What do you want from me ? (Moon-jeong)

29.12.19 16:55

What do you want from me ?

Une nouvelle journée de travail. Un rituel somme toute normal pour le commun des mortels, mais ça me fait encore bizarre de me lever tous les matins pour effectuer un travail si naze. J'apprécie la compagnie des animaux, c'est vrai (ils sont bien souvent bien plus agréables que les hommes), mais on ne peut dire que j'ai l'occasion d'en voir beaucoup, enfermée derrière mon guichet, et à distribuer des billets toute la sainte journée. C'est comme si j'étais en cage moi aussi, en fait. Enfin, je préfère cette cage-là à celle de la mafia, si j'étais restée à la maison. Et ce même si c'est toujours plus difficile de jour en jour de ne pas rouler des yeux quand des visiteurs se croient drôles en tentant une blague. "Ah, il y a un problème avec la machine ? C'est gratuit, alors !" Oui oui Henri, hilarant, ce n'est pas comme si tu étais la vingtième personne à m'avoir sorti ça cette semaine.

Quand arrive l'heure de la pause déjeuner, je dépose le panneau "fermé" avec force, et je pousse un petit soupir en fermant la vitre. Enfin. Je vais alors m'acheter un sandwich et une boisson à la brasserie du coin, et je vais me poser dans un mini parc non loin de l'entrée du zoo. Je sors mon téléphone de ma poche pour m'occuper un peu, et un commentaire sur mon Instagram me fait froncer les sourcils, mais je n'y prête pas plus d'attention que ça. Je ne pense pas que ce soit eux : ils ont des manières bien plus efficaces pour atteindre quelqu'un que de laisser des mots désobligeants sur les réseaux sociaux. Quelques minutes plus tard, je sens un regard pesant sur moi. Alors, les sens en alerte, je regarde tout autour de moi, la mine renfrognée. J'en délaisse même mon déjeuner. Vivre sous la pression d'être rattrapée un jour ou l'autre ici, voilà ce que ça fait.

Et alors que je continue d'observer les environs d'un air sévère, je repère une jeune femme, à mon opposé, un appareil photo entre les mains. Mes poings se serrent et je sens mon cœur battre fort contre ma poitrine. Alors, c'est ça ? Ils m'ont envoyé une espionne ou quelqu'un du genre ? Ils ont recommencé la phase "intimidation" avant d'envoyer quelqu'un d'autre terminer le sale boulot ? Et bien au moins, je pourrais dire que je me suis battue jusqu'au bout. Marchant jusqu'à la brune avec détermination, ma colère s'intensifie quand je remarque qu'elle n'arrête pas de me prendre en photo, même en me voyant débarquer face à elle. J'ai l'impression que ça s'intensifie. Est-ce que j'ai une tête de bête de foire pour elle ? Peut-être que la situation l'amuse. « - Hey ! Ce sont les animaux qu'il faut prendre en photo, pas moi ! »

Les dents serrées, je l'observe d'un œil mauvais tandis que je tends le bras pour attraper son appareil, sans succès, car elle a malgré tout l'air d'y tenir, ce qui me fait me poser quelques questions sur son identité. « - Efface-moi ça tout de suite ! » Je grogne entre mes dents, les yeux plissés. « - Alors quoi, ils t'envoient pour me faire peur et ils vont s'en délecter, c'est ça ? » Je me fiche bien de savoir si on nous observe ou non à ce moment-là, tout ce que je veux, ce sont des réponses.

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30.12.19 21:16

Il y a des jours, comme ça, où le froid ne parvient qu’à alimenter ton envie voire ton besoin de foule, de contacts discrets ou murmurés. Le Zoo de Fredelig t’a parut une bonne idée ce matin là, pour une fois que tu sors le jour d’ailleurs. Tu brises un peu des habitudes que tu n’as pas encore eu le temps de prendre, trop blasée à l’idée de défaire les cartons de ton appartement. Ca va faire quelques jours que tu es, là tu pourrais t’y mettre, mais ce n’est pas ton genre.
Comme si quelque chose te soufflait en permanence que tu pourrais avoir besoin de changer de pays, encore, incessamment sous peu. Agacée par ce sentiment, ton appareil photo n’a pas arrêté de se braquer sur les passants, discrètement, captant des moments de vie dont tu étais la seule à véritablement savoir capter l’instant. Un petit sourire caustique se dessine parfois sur tes lèvres, surtout quand tu te persuades d’inventer une vie à ce couple beaucoup plus légitime que des tabloïds n’aimeraient le raconter. Tu trouves des familles, des instants simples, des couples, des vieux solitaires lovés dans leurs écharpes en train de donner des graines à des oiseaux dont tu ne connais pas le nom. Tu t’es arrêtée toi-même plusieurs fois devant les vivariums, fascinée par les amphibiens et reptiles qui peuplaient l’endroit le plus chaud de tout le Zoo. Un passage face à une vitre plus sale que les autres te renvoie ton reflet, et tu le découvres comme si tu ne t’étais plus vue depuis un petit moment.

Ca t’arrive. D’être tellement focalisée que sur les autres que tu ne t’imagines même plus ce à quoi tu ressembles, comme si tu n’existais plus, ou tout simplement pas. C’est drôle à quel point les êtres paraissent vite immortels une fois que ton appareil les a capté ; mais quid de la personne du photographe ? Tu t’aimes en spectre, en un sens. Mais sur l’instant, ça t’agace. Un emmerdeur te trouverait charmante, avec tes pommettes rougies par le froid, les lèvres légèrement maquillées et les cheveux qui tombaient sans formes autour de ton visage. Côté vestimentaire tu es allée au plus simple, avec un très long manteau qui cache le peu de formes que tu as, des bottes et un pantalon pratique. Tu secoues la tête et chasse les mauvaises idées qui germent dans ton esprit, même si tu finis par refaire un pas en arrière et prendre ton propre reflet dans la vitre.

Les photographes aussi ont le droit d’exister. Tu n’es pas vraiment en fuite. C’est ton moyen de t’en persuader, d’une certaine manière.

Ragaillardie, tu ne devines l’heure qu’en voyant l’affluence des passants diminuer et celle des gens assis en train de manger des sandwichs augmenter. Ton ventre ne gargouille pas encore malgré ton jeun de la veille, ce qui n’est pas plus mal, tu sauras le récompenser de ne pas te déranger immédiatement. Tu captes une rouquine à l’air sévère, et tu n’aurais pas plus fait attention à elle si cette dernière n’avait pas commencé à s’avancer d’un pas presque menaçant. « Oh oh j’ai tiré le gros lot là, qu’est-ce que tu as à cacher ma belle ? »
Tu recules d’un pas pour éviter qu’elle ne touche à ton appareil, prête à esquiver si un coup devait partir.

— Les humains se comportent régulièrement comme les pires des bestiaux, je ne vois pas trop la différence.

La taquinerie n’est à but que de voir sa réaction, qui ne tarde pas à muer en quelque chose de plus étonnant que juste une furie prête à te dépecer par contrariété.

— Non, réponds-tu effrontément quand elle te demande d’effacer.

Et la suite t’intrigue. Ah, tu reconnais cet air, tu en voyais souvent passer dans votre propre clan. Tu affiches un petit sourire victorieux, bien que tu ne sois en train de gagner un jeu auquel tu es la seule à posséder les règles.

— Puisque tu sais qui m’envoie, tu sais que je suis plus qu’un avertissement. Cela dit, je ne suis que de la main d’œuvre, m’atteindre ne changera rien à ta situation…

05.01.20 21:45

What do you want from me ?

