Giving your best is the key to success ☾ Bastien

08.07.22 21:27

Giving your best is the key to success

Depuis que j'avais fait face à mon père, je m'étais enlevé un sacré poids des épaules. Mes cotes m'avaient fait souffrir quelques temps, mais ce n'était rien comparé à ce que j'avais encaissé psychologiquement durant des années. C'était à un point où je pensais même que cette douleur physique était une délivrance. J'avais trop longtemps laissé les autres décider à ma place, que ce soit ma famille ou Abby. Désormais, je me sentais vraiment libre. C'était comme s'il n'existait plus aucunes barrières autour de moi, comme si ma cage venait de s'ouvrir. Et la première personne qui avait su pour cette libération, c'était celle pour qui j'avais la volonté de m'assumer aujourd'hui. Le jour où j'ai avoué les choses, j'ai croisé Bastien le soir et, comme pour ne pas l'inquiéter, nous avons reprit nos défis. C'était à son tour de proposer le sien, il s'agissait de quelque chose d'artistique évidemment. Ce moment avait été agréable à passer à ses cotés, le fait d'avoir la possibilité d'observer soigneusement ses traits sans que ça ne paraisse bizarre ou déplacé était un sacré avantage. Mais après ça, j'ai naturellement proposé un défi sportif, la mud day approchait et j'étais curieux de voir s'il serait capable de dépasser ses limites. Cette course d'obstacle n'était pas insurmontable, beaucoup de novice s'inscrivaient pour s'amuser et c'était ce qui la rendait si plaisante. Il n'y avait pas cet esprit de compétition à tout prix, le but était surtout de dépasser ses limites et d'arriver à la faire entière. Pour un début, j'avais préféré prendre la courses la moins longue, celle qui ne comptais que huit kilomètres au lieu des treize. Il fallait bien le ménager un peu.
Le jour venu, le rendez-vous était fixé au parc dans le quartier de Nature Gate, c'était sur cette vaste étendue de verdure que la course était organisées. J'avais envoyé un message à Bastien dans la semaine pour le prévenir de notre inscription et des tenues à prévoir (celle qui allait devoir porter pour la course et une pour se changer après). Adossé contre mon véhicule garé sur le parking de l'établissement qui donnait les dossards, j'attendais patiemment que le bouclé me rejoigne. Il ne fallu pas beaucoup d'attente avant qu'il ne pointe le bout de son nez.
« Salut. Ça va ? Tu es prêt ? Ou tu as envie de faire demi-tour ? » Un petit rire m'échappa avant que je commence à marcher vers l'intérieur de l'établissement, suivit de près de mon ami. « On va commencer par prendre les dossards, ils nous diront dans quelle vague on part à ce moment là. »
Il y avait plusieurs départs pour éviter que la foule ne s'amasse et bien d'autres problèmes du genre. Et voilà que j'étais terriblement impatient de faire cette course, sachant pertinemment qu'on allait s'entraider sur pas mal d'obstacles et que ça allait nous faire passer une très bonne journée.

(c) AMIANTE ☾ @Bastien L. Teissier

12.07.22 22:21

@Orel A. Cooper

Giving your best is the key to success

La vie est étrange en ce moment. Enfin, toute cette année plutôt. On ne peut pas dire que ce soit la meilleure que j’ai vécue jusqu’à présent, et ma récente dispute avec Paco est venue s’ajouter à la liste de ce qui me tracasse depuis quelques mois maintenant. Alors, le message d’Orel, même s’il m’a surpris, a été plutôt le bienvenu. J’ai clairement l’envie et le besoin de me vider la tête, et si je dois être totalement honnête, c’est aussi la seule personne que j’ai envie de voir en ce moment. C’est presque ironique quand on pense qu’il y a encore deux ans en arrière, je faisais de mon mieux pour l’éviter, en pensant que c’était la meilleure chose. Bien sûr, les mots de Paco résonnent encore, et dans le fond, je sais qu’il y avait une part de vérité dans ce qu’il m’a dit. Je sais que cette envie d’être aux côtés d’Orel n’est pas seulement due à quelques vestiges du passé qui n’ont pas disparu. Mais aujourd’hui, j’ai plutôt envie de penser à autre chose, au lieu de me demander sans cesse ce que je fous réellement dans ma vie sentimentale, et si oui ou non, je ferais peut-être mieux de déménager.

Alors le jour J, je me suis équipé d’une tenue de sport et de chaussures solides pour me rendre jusqu’au lieu de la mud day. Je remarque déjà Orel qui m’attend sur le parking, et ça me fait sourire alors que je trouve peu de temps après une place non loin de là. Une fois que je me suis assuré que ma voiture est bien verrouillée, je me dirige vers le brun, et en ne sachant pas trop comment le saluer après nos récentes aventures, je me contente de tendre mon poing vers lui pour lui faire un tcheck. J’espère juste que ce ne sera pas trop bizarre. « - Salut ! Ça va bien et toi ? » Sa réplique me fait à nouveau sourire, et je m’en sers pour me dire que j’ai bien fait de venir – au moins, je n’aurais pas à me torturer l’esprit tout seul, même si je risque de me reprocher quelque chose ce soir. « - Tu me prends pour qui ? Je compte bien relever ton défi ! »

