[Violence] Menteur ! [Paco]

Lui s'en sortait bien finalement. Il n'aurait qu'à mettre un col roulé pour faire disparaitre les marques sur son cou. Mais il souhaitait bon courage à Paco alors qu'il allait devoir faire face aux regards interloqués et autres questions gênantes. Et rien que l'idée l'amusait ! Ou du moins, il aurait pu en sourire amusé s'il n'y avait eu ces picotements là où la main de Paco avait saisi la sienne. C'était bizarre après tant d'années et des retrouvailles si hautes en couleurs d'en arriver à ça finalement. Lui portant la marque des doigts de Paco sur son cou -à cause encore et toujours de la petite merveille- et Paco ayant passé sous le rouleau compresseur qu'était le Viking. Et cette poignée de main, réminiscence de leur jeunesse...

Les bras croisés appuyé sur le mur face au miroir, il le regardait tenter de reprendre figure humaine alors qu'il répliquait à ses remarques avec une ironie tout à fait assumée et un grand sourire hilare. « Je me devais de me présenter sous mon meilleur jour. » "Oui, bien sûr !" Avant de sourire encore davantage à ce qui suivit. « Je reste toujours plus canon que lui. » "Oui, t'avais dit un truc comme ça. Comme quoi c'était pas sa gueule qui pouvait l’aider..." Et il ne pouvait que lui donner raison même si bien sûr, il se garda bien de le lui dire !

Pour le reste, il ne pouvait là aussi que confirmer ses propos. Mais il le fit cette fois-ci sans sourire et avec tout le sérieux qu'il pouvait y mettre. "Ok. Il y a bien eu un deal entre nous mais il s'est arrêté aux portes de la prison. Et j'ai fait la connerie de le suivre jusqu'ici. Apparemment d'après lui, je serais une belle enflure et un véritable aimant à embrouilles, du coup on ne pourrait pas me laisser seul..." Et vu le ton acerbe employé, on ne pouvait pas dire qu'il appréciait spécialement l'image -totalement fausse par ailleurs !- que le Viking avait de lui. "Et t'es prié de garder tes remarques pour toi !" Oui, il préférait prévenir alors qu'il lançait à Paco un regard le mettant au défi de confirmer quoi que ce soit là-dedans. "Bref, je gère les choses pour m'en débarrasser." Ou du moins, il travaillait pour. Et ça prenait forcément un peu de temps. "Mais puisque ça semble tant t'intéresser, et on se demande bien pourquoi d'ailleurs, je le redis. Ca s'est arrêté une fois la porte du pénitencier passé. J'allais pas continuer ça !" Ca semblait pourtant évident !

Les bras croisés, appuyé contre le mur, il avait dit les choses. Comme elles étaient, brutes et cash, sans chercher à se dédouaner ou à les rendre plus acceptables. Et en vérité, il ne s'attendait à rien en particulier niveau réaction. Ou plutôt, il s'attendait un peu à tout. Et il ne fut pas déçu. Le choc, bien sûr, parce qu'il était devenu une pute. Pour un temps -quelques longues années tout de même- et pour le seul plaisir du Viking, mais ça restait tout de même de la prostitution. Quand bien même il n'y avait pas d'argent en jeu mais une "protection". Ca lui avait du moins permis d'éviter un sort bien pire encore... Le regard plus déterminé que jamais, il comptait bien faire face à tout ce que Paco pourrait en dire. Sauf qu'il n'eut le droit qu'à un regard qui... le détaillait ? Oui, oui, qui le détaillait de la tête aux pieds. La bouche soudainement sèche, il tentait de se donner une contenance alors qu'il sentait le regard que Paco glisser sur lui... Pour soudainement s'ancrer dans son regard devenu plus incertain. Mais bon sang, qu'est-ce que Paco foutait ? Et surtout, il s'attendait à quoi ? A le voir soudainement en jupette en cuir et bas résille ?!

Jusqu'à ce que celui-ci se détourne sans un mot... Et là, le coup était rude. Il en serra les dents mais il était en tout cas hors de question qu'il se justifie ! Parce que oui, c'était moche la taule. Les porte en fer qui claquent, les verrous qui se ferment dans leur bruit métallique si caractéristique au point qu'il les entendait encore deux fois par jour dans ses oreilles, et la promiscuité permanente. Jamais vous n'étiez seul. Il fallait aller au mitard pour cela et c'était un autre genre d'enfer. Jusqu'à ce que vous appreniez à jongler entre les règles de l'institution et celles tacites -et tout aussi importantes- des prisonniers... Des choses que l'extérieur, ni même les gentils Bisounours comme Paco, ne pouvaient pas connaitre. "T'avais rien à y foutre ! Et tu m'aurais plus gêné qu'autre chose de toute façon." C'était deux mondes totalement différents et qu'il le veuille ou non, l'univers carcéral avait laissé son empreinte sur lui. Même si Paco en avait eu ce soir un léger avant-goût. Bien que le Viking ne l'avait pas loupé alors que son regard ne décrochait pas du miroir et de l'hématome... Si Paco venait en croisant son regard dans le miroir, à lui poser  la question. Parce qu'un hématome, il était le premier à savoir ce que c'était. Les tatouages étaient eux, beaucoup plus intrigant. Même si trop rapidement recouvert par les pans de la chemise. Foutue chemise...

Et là, ce fut lui qui se demanda ce qu'il foutait ! C'était censé n'être que des tatouages... Et ça ne s'arrangea pas lorsque Paco s'arrêta à sa hauteur, sans doute bien trop près d'ailleurs, la chemise toujours ouverte, à lui parler à voix basse... Bon sang, c'était quoi ça alors qu'il se retrouvait à déglutir tout en essayant de remettre les wagons en place. Pour se rendre compte qu'il lui parlait de son plan pour le Viking ?! Ca fusa aussitôt alors qu'il retrouvait enfin pied. "Comme si j'avais attendu ta permission !"

Il ne chercha d'ailleurs pas à le retenir alors que Paco s'éloignait vers la porte, et qu'il tentait de faire le point sur tout ce qu'il venait de se passer. La tête rejetée en arrière contre le mur derrière lui, il en ferma douloureusement les yeux. Cette fin de soirée avait été de la folie, et il y avait décidément bien trop d'hommes qui aimaient l'étrangler. Comme s'ils ne pouvaient pas se contenter de lui maintenir les poignets, ça l'empêcherait tout autant de donner des coups ! Quoique Paco à la différence du Viking, n'avait pas serré au point de le rendre catatonique pour pouvoir mieux profiter de sa semi-inconscience. L'idée était même totalement farfelue, à se demander comment ça lui était venu à l'esprit... Ca n'avait été "que" pour s'assurer qu'il ne toucherait pas à la petite merveille. Bon sang ! C'était pire encore... "Crois-moi, je vais m'assurer de le gagner ce pari." La petite merveille allait souffrir et par ricochet, il atteindrait Paco. Foi de Timothée Martin !