu’il faudra beaucoup de temps, je veux lui offrir le monde sur un plateau en or. Voir tous les pays, apprendre de nouvelles cultures à ses côtés, loin de tous ces abrutis. Un petit rire m’échappe quand sa voix s’élève à nouveau. «  Tu ne m’as pas fait attendre tu sais, nous avons juste pris notre temps. Et parfois c’est mieux que de ce précipité non ? » Je penche doucement la tête en souriant à nouveau, mes idées noires bien loin dans un coin de ma tête pour ce soir.

Je me redresse ensuite pour aller dans la cuisine chercher le dépliant de la pizzeria non loin de chez moi. « Au fait, tu fais comme chez toi, mon cœur ? » Disais-je en parcourant la carte du regard à la recherche d’une pizza qui me donnerait envie. Un petit sourire flottant sur mes lèvres quand je dis ce surnom, il est encore trop rare pour moi de l’appeler de la sorte, et ça me fait toujours cette douce sensation au creux de l’estomac, cette douce nervosité que l’amour fait naître. J’aime les sensations que je ressens quand je suis avec lui, bien loin de la terreur et de l’angoisse. Pour rien au monde je ne laisserais Bastien, car mon cœur, mon corps et mon esprit sont à lui maintenant, et pour longtemps. Je reperds enfin une pizza et attrape mon portable pour passer commande. Laissant Bastien évoluer librement dans mon appartement, je veux qu’il prenne ses marques, qu’il se sente en sécurité et chez lui. Je raccroche une fois la commande passé, puis je pose mon portable sur le comptoir qui sépare la cuisine et la pièce à vivre. « D’ici une demi-heure, ils sont débordé ce soir. » Disais-je en riant doucement, les bras croisé sur le plan de travail. « Ça nous laisse le temps pour choisir quoi regarder en mangeant si tu veux. Mais avant ça, Boisson ! » Je me tourne vers mon frigo et l’ouvre pour en voir le contenu. «  J’ai de l’eau, de la bière, un fond de jus d’orange. » Disais-je en secouant la bouteille avant de la remettre en place. « Ou du soda. Hm…. Que veux-tu boire dit moi ? »

Ft. Svein

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Il m'a manqué. Je suis heureux que cette soirée ait bien pu avoir lieu, parce que ça fait un moment qu'on ne s'est pas vus. Je n'ai pas osé lui envoyer de message pour ne pas remuer le couteau dans la plaie, mais je suis soulagé de constater que ça va entre nous. Il ne reste plus qu'à laisser le temps faire le reste et voir si tout ça peut s'arranger, ou non. Je serais malgré tout embêté si Svein et Paco ne s'entendent vraiment pas, ou si tous les trois ne parviennent pas à passer outre cette soirée. Je me retrouve un peu les fesses entre trois chaises, et ce n'est pas évident. J'ai bien une information qui me brûle le bout de la langue, et je ne sais pas si me retenir de le dire ou non serait une bonne idée. Et puis finalement, je décide de me lancer. Je ne sais pas franchement si ça donner lieu à quelque chose de mieux, mais ça pourra peut-être l'apaiser. « – Hm, Sven m'a dit qu'il ne voulait pas te faire partir... Juste te faire un peu peur. »

J'esquisse un petit sourire, et je hausse les épaules. J'ai bien compris que tous les trois ne seraient pas les meilleurs amis du monde, mais je crois que si je peux éviter à l'un comme à l'autre d'avoir de faux aprioris, c'est déjà ça de pris. La conversation s'engage sur quelque chose de plus idyllique : passer plus de temps chez lui, même quand il ne sera pas là. C'est vrai que j'ai un petit sourire idiot en m'imaginant le surprendre après une longue journée de travail. Je sens une douce chaleur en moi à sa promesse, et je glisse précieusement la clé dans l'une de mes poches. « – Fais attention, la prochaine fois je t'enregistre sur mon téléphone, ou je te le fais écrire », je lui réponds d'un ton taquin. J'ai envie de vivre tout ça avec lui moi aussi, et j'espère sincèrement que ça sera possible.

Je plonge mon regard dans le sien alors que mon sourire reste en place, et je passe une main contre sa joue. Je me remémore notre première rencontre, les doutes, et notre rapprochement, petit à petit. Je frissonne en repensant à notre première nuit ensemble, et je hoche avant de déposer à mon tour un baiser sur son front. « – C'est beaucoup mieux, oui. » Je le suis alors des yeux, et je me relève à mon tour après son invitation. Je commence alors mon petit tour de l'appartement, sans être trop intrusif pour autant. Je souris en m'arrêtant devant quelques photos, repérant des garçons qui lui ressemblent – probablement ses frères, dont il me parle souvent. Je reviens dans le salon quand j'entends à nouveau la voix de mon petit ami, et je viens aussi m'accouder sur le comptoir. Attendre ne me dérange pas, au moins, on est sûrs d'avoir de l'appétit quand la pizza arrivera.