Bien vite, mon impression d'être épiée n'en est plus une. C'est une réalité. Je devrais sans doute observer les alentours avant de tenter quoi que ce soit, mais dès que je repère la cause de ma gêne, je me dirige vers la jeune femme sans trop réfléchir. D'un autre côté, je n'ai pas grand-chose à perdre ici, si ce n'est ma vie. Et quand on pense que je n'ai pas la moindre idée de ce que j'y fais, si ce n'est assurer un semblant de survie... Ouais non, je n'ai vraiment plus grand-chose à perdre. Cela me ferait quand même plaisir de me battre encore un peu avant de les laisser m'avoir. Je ne suis pas idiote, je sais très bien que c'est ainsi que mon histoire va se finir. Mais je n'ai pas fait des centaines et des centaines de kilomètres pour me laisser attraper si facilement. Pas si vite, pas comme ça. Le visage déformé par la colère, je me sens bouillir quand les Clic n'ont pas l'air de se stopper lorsque j'arrive près d'elle. Au contraire, ils redoublent. Une ultime provocation, sans doute là pour tester mes nerfs et m'inviter à réagir. Elle s'y attend.

Dommage qu'on soit en public. Oh, ma colère va sortir, il n'y a pas de soucis à se faire pour ça, mais une partie de moi me souffle de ne pas faire autant de vagues que si nous n'étions que toutes les deux. Une altercation musclée, c'est prendre le risque de me faire renvoyer et donc, de perdre mon appartement. Elle ne va pas me rendre la vie facile, pourtant, et je serre les dents quand elle ne m'offre que nonchalance et défi. Je retrousse mon nez quand elle me renvoie mon commentaire sur les animaux, mais ça ne m'arrête pas dans ma tentative pour lui arracher son appareil photo des mains. « - Tu t'es vue ? Une vraie rapace. C'est comme ça que tu prends ton pied ? » Je grogne en réalisant qu'elle est toute aussi agile, mais ça ne m'étonne pas : j'imagine qu'ils font venir leurs meilleurs éléments sur place dans ces cas-là. J'en serais presque flattée.

Je garde mon air dur tout en la détaillant. Je me demande quel rôle elle occupe auprès de la mafia. A-t-elle repris ma place ? N'est-elle qu'une espionne ou a-t-elle reçu des ordres précis ? Et puis, même si je suis persuadée de ne plus les craindre comme autrefois, mon rythme cardiaque s'emballe pourtant quand je l'entends parler de l'organisation. Bingo. J'ai vu juste. Elle n'a pas d'accent russe, et c'est un détail qui aurait pu me chiffonner, si seulement son audace et sa témérité ne m'avaient pas prise de court. Son langage et sa manière de se comporter ressemblent à ce que pourrait faire un agent de la mafia. j'espère que ce n'est pas une mauvaise blague. Un sourcil arqué, je me recule alors d'un pas. Je regarde pour la première fois autour de nous, mais rien ne semble avoir vraiment changé. Pas de regard intrigué. Pas d'étrange individu dissimulé derrière des lunettes de soleil ou plongés dans des mises en scène bien trop impeccables pour être réelles.

« - Très bien. » Je pousse un soupir, et je me tourne à nouveau vers elle, les sourcils froncés. « - Qui est-ce qui t'a envoyé, alors ? Alekseï ? Igor ? » Je sens ma mâchoire se contracter à la simple évocation de leurs noms. J'ignore ce que ces enflures comptent faire avec ces photos. Je ne sais même pas si j'ai envie de le savoir, d'ailleurs. « - C'est quoi, la prochaine étape ? T'as un silencieux dans ton sac, mh ? »

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05.01.20 22:33

— J'ai toujours préféré les reptiles aux rapaces, mais ma foi pourquoi pas ! t'amuses-tu alors que tu échappes à une nouvelle prise.

Tu restes sur tes gardes mais tes yeux ne sont happés que par sa silhouette. Un ricanement s'étouffe dans ta gorge ; tu te sens comme une poupée quelque peu désarticulée mais toujours guidée par des fils indestructibles et invisibles, dont tu serais magiquement la seule maîtresse. Poupée et maître des poupées, profil intéressant s'il en est.

— T'imagines même pas à quel point l'orgasme est proche, surtout si tu continues de t'ajouter, rajoutes-tu d'un ton faussement langoureux qui te donne juste un aspect... glauque.

Tu sais que tu as mis les deux pieds dans le plat. Tu as touché un nerf déjà abîmé ou trop renforcé, et le spectacle en valait clairement le détour. Vous restez quelques longues secondes à simplement vous regarder, toutes les deux. Son visage était dur, voilé d'évenements dont tu ne pourrais jamais imaginer le contenu ; mais le contenant, tu l'avais sous les yeux. Son corps ne trompait pas, comme tu es persuadée de ne pas faire d'erreur. Elle fuit, et ses mots le confirment. Alekseï, Igor ; la Russie, berceau de bien des choses, bonnes comme mauvaises. Tu avais eu affaire à des russes, il y a longtemps. Pas toujours les plus soucieux de l'état physique ou mental de leurs cocontractants.

Elle te répond, et ton sourire finit par s'élever jusqu'aux bords de tes oreilles. Tu te pinces les lèvres rougies par le froid, tentes d'appliquer une main devant ta bouche pour prévenir ce qui allait se passer, mais c'est bien trop tard ; tu éclates de rire, tout bonnement et simplement, d'un rire clair qui ne t'avait pas pris depuis ta rencontre avec Axl. Tu finis par te calmer avant de faire un petit geste de la main envers la russe, soupires et respires un bon coup avant de reprendre la parole.

— Je plaisante... je photographie les passants par habitude. Par contre, tu respires l'anxiété et l'agressivité, trop repérable pour quelqu'un qui te chercherait vraiment.

Une certaine compassion s'est invitée dans ton coeur ; tu fais volte-face afin de lui tourner le dos, mais surtout à but qu'elle puisse voir l'écran de ton appareil photo alors que tu le manipules. Ainsi, tu effaces toutes les photos qui la concerne ; tu n'as pas beaucoup de règles, dans ton métier.
Mais des gens qui fuient la mafia ? Aucune chance que tu participes à une telle traque, même très bien payée. Tu ne connais que trop ce sentiment et cette insupportable insécurité, quand bien même on ne te chercherait pas pour te tuer, juste pour te ramener.
Mais ça serait probablement pire que tout, de toute manière.

— Fais pas cette tête, on rencontre pas des gens en cavale tous les midis.

11.01.20 0:11

What do you want from me ?

Il faut que je sache ce qu'elle me veut. À tout prix. Je me fiche bien des regards qu'on peut nous porter, et voilà que je m'agite bientôt tout autour d'elle pour récupérer ce fichu appareil. Sa remarque me fait froncer les sourcils, partagée entre la confusion et une pointe d'amusement. Je sens son sarcasme d'ici et étrangement, ça me plaît. Elle a de la répartie, elle ne se laisse pas faire. Logique, si elle fait partie de la mafia, comme je le soupçonne. Me tenir à nouveau face à une adversaire de taille pourrait égayer ma journée ; je sens l'adrénaline palpiter dans mes veines. Je pourrais presque féliciter cette mystérieuse inconnue si je n'avais pas envie de lui hurler dessus pour –peut-être– me mettre en danger ou me vendre à des pourris. « - T'as l'air si cool quand tu me fais la leçon. » Je lui réponds non sans ironie à mon tour, face aux indications données. Mais plus les secondes passent, plus mes nerfs s'effritent. J'ai envie d'exploser, et d'ailleurs, je crois que je le fais un peu. Ces deux noms sur le bout de ma langue me font l'effet d'un électrochoc et mes poings se ferment d'eux-mêmes, prêts à cogner si les deux protagonistes devaient se manifester tout à coup.