Je suis de loin le moins sportif de nous deux, mais je me doute bien qu’il ne va pas me laisser galérer si je suis vraiment en difficulté, et c’est ce qui me rassure. Je le suis alors docilement jusqu’à l’intérieur du bâtiment, et je regarde les autres participants tout en hochant la tête. Il t y a clairement des sportifs dans le lot, mais il y a aussi l’air d’y avoir des débutants, ce qui est aussi une bonne chose pour moi. Je me sentirai moins bête si on est plusieurs à la traîne. « - Je t’avais pas demandé au fait, mais est-ce que t’en as déjà fait ? » Je le laisse passer devant moi lorsque c’est notre tour pour les dossards, histoire de ne pas dire de bêtise ou de donner un parcours différent du sien. Notre départ sera annoncé d’ici une dizaine de minutes, et d’ici là, j’observe presque fièrement mon numéro tout en rejoignant Orel. « - J’imagine que tu veux qu’on se retrouve sur le podium ? »

AVENGEDINCHAINS

15.07.22 22:27

Giving your best is the key to success

Lorsque je vis Bastien arriver, un sourire se dessina automatiquement sur mes lèvres. Ma petite pique sur sa motivation le fit réagir et il affirma sa détermination à relever le défi. Mes yeux roulèrent et un petit rire presque moqueur m'échappa.
« On verra si tu tiens toujours le même discours après une demi heure de course. »
Avec tous les obstacles à passer, on en avait certainement pour une bonne heure voir une heure et demi s'il avait une allure de course au plus bas. Je ne m'inquiétais pas et savais par avance que ça allait être beaucoup plus amusant que contraignant. Et si j'aurai voulu remporter un défi, ce ne serai pas ce genre de course que je lui aurai proposé.
« Si ça peu te rassurer, oui j'en ai déjà fait plein. » J'en faisais au minimum une par an, toujours avec le même groupe de personnes d'ailleurs, mais cette année la présence de Bastien avait de loin primé sur l'équipe et le défi n'avait surement été qu'une excuse pour le revoir. « Et tu sais, tu n'es pas obligé de te surpasser. Ce n'est pas rare de voir du monde finir la course en marchant. »
Lorsque ce fut à notre tour d'arriver à la table des dossards, la femme qui s'en occupais nous demanda nos noms et nos papiers -inscriptions et certificat médical- avant de nous donner nos numéros et les papiers à accrocher sur nos vêtements. Je m'occupais rapidement du mien, l'épinglant sur le torse pour qu'il soit le plus lisible possible. Et alors qu'on s'éloignait pour laisser la place à d'autres participants, je m'amusais des paroles de Bastien.
« Ça aurait été le cas, je ne t'aurai pas inscrit avec moi. » Deux épingles dans ma mains, je pris l'initiative d'accrocher le dossards du jeune français sur son tee-shirt avant qu'il ne perdre un temps inimaginable à le faire tout seul. « Non, je veux juste que tu passe un bon moment. »
Après la plaisanterie, j'avais opté pour une vérité, peut-être pour le rassurer ou alors pour lui montrer que je m'intéressais toujours à son bien-être. Pour éviter de penser aux conséquences que ces mots pourraient avoir si c'était prit d'une certaine manière, je m'appliquais à accrocher le dossard sans le piquer de l'épingle. « Fait bien attention de laisser ton numéro toujours visible. C'est avec ça qu'ils pourront te donner tes résultats. » Ce n'était pas évident avec la boue, mais le papier était plutôt épais et semblait assez lisse pour se nettoyer facilement. De souvenir, je n'avais jamais eu de mal à le garder visible malgré le changement de couleur évident.
« Aller, vient, on est dans la première vague donc faut pas traîner. » Nous passions rapidement à nos véhicules pour poser nos papiers avant d'avancer vers la ligne de départ. Heureusement, la poche de mon jogging se fermait avec une fermeture éclair et ma clé était donc plus en sécurité là-dedans. La première vague ne partait que dans une bonne demi heure, mais avant le départ, l'organisation avait prévu un petit échauffement général et c'était plutôt une bonne chose afin d'éviter de se blesser en un rien de temps.

(c) AMIANTE ☾ @Bastien L. Teissier

22.07.22 0:49

@Orel A. Cooper

Giving your best is the key to success

Je ne suis pas sportif pour un sou, à part un peu de course et de musculation pour me maintenir en forme, mais je n’ai qu’une parole et je ne suis pas contre l’occasion de me défouler et d’arrêter de penser pendant quelques heures. Et puis, ça me donne l’occasion de passer du temps avec Orel. On ne s’est pas revus depuis la dernière fois, et ça me fait plaisir de voir qu’il a l’air d’aller bien mieux, tant physiquement que mentalement. C’est peut-être cette épreuve qui nous attend qui l’amuse d’avance, mais il y a quelque chose de changé chez lui, de moins sombre, et ça lui va bien. Pour m’éviter un regard accusateur, je garde bien en tête ce qu’il m’a répété plusieurs fois : arrêter de m’en faire pour les autres (en théorie), alors je ne le questionne pas à ce propos. Mais je ferai de mon mieux pour rester attentif à ses réactions et ses mouvements évidemment, je n’ai pas envie qu’il réveille des blessures.

