[Trigger]A moonlight until dawn | Ft Paco

14.03.22 0:34

Certaines journées n´étaient pas destinés à être vécues en toute sérénité. Moon-jeong le savait depuis la petite enfance ; certaines choses se brisaient, d´autres se créent, il y avait des combats qui n´amenaient aucune lutte ; la disparition d´un proche, des retrouvailles, des situations qui se provoquaient par le hasard de certaines rencontres, ce genre de chose. Tout cela, Moon-jeong le savait. Elle avait sentie que sa semaine serait étrange en apprenant le départ à l´étranger de sa meilleure amie ; loin d´y voir un lien brisé, elle ne put s´empêcher de ressentir un soudain manque auquel elle s´était fermée. Se plonger à nouveau dans le travail, les missions, les contrats, l´ensemble lui était resté bénéfique puisque de bonnes distractions. Quand un nouveau client lui demanda de se déplacer jusqu´à une ville limitrophe à Berger, à une heure un peu tardive ; enfin, simplement en fin d´après-midi.
Moon-jeong aurait du se méfier ; dès l´instant où le numéro de téléphone ne s´était pas affiché et qu´elle n´avait reçu que des instructions par mail. Certains norvégiens sont un peu frileux avec leurs informations privées, avait-elle pensé dans une innocence qui lui coûta cher.
Puisque quelques heures plus tard, Moon-jeong se voyait à fuir comme elle ne l´avait pas fait depuis très longtemps au moins deux hommes alors qu´une balle avait traversé son bras droit.
L´adrénaline la fit courir ; elle n´avait reconnu aucun des deux lascars, ils pouvaient être un binome comme une dizaine dans la ville, et leurs intentions étaient plutôt claires si leur affilliation, moins ; sa famille en Corée en avait-elle eu marre de ne pas pouvoir la faire revenir ? Ses anciens «amis» d´Angleterre avaient retrouvés sa trace ? Ce n´était plus comme si elle se cachait, de toute façon.
Peut-être aurait-elle du.
Les considérations se mêlaient dans l´esprit de la brune dont les cheveux avaient poussés, en quelques moins. La température était encore suffisamment fraîche pour lui permettre de porter des vêtements assez longs et chauds, et surtout noirs ; ainsi elle put traverser une rue marchande avant de s´éclipser dans les petites ruelles sans que l´on remarque le sang ruisselant à son bras.
Les pneus de sa moto avaient été crevés.
Moon-jeong n´avait aucune de ses affaires, si ce n´était son téléphone, le reste ayant été perdu dans la bataille ; au moins eut-elle la satisfaction de penser que le couteau désormais rangé dans l´une de ses poches lui avait permis de ralentir l´un de ses assaillants ; il ne devait pas être très blessé, mais tout de même, sa cuisse lui ferait mal pendant un moment.
Moon-jeong réalisait bien qu´il lui faudrait s´occuper de son bras qui pissait le sang ; mais la situation ne s´amliorerait pas. L´hopital le plus proche ? Compliqué. Elle connaissait les méthodes de recherche et d´assassinats de ce genre de personnes, ce n´était pas un cordon d´urgentistes qui les arrêteraient. Un ami ?…
Une boule se forma dans la gorge de Moon-jeong alors qu´elle faisait rapidement défiler sa liste d´appels. Eunnie n´était plus dans les parages, ou plus pour longtemps. Nathaniel… était flic, et avait suffisamment d´emmerdes comme ça. Axl avait disparu depuis longtemps, et le seul nom sur lequel la coréenne daigna s´arrêter… fut celui de Paco.
Contre un mur, la brune fit comme elle put pour garder une vision sur les deux entrées de la rue dans laquelle elle était. Elle ne savait plus si elle venait d´entendre le bip caractéristique de quelqu´un qui décroche, ou de l´annonce pour laisser un message. La sueur perlait à son front, l´hésitation manquant de lui faire lâcher son cellulaire.
— Hey, hum, Paco, je…
Sa vie dépendait très certainement de cet appel ; Moon-jeong trouvait toutefois la raison de sentir qu´elle imposerait quelque chose de particulièrement violent et douloureux à son meilleur ami. Une légère, très légère distance s´était ancrée en eux depuis l´incident avec Sven, mais rien qui ne les ai jamais trop séparés l´un de l´autre.
… mais partager ce genre de secrets, ça faisait beaucoup, non ? La gorge nouée, Moon-jeong céda à la fièvre qui lui montait.
— … Je suis désolée si ce que je vais te dire… enfin… ce que tu pourrais faire, tu pourrais le regretter mais…
Il n´y avait aucune meilleure façon de le dire. Retenant un soupir de douleur alors que la brûlure de l´impact lui sciait le bras, Moon-jeong reprit un ton plus calme.
— Je suis en danger, on vient d´essayer de me tuer. Je ne peux pas décemment appeler la police et l´hopital ne… retiendra personne de venir me chercher. Si… tu aurais un endroit où me planquer dans les environs… je t´envoie mes coordonnées actuelles par SMS…
Elle prendrait le temps de s´excuser plus tard.
— Juste… j´ai juste besoin d´une adresse, se força-t-elle de préciser. Ne… viens pas.