« – C'est joli chez toi, je trouve que ça te ressemble. On s'y sent bien ! » En ce qui me concerne, en tout cas. C'est cosy et chaleureux. Caramel revient nous voir, alors je caresse doucement sa tête avant de relever les yeux vers Svein, qui est devant son frigo. « – Je veux bien une bière s'il te plaît, bébé. » Je le remercie lorsqu'il la dépose ensuite devant moi, et je trinque avec lui avant d'en boire une petite gorgée. « – Je ne suis pas trop difficile pour les films, alors on peut regarder ce que tu veux ! Enfin, sauf les films d'horreur trop flippants hein, je ne vais pas te laisser dormir de la nuit, sinon. » J'avoue dans un petit rire. Le pire pour moi, ce sont les histoires d'horreur basées sur des faits réels, je n'arrive jamais à fermer l'œil et me convaincre que ce n'est pas chez moi après ça.

Intrigue

I get a little bit nervous around you Feat Bastien

L’atmosphère de cette soirée est vraiment aux antipodes de la dernière. Elle est douce, chaleureuse, tendre. On se sent bien, en sécurité d’être nous et de nous aimer sans jugement ni interrogatoire. Elle est aussi bien loin des soirées que je passais avant de rencontrer Bastien. La crainte de l’autre a laissé place à une douceur…  Une douceur qui me plonge dans un bien-être inimaginable jusqu’à lors. Je ne mesure vraiment pas ma chance d’avoir Bastien dans ma vie, il a réussi à insufflé un nouveau souffle, un nouveau sens à ma vision du monde. Avant lui, je le voyais gris, fade, amaurose. Mais maintenant, il est éclatant de couleur et de tendresse. A la fois acidulé et doux, comme les bonbons que je mangeais étant enfant. Oui, avec Bastien, je me retrouve lentement, je retrouve mon insouciance que j’avais abandonné derrière moi pendant plus d’un an, et que c’est bon de la retrouver.

« – C'est joli chez toi, je trouve que ça te ressemble. On s'y sent bien ! » Un petit sourire né sur mes lèvres, comme à chaque fois qu’il me parle ou me complimente. D’après ma mère, je suis plus lumineux depuis que je sors avec lui, et comment ne pas l’être face à ce petit soleil ? Après avoir sortis deux bières, je m’accoude en face de Bastien et trinque avec lui avant de boire une gorgée. La fraicheur de la bière me fait du bien car je bouillonne de chaleur depuis qu’il est dans la pièce. Je me demande comment je vais finir cette soirée… « – Je ne suis pas trop difficile pour les films, alors on peut regarder ce que tu veux ! Enfin, sauf les films d'horreur trop flippants hein, je ne vais pas te laisser dormir de la nuit, sinon. » Un air malicieux né dans mes iris à ces mots. Il ne se rend donc jamais compte que ses phrases sont souvent à double sens ? « Oh tu sais, on trouvera bien une activité pour te faire oublier le film. Mais promis, on regardera quelque chose de soft.» Je bois une gorgée de ma boisson en souriant en coin. Ce serait mentir que de dire que je ne suis pas en manque de lui. Cette seule nuit ensemble fut tellement magique, tellement… addictive. Que j’en redemanderais encore et encore. Mais je ne veux pas le pousser ou le forcer à quoi que ce soit. Je veux qu’il se sente bien avec moi, qu’il soit assez en confiance. Car même si le cap de l’intimité a été passé, je sais qu’il a eu une relation assez compliquée avant moi, donc pour moi, cette patience avec lui est une preuve que je suis sérieux et que jamais je ne lui ferais du mal. Car il est beaucoup trop important pour moi maintenant.

« Ah au fait, j’ai eu une idée un peu folle… Que tu m’as un peu inspiré je dois te l’avoué. » Un petit rire m’échappe. « J’ai pris rendez-vous pour me faire tatouer… Et je voulais savoir si ça te dis de m’accompagner. Du moins, si tu n’as pas cours hein. » Cette idée un peu folle qui me trotte en tête depuis notre nuit ensemble. J’ai envie de me graver un symbole simple, le signe de ma renaissance. Et je veux qu’il soit à mes côtés pour ça car après tout, il est l’investigateur de ce nouveau moi, il est donc logique qu’il m’accompagne. Mais il y a aussi le fait que je sois totalement terrifié à l’idée de passer sous l’aiguille. Car je n’ai pas choisi le meilleur endroit pour me faire graver la peau, d’après le tatoueur. Il pense même que je suis un peu maso pour me faire tatouer les côtes dès le premier tatouage, et il n’a pas tort je pense…