En revanche, je n'étais pas préparée à ce qui allait suivre. Elle éclate de rire, comme ça, sans raison. Est-ce qu'elle se fout de ma gueule ? Les sourcils froncés, je reste désarçonnée face à elle, incapable de savoir comment réagir. Et puis, la vérité m'éclate en pleine face. Une photographe ? Une simple photographe ? Mon cœur s’emballe, partagé entre le soulagement et la prudence. J'ai envie de la croire, mais quelque chose me souffle que ce n'est peut-être qu'une mise en scène. Et pourtant, la voilà qui supprime bientôt mes photos sous mes yeux, signe de sa bonne foi. Bon. On ne va pas se mentir : mon égo en prend un coup. Mon assurance s'envole, et je me racle la gorge en essayant de reprendre contenance. Je sens que mon visage est encore contracté. « - Je suis fatiguée et énervée. » Je réponds d'un ton un peu sec, quand elle me dit que mon attitude anxieuse et agressive me rend sans doute trop repérable. Je sais qu'elle a raison. C'est bien ce qui m'énerve. Mais comment est-ce que je suis censée réagir ?

Quelle idiote. Je lui ai balancé deux noms de mafieux, comme ça. Je ne sais pas si elle a tout compris, mais elle n'a pas l'air idiote. « - Je devrais probablement garder ma jolie bouche fermée. » Je force un sourire alors que je formule ce conseil à voix haute, et je m'apprête à tourner les talons, sans demander mon reste, lorsqu'un ballon de football arrive à mes pieds. Je le regarde de longues secondes, avant de croiser le regard d'une mère de famille qui attend sans doute que je le ramasse. Mais je ne bouge pas d'un poil, et bientôt, c'est elle qui se déplace et récupère la balle. Petite victoire après ce que je viens de vivre ; le goût de l'humiliation est moins dur à supporter comme ça. Soupirant, je regarde autour de moi avec une moue de dégoût alors que je grommelle pour moi-même : « - J'en au marre de tous ces gens qui parlent, j'en ai marre de tout ce bruit. »

HRP (1):

HRP (2):

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14.01.20 12:43

What do you want from me ? Nothing but your smile

Un sourire mauvais a quand même illuminé ton visage, peut-être plus habitude que par réelle méchanceté. Sa phrase t'a piqué au vif d'une drôle de manière ; elle te plait, même si vous commencez votre relation sur un malentendu, elle te rappelle indéniablement tout ce que tu savais apprécié chez certaines personnes. Car il n'y avait pas qu'un seul type de fuyards en ce monde ; c'est ce qui rendait leur rencontre trépidante. Ton rire la destabilise, tu le vois bien, et sa réponse n'en est pas moins crispée. Tu hausses les épaules en secouant ton écharpe, comme pour te débarrasser une neige ou d'une poussière inexistante.

— On l'est tous à un point de notre vie. J'peux comprendre !

Tu gères bien mieux cet élément. Peut-être n'est-elle traquée que depuis peu de temps ? C'est difficile à jauger, aussi tu ne te risques pas à énoncer une quelconque hypothèse. Un animal qui se sait pourchasser peut avoir des réactions stupides et chaotiques ; il manquerait plus qu'elle te crève un œil par représailles et sans pensée pour les conséquences. Bon, heureusement ça n'a pas l'air d'être son intention. C'est sûr qu'elle t'a surement donné les prénoms de personnes importantes dans son ancien milieu, et c'est quelque chose que tu garderas en mémoire avec prudence ; une info reste une info, et dans ce monde ça a une valeur importante. Mais alors qu'elle laisse une mère de famille ramasser le ballon arriver à vos pieds, une idée germe dans ton esprit. Tu t'avances, attrape le bras de la fuyarde et la tire en avant.

— Alors allons ne pas parler autour d'un café ! Et puis j'ai faim.

17.01.20 16:45

What do you want from me ?

Bon, me voilà démasquée. Et pas de la manière la plus subtile qui soit. Gênée et presque vexée, j’ai l’impression de passer pour une débutante, et ça ne me plaît pas trop. Je dois reconnaître que cette mystérieuse inconnue a l’air futée, et outre cela, ce serait mentir que de dire que sa personnalité ne me donne pas envie de la connaître davantage. Certes, elle en a moins dévoilé que moi, mais peut-être qu’elle aussi cache un secret. D’ailleurs, c’est aussi peut-être pour ça qu’elle n’a pas manqué de viser juste en ce qui me concerne. Peu importe. Maintenant que quelqu’un a compris grosso modo qui j’étais et d’où je venais, je ne peux pas tourner les talons et faire comme si de rien n’était. C’est trop dangereux. J’en ai trop dit malgré moi, et je ne sais pas ce qu’elle pourrait faire de ces informations. Imaginez que la maire en entende parler. Si je me fais virer du pays, je ne sais vraiment pas où je pourrais aller. Ceux que j’ai quittés ont des espions un peu partout – il n’y a que Fredelig qui m’a paru être une option valide.

Quand une mère de famille menace d’entrer dans notre espace vital, c’est là que je retrouve un peu de mon panache – du moins, j’essaie de m’en convaincre, et c’est sans doute un peu le cas, puisque c’est moi qui gagne cette baston de regards improvisée. Avec un sourire satisfait, je la regarde récupérer la balle, et je me risque même à un petit signe de la main insolent, avant de me sentir tout à coup tirée par le bras. Qu’est-ce que ? Mon corps se raidit une fraction de seconde, mais je me calme un peu quand je réalise qu’il ne s’agit que de la même fille. Quoi, elle veut m’emmener au poste de police, maintenant ?

Je souris en coin à sa proposition (qui n’en est pas une), et je me retrouve à la suivre jusqu’à la sortie du mini-parc, vers un café, d’après ce que je comprends. « - J’imagine que je n’ai pas le choix ? » À vrai dire ce n’est pas pour me déplaire, le sandwich que j’ai abandonné en la voyant me photographier avait un drôle de goût. Je ne sais pas franchement ce que va donner la suite, mais tant que je peux me remplir le bide, et accessoirement, être au chaud, alors ça me va. Une fois à l’intérieur dudit café, je retire ma veste et je passe commande avant d’observer la brune face à moi. Je croise les bras sous ma poitrine avec un nouveau sourire en coin. Ma curiosité est piquée. « - Bon… Qu’est-ce que tu me veux ? C’est ta méthode passive-agressive ? On fait amie-amie, et après tu vas me dénoncer ? »

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21.01.20 23:38

What do you want from me ? Nothing but your smile

Tu as noté sa manière de gagner une petite compétition muette avec une mère de famille. Tu te retiens de pouffer de rire alors que tu la sens se raidir, comme si elle se faisait kidnapper ou quelque chose dans le genre. Mais d'un côté, tu peux la comprendre sur ce point ; tu serais la première à écraser ton pied contre un genou si tu te sentais menacée, et vu l'ascenseur émotionnel que tu as provoqué chez la probable russe, tu ne lui en aurais pas voulu de chercher à te briser les doigts. Enfin heureusement, rien de tel ne se produit.

Vous passez le portique de la sortie du zoo, et tu évites soigneusement vos reflets dans les vitres trop bien nettoyées de certaines zones. Votre choix s'accorde sur un café aux tons beiges et marrons, très saisonniers quand on y pense.

— Oh je ne te force pas, souris-tu en coin.

A vrai dire, tu ne la voyais pas refuser. Un instinct, tout simplement, si elle s'était montrée agressive tu aurais peut-être envisager autre chose, mais ce n'était pas le cas. Donc la question ne se posait pas ! Et ça t'amusait plutôt pas mal.

Vous vous installez et tu ne te débarrasses pas de suite de ton manteau et de ta grosse écharpe. Vêtue avec des vêtements aussi ample et une fois assise, tu es quasiment certaine de ressembler à un bâtonnet de glace, ceux avec le bout arrondi en haut. L'analogie te fait sourire mais ne te préoccupe pas outre mesure, et tu te concentres vers ton interlocutrice après avoir commandé deux sandwichs garnis de poulet et un double espresso.

— J'ai eu subitement faim car tu m'as forcée plus habilement que d'habitude. Et comme tu étais responsable de ma perte d'énergie, je me suis dis que j'allais t'embarquer.