14.03.22 22:08

A moonlight until dawn

No matter how hard I try, you’re never satisfied. This is not a home I think I’m better off alone. ( Three Days Grace → Home ) •••

Un pinceau entre les lèvres, de la peinture sur les doigts, un autre pinceau coincé entre ses doigts, assit sur le sol devant une peinture en cours. Les sourcils froncés, totalement concentré, il sursaute lorsqu’il entend une sonnerie, le forçant à tourner la tête pour regarder son mobile. Il n’a pas vraiment envie de répondre, pas le moment, puisqu’il est plongé dans sa fibre artistique. Mais il savait qu’il avait abusé, qu’il devait donner des nouvelles, à d’autres personnes qu’à son homme qui débarquait sans le prévenir. Soupirant. Il posa le pinceau à sa place et retira celui coincé entre ses dents qu’il gardait en otage. Il attrapa son téléphone qu’il porta à son oreille. « Allo. » Sans même regarder qui c’était, il haussa les sourcils, plutôt surpris de reconnaître la voix de MJ. Il ne chercha pas à l’arrêter, ses yeux s’agrandirent sous le choc en entendant les mots. Tuer. Police. Hôpital. C’était si fou. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’on s’attaquerait à MJ ? Ne pas venir ? Ne pas venir ! était-elle sérieuse ? Il ne pouvait pas faire cela. Pas la laisser comme ça. Blessé, en danger. Il n’eut même pas la force de prononcer un seul mot, si bien qu’il fixa de ses iris l’appareil entre ses doigts.

Le message tant attendu arriva, si bien qu’il resta un instant sans bouger, cherchant dans sa mémoire un lieu à lui proposer. Il possédait une villa non loin de là à Fana qui était protégée et qu’il avait occupé un petit instant lorsqu’il désirait s’éloigner de tout le monde, même de Bastien. Il écrivit donc l’adresse et révéla le code du portail pour entrer à l’intérieur. Il savait qu’elle allait devoir marcher 20 minutes avant d’y arriver, mais il n’y avait pas d’autres solutions. Il laissa le téléphone sur la table et se précipita en direction de son armoire. Il devait absolument s’y rendre, apporter de quoi l’aider, il n’avait pas de boîte de secours pour qu’elle se soigne dans la villa, ni de quoi manger s’il fallait qu’elle y reste des jours. Il ne pouvait pas la laisser tomber.
Alors sans surprise, il quitta son atelier pour conduire au volant de sa moto pour rejoindre le supermarché. Des courses qui ne durèrent que quelques minutes tant il était pressé. Et lorsqu’il arriva, il entra précipitamment à l’intérieur de la villa, hurlant, profitant que le premier étage soit inspiré de l’architecture américaine. « MJ ?! »

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15.03.22 11:43

Si la jeune femme attendit quelques périlleuses secondes une réponse qui ne vint pas, elle finit par raccrocher et envoyer directement ses coordonnées. Une prière aurait été bienvenue, mais la coréenne s´y refusa ; si je survis, ça ne sera pas une histoire de chance. De la même manière que le fil rouge du destin, Moon-jeong ne croyait pas en une donnée mystique et incalculable comme la chance, la malchance, le bonheur, le malheur ; tout cela se coûtait et s´achetait au prix d´efforts, d´attention ou dans son cas… de laisser allé.
Ses yeux d´abysses scrutaient ce qu´elle voyait des passants dans une rue adjacente, les rétines encore imprégnées des silhouettes de ses deux attaquants. Elle s´abaissait un peu plus quand on tournait la tête dans sa direction, faisant mine de regarder quelque chose sur son téléphone, faussement tranquille. Une adresse lui parvint.
— Merde, c´est où…
Son esprit s´embrumait par la fatigue, mais elle finit par réaliser que ce n´était pas si loin. Après avoir vérifier un itinéraire possible, Moon-jeong entreprit de se déplacer. Elle fit quelques détours volontaires, sa paranoïa la sentant suivit ; au lieu d´une vingtaine de minutes, elle en mit bien quarante avant d´atteindre la bâtisse indiquée. Elle s´essuya les doigts plein de sang contre son pantalon de toute façon abîmé avant de saisir le digicode qui lui ouvrit le portail salvateur.
Mais ce n´était pas finit.
Les vieux réflexes revenaient vite ; la blessure n´aidant pas, Moon-jeong se hâta tout de même pour vérifier toutes les entrées et sorties, et verrouilla ce qui ne l´était pas encore même si elle n´eut pas de mauvaises surprises à ce propos. Finalement, elle eut à peine le temps d´ouvrir le robinet de la cuisine pour se laver les mains que son prénom était hurlé à l´entrée. Une froide crainte l´envahit alors que son esprit fatigué n´avait pas reconnu la voix de son ami ; elle s´accroupit en laissant l´eau couler, sa main valide attrapant le couteau ensanglanté dans sa poche. Elle ne répondit rien, mesurée, attentive, quelques secondes s´échappant avant qu´elle ne réalise que personne à part l´homme qu´elle n´attendait pas aurait pu rentrer sans tout fracasser de l´extérieur.
—… Paco ?