Ft. Svein

I get a little bit nervous around you  

Je continue mon petit tour d’horizon de son appartement, sans être trop intrusif. S’il faut que j’y prenne mes marques, autant commencer à prendre quelques repères. Si je peux éviter de le réveiller en pleine nuit parce que j’aurais ouvert toutes les portes pour trouver les toilettes, alors je prends. Je le rejoins ensuite dans la cuisine, et je m’installe sur le tabouret, continuant de câliner Caramel alors que j’observe Svein avec un petit sourire. Je suis content que les choses soient bien moins tendues que lors de l’autre soirée. Et même si j’ai conscience que tous les trois ne pourront pas continuer de s’éviter indéfiniment, je préfère ne pas y penser pour ce soir, et seulement profiter de ce moment-là. Je le remercie en attrapant ma bière, et je trinque avec lui avant de commencer à en boire quelques gorgées. Je manque de m’étouffer à sa réplique, et je pouffe, portant une main à ma bouche pour éviter de tout cracher sur son bar. « – Le Uno est un super jeu de société, on en a pour des heures », je hoche la tête l’air de rien, pour entrer dans son jeu.

Pour certains, ce genre de phrase ce n’est rien du tout, mais ça me fait bizarre de me lâcher comme ça avec lui. D’habitude, je suis plutôt cette personne qui esquisse un sourire timide et rougit sans rien dire. Si elle trouve une réplique, elle ne le dit que dans sa tête, parce qu’elle a peur des conséquences ou des autres vannes qui peuvent suivre – commencer à paniquer face au manque de répartie, prendre la fuite ou se réfugier derrière un gobelet alcoolisé. Un manque de confiance et une peur du regard des autres que je me traîne depuis tout petit, même si l’entrée de Paco dans ma vie m’a aidé à me débarrasser un peu de tout ça. Alors, si je m’autorise à être ainsi ce soir, c’est bien la preuve que je me sens assez à l’aise avec Svein.  

Je caresse distraitement sa main libre du bout de mon doigt, et je relève la tête avec intérêt lorsqu’il m’avoue que je lui ai inspiré une idée. Au début, j’écarquille les yeux quand il me parle de tatouage, parce que je n’y avais pas pensé. Mon sourire revient bien vite, et je hoche vivement la tête à sa demande. Quiconque me connaît sait que les tatouages sont comme un péché mignon pour moi. Une addiction présente depuis de nombreuses années. Je me suis pourtant calmé depuis mon arrivée ici ; je n’en ai fait aucun en Norvège. Cette virée pourrait être l’occasion de rattraper le tir, on verra. « – Carrément ! Je serais ravi de t'accompagner, on a de moins en moins de cours à cause des exams en plus. » Ma curiosité est piquée, et mes yeux glissent doucement de ses bras à son torse, en me demandant où se trouvera le futur tatouage. « – Tu as déjà une idée de ce que tu veux te faire ? » Je ne suis pas tatoué de partout, mais une bonne partie de mon corps est recouverte d’encre noire, alors je peux aisément lui donner des conseils et lui raconter comment ça s’est passé pour moi.

Feat Bastien

I get a little bit nervous around you

Voir Bastien évoluer dans mon appartement me fait quelque chose. C’est agréable, car ça solidifie en quelque sorte notre histoire. C’est vrai, j’ai l’intention de passer beaucoup de temps avec lui ici, à lui faire découvrir la ville, mais aussi à profiter de sa présence au creux de mes bras, simplement recouvert d’un drap… Je secoue doucement la tête pour chasser cette pensée peu catholique de mon esprit mais c’est difficile. Surtout que les flashes de notre seule nuit me hantent encore… Ce désir au fond de mon être qui ne demande qu’à exploser… J’essaie de le garder bien enfouie, mais ça devient compliqué au fil des heures qui passent… Surtout en sachant que Bastien va passer la nuit ici. Me voilà nerveux. Alors pour éviter de penser à tout ça, je devis la conversation sur quelque chose de plus soft. Et cette idée de tatouage est un bon sujet pour éviter de revoir le visage d’extase de Bastien dans mon esprit.