On t'a déjà dit que c'était parfois pas simple de savoir quand tu mentais ou quand tu étais brutalement honnête ; les gens seraient surpris de savoir que la deuxième solution arrive plus souvent que la première.

— Te dénoncer ? Ca dépend de si ça me rapporte gros, sinon je vois pas l'intérêt. Oh et, on est pas obligé de se reparler non plus après ce déjeuner.

Tu souris, tapotes tes doigts sur le bois de la table.

— De toute façon, tu dois te douter que pour avoir deviné ta situation si facilement, c'est que j'ai dû la connaître ou apprendre à savoir repérer les gens comme toi. Et j'ai pas pour ligne de conduite d'aller traficoter avec des russes, complètes-tu à voix basse. Tu peux être tranquille de ce point de vue là, sinon je n'aurais pas effacé les photos si vite et pas devant toi.

Ce qui est complètement vrai.

23.01.20 23:44

What do you want from me ?

J'accepte de la suivre, et je roule des yeux avec un petit sourire en coin en chemin. Je pourrais aisément me détacher de sa prise, mais une partie de moi a envie de découvrir ce que me veut cette belle inconnue. Oui, car une fois la colère passée (quoi que, toujours prête à ressortir pour x ou y raison), j'ai pu détailler un instant son visage, et je dois avouer que les traits de son visage, finement dessinés, sont plutôt agréables à regarder. C'est aussi sans doute son air faussement désinvolte et son ton sarcastique qui me donnent envie de creuser cette personnalité qui me semble bien singulière. Une fois installée face à elle, je reste d'abord silencieuse. Ce n'est pas comme si nous étions deux amies se donnant rendez-vous pour déjeuner. Non, on ne se connaissait même pas il y a encore une vingtaine de minutes. Mais je crois qu'il y a un côté qui me plaît dans ce nouveau scénario. Je pouffe un petit rire à sa réponse, et je hausse les épaules en levant un instant les yeux vers le plafond. « - Moi aussi j'ai dépensé pas mal d'énergie, en vain, en plus. » Je souris en coin en repensant à tous mes efforts pour me saisir de l'appareil photo. Enfin, le plus important, c'est que les clichés aient été effacés, de toute façon.

« - Alors j'imagine que tu devrais quand même me remercier... Grâce à moi tu vas déjeuner, ET en plus, en bonne compagnie. » Mes yeux se posent à nouveau sur elle, et cette fois, je lui adresse un sourire fier, avant de me questionner sur ses réelles intentions me concernant. Des doutes que je ne me retiens pas de formuler à voix haute, enfin, à un volume suffisamment bas pour qu'elle soit la seule à l'entendre. Pas la peine d'ameuter tous les autres. Sa nouvelle réplique m'arrache un nouveau sourire, et je hausse les épaules. « - Gros ici, j'en sais trop rien, je n'ai pas encore compris leur système de couronnes, ou je sais pas quoi. Mais il y en a qui aimeraient bien me faire cuire comme ce steak, ça j'te le garantis. » Je déclare en montrant des yeux un serveur qui apporte justement ledit plat à une autre table.

Là où mon intérêt est plus piqué que jamais, c'est quand elle me laisse entendre qu'on n'est peut-être pas si différentes, toutes les deux. Elle m'a tout l'air d'être une dure à cuire, ou en tout cas une casse-cou, et en effet, c'est bien le profil de personnes que j'ai eu l'habitude de côtoyer. C'est peut-être pour ça que le contact s'est fait si facilement entre nous. Tandis que je hoche la tête d'un air entendu, comme si elle venait de me révéler l'ultime étape d'un plan à appliquer dans la seconde, je me tais ensuite quand le serveut apporte nos plats, et je me penche sur la table quand nous sommes à nouveau seules. - C'est quoi ? Tu faisais l'équivalent de mon boulot pour les Asiatiques, toi aussi ? » Je sais bien que les mafias du monde ne sont pas copines entre elles, mais je n'ai pas de micro sur moi, et puis surtout, je n'en ai plus rien à foutre.

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24.01.20 23:12

What do you want from me ? Nothing but your smile

Tu bouges la tête à une musique que tu es la seule à entendre, légèrement distraite de la conversation. Tu esquisses un sourire : oui ! Tu es quand même assez agile, et tu es bien contente de l'avoir vu s'agiter pour rien : même si ce n'était pas passé loin à plusieurs reprises, mais c'est bien la notion de danger qui rend un échange intrigant et palpitant. Si tu n'avais pas ressenti le moindre stress face aux gestes brusques de la russe, autant dire que tu n'aurais pas perdu du temps à lui parler et encore moins à l'embarquer dans un café à l'extérieur du zoo. Il y a des choses dont tu ne t'occupes pas du tout, ça n'en fait pas partie ; et puis l'inconnu dans une équation qu'elle représente t'intéresse, même si elle doit commencer à s'en douter.

— En bonne compagnie ? J'espère que tu ne parles pas du petit blond qui nous mate depuis qu'on est rentré, pas mon genre. Et j'espère que tu te respectes un peu plus que ça, dis-tu en faisant un petit clin d'oeil faussement doux au concerné qui a quasiment bondit de son tabouret avant de se tourner à votre opposé.

Cela te fait rire et tu sors un mouchoir pour te vider le nez le plus rapidement possible avant de replonger le tout dans ta poche. Fichu froid, tu n'aimes pas ça. Tu notes la fierté qui s'inscrit sur son visage comme une gravure dans un temple ; elle semble avoir une bonne estime d'elle-même.

— C'est presque étonnant comme manière de se voir quand on est en cavale, souris-tu de manière caustique, cela dit j'admets avoir vu moins jolie et charismatique.

Ca, tu lui reconnais facilement cette partie là de son physique. Pour les couronnes, tu hoches la tête ; c'est pas instinctif, voire pas du tout. Tu accueilles la suite avec un léger ricanement.

— Allons, je ne serais pas à Fredelig si je souhaitais pêcher le genre de poissons que tu représentes. Enfin, à moins d'être engagée au préalable.

Mais tu n'es pas du genre à copiner avec des gens qui peuvent s'appeler "Alexeï" ou "Igor", ça sonne un peu trop guttural à ton goût. Tu tapes tes doigts sur la surface de la table comme s'il s'agissait d'un piano, basculant ta tête vers la droite, puis vers la gauche, à mesure que tu réfléchissais à sa dernière question.

— C'est compliqué à déterminer. Je pense qu'on a pas les mêmes compétences ni la même manière de réfléchir, mais comme je n'ai que des spéculations sur ta personne, peu aisé de comparer ! Et il s'agissait de coréens pour ma part, réctifies-tu comme si ça avait encore la moindre importance.

26.01.20 1:10

What do you want from me ?

Je hausse les sourcils alors qu'elle rebondit sur ma boutade. Je parlais de ma bonne compagnie, mais il faut croire que notre arrivée ici a été bien remarquée. Je me suis tellement focalisée sur elle que je n'ai pas surveillé les environs, pour être honnête, parce que je suis quasiment sûre que je n'ai rien à craindre ici, tout simplement. Mais elle me semble avoir un œil de lynx. Je mets forcément cette qualité en lien avec son appétence pour la photo. Oui, c'est définitivement quelqu'un d'intéressant. Je ne pourrais pas dire la même chose de la personne qu'elle m'indique. Cette fois, un sourire amusé prend place sur mon visage, et je secoue la tête. « - Oh mon dieu, j'ai l'impression qu'il est à deux doigts de jouir dans son pantalon. » Pitié, par tous les Dieux, qu'il ne vienne pas nous parler. Je n'exclue pas que ce soit très drôle pour nous, mais honnêtement, on a beaucoup mieux à faire que d'accorder notre temps à ce genre d'individu. Touchez lui la main une fois et ça suffira pour lui faire voir les étoiles. Pathétique. « - En effet, je préfère largement me passer de sa compagnie. »