15.03.22 14:28

A moonlight until dawn

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En quête de la silhouette familière qui aiderait son cœur qui bat la chamade à se calmer. Le regard vif, il s’arrête un moment. Au centre de cette pièce, non loin du canapé. La tête levée en direction de l’étage. Était-ce là-bas que tu étais ? Pour te reposer à cause de la douleur ? Non. Une petite voix attire son attention, le forçant à tourner la tête dans ta direction. La cuisine. Les lèvres entrouvertes, le souffle court, il te fixe. N’arrivant pas à y croire réellement. Les iris glissent sur ton corps, à la recherche de la blessure, d’information. « Putain MJ, qu’est-ce qui s’est passé ? » Il demande tout en se rapprochant de ta personne. « Tu pensais vraiment que je n’allais pas venir ? » Il a ce sourire au coin, preuve de l’évidence. Il ne pouvait pas se permettre de te laisser dans une telle situation. Pas alors que tu ne pouvais même pas aller à l’hôpital. « Vient t’allonger, on va s’occuper de ça. » Il dit tout en fixant la blessure, se retenant de grimacer face à la vue dont il n’était pas vraiment habitué. Les armes à feux, il les aimait en dessin, comme sur son corps en guise de tatouage, mais entre ses mains, hors de question.

Il s’installa sur le bord du canapé, regardant le bras ensanglanté tandis qu’il ouvrait la petite valise médicale, cherchant à stopper le plus possible le flux sanguin. « La balle est à l’intérieur ou elle t’a effleuré ? » Il demande en fixant la blessure, n’arrivant pas vraiment à deviner à cause du tissu l’entourant, un bandage posé sur la table basse, suivit d’une bouteille d’alcool, de plusieurs compresses.

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20.03.22 13:04

La tension dans les mains de Moon-jeong ne s´évapora pas immédiatement ; l´anémie, la fatigue ou le stress en cause, peut-être, mais malgré la vision de son mi, Moon-jeong craignait toujours l´apparition d´une autre silhouette, plus agressive, juste par dessus son épaule. Elle finit quand même par lâcher son couteau contre l´évier, fermant le robinet, une brève pensée tournée en direction d´une économie d´eau dont elle ne devrait pas vraiment se soucier. La question lui passa contre les oreilles, la deuxième lui arracha un rire alors qu´elle se dirigeait en direction du canapé.
— Je veux bien qu´on vérifie l´état de mon épaule avant que je te raconte les grandes lignes…
Sa voix avait retrouvé un peu de vigueur du fait de sa présence, mais Moon-jeong continuait de subir un corps sous adrénaline depuis quasiment une heure pleine. Installée, elle se hâta comme elle put pour retirer son manteau, son pull ce qui lui arracha une plainte entre les dents, pour finalement se retrouver en débardeur.
— Putain… non, ça a juste traversé le haut de l´avant-bras. J´ai mal mais c´est pas… c´est pas si terrible, ça a pas dû abîmer l´os ou quelque chose de trop important…
La coréenne refusa de s´allonger, préférant rester assise. Elle pointa du doigt les compresses que venaient de sortir Paco, alors qu´elle se râclait la gorge pour reprendre la parole.
— J´aurais préféré que tu ne viennes pas, mais j´imagine qu´il y a des moments où quoiqu´on fasse, certains ont juste envie de sauter à pieds joints dans les problèmes.
Un bref rire s´échappa des lèvres décolorées de la coréenne, suivit d´un soupir.
— Ce qui s´est passé, pour faire simple… on m´a contacté pour un shooting, normal, sauf que quand je suis arrivé on a crevé les pneus de ma moto et on m´a tiré dessus.
La déclaration fut fait avec la simplicité des gens qui ne faisaient que revivre une vieille habitude. La brune restait secouée, mais pas autant qu´une jeune femme normale ne le devrait.
— Et non ce n´est pas si anormal, malheureusement. On m´en veut, dans cette vie, je n´ai juste pas pu identifier si les concernés étaient… qui c´était, exactement.
C´était déjà pas mal, comme explication, non ?