« - Ne me décourage pas tout de suite, je me mets dans la tête que ça va être du gâteau pour que ce soit le cas. » Je lui adresse un regard amusé alors que je regarde les autres participants arriver au fur et à mesure, tandis que d’autres sont déjà équipés de leurs dossards et attendent leur départ. « - Je pense que je vais de toute façon marcher à un moment ou un autre. Je vais quand même faire de mon mieux ! » Le but n’est pas de se faire mal évidemment, mais j’ai malgré tout une petite envie de l’impressionner, ou en tout cas de faire de mon mieux. Je le suis docilement jusqu’au bureau pour les dossards, et comme un petit enfant, je mets peut-être un peu trop de temps à regarder le mien, puisqu’Orel le prend pour l’accrocher de lui-même sur mon tee-shirt.

En temps normal, il ne se serait jamais permis de faire un geste aussi basique que celui-ci en public, à croire qu’affronter son père pour de bon était la meilleure chose à faire et l’avait délivré de ses anciens démons. Aussi, lorsqu’il a terminé, je lui souris, pas seulement pour le remercier mais parce que c’est aussi une manière comme une autre de montrer ma fierté. J’aurais pu faire mine de m’offusquer lorsqu’il sous-entend qu’il ne risque pas de gagner avec mon niveau, mais à la place, un petit rire m’échappe. « - Je m’en fais pas trop, ça a vraiment l’air cool ! J’espère ne pas être trop pénible et que tu vas t’amuser aussi quand même. »

Je l’écoute encore attentivement lorsqu’il me dit que je dois faire de mon mieux pour garder mon dossard visible, et je lâche un soupir amusé. « - Je vais faire de mon mieux pour ne pas tomber à plat ventre dans la boue alors ! » Je suis parfois amusé et ça pourrait franchement m’arriver, mais voilà une bonne raison de regarder là où je mets les pieds. Après être allés ranger les papiers dans nos voitures, je retrouve Orel à l’endroit qui semble indiqué pour les échauffements et je me concentre un minimum pour bien tout faire, prenant parfois exemple sur les autres ou Orel pour être sûr de ne passer à côté d’aucun muscle. « - Est-ce qu’on a quelque chose au fait même en tant que participant, ou on remporte seulement quelques bleus et la satisfaction d’en sortir en vie ? » J’étire mes bras avec une moue amusée, et j’essaie de ne pas prendre peur en voyant que certain.e.s semblent préparés pour l’épreuve depuis des semaines. « - Et on part en marchant ou en courant, d’ailleurs ? » À la fin de ma question, un sifflet retentit pour annoncer déjà le début de la course, et je suis Orel comme un petit garçon pour aller me mettre en place.

AVENGEDINCHAINS

22.07.22 21:19

Giving your best is the key to success

Cette course était un prétexte pour passer un moment avec lui et profiter d'une expérience amusante. C'était la première fois qu'il faisait ce genre de courses, il n'était pas effrayé pour autant même s'il se posait plein de questions. Il avait raison, je ne lui avait rien dit à part qu'il s'agissait d'une course d'obstacle d'un peu moins de dix kilomètres, il était donc dans l'inconnu le plus total. Et pourtant, il m'avait quand même suivit dans cette idée. J'aurai pu le prendre comme une preuve d'une confiance aveugle, mais ça aurai été arrogant de ma part alors je me contentais d'accepter ce geste comme une simple envie de s'amuser avec des défis idiots. Idiot le mot était bien trouvé, parce que même si je n'avais rien eu de cassé en début d'année, mes cotes m'avaient fait souffrir quelques temps. En six mois ça avait fini par s'estomper, mais faire une course d'obstacles pouvait réveiller ce mal et cette option ne m'avais absolument pas traversé l'esprit.
Un sourire s'affichait sur mon visage en réponse à Bastien qui avouait sans mal qu'il allait surement marcher à un moment donné. Ça ne me dérangeait pas, le plus important était de s'amuser, il n'y avait pas vraiment d'esprit de compétition intense dans ce genre de courses, c'était surtout du fun.
« Je suis sûr que tu vas te surprendre tout seul. » j'étais persuadé qu'il allait tenir la distance, peut-être qu'il n'allait même pas marcher. Des fois, l'attente sur les obstacles nous permettait de se reposer un peu les jambes, l'épuisement était donc différent d'une course classique. Je fini d'accrocher le dossard de Bastien avec une petite pique qu'il prit avec le sourire.
« Il n'y a aucuns doute là-dessus. » Peu importe qu'il soit le plus mauvais coureur de tous les temps ou non, ça allait tout de même être amusant. Et si jamais il aurai des difficultés à traverser quelques obstacles, il n'était pas seul pour les traverser. Que ce soit moi ou les autres participants, tout le monde s'entraidaient ici et c'est ce coté convivial et solidaire qui était beau aussi.
Après un rapide détour pour déposer nos papiers, nous arrivions près de la ligne de départ où une séance d'étirement était proposée. Sportif dans l'âme, cette phase était non négociable et je m'appliquais à échauffer mes muscles. De souvenir, ça devait être la première fois que je voyais Bastien s'étirer et ça avait quelque chose de distrayant. Mon sourire s'élargie à sa question et je saisissais de nouveau cette opportunité de lui prouver que cette course n'était qu'un énorme jeu au fond.
« Il n'y a ni vainqueur, ni perdant. Tout le monde repart avec la même chose, généralement c'est des goodies du style des tee-shirt de la course, des accessoires ou des gobelets. » Il arrivait aussi d'être accueilli avec ces gobelets rempli de bière à la fin de la course, mais je gardais ce détail pour éviter de suggérer un sujet délicat qui avait manqué de créer une bonne dispute entre nous l'année dernière.
A la fin de l'étirement, on nous invitait à rejoindre la ligne de départ. Comme nous étions dans la première vague avec Bastien, nous nous approchions afin de nous regrouper avec les autres coureurs. « Tu fais comme tu le sens, mais autant courir dès le début. Surtout que le premier obstacle n'est même pas à deux kilomètres. » Un coup de corne de brume à gaz lança le départ de la première vague. Nous laissions passer la plus grosse partie de la vague devant nous avant de nous lancer à notre tour pour être un peu plus tranquille et notre course commença en douceur. Je suivais le rythme de Bastien pour ne pas le semer et au bout d'une dizaine de minutes, nous arrivions au premier obstacle. Il s'agissait de plusieurs grandes buttes de terres à franchir, il devait en avoir six ou sept, toutes plus hautes les unes que les autres. A voir la hauteur de la dernière, j'étais heureux d'être parti avec la première vague puisque personne n'avait encore fait d'énorme traînées ou remuer la terre, c'était donc plus facile de passer sans tomber. Pourtant, malgré ça, je glissais plusieurs fois et la dernière butte fut plus compliquée à grimper que je ne le pensais. Une fois en haut, je tendais la main à Bastien pour l'aider à monter. Cet obstacle franchi, nous étions déjà couvert de boue et avant de reprendre la course, nous nous accordions une petite seconde pour souffler. « Toujours persuadé que tu vas réussir ce défi ? »