Je lance alors un regard amusé à MJ alors qu'elle se mouche. Ah, on a beau être les plus grands méchants du monde ou un personnage intimidant, on est tous des êtres humains, en fin de compte. J'esquisse une petite révérence quand elle me fait ce qui ressemble plus ou moins à un compliment, et je hausse les épaules en me redressant sur ma chaise. « - Je te remercie ! Je dois avouer que j'ai vu des stalkeuses bien plus passe-partout et moins intéressantes de mon côté. »

Et d'ailleurs, j'entre dans le vif du sujet, ne perdant pas davantage de temps pour tenter de découvrir qui elle est. J'écoute sa réponse avec attention, et je hoche la tête lorsqu'elle me reprend sur la nationalité de ceux pour qui elle travaillait. « - Au temps pour moi. » Je hausse ensuite un peu les épaules, et je me tais quelques instants, le temps qu'on nous apporte nos commandes, avant d'attraper mes couverts. « - Je leur servais surtout à retrouver des gens ou récupérer des informations, par n'importe quel moyen. On bossait par binôme.. » Un flashback tente bien de faire son chemin jusqu'à mon esprit, mais je tâche de le repousser d'un mouvement de tête, et je m'avance pour commencer à manger, avant de reprendre, à voix plus basse : « - Comment tu t'es retrouvée ici, alors ? Mission secrète, ou tu t'es échappée ? »

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28.01.20 17:41

What do you want from me ? Nothing but your smile

Tes pianotements ralentissent et tes yeux se plissent sous l'effet d'un sourire peu contenu. Tu as déjà pris des hommes en plein délit d’exhibitionnisme involontaire, en se paluchant comme des diables devant des fenêtres d'adolescentes. Ah ! Toujours des moments succuluents, jouissifs... mais de la manière dont on l'entend. Non, toi, tant que tu peux faire chanter quelqu'un et le laisser danser sous ta pellicule, c'est suffisant pour te faire frôler l'orgasme.
Enfin bon. Une véritable partie de jambes en l'air, c'est quand même pas mal, tu ne le nieras que si tu y es vraiment obligée.

— Tant mieux ! Je ne comptais pas l'inviter à déjeuner.

Tu hausses les épaules, faussement détachée de son commentaire sur ta personne.

— Je sais me rendre invisible aux yeux d'une personne que j'épie, mais passe-partout n'est en effet pas le bon terme. Je suis probablement trop "asiatique" et trop mignonne pour ça, surtout en norvège.

Et tu es quand même en partie sérieuse ; tu es petite, tu sais te maquiller et tu pourrais te transformer en quelqu'un d'autre le temps d'une journée, mais tu sais être lucide quand il le faut ; tu ne passes pas inaperçue. Pas avec un enchaînement de situations aussi burlesque.

— Mmh. Dans ce cas, oui, on peut dire qu'on occupait une fonction...

Tu t'arrêtes, laissant les plats et les boissons vous être servies. Ta tête est penchée, tu réfléchis en fixant un point invisible sur le mur dans le dos de la russe.

— Similaire. Mais j'ai toujours travaillé en solitaire.

En binome. En fait, tu as déjà travaillé avec une personne ; Nathaniel en a fait partie, mais c'était un flic. Un flic que tu as finis par planter d'ailleurs, même si tu serais bien restée un peu plus à Londres, ta survie prévaut sur tes amours ou tes amitiés. Tu es née là-dedans, tu aimerais te débarrasser de cette partie de toi, mais tu sais que c'est impossible. Ca te coûterait trop.
Ou alors, ce n'est juste pas le moment.

— On m'a...

Tu t'arrêtes, encore. Quelque part, tu veux bien être honnête, quoiqu'il faille payer.

— Je crains qu'on ne m'ait laissé m'échapper, soupires-tu. Mais ils mettront du temps avant de me retrouver, c'est l'avantage.

Et peut-être que tu trouveras un bon compromis en restant à Fredelig.

— Je te renverrais bien la question, mais ton comportement en a déjà dit long. Et ton binôme ? Au fait, moi c'est Moon-jeong.

31.01.20 18:49

What do you want from me ?

Un petit rire passe la barrière de mes lèvres quand elle me confirme qu’elle ne veut pas de ce garçon à notre table. Ouf, on trouve au moins un terrain d’entente. Je reste quand même sur mes gardes, c’est sûr, mais je ne suis plus dans le même état d’esprit que tout à l’heure, où je ne pensais qu’à lui hurler dessus et à récupérer ces photos à tout prix. Je l’écoute ensuite avec attention, et je hoche doucement la tête quand elle me révèle – en quelque sorte – sa petite stratégie : s’arranger pour passer inaperçue lorsqu’elle le souhaite, même si elle me fait comprendre que ce n’est pas évident.« - Alors... Est-ce qu'on peut dire que tu es une sorte de... paparazzi ? » Je l'observe avec un petit sourire amusé, et je baisse d'un ton quand on commence à parler de nos actions passées.

Une fonction similaire ? C'est intéressant. On se ressemble peut-être bien plus que je le pensais, en fin de compte. J’attrape alors mes couverts, et je lui souhaite un bon appétit avant de commencer à manger. Ma curiosité prend bien vite le pas sur le reste, et je ne résiste pas à l’envie de connaître son histoire. Comment s’est-elle retrouvée en Norvège ? Si elle est ici en mission secrète ou pour surveiller quelqu’un, ça risque bien d’être divertissant à regarder, même si bien sûr, je ferais tout pour ne pas m’en mêler. J’ai déjà une dangereuse organisation à dos, alors si je peux éviter d’être sur la liste noire d’une seconde du genre, je prends. J’écarquille un peu les yeux quand elle m’avoue qu’on l’a peut-être laissée s’échapper. Oh… Bah ça. Je ne m’y attendais pas. Notre expérience est différente, mais je ne suis apparemment pas la seule avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

J’affiche un petit sourire quand elle présume qu’ils mettront un moment à la retrouver, et j’attrape mon verre pour le cogner contre le sien. « - Amen à ça. On les emmerde. » Bon ça serait plus classe avec un verre d’alcool et pas de l’eau plate, mais l’intention est là, et c’est le principal. Je prends une gorgée d’eau, et je commence alors à manger, avant de me figer quand je l’entends me questionner au sujet de mon binôme. C’est moi qui l’ai évoqué en premier, alors c’est normal. Mais c’est bien la première fois que je vais en parler après… tout ça.

J’avale ma bouchée, et je prends quelques secondes pour réfléchir, et savoir comment je vais aborder la chose. Plusieurs images d’Isak défilent dans mon esprit, mais je refuse de me laisser aller à la nostalgie ou à la tristesse. Du moins, en public. Alors je me dis que si je vais à l’essentiel, on va peut-être en parler moins longtemps. Arracher le pansement d’un coup. « - On a essayé de les doubler, de récupérer du fric et de se barrer… Je te laisse deviner la suite. » Je souris de manière amère, mais ce n’est pas adressé à MJ, plutôt à ceux restés en Russie.

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04.02.20 19:01

What do you want from me ? Nothing but your smile

Tu replis le nez quand elle te parle de paparazzi.

— Pitié... ce que je fais n'est pas si légal ! te moques-tu gentiment en agitant la main comme pour chasser quelque chose.

Mais un sourire revient sur ton visage ; en même temps, l'idée que tu te fais de ton métier n'est pas claire, tu fonctionnes plutôt par catégorie de missions. Tu sais de quoi tu es capable, tu sais ce que tu fais par habitude, ce que tu faisais par loyauté, par intérêt. Evidemment, depuis que tu es en Norvège, tu revois un peu tes méthodes de fonctionnement pour ne pas remuer une marée stagnante qui se transformerait alors en cascade tonitruante. Non, tu as besoin d'être un joli petit poisson au milieu de beaucoup d'autres, et c'est bien ça qui souffle le vent du renouveau chez toi.
Mais maintenant, il ne faut juste pas trop se laisser aller.

Tu lèves ton verre d'eau en hochant la tête.