20.03.22 19:54

A moonlight until dawn

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Il n’était pas certain de bien s’y prendre. Ce n’était pas lui le pro des bobos lorsqu’il était plus jeune. Non, lui était le bagarreur qui se contentait de serrer les dents et de hurler lorsqu’il sentait que l’alcool picotait un peu trop à son goût. Mais il n’avait pas le choix de prendre en main sa propre décision. Celle de venir, de faire face à cette réalité qui était effrayante. Si bien qu’il ne cessait de fixer l’auréole rouge sang. Tu lui avais donné une partie des explications, mais il en restait encore sous le choc. Surprise totale. La ville était si calme, rien de grave n’arrivait, s’en était même surprenant, mais agréablement satisfaisant. Le soulagement le prit lorsqu’il entendit ta réponse. Il ne voulait pas s’imaginer devoir retirer une balle, ne savait même pas comment s’y prendre et puis… si barbare. Il grimaça lorsqu’il vit les couches de vêtements tâchés de sang rejoindre son tapis beige pour laisser place à ta peau meurtrie. « Si je sautais pas dans la merde, je m’appellerais plus Lombardi. » Il fait remarquer dans un sourire qui se veut taquin, mais qui est influencer par l’inquiétude alors qu’il ne quitte pas des yeux la blessure.

Bouche-bée. Tiré dessus ? Pourquoi est-ce qu’on tirerait sur quelqu’un ainsi ? « Pourquoi quelqu’un t’a fait un piège pareil ? T’as bossé pour la femme d’un mari infidèle et il n’a pas apprécié que tu donnes les photos à sa femme ? » Il demande les sourcils froncés, ne comprenant pas du tout comment on peut en arriver à de tel extrémité. Le fait frissonner d’horreur et pour cause. Trouve tout cela très inquiétant. Que des personnes se baladent avec des flingues et ait la capacité de s’en servir sur une personne du jour au lendemain. Pas anormal. Une nouvelle information qui fit en sorte que ses yeux s’agrandirent à nouveau. Comment est-ce que cela pouvait-il être normal ?

« Qu’est-ce qu’il y a MJ ? » Il posa finalement la question, te regardant droit dans les yeux, une question qui attendait une longue réponse, compréhensible. Logique. Il était tellement perdu, largué, choqué, qu’il n’avait pas commencé à te soigner, les compresses encore en main.

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20.03.22 23:06

La démangeaison à sa jambe, où régnait la cicatrice d´une autre balle s´étant planté dans son mollet, ne parut jamais aussi forte. Moon-jeong parvenait à penser au milieu de la cacophonie qui entourait ses oreilles ; un miracle parmi d´autres, alors que les souvenirs s´aliénaient, s´épousaient parfois. Elle se revoyait prendre soin de ses frères, ou d´elle-même, quand les temps l´avaient exigés. Le calme lui assura un souffle régulier malgré le début d´anémie, et la fatigue.
— On fait la paire, dans ce cas.
C´était d´ailleurs drôle de noter, pour la coréenne, que cette dernière avait toujours mêlé ces deux comportements très singuliers ; une extrême prudence dans son, ses métiers, tout en ayant ce don si particulier de sauter à pied joint dans la moindre emmerde qui pourrait l´attendre au coin d´une rue. Une curiosité maladie, morbide qui la poussait à contempler parfois jusqu´à la mort dans le noir des yeux.
— La femme d´un mari infidèle, il me semble bien que ça me soit arrivé une ou deux fois, souligna-t-elle avec un sérieux qui tranchait avec son sourire.
Une simple réalité, mais rien qui ne lui causerait autant de tort. Avec douceur, la coréenne prit elle-même dans la main une compresse pour la porter à son épaule ; mieux valait ralentir le flot de sang, surtout si la conversation s´avèrerait longue. Son teint blanc était encore parsemé de tâches rouges, comme de petits boutons de sang. Pour s´être vue dans le miroir, elle se trouvait presque tragiquement jolie ; et s´égarait en élucubrations qui n´avaient aucun rapport avec ce qui venait de se passer.
— C´est dans mon sang.
Ce n´était pas clair. La brune leva les yeux au plafond avant de secouer la tête.
— J´veux dire, ça pourrait être ma famille. Tu veux bien lever mon débardeur et regarder mon dos ?
S´il le faisait, Paco pourrait voir le tatouage du gang familial, marqué de probables coups de couteaux et autre griffures qui ne déformaient malheureusement pas le grand serpent à plume à l´oeil de caméra en son centre. Un design relativement beau, dans les souvenirs de Moon-jeong, mais qu´il était bien le seul à voir depuis… longtemps.
— J´ai grandis dans ce que dans cette langue vous nommez mafia. J´ai contribué, aussi, de bien des manières. J´ai été entraînée pour protéger les hommes de la famille, je savais me rendre discrète et prendre des photos compromettantes, ou prendre des photos tout court.
L´éternuement qui suivit la déclaration lui fit comprendre soit qu´on pensait à elle, soit qu´elle allait attraper froid. Ca n´empêcha pas Moon-jeong de continuer ;
— Je me suis enfuie, ou on m´a laissé m´enfuir, je n´ai pas encore de réponses à cette question. Je voulais partir, me détacher, vivre ma vie et… tout quitter. Ce que j´ai fais. Je sais que certains m´en veulent pour ça. De là à me tuer ? Ca ne m´aurait pas traversé l´esprit jusqu´à il y a quelques mois. L´autre possibilité…
Un léger rougissement lui teint les joues.
— J´ai vécu à Londres avant de m´enfuir à nouveau. Je travaillais… avec un flic. J´ai fais tombé quelques grosses têtes, là-bas. Certaines rancoeurs ne trouvent un assouvissement que dans le sang…