(c) AMIANTE ☾ @Bastien L. Teissier

01.08.22 22:13

@Orel A. Cooper

Giving your best is the key to success

Orel semble bien plus confiant sur l’état dans lequel je vais finir la course, et ça me fait sourire doucement, cette manie qu’on a de se tirer vers le haut, pour des choses plus ou moins importantes. Ça me fait du bien d’avoir du soutien et de pouvoir me reposer sur quelqu’un, surtout en ce moment. Il y a bien mes relations tendues avec Svein et ma récente dispute avec Paco qui me trottent dans un coin de la tête, mais je fais de mon mieux pour me concentrer sur tout ce qu’il y a autour de moi (le bruit, les gens et l’action) pour être vraiment dans le moment présent et au passage, me dégourdir les jambes.

En tout cas, je suis sûr que mon inexpérience ou ma maladresse risque de donner lieu à des situations assez cocasses. Mais peut-être que je ne serai pas forcément le seul responsable pour les scènes de ce genre. Après tout, ce n’est pas une balade ou un marathon ordinaire, et il y a vraiment de très fortes chances pour que les obstacles qu’on croise donnent lieu à des situations amusantes. « - Je me souviendrai de tes encouragements au premier point de côté ! » J’ai quand même l’intention d’aller jusqu’au bout et de ne pas me plaindre tous les 5 mètres, évidemment. Et puis, il y a de fortes chances pour que l’amusement prenne le pas sur le dessus et que je ne sente même pas l’effort. Il n’y aura qu’à bien m’étirer à l’arrivée pour éviter au maximum les courbatures demain matin.

Lorsque c’est le moment des entraînements, je fais de mon mieux pour échauffer mes muscles sans faire de geste bizarre ni sans me faire mal – ça serait dommage de me blesser avant le départ en tirant trop mes muscles encore froids. L’expression d’Orel n’a pas vraiment changé, signe que je dois bien me débrouiller, et mine de rien, ça me rassure un peu. Je hoche la tête lorsqu’il me fait part des goodies qui nous attendent et je ris doucement. « - Et la satisfaction éternelle d’avoir terminé par soi-même, j’imagine. » En tout cas, même si elle ne nous est pas offerte officiellement, je serai bien content d’avoir réussi ce petit exploit. Ça en reste un pour moi, qui a simplement l’habitude de faire quelques exercices de musculation de temps ou temps ou d’aller courir, que ce soit à l’extérieur ou sur un tapis.

J’ignore si j’ai vraiment de l’endurance, ou encore si elle peut rivaliser avec celle des autres, mais j’ai bien l’air d’être au bon endroit pour tester ça. D’ailleurs, je me demande quand même comment on va tous partir. Je sais bien que le but premier n’est pas de franchir la ligne d’arrivée avant tous les autres, mais plutôt bel et bien d’arriver jusqu’au bout. Je hoche la tête quand Orel me donne ses dernières consignes tandis que la corne de brume résonne avant que je ne puisse répondre quoi que ce soit. Je reste d’abord immobile, puis je me lance à la suite de mon ami. C’est plutôt tranquille au départ, mais les mottes de terre restent impressionnantes. Pourtant, je me retiens de me plaindre évidemment, parce que je me doute que les obstacles vont être plus nombreux. Et puis surtout, je sais où j’ai mis les pieds.