— Qu'ils aillent en effet tous se faire foutre. Ca en détendrait pas mal.

Ce n'est pas sans te rappeler cette scène avec Heidi, quelques jours plus tôt. Ou quelques semaines ? Tu n'as pas compté, ce n'est pas très grave. Tu avales ton eau plate et commence à manger ton steak frite que tu engloutis rapidement sans te soucier du mal de ventre qui pourrait te prendre ; tu avais vraiment les crocs, finalement.
Elle ralentit son repas quand tu reviens sur son binome ; tu t'en doutais, de ce point sensible, et il n'est pas difficile de deviner l'état dans lequel ça doit la mettre quand elle est toute seule chez elle.

— Mmh. Beaucoup d'hypothèses possibles, mais j'ai compris l'essentiel ; on a pas besoin d'y revenir.

Tu mâches ton morceau de viande avant de l'avaler, puis reportes ton regard brun sur ton vis-à-vis.

— Alors, ce boulot au zoo ?

13.02.20 0:09

What do you want from me ?

Je me mets à ricaner quand elle repousse l’hypothèse de la paparazzi d’un geste de la main. Dommage, je l’imaginais bien prendre des clichés controversés en se cachant derrière un buisson, bizarrement. Oh, ça fait peut-être partie de ses méthodes pour ne pas se faire prendre : elle aurait pu faire la même chose, tout à l’heure, quand elle m’a pris en photo à plusieurs reprises, et que j’ai bien cru perdre la tête en m’imaginant que c’était un agent envoyé pour la mafia pour me retrouver, ou du moins, m’intimider. Et pourtant, quelques minutes plus tard, voilà que les choses sont devenues plus claires, et je découvre avec surprise qu’on n’est pas si différentes que ça, finalement. « - Qu'ils aillent en effet tous se faire foutre. Ca en détendrait pas mal. »

Quant au sujet de nos anciens patrons, je ne peux que hocher la tête en avalant une grande gorgée d’eau. Bordel oui, qu’ils y passent tous, ça nous ferait des vacances, aussi vulgaire cela puisse-t-il être. Je commence alors moi aussi à m’attaquer à mon plat, quand quelques images d’Isak nous reviennent en tête. J’essaie d’aller à l’essentiel, pour ne pas rentrer dans les détails. Comment est-ce qu’on annonce à une inconnue que son ancien partenaire de crime s’est fait exploser dans une voiture, sous vos yeux ? On ne le fait pas. Parfois, je me demande ce qui se serait passé si les choses s’étaient faites différemment. Si c’est moi qui avait conduit. Si j’avais pressé le pas pour le rejoindre, extatique à l’idée de les avoir bernés une fois pour toutes. Je ne serais sans doute plus là pour me prendre la tête à ce sujet. Ce serait peut-être mieux comme ça, d’ailleurs. Faut voir. En attendant, j’entends bien mettre à profit le temps qu’il me reste pour foutre la merde et m’en délecter.

MJ n’insiste pas plus que ça pour savoir ce qui s’est passé, et reconnaissante, je lui souris pour la remercier. Elle a peut-être connu ça de son côté, elle aussi, même si je lui souhaite que le dénouement ait été moins tragique. Elle embraye sur un sujet bien plus léger, mon boulot au zoo, et je roule des yeux avec un soupir à la fois amusé et blasé. « - Bof. J'aime les animaux et j'ai besoin de gagner de l'argent, mais les gens sont si stupides, parfois. Il y a des matins où j'ai vraiment pas envie de me lever. » Je confie avec un petit haussement d'épaules. Enfin, c'est aussi une bonne planque, alors je ne m'en plains pas trop.

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27.02.20 10:10

What do you want from me ? Nothing but your smile

Et tu bois une grande goulée d'eau, faute de mieux.
Finalement, cette rencontre aussi tôt dans la journée te fait quand même du bien ; Anastasia est le petit air frais qui vient caresser tes narines un peu obstruées par le dégueulis de fausse bonne volonté qui hante Fredelig ; et ça ne te rend pas spécialement aimable le reste du temps.
Tu notes son sourire sympathique en voyant que tu n'insistes pas ; pas besoin de remuer le couteau dans la plaie. Et puis, pour le coup tu peux comprendre certaines choses, malgré ton manque certain d'empathie envers le commun des mortels. Et le fait d'avoir perdu quelqu'un que l'on estimait ou que l'on aimait de manière brutale, dans un contexte plein de malfrats et de personnes influentes, c'était déjà bien assez pénible d'être le survivant, nul besoin d'en rajouter.

Ton couteau racle le fond de l'assiette et manque de t'échapper, mais tu le rattraper comme une jongleuse en mettant un peu de sauce sur la table en bois.

— Oops.

Tu relèves tes yeux sombres vers la russe quand elle te parle du Zoo ; ça te fait sourire, tu ne peux qu'être d'accord avec elle.

— Ah ça. Les gens sont aussi détestables que nombreux. Cela dit tu aurais pu être caissière ou dans la restauration ; c'est à mon avis les boulots les moins bien payés et les plus pénibles. Je suis bien contente avec ma situation !

Même si tu continuais de faire quelques petites choses pas très légales, tu le savais bien. Mais on se refaisait pas, on ne pouvait que se faire ; ce n'était pas encore ton cas.

04.03.20 20:54

What do you want from me ?

Je hausse un sourcil avec un sourire amusé en observant ses petites mésaventures alors qu'on partage un repas. Un moment de légèreté après avoir repensé un court instant à ce qui m'a poussée à quitter la Russie. Oh, ce n'est pas la première fois que j'ai ce genre de flashbacks. La plupart du temps, ça arrive surtout quand je suis seule, ou en pleine nuit, e proie à mes cauchemars. En revanche, c'est bien la première fois que j'en parle à quelqu'un. Même si je ne suis pas entrée dans les détails, je crois que les scénarios passés dans la tête de MJ doivent se rapprocher de la vérité. Si elle dit vrai, elle ne doit savoir que trop bien ce qui se passe quand on fait quelque chose qui leur déplaît. Et quelques minutes après, voilà que le masque est de retour sur mon visage, mon air narquois déformant mon visage en un nouveau sourire en coin. « - Quelle mauvaise fille. » Je lance sans cacher mon amusement, en référence à la sauce laissée sur la table.

Je grimace ensuite quand elle énumère des métiers dans lesquels on doit bien faire office de souffre-douleur pour les autres, et je ne peux que hocher la tête avec un petit soupir. « - C'est clair... C'est difficile de ne pas perdre foi en l'humanité quand on voit des abrutis pareils à longueur de journée. » Bon, ce ne sont pas les pires humains de la planète, ils auraient encore pas mal de travail pour arriver à se rapprocher de ceux qu'on a côtoyé chacun de notre côté, mais quand même, ils ont un sacré niveau pour de simples citoyens lambdas. Mon sourire revient lorsqu'elle me reparle de sa "situation", et je reprends à mon tour une gorgée d'eau, tandis que mon assiette se vide petit à petit. « - D'ailleurs, qu'est-ce que t'as prévu pour le reste de la journée ? Tu vas poursuivre ton observation ailleurs ? » Je lui demande avec un ton intéressé, curieuse de savoir si elle cible vraiment les personnes qu'elle capture avec son appareil, ou si elle photographie un peu tout le monde.

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08.03.20 12:06

What do you want from me ? Nothing but your smile

Mauvaise fille ? Tu pouffes un peu sans faire trop de bruit ou sans renverser un peu plus de ton plat sur la salle. Etrangement, tu aimes bien cette expression qu'on ne t"offre que trop rarement. Il y a un esprit assez malin voire coquin qui se cache derrière, et tes lèvres se pincent dans un nouveau sourire.

— Je n'ai jamais prétendu avoir le caractère qu'on me donne quand on voit mon visage, soulignes-tu en passant ta main sous ton menton, comme pour accentuer un visage de poupée.