27.03.22 20:55

A moonlight until dawn

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« Le degré semble bien différent. » Il fit remarquer, son regard lourd de sens posé sur la blessure. Oui, il avait presque l’impression de retomber dans son adolescence. Cela lui manquait. Ces moments dit-dangereux. Ces moments durant lesquelles il avait eu l’impression que le monde ne pouvait pas l’impacter, qu’il était au-dessus d’absolument tout. Il se mordit la lèvre inférieure, détourna le regard. Il ne pouvait pas se permettre de se laisser envahir par les souvenirs.
Un de ses sourcils se leva, suite à tes propos. Le réveillant. En partie, il te laissa prendre les compresses. Bouleversé. Muet. Il n’arrivait toujours pas à assimiler les évènements à une réalité à laquelle il se devait de faire face désormais. Famille. Une nouvelle gifle qui le bouleversa bien plus. Si bien qu’il se retrouva avec une boule dans la gorge. Bousculé. Il s’installa à tes côtés pour poser ses mains sur le vêtement, grimaçant malgré lui tout en le soulevant, essayant de ne pas frotter le tissu contre une quelconque autre blessure. Pas une bonne idée. Mais se fût autre chose qui le troubla. Un tatouage imposant. Qui recouvrait le dos. Pas vraiment le tatouage en lui-même qui lui coupait le souffle. Non, surtout ce que cela voulait dire. Famille. Tatouage. Arme à feu. Attaque. Tout cela ne sentait pas bon, ne pouvait que dire une seule chose. Il n’était pas idiot. Même si à cet instant, sans doute qu’il aurait préféré l’être. Comment avait-il pu être si stupide ? Rien voir. Enfin si. Il avait des doutes, impression étrange. Mais de cette ampleur, certainement pas.

Mauvaise curiosité. Ses doigts s’approchèrent des cicatrices. Dont l’une qui représentait une ligne faite à l’aide d’un couteau. Le regard hagard. Son index glissa tout le long. N’arrivant toujours pas à y croire. Malgré les mots, malgré l’image qu’il avait juste en face de lui.

Que devait-il faire désormais ? Cela voulait il dire que tu devais quitter la ville ? Le pays ? T’échapper au loin pour échapper à ces personnes ? Comment allais-tu pouvoir t’en sortir ? La peur au ventre. En sursit. Il ne pouvait pas te laisser ainsi. Abandonner à ton triste sort. Prétendre ne pas être au courant. Que tu t’échappes si loin. « Donc ça veut dire que tu ne t’appelles pas MJ ? » Il demanda, la voix faible. N’était-ce pas cela que ça voulait dire ? Un changement d’identité ? De vie ?
« Ok… ok, qu’est-ce qu’on va faire ? » Il demande tout en relevant les yeux, en s’échappant de ces cicatrices qui le bouleversent. Qui a pu te faire ? Qui à oser ? "Tu ne vas pas pouvoir rester ici pour toujours… il va falloir se débarrasser du problème. »