« – Carrément ! Je serais ravi de t'accompagner, on a de moins en moins de cours à cause des exams en plus. » Un doux sourit né sur mes lèvres, j’attrape doucement sa main pour embrasser sa paume. Un remerciement muet, car je suis à la fois terrifié et excité de transformer mon corps en œuvre d’art. Une œuvre que seul Bastien pourra voir, toucher, embrassé… Bordel, je suis vraiment mal pour ce soir… « – Tu as déjà une idée de ce que tu veux te faire ? » Je hoche doucement la tête en souriant comme un enfant. « Oui, c’est déjà décidé, je vais me faire une colombe blanche symbole de la paix, posée sur une branche de cerisier en fleur, symbole de renaissance. » Je prends une gorgée de ma bière en jouant distraitement avec les doigts de mon amant. « Et j’ai choisi de la faire sur les côtes… Du côté gauche. » Un petit rire m’échappe alors, en repensant à la tête du tatoueur en lui annonçant l’emplacement. « D’après lui, je suis un peu maso de le faire à cet endroit. Car il y a pas pire comme douleur. » Nouveau rire alors que j’embrasse une nouvelle fois la main de Bastien. «  Mais si tu es à mes côtés, je sais que je peux tout supporter… »

C’est à ce moment que le livreur décide d’arriver, je lâche alors Bastien à contre cœur pour aller ouvrir et récupéré notre commande. Je salue le livreur que je connais un peu à force de commander des pizzas quand j’ai la flemme, puis je le paie afin de récupérer notre repas qui me donne déjà l’eau à la bouche par l’odeur que dégagent les boites. Je me rends seulement compte que j’ai vraiment faim. « A table bébé ! » Disais-je en fermant la porte avec mon pied. Je retourne vers le salon ou je pose les boites sur la table basse. « Mais avant, je veux un câlin... » Disais-je avec un petit air malicieux en m’approchant de mon petit ami. Je pose mes mains sur ses hanches en souriant doucement, attirant son corps contre le mien. « Tu sais que tu es magnifique… ? » Je pose un petit baiser sur son nez, puis sa joue et je me retiens tant bien que mal de ne pas poursuivre ma descente vers son cou qui cri mon nom… « Je t’aime tu sais… » Soufflais-je en collant mon front contre le sien. J’ai ce besoin de lui montrer que je tiens à lui depuis cette dispute avec son meilleur ami. J’ai l’impression que si je ne suis pas assez démonstratif, ça risque de lui faire peur, et donc le faire fuir…  « Comment as-tu fais pour me faire fondre à ce point en si peu de temps… »Murmurais-je en caressant ses hanches avec mes pouces.

Ft. Svein

I get a little bit nervous around you  

Avec le nombre de tatouages que j’ai sur le corps, je ne peux que l’encourager s’il a envie de s’en faire un, lui aussi. Je me souviens encore de mon tout premier. J’étais partagé entre la peur et la surexcitation. J’ai bien failli prendre mes jambes à mon cou quand j’ai vu l’aiguille, et puis, passées les premières minutes, ça allait. Il faut dire que c’était une petite pièce. Et puis j’en ai fait deux, trois, quatre. L’addiction a pris le pas sur le reste et j’en ai plus de quarante maintenant. Certains sont faits sur un coup de tête, d’autres sont plus réfléchis – mais je n’en regrette aucun, c’est le plus important. Je souris doucement à son geste, et je l’écoute avec attention quand il m’explique son idée, imaginant plus ou moins ce que ça pourrait donner.

« – C’est un joli choix ! Je t’avoue que j’avais un peu peur que ce soit mon prénom. » Amusé, j’écarquille un peu mes yeux pour nourrir ma plaisanterie. Je nous souhaite d’aller le plus loin possible, là n’est pas la question. Seulement, j’ai toujours trouvé cela étrange quand une personne en couple se fait tatouer le prénom de son ou sa partenaire. Si ça les rend heureux, tant mieux j’imagine, mais très peu pour moi. Il y a des manières plus implicites et jolies de faire référence à un être aimé dans un tatouage. D’ailleurs, l’idée de renaissance pour Svein me met la puce à l’oreille, et je me concentre sur l’aspect pratique pour éviter de rougir. « – Les côtes ? Il a raison, c'est super douloureux. » Je fais la moue en me remémorant ma propre expérience. Ma cage aux oiseaux est plutôt petite et haute, et pourtant, ça ne m'a pas empêché de me mordre le poing. « – Ça m’étonnerait que ce soit un boucher quand même, ça ira, et puis je serai là. Tu pourras me serrer la main ! Évite de me péter quelques phalanges quand même, j'en aurai besoin ces prochaines semaines. »

Quand la sonnette retentit, je bois une nouvelle gorgée de ma bière, et je laisse Svein aller ouvrir avant d’aller me laver les mains. La bonne odeur des pizzas envahit la pièce maintenant, et ça me donne encore plus faim que je ne le pensais. Je glousse bêtement quand Svein me réclame un câlin, et je ne me fais pas prier, rejoignant rapidement ses bras alors que mes bras trouvent naturellement leur place derrière sa nuque. Depuis, il a compris mon besoin d’être rassuré et câliné – une habitude prise depuis la fin de mon adolescence, un besoin d’avoir un cocon réconfortant. Je ne sais pas si ce besoin de tendresse me passera en « grandissant », mais là, blotti dans ses bras, je n’ai pas envie de le lâcher tout de suite. De toute façon, je suis toujours rarement le premier à me détacher quand on me fait un câlin.