Ca ne t'a jamais desservis, pour l'instant, et tu es la première à jouer.
Quand elle grimace, tu la rejoins par un petit froncement du nez ; tu ne t'es jamais projetée dans ce genre de métiers, et même si tu n'irais pas féliciter les caissières de survivre tous les jours avec les imbéciles qui leur passe devant, tu plains un tel choix ou une telle obligation de carrière, ça n'a rien de gratifiant.

— Le reste de ma journée ? Je vais certainement aller me coucher ; j'ai tendance à vivre la nuit, sauf exceptions, même si je suis également victime d'insomnies. Du coup... je pensais aller photographier un des parcs de la ville, pour profiter de la lumière et du temps assez doux malgré la fraîcheur.

13.03.20 0:18

What do you want from me ?

J'affiche un petit sourire en coin quand elle m'avoue qu'il ne faut pas se fier à son joli minois. D'après ce que je comprends, elle profite même de son petit visage de poupon pour tromper son monde, et à mes yeux, je dois dire que c'est une qualité. J'ai déjà utilisé cette tactique lors de plusieurs de mes missions en Russie, et inutile de dire que c'est vraiment très efficace. Surtout auprès des hommes d'ailleurs, mais est-ce que ça surprend quelqu'un ? Ils pensent tellement qu'on n'est que des jolis visages sur un joli corps ; ces idiots voient rarement le piège se refermer sur eux. « - Toujours se méfier de l'eau qui dort. » Je commente avec un sourire en coin, et je lui fais un clin d'œil complice avant de continuer à déguster mon plat.

Je lui demande ensuite ce qu'elle compte faire du reste de la journée, curieuse de savoir si elle va retourner dans le parc près du zoo pour tenter de capturer d'autres individus. Dire que tout le monde se balade sans s'imaginer se retrouver dans son appareil photo. Je hoche la tête d'un air approbateur quand elle me dit qu'elle préfère vivre la nuit. Je la comprends, tout paraît tellement plus simple la nuit. Les gens sont plus sympas aussi, moins prise de tête ; je me plais davantage dans l'obscurité qu'en plein jour. J'ai l'impression d'être en sécurité parmi les ombres, même si c'est contradictoire. « - Je trouve ça cool. Et au fait, tu penses en faire quoi ensuite, de toutes ces photos ? » Elle les accroche peut-être à ses murs dans une pièce spéciale, qui sait. J'ai vu tellement de comportements différents chez les hommes que ça ne me surprendrait même pas.

« - Moi j'ai envie de faire une bêtise... » Je confie avec un petit sourire en coin, même si je n'y suis pas invitée. « - Après tout, il faut bien que je me détende d'une manière ou d'une autre, j'ai failli frôler une bonne crise de nerfs il y a quelques minutes de ça », je poursuis avec un faux ton innocent. Il me reste encore une bonne demi heure avant de reprendre le travail, alors c'est largement faisable. Reste à savoir quoi. Je sais bien qu'il y a un parking pas loin, et même si c'est une formidable aire de jeux endormie, je me tâte ; est-ce que ce serait vraiment une bonne idée de s'y attarder en pleine journée ?

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15.03.20 21:48

What do you want from me ? Nothing but your smile

Tu secoues ton verre d'eau par réflexe à son proverbe, et jette un coup d'oeil à la tâche sur la table par ta faute.

— Et de la sauce qui saute sur les tables, affirmes-tu solennellement.

N'empêche que c'était un bon choix que de venir ici ; ta compagne te fascine sur pas mal de points, tu manges plus que correctement alors que tu n'étais pas certaine d'avoir faim. On en revient à tes photos, et tu te demandes si elle ne t'imagine pas comme une de ses psychopathes qui mettent des photos sur les murs.

— Ca dépend. Je les retouche, en publie certaines sur les réseaux, en suppriment pas mal. Ca m'arrive de les imprimer quand je repères des choses plus intéressantes que d'autres, on sait jamais, dis-tu avec un petit sourire mignon... mais diablement narquois.

Tes yeux s'illuminent.

— Une bêtise ?

Tu pousses ton assiette et essuies tes lèvres avec ta serviette pour te pencher un peu sur le bois, sans te tâcher.

— Quel genre de bêtise ? dis-tu avec un intérêt gourmand en fixant ton vis-à-vis.

21.03.20 15:51

What do you want from me ?

« - Évidemment. » Amusée, j'observe la scène alors que je me dis que je suis définitivement bien tombée. Qui sait, on peut être amenées à se revoir toutes les deux, et dans des circonstances qui pourraient bien être inattendues, j'en suis certaine. Il n'y a qu'à voir comment s'est déroulée notre première rencontre. Je ne sais pas encore comment définir ce qui me lie à elle, mais disons que c'est une connaissance dont j'apprécie la compagnie, jusqu'à preuve du contraire. On ne s'est connues qu'il y a très peu de temps, après tout. Décidément, le sujet de ses photos m'intéresse plus que je ne l'aurais moi-même pensé. Je commence à me faire un sacré cinéma dans ma tête, et c'est surtout ma curiosité qui parle pour moi. Je termine petit à petit mon plat tout en la laissant m'expliquer ce qu'elle fait des photos qu'elle prend.

C'est vrai que j'ai un penchant pour le stéréotype qui s'est imposé à moi, mais je me doute bien qu'elle y prête une toute autre attention. Elle a l'air de savoir de quoi elle parle et ce qu'elle fait, artistiquement parlant. Qui plus est, elle n'a pas franchement l'air d'une de ces sociopathes pour moi, même si je garde en tête ce qu'elle m'a livré en pointillés sur son passé, et le commentaire sur son visage poupon, à qui on donnerait contre toute attente le bon dieu sans confession. « - Je regretterais presque de t'avoir fait effacer les miennes, alors. Elles étaient sans aucun doute plus intéressantes que d'autres. » Je commente avec un ton amusé, en me remémorant la scène. Je l'ai regardée avec une telle colère, comme si mon simple regard était suffisant pour faire fondre l'appareil entre ses doigts.

Le repas s'apprête à toucher à sa fin, et je pose mes couverts dans mon assiette tout en lui demandant ce qu'elle a prévu pour la suite. Mon sourire se fait plus aiguisé quand je remarque que mon idée de bêtise a l'air de trouver une adepte. Je laisse alors mon regard dévier vers l'extérieur, observant le peu de va-et-vient devant le restaurant. C'est le déjeuner, tout le monde est occupé. « - J'en sais trop rien. Je me dis que Fredelig c'est petit, mais j'ai quand même la flemme de faire toute la ville à pied à chaque fois, et j'ai pas encore assez de ronds pour me payer une caisse, alors... » Je commence avec un petit ton innocent, désintéressé, même si c'est bien loin de mes intentions, évidemment. Et d'ailleurs, formuler cette idée à voix haute me procure une sensation que je pourrais reconnaître entre mille, à force de la côtoyer. « - On ne sait jamais peut-être que de charmants citoyens un peu trop pressés d'aller manger ont mal sécurisé leur fier destrier. » Et si je ne me trompe pas, il y a un parking à côté ; ça vaut le coup d'essayer. Quand mes yeux se reposent sur MJ, je lève un sourcil, comme pour la défier de me suivre, et je me lève en repoussant la chaise. « - Merci pour le repas en tout cas, c'était sympa comme kidnapping. »

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25.03.20 15:09

— Intéressantes c'est sûr, mais pas pour des raisons qui me plaisaient, commentes-tu toujours sur le ton de la conversation après avoir saucé un morceau de pain dans ton plat.

tu relâches de l'air via tes narines quand elle te fait comprendre ce qu'elle a en tête. Et c'est plus fort que toi... emprunter une voiture car les habitants de ce fichu bled sont trop insouciants ? Tu en viens toi-même à reculer ta chaise et a laisser le bon montant de couronnes sur la table pour que le gérant vienne le récupérer.