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31.03.22 9:56

IL ne viendrait pas à l´esprit de Moon-jeong d´être juge d´une vie ou d´une autre ; elle avait ses propres problèmes, Paco devait en avoir eu d´autres. Elle ne lui souhaita pas d´avoir connu le même genre de mésaventures ; s´il lui paraissait mauvais garçon sur les bords, Paco restait d´une bienveillance absolue ; trop prononcée donc, pour avoir ce genre de passé.
Mais tout cela, Moon-jeong n´y pensa qu´une poignée de secondes, entre deux instants où elle racontait des bouts de sa vie.
Mieux valait tard que jamais, non ?
Moon-jeong aurait préféré que non. Mais maintenant que c´était dit, il n´était plus question de vouloir reculer. Le contact contre ses blessures ne la faisaient même pas frissonner ; elle venait de se faire tirer dessus, après tout. Mais elle loucha sur les gestes de Paco, comme pour vérifier qu´il ne cherche pas subitement à lui trancher la peau. C´était une pensée idiote ; la coréenne ne parvint pas à se décider de si elle préfèrerait qu´elle le fasse ou non.
Un souffle de nez riard, presque moqueur.
— Non, Moon-jeong Choi est bel et bien mon vrai nom. En Corée, les noms sont extrêmement communs. Et puis je ne voyais pas l´utilité de cacher mon identité dans des endroits où personne ne me connaissait…
Cela avait été un choix. C´était aussi une manière de faire un pied de nez à son père, à sa famille, à des gens qui la cherchaient encore. Et puis avec un visage aussi exposé… c´était une sorte de garantie. Plus elle était connue, mais elle aurait de facilité à disparaître en toute discrétion.
Mais tous les plans n´étaient pas toujours les plus judicieux, elle le réalisait et l´avait toujours su.
Moon-jeong serra les dents comme elle le put ; cela faisait longtemps qu´une telle douleur ne lui avait pas foudroyée l´intégralité de son bras. L´aide de Paco ne fut pas de trop alors que Moon-jeong compressait sa blessure. Elle pensa à entourer son bras de sa main ; elle se sentait épuisée, mais pas suffisamment pour perdre connaissance, ce qui était une bonne chose.
— Non, je ne vais pas rester pour toujours ici… bien que ta compagnie soit charmante, bien entendu.
Elle toussa en même temps qu´elle riait dans un besoin de dédramatiser la situation. APrès avoir pris le temps de retrouver son souffle, Moon-jeong repris.
— S´en débarasser peut-être, mais surtout il va falloir l´identifier, le problème. Ce sont des gens qui ont mon numéro de téléphone, mon adresse professionnelle, mais peut-être pas mon adresse. Ou alors, celle-ci est considérée comme pénible à atteindre… je ne crains pas grand chose chez moi. Ce ne sont peut-être pas des gens qui me connaissent très bien puisqu´ils m´ont appelés pour un rendez-vous en début de soirée… alors que je ne vis que la nuit. S´ils avaient voulu être pénible, j´aurais été contactée le matin ou en plein milieu de l´après-midi…
Dans ses réflexions, une quinte de toux prit la jeune femme qui tiqua à retardement.
— Je ne veux pas que tu t´impliques plus, Paco. Tu as trop à perdre, ici. Des amis, un homme… il est hors de question que je sois le motif trouvé pour qu´on leur fasse du mal.

03.04.22 13:54

A moonlight until dawn

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Fou de se dire que des personnes se promenaient avec une arme à feu et capable de s’en prendre à une personne à qui il tenait. Il planta ses dents dans sa lèvre inférieure tandis qu’il ne pouvait s’empêcher d’y penser. Deux ans qu’il est présent dans cette ville, il ne s’est jamais rien arrivé de grave, sauf quelques aventures, mais soit il est responsable, soit ce sont ses colocataires. Le regard un peu ailleurs, il ne peut s’empêcher d’y penser. Tellement que des poings se forment, sentant la colère l’envahir, l’impression que tout lui échappe. Loin d’être agréable.

Il hocha la tête, acceptant la réponse, appréciant que cela n’était pas un mensonge. Au moins il n’aurait pas à s’habituer à t’appeler par un autre prénom. Il ne t’en voulait pas. Il ne pouvait pas se le permettre, tu étais visiblement en danger. Il eut un sourire moqueur. “La meilleure que tu pourrais avoir.” Il plissa les yeux tandis qu’il attrapait une seconde compresse pour t’aider, tentant de limiter les dégâts, de nettoyer le sang, de le faire disparaître, qu’il cesse de couler, d’aggraver la situation. “Tu crois pas que c’est un gros risque ?” Il s’éloigna un peu, une des compresses saignantes entre les doigts, t’observant. “S’ils ont ton identité, cela ne risque pas d’être difficile de trouver ton adresse.” Il reprend tout en te fixant, en quête de réponse, voyant bien que c’était compliqué. Que la panique pouvait te faire prendre un autre chemin, beaucoup plus grave, beaucoup plus risqué.

“Il est hors de question que je te laisse toute seule, ils ont aucune raison de savoir qu’on se connaît ou que je pourrais t’aider, alors tu devrais en profiter.” Il dit tout en remplaçant pour continuer à te soigner, faisant des allers retours en direction de la boîte à pharmacie et les blessures. Egoïste. Il ne te disait pas la vraie raison, ayant surtout l’envie un peu de s’éloigner, de réfléchir face aux dernières révélations. “Et si tu partais quelque temps, peut-être qu’ils pourraient croire que tu étais juste de passage ici, non ?”