Ses baisers me font sourire comme un adolescent, et j’embrasse ses lèvres en douceur, l’une de mes mains venant se poser sur sa joue, alors que l’autre effleure les cheveux dans sa nuque. Je caresse délicatement la peau douce sous mes doigts, et je me sens clairement rougir à son compliment, je lui fais un petite grimace, parce que je sais que c’était le but recherché. « – Dit celui à cause de qui j'ai failli me prendre la porte d'une boulangerie quand je l'ai vu. » Bon, j’exagère pour la blague, mais c’est vrai qu’il est loin de m’avoir laissé indifférent lors de notre première rencontre. Ça, je n’en ai pas vraiment eu conscience sur le moment ; à l’époque, j’étais loin d’avoir le cœur à me replonger dans tout ça. J'effleure le bout de son nez avec le mien, et j'embrasse son front à mon tour.

« – Je t'aime... N'en doute pas. » Il s'est peut-être fait des idées depuis son altercation avec Paco, et le silence qui a suivi, mais si c'est bien le cas, j'espère qu'elles seront vite chassées de son esprit. Je frissonne sous son toucher, et j'ai l'impression que la tentation n'est pas loin. « – Si je te le disais, ça serait de la triche. Tu comprends, les filtres d'amour c'est hyper complexe à concocter, je ne vais pas te refiler facilement tous mes secrets.  » Amusé, je mise sur l'humour pour essayer de faire baisser la température de quelques degrés – du moins pour l'instant. Sinon, ce sont les pizzas qui vont être froides après, et ça serait vraiment dommage, quand même. Tout le monde sait que c'est moins bon quand c'est réchauffé.

Feat Bastien

I get a little bit nervous around you

Tout à l’air tellement simple avec Bastien. C’est reposant d’être à ses côtés et de l’écouter parler, car le son de sa voix est comme une mélodie, elle me berce et apaise mes inquiétudes sur notre avenir. Il est vrai que j’ai une peur constante qui me ronge depuis que j’ai fait la connaissance de son meilleur ami. Cette peur qu’il parte sans moi, me laissant seul face à tous ces beaux moments passé ensemble. Oui, ma plus grande peur aujourd’hui, c’est perdre cet homme qui est venu illuminer ma vie, après plus d’un an en enfer. J’approuve doucement quand il me dit qu’il m’accompagnera lors de mon rendez-vous. Savoir qu’il sera à mes côtés pendant qu’on me tortura mes côtés.  

« – Dit celui à cause de qui j'ai failli me prendre la porte d'une boulangerie quand je l'ai vu. » Un petit rire m’échappe en imaginant la scène car, moi-même, j’ai plus d’une fois failli me prendre cette vitre en observant mon français dans cette boulangerie. Chaque fois qu’il passait cette porte, j’étais comme hypnotisé par son regard si particulier, qui est devenue la plus belle chose qui m’était donné de voir dans ma petite vie. Alors quand le moment c’est présenté, je l’ai aidé car j’aurais tout fait pour entendre à nouveau sa voix bafouiller des mots en Norvégien. C’était tellement mignon, et après sept mois, je trouve que ça n’a pas perdu de son charme. « – Je t'aime... N'en doute pas. » Un long frisson me parcours le dos, j’aime tellement l’entendre me le dire et au fond de moi, ça me rassure car je le sais sincère avec moi. Bastien n’est pas le genre d’homme à exprimer ce genre de chose sans sentiment derrière. Je ressers un peu son corps contre le miens en lui demandant comment il a fait pour me rendre si accros à lui, a son corps, ses baisers… « – Si je te le disais, ça serait de la triche. Tu comprends, les filtres d'amour c'est hyper complexe à concocter, je ne vais pas te refiler facilement tous mes secrets.  » Je ris doucement en posant un baiser sur son nez avant de me détacher de lui à contre cœur.

« Aller vient on va manger. » Disais-je en prenant sa main pour l’attirer vers le canapé ou on s’installe après que j’ai ouvert les boites de pizza devant nous, sur la table basse. L’odeur qui s’en dégage me donne l’eau à la bouche et je me rends compte maintenant que j’ai vraiment faim. Quand je suis avec Bastien, j’ai l’impression que le temps s’arrête, que mon monde ne tourne plus qu’autour de lui. J’attrape une part dans une main et la télécommande de l’autre pour allumer la télé et mettre une chaine au hasard ou une sitcom passe en ce moment. « Bon appétit mon ange. » Disais-je avant de morde dans ma part en lâchant un petit gémissement satisfait.  Et d’un coup, une idée germe dans mon esprit, une idée diabolique. Combien de temps va-t-il falloir à Bastien pour craquer et me sauter dessus ? Je sais c’est cruel de faire ça, mais j’ai envie de m’amuser et de voir ou sont ces limites quand il est à mes côtés. J’ai envie de le voir ce lâcher et de le savoir assez à l’aise pour le laisser aller. Alors je m’amuse à détourner de manière érotique tous mes gestes avec un petit air innocent sur le visage, attendant de voir si mon homme capte mon petit manège.