Finalement, tout se passe bien. On réussit en s’entraidant et c’est vrai qu’on se salit déjà pas mal, mais une fois que je suis de retour sur mes deux pieds, je retire la boue qui s’est incrustée sur mon dossard. Je relève les yeux avec un air amusé quand je l’entends, et je hoche la tête. « - Je vais pas me décourager si vite ! C’est un peu impressionnant mais quand même marrant. » Je nous laisse le temps de reprendre un peu notre souffle, et je reprends la course à ses côtés. Je trottine plus que je ne cours, mais je garde mon énergie comme me l’a conseillé Orel. Et alors que je me mets à essayer de deviner ce que pourrait être le prochain obstacle, je réalise quelque chose. « - Hey ! On n’a même pas décidé d’un cri de guerre avant de partir ! » Un peu puéril, mais marrant. Et en parlant de puéril… Je jette un coup d’œil à mes doigts, encore tachés de boue, et je m’approche d’Orel avec un petit sourire en coin. « - Mais on peut toujours se faire des peintures de guerre ! »

AVENGEDINCHAINS

29.08.22 9:49

Giving your best is the key to success

L'échauffement ne dura pas très longtemps, juste quelques petites minutes histoire de combler l'attente et de nous permettre d'étirer rapidement la plupart de nos muscles. Nous nous étions surtout focalisés sur les jambes mais les bras allaient aussi être mis à dure épreuves lors des obstacles et il était peut-être bon de remuer les épaules pour réveiller tout ça et éviter une blessure idiote. J'affichais un grand sourire lorsque Bastien soulignait le fait que cette course nous offrait aussi la satisfaction d'avoir terminé seul, il avait raison et mon visage s'abaissa pour approuver.
Au premier obstacle, la boue nous avait déjà recouverts de la tête aux pieds. Même si personne n'était passé avant nous, je soupçonnais les organisateurs d'avoir trempés les buttes de terre afin de les rendre plus glissantes et moins faciles à traverser. Peu importe, c'était amusant. J'en profitais d'ailleurs pour taquiner Bastien en lui tendant la main pour l'aider à franchir la fin de l'obstacle. Suite à quoi nous continuons de courir en direction du prochain. Nous ménagions nos efforts pour tenir la distance sans pour autant perdre la motivation et l'endurance jusqu'à ce que Bastien me parle de cri de guerre. Un rire m'échappa et résonna de nouveau à l'évocation de peintures.
« Tu vois, même dans une épreuve sportive tu trouves le moyen d'en faire de l'art. » Comme nous arrivions vers le second obstacle, je pu m'arrêter pour lui faire face en attendant de franchir les filets qui nous attendaient. « Pour le cri je ne peux pas t'aider, c'est pas les idées qui fusent. Par contre, les peintures... » Mon regard se posa sur son visage et, trop tenté par ses paroles, je posais mes mains sur chacune de ses jours pour laisser mes empreintes. Je m'éloignais pour constater le résultat. « Ce style te va vraiment bien. »
Mais s'il comptait en faire de même, je n'allais certainement pas me laisser faire aussi facilement et je décidais donc de le fuir. J'attrapais le filet au plus haut possible pour me hisser le plus rapidement possible. Me badigeonner le visage de boue n'était pas le soucis puisque j'en avais certainement déjà mais ce petit jeu puéril était le moyen de mêler course et complicité. Une fois l'obstacle traversé, je laissais le temps à Bastien de me rattraper un peu tout de même avant de me remettre à courir pour le semer -ou au moins garder une petite distance pour faire semblant-. Il n'eut l'opportunité de me rattraper qu'au troisième où j'étais contraint de m'arrêter.
« T'as de la chance que je sois obligé de t'attendre pour traverser. Il va te falloir de la force dans les bras. » Mon regard se posa sur ces planches inclinées à traverser à deux. Si encore il n'y avait que ça, ce ne serait pas trop compliqué, mais ces obstacles étaient sur ressort et le moindre de nos mouvements pouvaient nous faire tomber à tout moment. Il n'y avait qu'à voir ceux qui étaient encore dessus, les bras croisés et mains jointes ensemble, ils avançaient lentement afin de reprendre un équilibre à chaque pas. La coordination était importante et lorsqu'une ligne se libéra, je tendais la main vers Bastien. « Prêt ? »

(clic) Obstacles :

(c) AMIANTE ☾ @Bastien L. Teissier

10.09.22 16:18

@Orel A. Cooper

Giving your best is the key to success

Certes, c’est ouvert aux débutants, mais je crois que mon petit entraînement quelques jours auparavant n’était pas du luxe. Je vois certains participants nous dépasser, et c’est vrai qu’on s’est mis d’accord pour que cette sortie soit surtout l’occasion de s’amuser, peu importe le rang auquel on arrive. Mais je devrais sans doute me remettre au sport plus sérieusement pour améliorer ma condition physique – et ça me ferait sûrement aussi du bien, histoire d’avoir l’esprit moins encombré. Ça serait bête de me faire mal avec une petite tâche du quotidien, juste parce qu’émotionnellement, le corps ne suit pas. De toute façon aujourd’hui, je me concentre uniquement sur cette course, et je suis en assez bonne compagnie pour avoir facilement le sourire.