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20.04.22 16:56

La perte de sang et la fatigue faisaient perdre à Moon-jeong son sens des priorités ; en effet, plutôt que de penser à Paco et aux répercussions à sa propre situation, la jeune femme devrait réfléchir à trouver une solution temporaire pour ne tout simplement pas se faire tuer en cours de route. Mais la coréenne avait déjà vécu bien pire ; cette balle qui avait traversée son bras avait été douloureux de cette surprise que l´on subit après avoir été en stand-by trop longtemps. Fragilisée, la brune laissa son ami l´aider à se soigner, lui indiquant de quelques gestes quand il pouvait appuyer plus fort ou au contraire, ralentir un peu le rythme.
Un gros risque.
C´était une manière de le voir ; non, Moon-jeong savait que Paco avait raison.
— Pas plus difficile que moi d´obtenir les leurs… ça ne me semble pas démesuré…
Moon-jeong n´était tout de même assurée de son idée, aussi laissa-t-elle apparaître son doute hypothétique dans sa voix. Sa tête dodelinait sur le côté quand Paco se reculait, interrogateur. Alors qu´elle allait défendre son point de vue, l´homme rouvrit les lèvres comme pour lier leur destin ensemble. Moon-jeong ne s´empêcha ni de sourire, ni de soupirer, piégeant l´arrête de son nez entre deux de ses doigts.
— Paco…
Elle avait du mal à comprendre. Si les situations étaient inversées, rien ne retenait suffisamment Moon-jeong dans cette vie pour ne pas se jeter corps et âme afin d´aider son ami. Mais l´inverse n´était pas exact ; le Lombardi avait trop à perdre, comme elle venait de le dire. Mais en même temps…
— Qui suis-je pour te repousser de toute façon… hein ?
Elle souffla du nez, les bras battus en retraite le long du canapé sur lequel elle s´était échouée.
— Partir… mais où ? Ce n´est pas une mauvaise idée en soi, je ne me suis jamais isntallée en deux ans, alors…
Moon-jeong était tentée, mais la sincère inquiétude dans son regard la faisait repousser la possibilité.
— Il y a sûrement d´autres gens qui pourraient m´aider que j´aurais moins de mal à sacrifier… ne te sens pas obligé car j´ai… enfin, tu es quand même la première personne à qui j´ai pensé, mais…
Pourquoi les relations sociables deviennent-elles si compliquées, en ce moment ?

22.04.22 19:07

A moonlight until dawn

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« Parce que tu penses avoir la force de leur faire quoi que ce soit là ? » Il demande en haussant les épaules. Ignore tes compétences, sans doute qu’il les sous évaluait. Ou était-ce la peur qui le faisait réfléchir ainsi. N’aimait pas vraiment l’idée de se jeter dans la gueule du loup ainsi. « Tu sais que tu n’arriveras pas à te débarrasser de moi, garde le peu d’énergie qu’il te reste c’est plus utile. » Il ajoute dans un sourire au coin, particulièrement fier d’être une tête de mule. « Je sais pas… » Il haussa les épaules, s’il n’écoutait que lui, il donnerait comme destination un pays qu’il connaissait. « Pourquoi pas Paris ? » Il propose. « En plus on peut s’y rendre en voiture, donc discrètement… contrairement au Royaume-Uni ou au Japon ou aux États-Unis. » Apporte des arguments tout en effectuant une petite moue. « Si je suis la première personne, c’est que tu me fais confiance. » Et il en était satisfait, parce que tu venais de lui confier un gros secret, qui expliquait la raison de ta présence dans cette ville. Mais surtout, ta propre vie. Ce n’était pas rien. « Allez… on va à Paris… mais vaut mieux que tu conduises je n’ai pas le permis, ça serait bête de se faire arrêter sur le chemin. »

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12.05.22 10:21

La coréenne se mit à sourire. Même dans l´immédiat, elle serait capable de se battre ; pas avant s´être un peu reposée, et encore. On n´effaçait pas un entraînement long, douloureux, et qui nous préparait à tuer comme à payer de sa vie en quelques petites années moins fleuries d´activités lugubres. C´était ancré au fond d´elle, très loin ; du papier d´une musique qui ne cessait jamais de combattre les airs sereins que d´autres souhaitaient parfois lui souffler.
Mais Moon-jeong préféra ne rien répondre. Paco avait surement dit ça pour lui faire comprendre une nouvelle fois qu´elle était blessée, et que rien de trop dangereux ne devait être accompli. Elle se demanda s´il s´était déjà retrouvé dans une situation pareille, décidant de garder la question qui lui brûlait les lèvres pour plus tard.
— Disons que…
Moon-jeong eut un bref soupir. La douleur était toujours aussi forte dans son bras, mais l´ensemble commençait à s´estomper ; ou alors, la discussion faisait que la brune n´y prêtait plus autant d´attention que tout à l´heure. Elle chercha à contre-argumenter, quitte à blesser son meilleur ami : «tu vas simplement nous faire tuer», «tu serais un poids pour moi s´il fallait te protéger pendant une attaque», et tout un tas d´autres inepties lui traversaient l´esprit.
Mais Moon-jeong n´eut le coeur d´en prononcer aucune.
Elle l´écouta parler de Paris, prête à tout refuser en bloc ; la fuite ne pouvait pas encore être la solution. Moon-jeong se sentait embarquer dans quelque chose qu´elle ne connaissait que trop bien, avec néanmoins ce goût de l´inédit qui rendait l´ensemble étrangement… fascinant.
Moon-jeong s´était un peu plus affalée contre le dossier du canapé, dans un sourire dont elle ne se rendait même pas compte. Ce n´était pas la première fois que Paco lui proposait quelque chose qui paraissait fou ; elle se surprit à ne pas refuser tout de go.
Et plus elle le laissait parler, plus… la possibilité prenait du sens.
— … Si c´est une vraie proposition, c´est d´accord.
Et puis, elle n´avait jamais visité Paris ; sauf peut-être une fois pour un Gala organisé par une agence de mannequins qui l´avait engagé, mais cela remontait à quelques années et surtout, à avant son arrivée en Norvège.
— Mais tu n´as pas des affaires en cours, toi ? Et… Et Sven ?