Ft. Svein

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Je retrousse mon nez avec un sourire amusé. Je suis presque sûr qu’il n’ose pas encore me dire que mes blagues sont nulles, même si j’en ai bien conscience. Tiens, j’attends avec impatience le jour où il me lancera un coussin pour me faire taire. Je caresse encore un peu les cheveux présents dans sa nuque, et je hoche la tête quand sonne l’heure du repas. Je le suis alors jusqu’au canapé, où je me laisse tomber près de lui avec un petit soupir satisfait. Je me penche aussi pour attraper une part de pizza, et je souris face à l’odeur qui me chatouille les narines. « – Vous avez du fromage bizarre en Norvège, mais vous savez faire les pizzas, quand même. » Je lui jette un coup d’œil taquin, et je m’adosse à nouveau au canapé quand j’ai le précieux sésame en main. « – Bon appétit ! »

Je lève les sourcils en entendant le bruit qu’il me le pond, et je secoue la tête avec un petit rire. Les Norvégiens ont peut-être une manière bien à eux de montrer qu’ils apprécient la nourriture aussi, même si c’est bien la première fois que je vois ça – innocent, mais pas complètement idiot quand même, je me doute bien que ce bruit est exagéré pour attirer mon attention. Gagné. Je fais toujours en sorte d’être un peu en contact avec lui ; deux jambes, deux épaules qui se touchent. C’est idiot mais ça me rassure, même si je sais qu’il ne risque pas de s’envoler où que ce soit. Je commence à manger tout en jetant des coups d’œil distraits à la télé, rassuré que ce ne soit pas un film d’horreur. D’une, je n’aime pas vraiment ça, et de deux, en mangeant, c’est quand même limite.

Mon attention se retrouve bien vite attirée par des gestes de mon petit ami, gestes qu’on ne fait pas habituellement en mangeant une pizza, mais dans un tout autre contexte. Je cligne d’ailleurs plusieurs fois des yeux pour m’assurer que je ne m’imagine pas tout ça, mais non, il le fait bien exprès. Quel… Je prends le temps d’avaler ma bouchée, restée en suspens, et je me décide à entrer dans son jeu, mais peut-être pas de la manière dont il pense.

« – Euh... ça va, je vous dérange pas ? Tu n'as pas honte de me tromper sous mes yeux ? » J'essaie de masquer un rire, mais c'est peine perdue quand je remarque une tâche de sauce tomate sur sa joue. Il a dû se salir en faisant je ne sais quoi, heureusement que ça n'a pas atterri sur son canapé. Je me penche alors et j'attrape alors une serviette sur la table pour l'essuyer. « – Je savais pas que t'étais pizzasexuel. Décidément, quel drôle de pays. » Je conserve mon ton amusé, et je dépose un baiser dans son cou avant de me replacer dans le canapé. « – Tu peux pas attendre quelques petites minutes ? » Je demande avec un ton innocent, tentant de garder mon sérieux alors que mes yeux se reposent sur la télé.

Feat Bastien

I get a little bit nervous around you

Bon j’avoue, j’exagère beaucoup trop ma façon de manger. Mais je suis en manque de lui. En manque de ses bras, de ses baisers, de ses regards suppliants… Je chasse les images de notre seule nuit de ma tête, car à elles seules, elles peuvent provoquer beaucoup trop de choses incontrôlables. Je continus tout de même mon petit manège, en le tournant un peu en comique pour détendre l’atmosphère car je commence à sérieusement à me sentir à l’étroit dans mon jogging… « – Euh... ça va, je vous dérange pas ? Tu n'as pas honte de me tromper sous mes yeux ? » Un rire s’échappe de ma gorge alors que je prends une gorgé de ma boisson. Ce n’est vraiment pas l’effet que je cherchais à provoquer chez mon petit ami mais, au moins, ça a eu le don de l’amuser. Je l’observe me pendant qu’il essuie ma joue. Ces yeux verts émeraude m’envoute, c’est comme plonger dans un lac glacé sauf que le froid, je l’accueil avec joie. Car ce froid est vite replacé par la chaleur de l’âme de Bastien. Ce contraste est enivrant, addictif, que je passerais mes journées à les observer.