Après un nouvel obstacle dépassé, je reprends alors la course à un rythme moins soutenu que les autres c’est vrai, parce que je veux retarder le moment où un point de côté pointera le bout de son nez – ça arrivera de toute façon. Quand l’idée du cri et des peintures de guerre me viennent, j’en fais part à Orel et j’étais quasi sûr de mon coup, sauf qu’il est le premier à répliquer, et c’est moi qui me retrouve avec de la boue sur le visage. Je n’ai même pas le temps de le rattraper pour lui faire payer, puisqu’il saute avec une agilité qui me surprend pour se hisser jusqu’en haut du filet. « - T’es plus petit alors tu vas plus vite, c’est pas juste ! » J’essuie mes mains (sur mon short déjà bien tâché, mais tant pis), et je saute aussi pour attraper un premier bout de filet et me hisser à mon tour. J’ai des jambes plus longues alors forcément, ça va aussi assez vite. Finalement, je ne suis pas sûr que mon argument soit vraiment crédible du coup.

Une fois arrivé jusqu’en haut de l’obstacle, je me sens quand même fier, parce que j’ai pu me débrouiller sans lui, même si je ne doute pas qu’il aurait essayé de m’aider en cas de difficulté. Je retrouve bien vite le sol, et je m’amuse de le voir prendre de l’avance, probablement pour éviter mes représailles. Mais je ne suis pas sûr qu’une bataille de boue soit vraiment productive. Pire, elle pourrait sûrement embêter les autres participants autour de nous, et je n’ai pas envie de nous attirer des problèmes. Alors, je trottine gentiment derrière Orel, ralentissant peu à peu lorsqu’on arrive au troisième obstacle. Il a l’air simple en apparence, assez petit, mais si nous devons être deux pour le passer, ça veut dire que les pentes ne sont sûrement pas très agréables pour nos cuisses ou nos genoux.

Je me rends compte que c’est même plus difficile que prévu avec les ressorts et les quelques chutes autour de nous. Personne n’a l’air de se faire vraiment mal et certains en rigolent même, mais ça reste impressionnant pour quelqu’un qui n’en a pas l’habitude. « - Je veux bien qu’on fasse la paix avec la boue. » J’avoue avec un sourire amusé, et je prends la main qu’il me tend sans réfléchir, hochant la tête. « - Je crois ! » La plateforme est glissante parce qu’elle est évidemment couverte de boue par les précédents passages. Une chance qu’on ne soit pas déjà dans les derniers, parce que j’ai bien l’impression que ça va devenir de plus en plus difficile.

« - C’est parti. » Je lui tends même ma deuxième main et j’avance petit à petit, regagnant tout à coup mon sérieux. J’avance vraiment lentement, presque centimètre par centimètre, et je me crispe tellement sur mes jambes que j’ai l’impression que je peux sentir le moindre de mes muscles trembloter sous l’effort. C’est probablement le cas d’ailleurs, mais j’ignore ce détail, serrant un peu les dents quand je me mets à glisser, mais je me sens un peu victorieux quand j’ai un premier pied qui parvient à se hisser en haut de la plateforme. « - Ça va ? » Je me tourne vers Orel vers s’assurer que tout va bien de son côté, et j’essaie aussi de nous hisser tous les deux. Si je tombe maintenant, c’est sûr que ça sera drôle à voir.

AVENGEDINCHAINS

17.09.22 14:02

Giving your best is the key to success

Un enfant, voila ce que je redevenais en sa présence. Ce qu'il se passait entre nous depuis l'année dernière, c'était principalement du positif et ça faisait un bien fou. Il y avait tellement longtemps que je n'avais pas passé des moments aussi agréable à ses cotés, depuis des années, depuis notre rupture. Mais aujourd'hui, notre amitié semblait plus forte que jamais. Peut-être trop d'ailleurs. S'approcher trop près du soleil n'a jamais été très bon et l'un de nous pourrai finir par se brûler les ailes. Si tant de personnes mettent en garde sur les amitiés après rupture, ce n'est surement pas pour rien. Inconsciemment, je le savais déjà, parce que je souffrais de le savoir avec un autre et que ce n'est pas seulement parce que je trouvais cet homme détestable. Ma jalousie était évidente malgré mes tentatives de le camoufler. Mais j'étais aussi fier, fier que Bastien semble passer plus de temps à mes cotés ces derniers temps, qu'aux cotés de son propre petit ami. Il avait tellement repris ses aises avec moi, qu'il ne se retenait plus de me charrier sur ma taille. Et à ses mots, je marquais une pause pour l'observer d'un air faussement outré.
« Tu paiera pour ces commentaires ! » Je lâchais un rire avant de grimper le filet à toute vitesse et de reprendre ma fuite.
Un peu plus loin, le prochain obstacle ne nous laissait pas l'occasion de continuer cette course poursuite alors la paix fut établie. Bastien ne semblait tout à coup plus très à l'aise et peut-être un peu anxieux. Il avait l'air de se mettre une pression monstre pour un simple obstacle qu'on aurai pu tout aussi bien détourner. Mais il avait envie de bien faire, il avait envie de passer tous les obstacles, de réussir sa course au complet. Je respectais cet état d'esprit et ça me rendais vraiment fier de lui. Nos mains jointes et nos avant-bras croisés, nous grimpions sur ces plateformes inclinées. Tout nos muscles étaient sollicités pour cet effort et nous avancions lentement pour réussir à traverser correctement. Bastien semblait douter de lui et à chaque doute on perdait un peu d'équilibre, mais je ne voulais pas qu'il s'impatiente, qu'il baisse les bras ou qu'il pense qu'il n'était pas capable.
« Bastien, regarde moi. » Il observait un peu trop ses pieds, ça n'aidait pas la balance. « Plus tu vas regarder tes pieds, plus tu vas perdre ton équilibre. Ressent plutôt. Prend conscience de tes pieds et d'où tu les poses, ça ira tout seul. » Peut-être que mes mots lui ont été utile, peut-être qu'il a juste arrêté de se mettre la pression, mais quoiqu'il en soit, on a rapidement traversé cet obstacles après ça. Après quoi nous avons repris notre course pour éviter de nous blesser un muscle. Après autant de contractions il était surement mieux pour nous de bouger.
Les obstacles s'enchaînèrent plutôt vite, et plus ça allait, plus je me disais qu'ils n'étaient pas donnés à tout le monde. Cette course était considérée pour débutant parce qu'on avait la possibilité de détourner les épreuves les plus compliquées sans avoir de pénalités. Ramper dans l'eau mélangée à de la boue, plonger sous des énormes tuyaux immergés ou passer au dessus de poutres plus hautes que Bastien c'était déjà quelque chose, mais franchement, l'avant-dernière passait à un autre stade. Il s'agissait d'un parcours de barres de singe et de roues qui tournent dans divers sens. Je grimaçais un peu, la force des bras allait être très sollicité ici et la plupart des participants tombaient dès le début dans l'eau. Peu importe la force disponible, après tous les efforts qu'on avait fait, il était normal de ne pas tenir. « Tu ne veux toujours pas abandonner ? » Je tentais de rire un peu en attendant qu'une échelle se libère.