— Oh mais avec plaisir ~ je te trouvais bien trop lumineuse pour te laisser au milieu des singes et des zèbres.

Et bien sur, il était hors de question de ne pas la suivre sur le parking.

26.03.20 16:30

What do you want from me ?

Oh, je crois que j’ai tapé dans le mille en lui faisant part de mes projets post-déjeuner. La lueur que je vois briller dans son regard ne m’est pas étrangère, et je souris d’un air satisfait pendant que je lui fais mon petit numéro d’au-revoir. Je sais déjà qu’elle va me suivre, et je ne ferai pas la surprise en réalisant que c’est le cas. Je la regarde poser les couronnes nécessaires sur la table, et je la remercie en hochant la tête. « – C’est sympa. » J’ai été trainée ici plus ou moins malgré moi, alors ça me paraît normal, mais elle m’est sympathique, alors ça méritait bien mon attention. Une fois dehors, je plisse les yeux à cause du soleil. Il s’est fait si rare ces derniers temps qu’on ne va pas s’en plaindre.

« – Allons-y. » Je lance ensuite à MJ, comme si on allait se rendre à un rendez-vous important ou effectuer de simples courses. En un sens, c’est un peu ce que je m’apprête à faire. Il ne faut marcher que quelques petites minutes pour atteindre le parking. Comme prévu, personne à l’horizon, mais il n’est pas clairsemé pour autant, ce qui arrange bien nos affaires. « – Tu veux bien couvrir mes arrières ? » Je lui demande avec un sourire en coin, presque comme un défi. J’entre sur le parking avec un air innocent ; il n’y a encore personne pour nous voir, mais je préfère être prudente. Mine de rien, ça fait bien longtemps que je n’ai pas fait ça. Je ne l’avouerais pas à voix haute, parce que je fais la maligne et que c’est avant tout mon idée, mais ouais, je suis nerveuse tout à coup. Le fait d’avoir une spectatrice n’arrange rien, mais je fais de mon mieux pour garder la tête froide et me concentrer sur ma tâche.

Je fais le tour des voitures, je les analyse. J’écarte tout de suite les nouveaux modèles : avec toutes leurs options de sécurité à la con, c’est trop risqué, et je n’ai pas le matériel adéquat sur moi. Non, on va faire ça à l’ancienne. Ça m’a parfois réussi en Russie, alors qu’ils me semblent bien plus rigides que les Norvégiens, alors ça devrait se passer comme sur des roulettes, pas vrai ? Mon regard s’arrête sur une petite citadine gris pâle ; parfait. Ce n’est pas ma couleur préférée, mais on va éviter le bleu ou le rouge, trop voyants. Accroupie entre deux voitures, je dépose mon sac à mes pieds, et j’attrape l’objet du crime un cintre. Ouais, il est là parce que je me prévois ce frisson depuis un petit moment, et on dirait bien que ce jour est arrivé.

Maintenant parfaitement concentrée, je commence à le loger dans l’espace restreint de la portière avant, et je pousse doucement, comme pour anticiper toute alarme. Si quelqu’un approche, j’espère que MJ sera assez rapide pour l’intercepter. Et puis, je ne sais pas ce que je fais de travers au juste, mais ça sonne. Merde, cette connerie sonne. Les yeux écarquillés, je reste accroupie en reprenant mon sac à la hâte, et je sors ensuite de ma cachette pour rejoindre MJ en courant. D’une c’est la honte, et de deux, je ne tiens pas à rester là pour voir débarquer la foule ou des flics de toute façon. « – Bouge, bouge, bouge ! »

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31.03.20 11:13

Tu aimes bien cette manière qu'elle a de t'inviter à la suivre comme s'il s'agissait d'un rendez-vous amoureux secret ; mais cette passion du risque qui vous anime, même de façon différente, ne s'apparente-t-elle pas aux échanges langoureux que deux amants peuvent s'offrir ?
Bon, en vrai tu t'en fous, tant que vous mettez un peu de chaos dans cette ville trop parfaite. Tu lui souris quand elle te demande de couvrir ses arrières, jette un regard aux alentours avant de reconnaître l'endroit ; tu es déjà venue ici, et tu pressens que cela va prendre une tournure amusante. Tu vérifies quelques photos sur ton appareil, change la date de quelques unes pour les remettre sur l'avant, comme si tu venais à peine de les prendre.

Tu la vois chercher, certainement un modèle pas trop récent avant de s'arrêter sur une petite voiture grise. Personne n'est à l'horizon, surtout que le parking est presque camouflé entre trois bâtiments plutôt haut : à se demander comment ils font pour ne pas plus souvent commettre de meurtre, certains environnements sont franchement idéaux, surtout de nuit. Quand l'alarme sonne, tu ne peux pas t'empêcher de glousser ; c'est presque dommage que tu n'ais pas ton permis voiture, tu ne peux conduire qu'en moto, aussi tu ne t'es jamais vraiment intéressée à l'automobile, du coup tu n'aurais pas pu l'idée sur l'ordre mécanique. Cela dit tu l'arrêtes avec douceur, un sourire aux lèvres.

— Pas besoin de courir quand on a rien à se reprocher.

Et pour preuve, tu lui montres ton appareil photo, pile sur l'image qui te fait de l'oeil depuis que tu l'as vu : l'angle est quasiment parfait, et elle montre l'image finalement assez suspecte d'un petit blond aux allures de voleur de voiture, en train de s'affairer près d'une voiture grise.

— Faisons mine de le chercher, même si la photo a été prise hier. Et si on nous questionne, on répondra qu'on l'a vu se carapater. S'il n'y a personne, on s'en va tranquillement ~

01.04.20 16:41

What do you want from me ?

Habituée à prendre la poudre d'escampette quand les choses tournent mal, j'ai le réflexe de partir en courant lorsque je déclenche l'alarme de la voiture. En Russie, j'ai eu quelques courses-poursuites mémorables avec la police, et même si c'est vrai que ça m'a procuré des décharges d'adrénaline assez agréables, cette fois, je ne tiens pas franchement à me faire attraper par les autorités. Je n'ai pas de faux papier, du moins pas encore, et ce serait donc bien trop facile pour eux de découvrir qui je suis et de remonter tous mes actes passés. Je ne tiens pas à passer le reste de mes jours en prison, ou pire encore. Je n'oublie pas que j'ai une tête mise à prix, et pas seulement par la mafia. Et je n'ai pas non plus envie de m'expatrier dans un autre pays ; ici, c'est comme la cachette parfaite. Quiconque me connaît sait très bien que je ne me perdrais pas ici, dans cette espèce de ville idyllique, qui menace de se casser la gueule à tout moment. C'est peut-être parce que ça semble si éloigné de moi qu'on peut avoir envie d'y fouiller, c'est vrai. Je ne suis à l'abri de rien. On a beau changer de perruques de jour en jour, je ne sais pas si ça me sera vraiment utile ou non. Mais cette situation, je peux encore la maîtriser un minimum.

Pourtant, MJ me stoppe dans ma course, et je fronce d'abord les sourcils sous l'incompréhension. Je ne tiens pas à attendre que des badauds se pointent pour nous accuser. Je m'apprête à lui demander ce qu'elle a derrière la tête, quand elle me montre son appareil photo. Les yeux rivés sur l'écran, je reconnais bien vite là où cette photo a été prise, et j'affiche un sourire en coin quand je réalise ce qu'elle me propose. Je remarque que l'heure et le jour où la photo a été prise sont datés à aujourd'hui, mais il n'y a personne d'autre que nous dans les environs (pour l'instant). « – Quel génie du mal. Je suis admirative. » Je comprends combien ces photos peuvent être précieuses, effectivement. Mon rythme cardiaque se calme doucement, et j'affiche un sourire satisfait en scrutant les environs. « – Allons chercher ce vilain chenapan, dans ce cas. » Autant jouer un peu la comédie quelques instants, voir la réaction des autres pourra nous divertir, au moins.

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