« – Je savais pas que t'étais pizzasexuel. Décidément, quel drôle de pays. » Un nouveau rire m’échappe vite remplacé par un long frisson quand les lèvres de Bastien se posent sur mon cou. Non mais… Comment je vais tenir si il se met à agir de la sorte ? Je ne suis qu’un homme, un homme fou amoureux, une vraie bombe à retardement en présence de son petit ami. « Il y a bien des choses que tu dois encore découvrir sur mon pays mon ange. » Disais-je en passant mon bras sur le dossier du canapé et en reportant mon attention sur la télé, je laisse ma main caresser la nuque de Bastien distraitement. Oui, il a tant à apprendre encore, sur mon pays mais aussi sur moi… Mon passé… En y pensant, ma joie retombe un peu, mais je garde contenance pour ne pas inquiéter Bastien, c’est encore trop tôt pour qu’il sache, pour qu’il voit enfin mes cicatrices invisibles, qu’il comprenne mon comportement lors de cette soirée de l’enfer.

« – Tu peux pas attendre quelques petites minutes ? » Cette petite pique me sort de mes sombres pensées, et m’arrache un sourire. « C’est compliqué de résister quand on a un petit ami comme toi. » Non c’est vraiment trop compliqué mais je me retiens difficilement de lui sauter dessus. Si j’avais laissé mon instinct parler, on serait dans mon lit à l’heure qu’il est. Mais je me contiens, pour ne pas le brusquer, pour qu’il se sente en confiance avec moi car c’est le plus important, c’est dans la confiance qu’une relation à des chances de s’épanouir et de perdurer. Et c’est tout ce que je souhaite vivre avec lui, une belle et longue histoire. Je veux voir son visage s’illuminer à chacune de mes blagues foireuses, j’ai envie de le voir sourire au réveille, quand il réalise qu’il est dans mes bras, je veux lui offrir le moyen de voir tous ses rêves se réaliser, car il le mérite…

« Tu comprends quelque chose ? » Demandais-je à Bastien en jouant avec une mèche de ses cheveux. Ça fait un petit moment qu’il regarde une émission en Norvégien sans sourciller ce qui m’étonne car depuis que je le connais, je peux compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où je l’ai entendu parler ma langue natale. Et on ne peut pas dire que je sois le meilleur professeur pour lui apprendre cette langue… J’ai choisi la facilité en parlant directement français avec lui, il faudrait que je remédies à ça un jour, car ce serait dommage qu’il reparte d’ici sans parler le Norvégien. Mais j’évite de penser à son départ, si départ il y a un jour, car je risque de très mal le vivre… « Tu veux mettre autre chose sinon ? » Disais-je en caressant de nouveau la nuque de Bastien, après avoir délaissé sa mèche de cheveu pour la douceur de sa peau.

Ft. Svein

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La situation m’amuse. Je ne peux pas dire que ça ne me manque pas non plus. J’ai repoussé ce cap un petit moment, pour m’assurer de ses sentiments et de ses intentions avec moi, et à Geilo, il ne m’a pas déçu sur ce point-là. Depuis qu’on s’est rencontrés, on a senti l’un comme l’autre cette assurance entre nous. Si je n’avais pas eu une ancienne histoire compliquée, on se serait peut-être lancé dans une amitié arrangée, avant de se rendre compte de nos sentiments. Mais je ne regrette pas la manière dont ça s’est passé finalement, bien au contraire. J’essuie sa joue avec un petit sourire, et un léger rire s’échappe de mes lèvres. « – Mes cours sont bientôt finis, j'espère bien que tu vas me montrer pleins de trucs. » Il m'a déjà fait découvrir la montagne la plus haute de Bergen après tout, c'est un bon point de départ.

Je nous imagine déjà randonner et marcher parmi toutes ces maisons colorées. C'est tellement joli que je pourrais les photographier pendant des heures. Je me penche pour reprendre une part de pizza, et je sens mes joues rougir à son compliment. Un sourire idiot naît sur mon visage, et je secoue la tête avec un faux air résigné. « – Ce sont mes tatouages qui sont beaux, moi je n'ai rien d'exceptionnel. » Oh, je ne le dis pas pour récolter toute une litanie de compliments, mais je le pense vraiment ; des cheveux bouclés, c'est commun. Je sais juste que je suis chanceux pour mes yeux ; d'après ce que j'ai pu lire une fois, il n'y a que 2% de la population mondiale qui possède des yeux verts, alors j'en suis plutôt fier. « – Et j'en ai envie aussi. » Je murmure contre son oreille, lui lançant un regard innocent.

Je dépose un nouveau baiser sur sa joue en me calant contre lui, et je me remets à manger tranquillement ma pizza, les yeux se reposant sur l'écran de la télévision. Je sens ses caresses dans mes cheveux et sur ma nuque, et un petit soupir d'aise passe la barrière de mes lèvres de temps en temps. J'ai l'impression que ce qu'on regarde équivaut à un Friends norvégien, les rires en moins, mais je me trompe peut-être.