(c) AMIANTE ☾ @Bastien L. Teissier

07.11.22 22:21

@Orel A. Cooper

Giving your best is the key to success

Je voulais du sport, eh bien je suis servi. Il y a aussi une part de moi qui veut impressionner Orel, allez savoir pourquoi. Je sais que ça nous fait plaisir à tous les deux d'être ici aujourd'hui, et que d'un commun accord silencieux, nous avons tous les deux accepté de mettre de côté les raisons qui me poussent à passer toujours plus de temps avec lui dernièrement. Ça nous fait du bien d'être ensemble, et c'est peut-être cette impression d'avant qui nous réconforte tous les deux, même si agir de la sorte n'est probablement pas très élégant vis-à-vis de Svein. J'en ai bien conscience. Me justifier en avançant qu'il n'y a plus de tendresse entre Svein et moi, ça n'excuse pas tout. Car c'est aussi rentrer dans un cercle vicieux : c'est sûr qu'en m'éloignant de lui, il ne risque pas d'y en avoir… Je sais aussi que je n'ai pas à lui demander de choisir entre son travail et moi, comme je n'aimerais pas qu'il me demande de choisir entre mes amis et lui. À la place, je me tourne un peu égoïstement vers ce qui me fait du bien, mais évidemment, ça nous fait du mal à tous les trois.

Notre complicité repart de plus belle durant cette course d'obstacles, et elle vainc même le stress qui pourrait menacer directement ma bonne humeur. Quand je suis en difficulté sur une épreuve, je me mets à râler dans mon coin, parce que j'ai l'impression de nous faire perdre du temps. On n'a bien dit qu'on se fichait de notre classement, mais je n'ai pas envie de réduire toute notre progression à néant. Et quand je vois d'autres participants nous doubler, forcément, ça ne fait qu'augmenter ma frustration. Mon regard est fixé sur mes pieds qui ne semblent pas ancrés comme je le souhaite, parce qu'au lieu de progresser sur l'obstacle, je ne fais que reculer. Je sens bien que je contracte trop mes jambes et mes bras sous l'effort, ce qui n'est sûrement pas une bonne idée. Mais heureusement, je suis encore suffisamment connecté avec ce qui se passe autour de moi pour entendre la demande d'Orel et relever les yeux vers lui. « - J'y arrive pas… » je commente malgré tout avec une voix presque enfantine malgré moi.

Orel me conseille d'arrêter d'avoir mon regard collé au sol, et à la place, je l'écoute, observant plutôt ses mouvements et réagissant en même temps pour qu'on puisse évoluer de façon plus efficace et synchronisée. Et il avait raison : ça marche. « - Merci ! », je lui offre un sourire reconnaissant quand on en termine enfin. C''était un tout petit obstacle, et bien plus dur nous attend encore sur le parcours, mais pour toutes ces épreuves, la clé reste aussi la communication, et c'est ce qui nous a fait défaut pendant très longtemps. C'est sympa de se rendre compte qu'on peut très bien s'en sortir aujourd'hui. Après quelques minutes, nous voilà bien couverts de terre au gré des différentes épreuves. La seule partie à peu près propre, c'est bien mon numéro de dossard, que je pense à essuyer assez fréquemment, comme me l'avait conseillé Orel, histoire de simplifier la vie du jury quand on sera arrivés.

Alors quand je vois une étendue d'eau, je me dis qu'on pourra au moins se nettoyer un peu en cas de chute… même si en m'approchant, je me rends compte qu'elle devient bien plus boueuse que translucide au fur et à mesure des différents passages. Tant pis. Même si la fatigue est bien présente, ça serait dommage d'arrêter maintenant. « - Toujours pas, non ! » Je regarde le brun avec un sourire en coin. Tant pis si on arrive en dernier, l'important reste encore de terminer jusqu'au bout.