13.05.22 17:03

A moonlight until dawn

No matter how hard I try, you’re never satisfied. This is not a home I think I’m better off alone. ( Three Days Grace → Home ) •••

Les iris posées sur le visage aux allures angéliques, il attend une réponse. Sans doute que cela l’arrange de pouvoir partir. Juste quelques temps. Retrouver les terres parisiennes, peut-être même observer de loin sa demeure familiale, peu sûr qu’il ressente la force de sonner et de faire face à certaines membres de sa famille. Mais ses amis, son entourage lui manquait, il était presque partit sans prévenir quiconque – ou à peine. A ses yeux, c’était prévisible. Depuis Calypso ce n’était plus pareil. Il en avait besoin. En l’attendant. D’autre chose. Pourtant aucune réponse ne vint, faisant en sorte qu’il se lève, se dirige en direction de la cuisine pour prendre deux verres qu’il remplit d’eau. « Tu devrais dormir, le canapé est assez confortable. » Il en était plutôt fier. Il revient, te tendant l’un des verres tout en restant debout. « Cool… on partira dès que tu pourras tenir un volant entre tes mains. » Il lança dans un sourire mutin tout en posant ses lèvres sur ses lèvres et enchaînant les gorgées les unes après les autres.

« Ca fait quelques temps que Bastien s’occupe plus de la boîte que moi. » Il avoua. Peu certain de son sentiment vis-à-vis de ce fait. C’était son bébé, son projet qui s’était concrétisé, mais il savait que cela faisait du bien à Bastien depuis l’échec de son diplôme, que cela lui avait permis de se relever, de ne pas rien faire et cela lui avait permis à lui de s’occuper de ces propriétés. Mais maintenant que pouvait-il faire de plus ? Impression d’avoir réussi et d’avoir rien à faire de plus. Pas très agréable. Sans doute que s’il s’écoutait, il partirait au volant de sa moto faire le tour de l’Europe, découvrir d’autres pays, d’autres cultures. Difficile. Il avait une relation désormais – dite sérieuse. Savait que Sven ne désirait pas le brimer. Plus qu’à espérer que cela dur. Il avait besoin de penser à autre chose. Les dernières révélations ne cessaient de passer et repasser dans sa tête, l’empêchant d’avoir l’esprit tranquille. Fausse bonne idée de s’éloigner. Evidence. Ne choisit jamais la bonne voie. Rein de nouveau. « Je suis en couple, pas en prison. » Fût sa seule réponse alors qu’il terminait son verre et tournait les talons. « Repose toi… »

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09.08.22 10:33

Moon-jeong n´aurait peut-être pas réalisé à quel point elle se sentait capable de s´écrouler avant que Paco ne lui propose de dormir. Elle hocha vaguement la tête, un sourire étirant la fin d´un coin de sa bouche, sans conviction et pourtant ravie d´être ici.
— On attendra peut-êtrre un jour ou deux, dans ce cas… répondit-elle laconiquement.
La coréenne était épuisée et s´endormait à moitié alors que Paco lui témoignait son affection. Elle repensa à leur crise d´il y avait quelques temps ; et à quel point sa propre indépendance émotionnelle n´était qu´un doux mirage qu´elle se laissait voir pour se rassurer. La vie de Moon-jeong serait bien différente sans Paco ; peut-être aurait-elle même du mal à la supporter sans son meilleur ami, qui signait avec elle presque un pacte de son propre sang. Elle aurait tant voulu le préserver de toutes ces choses horribles qui rythmaient sa vie ; mais est-ce que cela n´aurait pas été plus égoïste encore de le laisser découvrir son cadavre un jour, comme ça, ou sa disparition, sans avoir aucune piste pour comprendre ? Moon-jeong le mettait en danger mais au moins pourrait-il comprendre si quelque chose devait lui arriver à elle.
— Il faudra que tu me racontes, mentionna-t-elle d´une petite voix par rapport à la boîte de nuit.
Elle se souvenait que Paco y avait mis tant d´efforts ; même Axl, à l´époque, bien que ce garnement ne soit plus dans les parages depuis bien longtemps.
Elle eut un petit rire à la mention de son couple ; bercée par le bruit des talons de Paco plus loin dans la cuisine, Moon-jeong céda finalement et ferma les yeux, bizarrement allongée sur le côté pour ne pas relancer la douleur à son épaule. Son coma fut presque agréable ; elle parvint même à se sentir en sécurité pour quelques heures.