Je lève un sourcil à la demande de mon petit ami, et je hausse les épaules avec un air amusé. « – Je suis presque sûr qu'ils viennent de dire "cuisine" et "café", mais sinon... J'essaie de deviner ce qui se dit en fonction de ce qu'ils font. » Je tourne la tête vers lui pour lui lancer un regard complice. « – On peut peut-être même les sous-titres si tu veux continuer à regarder ? Je pensais pourtant que la partie "télévision" cèderait bientôt la place à autre chose. » À mon tour de le tenter un peu.

Feat Bastien

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« – Et j'en ai envie aussi. » Son aveu, aussi léger qu’une plume sur la peau, me fait totalement perdre mon calme. Je prône le consentement mutuel pour ce domaine, je ne ferais jamais rien son consentement. Non seulement car je sais qu’il a eu une relation compliqué avant moi, mais aussi par respect pour lui, je ne pourrais jamais le forcer à quoi que ce soit, contrairement à mon ex à moi… Mais ça, je ne lui dirais que bien plus tard, car pour l’instant, je n’ai qu’une envie, c’est de retrouver sa peau, d’embrasser ses tatouages, les caresser, partir à l’exploration de ces terres plus si inconnues, mais que je ne connais pas encore assez à mon goût.

Je reporte mon esprit sur la télé et je suis curieux de savoir si il y comprend quelque chose. « – Je suis presque sûr qu'ils viennent de dire "cuisine" et "café", mais sinon... J'essaie de deviner ce qui se dit en fonction de ce qu'ils font. » Un petit rire m’échappe en secouant doucement la tête de droit à gauche amusé. « Ils viennent de rire « usine » et « Cafté » » Disais-je amusé « Mais je comprends que tu te sois un peu mélangés les pinceaux ? On dit comme ça en français non ? » Même si mon français est impeccable, les expressions ont encore quelques secrets pour moi. « Mais je t’apprendrais les subtilités de la langue promis. » Puis je luis demande si il veut mettre les sous-titres afin de comprendre un peu mieux cette série entre friends et les experts. « – On peut peut-être même les sous-titres si tu veux continuer à regarder ? Je pensais pourtant que la partie "télévision" cèderait bientôt la place à autre chose. » Je lui lance un sourire complice en comprenant ou il veut en venir. Il faut être stupide pour ne pas comprendre ce lourd sous-entendu.  « Un uno ? C’est vrai que c’est divertissant, et on en aurait pour des heures comme tu le sais. » Je me retiens de rire en lui balançant sa propre vanne de début de soirée.

Je me penche alors, pour attraper la télécommande et couper la télé, plongeant la pièce dans un silence reposant. Une ambiance électrique s’installe doucement entre nous, une tension qui grimpe doucement en moi et qui n’a qu’une envie, exploser. D’un geste habille, je me redresse et attrape Bastien comme un sac sur mon épaule tout en riant. « Allons chercher le Uno alors ! » Disais-je mort de rire en le portant sans difficulté sur mon épaule. L’avantage de bosser dans un café c’est que la manutention sculpte le corps aussi bien que la salle de sport. J’amène mon petit ami dans mon repère, cette pièce encore vierge de toutes relations, cette pièce que je veux repeindre avec les sourires, les rires, les soupires de Bastien.

Une fois dans ma chambre, je repose mon petit ami sur le sol délicatement avant de l’attraper par les hanches pour ramener son corps contre le mien. J’ai besoin de ce contact pour me sentir vivant, mais ce soir, je sais qu’il ne sera pas suffisant. « J’ai un aveux à te faire… Tu es le premier à venir ici… » Soufflais-je en lui désignant ma chambre du regard. Elle reste à mon image, simple, sobre, avec quelques posters de groupe que j’apprécie sous cadre au-dessus de ma tête de lit. Une guitare prône fièrement prêt de la fenêtre sur son socle. « Et j’espère que tu seras le seul et dernier. » Je scelle mon aveu par un baiser. Un doux baiser qui exprime tout ce que je ressens pour lui, tout ce que je n’arrive pas à exprimer, tous mes secrets inavoués. L’une de mes mains remonte sur sa joue alors que l’autre se glisse dans son dos pour que nos corps ne fasse plus qu’un, pour que je m’enivre de ce contact qui me devient si vitale depuis que le français est dans ma vie. Je suis fou de lui, je l’aime plus que tout, et cette nuit, je compte bien lui prouver ce que je ressens pour lui. Cette nuit, je vais lui décrocher toutes les étoiles pour qu’ils puissent les touchers du bout de ses doigts.

Feat Bastien

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Feat Bastien

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Feat Bastien

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