Le participant devant moi tombe dans l'eau à plusieurs reprises, mais il finit par y arriver. Quand arrive mon tour, je me pends au premier cerceau et je grimace un peu, parce que je sens que les muscles de mes bras tirent bel et bien. Une fois arrivé au milieu du parcours, malheureusement, je finis par chuter dans l'eau, et après une mini frayeur, je remonte à la surface en riant un peu. « - Je vais y arriver !! » Quelques participants rigolent parce que je crois que j'ai crié ma détermination un peu trop fort. Mais ça a marché, la preuve : quelques minutes plus tard, me voilà arrivé de l'autre côté, avec Orel, et je tape dans sa main en souriant de toutes mes dents. « - C'est parti pour le dernier maintenant ! » Sous l'euphorie, je me mets à puiser dans mes ressoruces sans y penser et je cours un peu plus vite, jusqu'à me retrouver non loin d'un toboggan géant, se terminant dans l'eau. Je me mets à rire un peu, parce que ça fait quand même un sacré saut à l'arrivée. J'attends alors patiemment notre tour avec amusement. « - Tu crois qu'on peut passer à deux, ou c'est plus sécurisant de passer l'un après l'autre ? » Ça serait quand même bête de se blesser mutuellement sur "la ligne de finish".

AVENGEDINCHAINS

08.11.22 15:29

Giving your best is the key to success

On enchaine les obstacles avec plus ou moins de réussite. Notre esprit d'équipe semble forte, ce qui est à notre avantage parce qu'il écoute mes conseils et que j'entend ses encouragements. Pour quelqu'un qui n'est pas spécialement sportif, il se débrouille vraiment bien, on dirait même qu'il est plutôt doué. Sur l'avant dernier obstacle -qui semble être le plus compliqué à passer- Bastien se reprend à plusieurs reprises et fait même rire quelques personnes autour de lui à cause de sa détermination bien marquée. J'en fais parti un peu malgré moi. Mon rire est positif, je suis heureux de le voir comme ça, de voir qu'il s'amuse et qu'il se plait à dépasser ses limites. Je le vois essayer et ne pas démordre de son envie de tout faire sans tricher mais je sais que demain matin il me maudira de l'avoir laissé dans cette obstination. Ses courbatures me vaudrons certainement un défi plus salé pour la prochaine fois. En attendant, ses efforts paient et il fini par traverser l'obstacle sans tomber dans l'eau. C'est une réelle fierté, autant pour lui que pour moi. On file ensuite pour continuer la course sur quelques centaines de mètres avant d'arriver sur le dernier obstacle. Il s'agit d'un très haut et très long toboggan. Autant dire que la chute doit être extrême et qu'il est surement préférable d'éviter les plats à la réception. J'ai hâte de glisser et de sentir l'adrénaline s'accentuer, bien qu'elle est déjà suffisamment présente mais la question de Bastien n'est pas idiote et je remarque que sur toutes les personnes qui passent, un seul couple est descendu à deux.
« Je pense que niveau sécurité, c'est mieux de glisser seul mais sinon rien n'a l'air d'interdire d'être deux. » On avance, il ne reste qu'une personne avant nous. « Vas'y, je te suis de près ne t'en fais pas. » un sourire s'affiche sur mon visage tandis qu'il s'assoit en attendant que la personne fasse sa descente et s'éloigne de devant afin de laisser libre la glisse suivante. Je ne sais pas s'il y a une pointe de déception dans la réaction de Bastien à ma demande de descendre seul, mais je change bien vite d'idée et m'empresse de le rejoindre avant qu'il ne parte. Dans ma précipitation, je suis plutôt tombé avec lui, que parti, mais on a fait la descente ensemble et lorsqu'on remonte à la surface de l'eau, je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Je ne fais pas que retomber en enfance quant je suis avec lui, j'ai une sorte de maladresse qui me colle à la peau aussi.
« Désolé. J'espère que tu t'es pas fait mal. » parce que si on est descendu tous les deux, on a aussi prit aucunes précautions et une blessure est vite arrivée. Alors même si ça m'a fait rire, j'espère sincèrement qu'il n'a rien. D'ailleurs, on ne va pas tarder à le savoir puisqu'on sort déjà de l'eau pour regagner le chemin qui mène à la fin de la course. « Il ne reste pas long. » On sort de l'eau pour finir les quelques mètres jusqu'à l'arrivée. A voir comme ça, on ne dirai pas que Bastien a mal quelque part, mais l'adrénaline a tendance à camoufler bien des douleurs alors autant garder un oeil sur lui au cas où. On passe enfin la ligne d'arrivée où on enlève nos dossard pour les remettre à une des organisatrices. « Félicitation Bastien, tu as relevé mon défi à la perfection. » Et je ne pensais pas qu'il tiendrai toute la distance aussi bien, ce qui me rend encore plus fier. « On peu aller récupérer des tee-shirt si tu as envie d'un souvenir, et surtout aller boire un coup. » Les participants semblaient d'ailleurs plus attendre autour de la buvette qu'autour du stand à tee-shirt, mais j'avais envie de passer aux deux. Un souvenir d'une journée aussi belle aux cotés de Bastien était non négociable, et une bière n'était pas de refus non plus.

(c) AMIANTE ☾ @Bastien L. Teissier